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rum me profiteor. Urget illustrissimus atque excellentissimus regis nostri in Sueciâ legatus, ut ad eam regionem nostræ Expositionis latina versiodeferatur ; plurimumque in eâ re momenti ponit, ac rerum necessitudines excitandæ fidei opportunissimas esse scribit.

Oro te etiam atque etiam, ut Sedis apostolicæ bullas prope diem expectantem, atque ad episcopale opus se accingentem precibus tuis subleves, ut exemplo incendis. Me verò ne dubites summâ cum reverentiâ et esse et futurum, illustrissime præsul, tibi obedientissimum et conjunctissimum,

J. BENIGNUM, episc. Condomensem,
Meldensem designatum '.

LETTRE LXXVIII.

A M. DIROIS, DOCTEUR DE SORBONNE.

Il lui annonce son dernier ouvrage, qu'il lui recommande auprès des savants de Rome, et le prie de travailler à lui obtenir le gratis de ses bulles.

LETTRE LXXIX.

A M. DE RANCÉ, ABBÉ DE LA TRappe.

Sur un ecclésiastique que cet abbé l'avoit prié d'ordonner et sur le projet d'une retraite à la Trappe, pour se préparer aux fonctions de l'épiscopat.

1

J'ai reçu, monsieur, trois lettres de vous depuis environ quinze jours. La première parloit de mon livre avec les sentiments ordinaires de la bonté dont vous m'honorez. La seconde regardoit une ordination faite par M. de Séez à votre prière. J'écris à ce prélat que je lui en suis obligé, et de la civilité qu'il me fait sur cela. La troisième, qui ne m'a été rendue qu'hier seulement, par la voie du grand couvent des carmélites, étoit du 21 du passé.

Sur votre témoignage, je ne ferai aucune difficulté d'ordonner l'ecclésiastique dont vous me parlez, à moins que je n'y reconnoisse des empêchements que vous pourriez ne savoir pas ; ce que je ne présume point: et au contraire, je sens une secrète consolation que le premier homme dont on me parle pour l'ordination, soit approuvé Je n'ai pas eu le loisir, monsieur, dans les der- de vous. La promesse que vous me faites de prier niers ordinaires, de vous donner de mes nou-Dieu qu'il me conduise dans les fonctions de velles : vous en aurez appris par monseigneur le l'épiscopat, m'est un grand soutien ; mais vous cardinal d'Estrées. n'en serez pas quitte pour cela.

J'espère que quelque jour vous viendrez produire à Germigny 2 quelqu'un de ces grands ouvrages 3 que vous méditez pour l'utilité de l'Église.

4

Je vous enverrai, par la première commodité, un ouvrage que j'ai donné depuis peu : j'en ai envoyé quelques exemplaires à Rome par les derniers ordinaires; j'en destine un à la bibliothèque Vaticane. Faites-le un peu valoir aux savants de Rome et de l'Italie, parmi lesquels votre savoir vous donne tant de créance.

Il y a dix ans que j'eus dans l'esprit que, si Dieu me remettoit en charge dans son Eglise, j'aurois deux choses à faire: l'une, d'aller passer quelque temps en action avec feu M. de Châlons 2; l'autre, d'aller aussi passer quelque temps en oraison avec vous. Dieu m'a privé du premier par la mort de ce saint prélat: je vous prie de ne me refuser pas l'autre. J'accompagnerai mon voyage de toute la discrétion possible; et comme j'ai des raisons pour aller en Normandie, ce voyage couvrira celui de la Trappe. Il n'y aura que le roi seul Aidez-moi de vos offices auprès de messei- à qui il faudra le dire, et qui très assurément le gneurs les cardinaux, et faites-moi la grace d'en-prendra bien. Mon cœur est rempli de joie quand trer dans ce que feront pour moi à Rome mon seigneur le cardinal et M. le duc d'Estrées, qui trouveront en vous un agréable exécuteur des ordres qu'ils auront à donner pour mes intérêts 5. Je m'y attends, et suis très parfaitement, etc. A Versailles, ce 23 mai 1684.

Dies non est appositus : certè tamen scripta est epistola mense Junio, præcedentique respondet.

2 Maison de campagne dépendante de l'évêché de Meaux, auquel Bossuet étoit alors nommé.

3 M. Dirois a donné au public plusieurs ouvrages, parmi lesquels on distingue celui qui a pour titre : Preuves et préjugés pour la religion chrétienne et catholique, contre les fausses religions et l'athéisme.

4 Son Discours sur l'Histoire universelle.

Il y a toute apparence qu'il s'agit ici d'obtenir le gratis des bulles pour l'évêché de Meaux, ou du moins une diminution.

11.

je songe à l'accomplissement de ce dessein: je vous supplie de l'agréer. Si vous me faites cette grace, aussitôt que j'aurai réponse de Rome je disposerai mes affaires au départ. Je suis, monsieur, de tout mon cœur à vous.

A Paris, ce 22 juin 1681.

'Le Discours sur l'Histoire universelle.

2 Félix Vialart, prélat d'une éminente vertu, mort le 40 juin 1680.

.

LETTRE LXXX.

A M. L'ABBÉ NICAISE

CHANOINE DE LA SAINTE CHAPELLE DE DIJON.

Sur son dernier écrit, le traité de la nature et de la grace, du père Malebranche, et la réponse de M. Arnauld à la lettre de M. Spon.

J'ai de la peine à croire que messieurs de Genève traduisent ni impriment mon dernier livre, nève traduisent ni impriment mon dernier livre, qui est trop contre eux par son fond, sans les attaquer directement. Pour celui de la Nature et de la Grace, de l'auteur de la Recherche de la vérité, je n'en ai pas été satisfait, et je crois que l'auteur le réformera: car il est modeste, et ses intentions sont très pures. Mais il me semble qu'il n'a pas fait toutes les lectures nécessaires pour écrire de la grace, ni assez considéré tous les principes qui servent à décider cette matière. Je suis persuadé que le livre sur la lettre de M. Spon est de M. Arnauld, quoique son nom à mon avis, n'y soit pas. L'ouvrage est fort, et, d'une très bonne et très solide doctrine. Notre bon ami M. Spon avoit bien dit des pauvretés dans sa lettre. Je vous remercie de vos nouvelles, et suis, de tout mon cœur, etc.

1

A Paris, ce 8 juillet 1681.

quàm in fronte ostentet. Quæ de vitâ, miraculis et doctrinâ Christi narrat, legi non possunt, quin lectorem in religionis nostræ admirationem et amorem rapiant. Certè de doctrinâ Chisti nihil sublimius cogitari, nihil potest eloquentius dici, quàm mente concepisti et calamo expressisti. Prophetiis lucem intulisti gratissimam ; et quidquid ex Daniele pro religione nostra confici potest, tantâ rationis evidentiâ confecisti, antistes eruditissime, ut vix judaica perfidia ei possit resistere. Et quia ex istà tuà lucubratione maximum fructum animo prævident ii omnes qui illum legere potuerunt, hinc librarii nostri eum suis typis subdiderunt.

Dum hæc tibi, antistes illustrissime, significo, non possum non rogare ut, dum otium feret, fastuosum Strictuarum auctorem cogas detumes

cere, et modestiùs de se ipso sentire. Hoc si ejus typhus discere nequeat, erunt tamen hic quamplurimi quibus lucubrationes tuæ facem præferent, ut ad catholicam, à quâ devulsi sunt, redeant unitatem.

21 Augusti 1681.

EPISTOLA LXXXI.

CASTORIENSIS CONDOMENSI.

Plura de Expositione narrat; Oralionem in Historiam universalem summis laudibus extollit, Condomensemque ut Spanhemii superbiam contundat, exacuit.

A sex ampliùs septimanis egi cum bibliopolâ Amsterodamensi, ut iniret rationem in Sueciâ divendendi tuam catholicæ fidei Expositionem. Gaudebat ille se ad eam rem invitari, sibique spem dari, quòd eo in regno non pauca latinæ editionis exemplaria distrahere posset. Eà occasione mihi retulit quòd in nundinis Francofurdiensibus Expositio avidissimos inveniret emptores, quòdque per totam Germaniam legatur et fructificet. Hamburgum varia jam miserat exemplaria; promptus ut ad omnes maris Baltici portus ea quoque dirigat.

Hæc, antistes illustrissime, citiùs tibi indicassem, nisi decrevissem non priùs tibi scribere quàm acceptus et lectus à me esset tuus de Historia universali Commentarius. Legi illum, et reperi quòd grandiora in penetralibus contineat,

L'ouvrage de M. Spon avoit pour titre : Lettre au Père de La Chaise, confesseur du Roi, sur l'antiquité de la religion; et la Réfutation étoit en effet de M. Arnauld. Elle parut en 1684, in-18.

EPISTOLA LXXXII.

CONDOMENSIS CASTORIENSI.

De laudibus ipsi à Castoriensi collatis, Spanhemii confutatione, fructibus Expositionis in Sueciâ, Ecclesiæ Batavica pace, cleri gallicani cotu mox futuro, pluribusque aliis rebus.

Accepi suavissimam epistolam tuam ; et quidem jucundissimum mihi fuit probatum tibi opus illud quod ad te transmiseram. Sic enim placet, non ipsum quidem, ut ita dicam, laudari, sed incitari. Sanè Spanhemii Stricturas non perstringendas, sed configendas esse arbitror; et facerem id confestim, Deo duce, nisi me multa alia ab hoc studio avocarent. Arripiam tempus, ubicumque se dederit, et ingentes illos viri spiritus comprimam. Tu me sanctis tuis precibus adjuva.

Jam video curarum tuarum aliquos in Suecia fructus. Nostram enim Expositionem eò pervenisse legatus noster testatur ; et aliquot è Suecis, viri primarii, eâ commoti ad nos venerunt sacram exquisituri doctrinam. Utinam aliquando tot populi fœdissimà ac deformissimâ reformatione delusi, catholicæ Ecclesiæ, sub pellibus licet ac tentoriis peregrinantis, decorem cum Balaamo respiciant, eamque admirati exclament: Qui benedixerit tibi, erit et ipse benedictus : qui

Oratio in universalem Historiam.

maledixerit, in maledictione reputabitur . Quòd illustrissimi ordines nullâ ratione adduci possint ut vos malè habeant, legi equidem in tuis litteris eo lubentiùs, quòd mihi aliud renuntiatum erat. Adsit Omnipotens, teque tanto studio pro animarum salute laborantem tueatur.Tu quoque nos et Ecclesiam gallicanam, mox jussu regio congregandam, commendare velis assiduis precibus optimo Patri, uti nos pacem sectari donet, atque Ecclesiæ vulnera curare, non multiplicare. Id futurum spero; nec sine timore spes. Unum id dixero, quod preces tuas et sollicitudinem quam pro Ecclesiâ geris acuat.

Mitto ad te aliqua errata libri mei 2, quæ typographo dare possis, ut ea quam apparat editio

sit ornatior.

me donne patience. Je suis persuadé que monseigneur le cardinal d'Estrées et M. l'ambassadeur feront pour moi tout ce qui sera possible, tant pour la diminution de la somme que pour la diligence: ainsi je me repose sur leurs bontés et je ne les importunerai pas par cet ordinaire.

Je prends la liberté de vous adresser seulement ces deux lettres, pour les mettre entre les mains de Son Eminence, et les rendre ensuite ou faire rendre à leur adresse, s'il le juge à propos. Ce sont, comme vous savez, les deux approbateurs de mon livre de l'Exposition, à qui je dois ce compliment, après la manière honnête dont ils ont agi avec moi. J'ai ouï dire qu'ils ne sont pas de nos amis je les renonce à cet égard. Mais le roi ayant eu la bonté de me permettre d'écrire à qui je trouverois à propos, et mes lettres étant d'une si petite conséquence, j'ai cru

:

Ego te, præsul illustrissimè, Ecclesiæ flagrantissimum amatorem, impendiò amo, meque à te amari vehementer lætor, tibique sum addictis-être obligé à ce compliment. simus; utque inter nos sancta libertas ac familiaritas vigeat, peto.

P. S. Errata quæ dixeram non vacat mittere. Nihil magni momenti est, quodque non facilè adverti possit.

Datum in regià Fontis-Bellaquei, 22 septembris 1681.

EPISTOLA LXXXIII.

EIDEM.

De emendandis in novâ libri sui editione.

Vous ne sauriez me faire un plus grand plaisir que de faire faire un présent honnête à M. l'abbé Nazzari '. Si vous voulez faire mettre mes armes sur ces pièces d'argenterie dont vous me parlez, je vous en envoie une empreinte. Je vous prie de faire de ma part toutes les honnêtetés possibles à M. l'abbé Nazzari, et de faire mettre la somme que coûteront les pièces d'argenterie, avec celles dont je suis redevable à M. de La Flageole, que j'acquitterai à son premier ordre; mais pressez-le, s'il vous plait, de me l'envoyer.

considérer ce qui convient à des évêques. De notre part, nous devons entrer dans l'esprit de la

Ad te mitto, illustrissime antistes, typogra- de l'assemblée. Vous pouvez me mander confiIl y a quelque apparence que je pourrai être phorum errata quæ superiore epistola promise-demment vos vues, persuadé que vous saurez ram, nec per otium eo die præstare potueram; ut si nova adornetur editio, emendatior esse queat. Te autem rogo uti ea errata non ut à me accepta des typographo, quicumque ille sit qui novam editionem apparat. Sanè spero si minore volumine eam fecerit, eam nostris quoque hominibus gratam fore. Hæc habui quæ dicerem : id addo, quod tibi certissimum esse velim, me rions bientôt posé les principes. Il me paroît

tibi esse addictissimum. Res nostras sanctissimis tuis commendo precibus.

In regia Fontis-Bellaquei, mense septembri ¡681.

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négociation qui est entamée. J'aurai encore le loisir d'apprendre vos sentiments avant qu'on fasse rien de considérable. Je voudrois bien être un quart d'heure avec monseigneur le cardinal, et un autre quart d'heure avec vous; nous au

qu'on ira avec une bonne intention d'avancer ou faciliter l'accommodement: mais il faut être sur les lieux pour bien juger des moyens. Je suis à vous de tout mon cœur.

A Paris, au mois de septembre 1684.

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LETTRE LXXXV.

A M. DE RANCÉ, ABBÉ DE LA TRAPPE. Sur les obstacles qui s'opposent à sɔn voyage de la Trappê, et la prochaine assemblée du clergé.

Je crains d'être privé, pour cette année, de la 'Il avoit traduit l'Exposition en italien.

EPISTOLA LXXXVII.

AD INNOCENTIUM XI.

Pro ei collatis à Sanctitate Suâ beneficiis grates maximas rependit, studiumque suum ac devotionem erga Sedem apostolicam testificatur.

BEATISSIME PAter,

consolation que j'espérois. L'assemblée du clergé se va tenir; et non seulement on veut que j'en sois, mais encore que je fasse le sermon de l'ouverture. Il ne me reste plus qu'un peu d'espérance je pourrai peut-être échapper douze ou quinze jours, si ce sermon se remet, comme on le dit, au mois de novembre. Quoi qu'il en soit, monsieur, si je ne puis aller prier avec vous, priez du moins pour moi l'affaire est importante, et digne de vos soins. Vous savez ce que c'est que les assemblées du clergé, et quel esprit y domine ordinairement. Je vois certaines dispositions qui me font un peu espérer de celle-mis Sedis apostolicæ munitum præsidiis. Neque ci: mais je n'ose me fier à mes espérances; et, en vérité, elles ne sont pas sans beaucoup de crainte. Je prie Dieu que je puisse trouver le temps de vous aller voir : j'en aurois une joie inexplicable. Je suis très parfaitement à vous. A Fontainebleau, au mois de septembre 1681.

BREVE INNOCENTII XI.

AD EPISCOPUM CONDOMENSUM.

Benignâ cum liberalitate, maximâque Condomensis existimatione, jura quæ pro expeditione Ecclesiæ Meldensis exsolvere debuisset, ipsi condonata fuisse declarat.

INNOCENTIUS XI PAPA.

En iterum ad me pulverem et cinerem ab altâ Petri sede paterna vox, omni reverentiâ gratique animi significatione prosequenda. Me verò jam excipiat Meldensis Ecclesia tanti Pontificis gratiâ et beneficiis illustratum, totque firmissi

enim alia sub cœlo est potestas, sanctissime Pon-
tifex, quâ metuendum angelis pastoralis officii
onus sublevetur; et copiosior, volentes per po-
pulos, evangelicæ prædicationis decurrat gra-
tia. In partem ergo vocandus sollicitudinis, ple-
nitudinem potestatis omni obsequio venerabor;
et romanæ matris affixus uberibus, lac certè
hauriam parvulis propinandum, tantumque pas-
torem pastorum principi assiduis precibus com-
mendabo. Accedat apostolica benedictio, ves-
trisque pedibus advolutum beet,
Sanctissime Pater,

Vestræ Sanctitatis,

Devotissimum filium et in Christo famulum,

J. B., episcopum Condomensem.

Parisiis, 1 novembris 1681.

EPISTOLO LXXXVIII.

CASTORIENSIS CONDOMENSI.

Expositionis felices exitus narrat, quantùm ipsis noxium sit opus Crasseti exponit, querelasque graves et metuendas profugorum calvinistarum contra catholicos refert ac exposcit remedium quo animi exacerbati demulceantur.

Venerabilis Frater, salutem et apostolicam benedictionem. Animo sanè perlibenti remisimus fraternitati tuæ jura quæ pro expeditione Ecclesiæ Meldensis, ad quam promovendus es, exsolvere debuisses. Præclara enim ingenii tui monumenta, ingentiaque merita, quæ in excolendâ præstantissimis artibus ac disciplinis lectissimi principis Ludovici Galliæ Delphini eximiâ indole, apud christianam rempublicam tibi comparasti, prorsus id à nobis reposcere videbantur; cùm præsertim speremus te, pro perspectâ pietate ac virtute tuâ, eamdem Ecclesiam magno cum animarum fructu administraturum. Quod ad nos attinet, quidquid ab hac sanctâ Sede ad pastorales conatus tuos juvandos provehendosque proficisci unquam poterit, præstituri liberaliter sumus fraternitati tuæ, cui apostolicam benedictionem benevolentiæ nostræ testem peramanter impertimur. Datum Romæ, apud Sanctam Mariam Majorem, sub annulo Piscatoris, die 24 septembris 1681, pontificatus nostriannoment de religion, ou idée juste et véritable de la

sexto.

Cum pio cordis gaudio, ex tuis ad me litteris, intelligo Sueciam quoque suos oculos aperire, ut in luce tuæ Expositionis videat pulchritudinem catholicæ veritatis. In Germania tantum est Expositionis latinæ desiderium, ut non contenta exemplaribus hinc missis, novam Colonia editionem adornaverit.

Dum hos ejus fructus recenseo, silere non possum Hagæ-Comitis gallico sermone editum esse librum, cui titulus: Préservatif contre le change

religion catholique romaine, opposée aux portraits flattés que l'on en fait, et particulièrement à celui de M. de Condom1. In hoc opusculo vix quicquam perniciosius, et quod Expositioni 'Jurius auctor erat libri hujus. Arnaldus eum refellit in opere quod inscripsit : Réflexions sur le Préservatif de Jurieu,

1

fidem detrahere magis natum sit, quàm ea quæ | synaxas nostras sub gravibus multis interdixit, de cultu Virginis ex libro Crasseti corrasit, ut aliaque decrevit quæ catholicæ religioni pluriostendat quid catholici de cultu Virginis reverà mùm adversantur. Sperandum tamen Geldriæ credunt. Adjungo hisce loca quæ ex Crasseto ordines, præsertim Arnhemienses, mitiora conprofert. Profectò, si illa fideliter ex eo citata fo- silia inituros; ad quod maximum momentum rent, existimarem dignum fore eo zelo quo Sor- | adferret, si quod de septennibus pueris in Galbona in defensionem religionis catholicæ lucet lià sancitum est, solità regis clementiâ mitigareac fervet, si illum censurâ configens omni auc- tur. Tu, antistes illustrissime, pro tuâ prudentià toritate destitueret; ne quis illius nugas atque ac pietate discernes si invidiam, quâ per occaquisquilias gravitati catholicæ veritatis opponere sionem regii edicti peremimur, levare, nostrisin posterum audeat. que prædicantibus materiam declamandi contra bonitatem quà Hollandiæ ordines catholicos tractant, eripere possis.

Ubi Crasseti librum nactus, reperero in eo ista contineri quæ ab auctore Alexipharmaci 2 allegantur, operam dabo ut romano fulmine feriantur. Si exiguitatis meæ studio, tuæ, antistes illustrissime, commendatio dignitatis accederet, nullus dubito quin Crasseti opus evaderet in triste bidental 3.

simus.

2

Spero me brevi ad te, præsul colendissime, missurum aliquos libros qui tuæ eruditioni non erunt injucundi. Interim Patrem misericordiarum orare non desinam, ut in coadunando apud vos præsulum cœtu præsidere, eisque velit suum elargiri Spiritum, quo cuncta quæ recta sunt videre, et liberâ charitate discernere ac exercere

Secundò, ostentant hîc profugi ex Galliis calvinistæ libellum supplicem christianissimo regi oblatum, quo plura insolita crudelitatis atque injus'itiæ facinora, in Pictaviensi provincia, in suæ sectæ homines perpetrata referuntur. Ut ilProfugi è Galliâ calvinista; hic omnibus in lo- lis fidem concilient, addunt in fine libelli duos cis tanquam buccinatores persecutionis in catho- ex istâ provincià nobiles in curiam venisse, palicos exercendæ, pœnas atque miserias quas in ratos quaslibet subire pœnas, si in asserendâ eoGalliis se pati dicunt, in immensum exaggerant; rum veritate deficerent. Dignaberis, antistes atque imprimis illud, quod regis edicto pueris illustrissime, quid de istis sit facinoribus me doseptennibus data sit facultas arbitrandi de reli- cere; ut si in nostram invidiam conficta sint, degione capessendâ, et transeundi, parentibus invi-tectâ veritate eis vim nocendi detrahere postis, ad catholicos: adeo ut sub prætextu religionis, sese directioni genitorum suorum subducere possint. Cùm vir in hac republicâ primæ auctoritatis istud mihi objiceret, ei quid reponerem non habebam; nisi quod in Trans-Issallaniâ aliisque locis, quæ ordinum nostrorum parent imperio, publicis edictis cogantur catholici infantes suos à matrum utero recentes, ministris calvinistis baptizandos afferre, unàque promit-possint. Dabis quoque veniam famulo tuo cum tere quod eos calvinianis placitis imbuent. Sed hoc responso æquitas regii edicti non ostenditur; sed tantùm docetur duriora et iniquiora hic edicta contra catholicos promulgata esse. Et cùm in aliis provinciis dura et iniqua ista edicta locum non habeant, non cessant profugi ex Galliis calvinistæ, atque harum provinciarum prædicantes profugis faventes, regium edictum ubique ad invidiam proferre, ut, quâ fruimur, nos malacia destituant, ordinumque animos in nos exacerbent. Hic illorum conatus apud ordines Geldrienses non frustra fuit: nam si Noviomagum excipias, Geldria omnis sacerdotes proscripsit,

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febribus diu luctanti, quòd in hisce scribendis alienâ manu usus fuit.

P. S. Ipso quo hanc epistolam momento absolveram, mihi redditur altera, antistes illustrissime, tuæ dignitatis epistola, cui addita sunt errata in libro vestro corrigenda: sed seriùs illa veniunt, libro jam hîc publici juris facto. Hodie tamen mittam ea Amsterodamum, ut in calce libri lectori indicentur.

Eodem quoque momento mihi Amsterodamo scribitur libertatem nostram etiam in Hollandià, quæ omnium nostrarum provinciarum erga catholicos indulgentisssima est, per profugos ex Galliis calvinistas in apertum discrimen esse adductam. Si quam ergo potes, antistes illustrissime, mitigationem regiorum edictorum impetrare, religionem catholicam hic periculo, et in Gallià devios fortè exhibitione clementiæ errori eripies, vel certè revocabis à fugâ in istas regiones, in quibus et ipsi à luce veritatis magis sunt remoti, et in quibus tanquam fidei confessores

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