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En premier lieu, il est faux que le décret du concile de Trente, touchant l'authenticité de la vulgate, ait le sens que Mosheim lui donne malicieusement; nous prouverons le contraire au mot VULGATE. Son traducteur a eu la bonne foi d'en convenir dans une note, tome 4, pag. 216.

notoriété que jusqu'au dixième siècle, la langue latine fut dans toutes les Gaules le langage non-seulement de la religion, mais encore de tous les actes publics et de tous les livres ; que le peuple l'entendoit pour le moins aussi bien que les habitants des diverses provinces de France, qui ont des jargons particuliers, entendent aujourd'hui le françois. Il est donc incontestable que, du moins jusqu'alors, la vulgate latine pouvoit être lue et entendue par tous ceux qui savoient lire. Peut-on citer un seul décret des papes qui leur ait inter-d'hui la discipline de l'Eglise orientale, dit cette lecture?

Il n'est pas moins certain qu'à cette époque, et dans les trois ou quatre siècles suivants, les clercs seuls savoient lire et écrire; que l'usage des lettres étoit regardé par les nobles comme une marque de roture: attribuerons-nous cette rouille barbare aux papes, qui n'ont pas cessé de faire des efforts pour la dissiper? Ils y avoient le plus grand intérêt, puisque c'est l'ignorance grossière des siècles dont nous parlons, qui fit éclore la multitude de sectes fanatiques qui troublèrent en même temps l'Eglise et la société, aussi bien en Italie qu'ailleurs. Sans une aveugle prévention, l'on ne peut pas nier que le clergé n'ait fait tout ce qui étoit en son pouvoir pour conserver et pour renouveler l'usage des lettres. V. LETTRES, ARTS, SCIENCE, etc. Pour faire illusion aux ignorants, Mosheim soutient que, de concert avec les papes, le concile de Trente a mis un obstacle invincible, parmi les catholiques, à la véritable intelligence de l'Ecriture sainte, en déclarant la vulgate authentique, c'est-à-dire, selon lui, fidèle, exacte, parfaite, à couvert de tout reproche; en imposant aux commentateurs la dure loi de n'entendre jamais l'Ecriture sainte, en matière de foi et de mœurs, que conformément au sentiment commun de l'Eglise et des Pères; en déclarant enfin que l'Eglise seule, c'est-à-dire, le pape, qui est son chef, a le droit de déterminer le vrai sens et la vraie signification de l'Ecriture. Hist. ecclésiast., seizième siècle, sect. 3, 1re partie, c. 1, § 25.

En second lieu, la loi dure imposéc aux commentateurs par ce concile avoit au moins déjà huit cents ans d'antiquité; le concile in Trullo, tenu l'an 692, et dont les décrets forment encore aujour

ordonna, can. 20, que s'il survenoit des disputes entre les pasteurs sur le sens de l'Ecriture, elles fussent résolues suivant le sentiment et les lumières des anciens docteurs de l'Eglise. Nous verrons au mot TRADITION, qu'ils ont suivi eux-mêmes cette règle en expliquant l'Ecriture sainte.

En troisième lieu, il est faux que, dans son décret, le concile de Trente ait entendu, par la sainte Eglise notre mère, le pape qui est son chef. Indépendamment de l'enseignement du souverain pontife, il y a l'enseignement public et uniforme des différentes Eglises qui composent la société générale, que nous appelons l'Eglise catholique; enseignement de l'uniformité duquel nous sommes assurés par la communion de foi et de croyance qui règnent entre elles. Mais les protestants ne se corrigeront jamais de la mauvaise habitude de défigurer notre doctrine.

Voyons enfin les merveilles qu'ont opérées les réformateurs et leurs disciples, par leurs commentaires et leurs savantes explications de l'Ecriture sainte. Mosheim lui-même ne nous en donne pas une idée fort avantageuse; il convient que les luthériens, dans les commencements, donnèrent plus d'application à la controverse qu'à l'explication des livres saints, qu'ils s'attachèrent trop à y rechercher des sens mystérieux, qu'ils appliquèrent à Jésus-Christ et aux révolutions de l'Eglise plusieurs des anciennes prophéties qui n'y avoient aucun rapport. Nous voyons, en effet, que, dans leurs commentaires, ils se

sont bien moins attachés à rechercher le vrai sens des passages, qu'à en tordre le sens pour l'ajuster à leurs prétentions; et toutes les fois qu'ils ont changé d'avis, ils n'ont pas manqué dé voir dans l'Ecriture sainte le sens le plus conforme à leurs nouvelles opinions; ainsi, ce n'est pas le sens aperçu d'abord dans les livres saints qui a réglé leur croyance; c'est celle-ci, au contraire, qui a décidé du sens des auteurs sacrés. Etoit-ce là le moyen de trouver infailliblement la vérité ?

Il reproche à Calvin et à ses adhérents d'avoir appliqué aux Juifs la plupart des prophéties qui regardent JésusChrist, et d'avoir ainsi enlevé au christianisme une partie essentielle de ses preuves. Peut-on imputer de pareils attentats aux commentateurs catholiques?

Cette dissension sur le vrai sens des Ecritures, qui s'est élevée d'abord entre les luthériens et les calvinistes, dure encore parmi ces derniers. Grotius, qui a trouvé un bon nombre de partisans, surtout chez les sociniens, a soutenu que la plupart des prophéties, appliquées à Jésus-Christ par les auteurs du nouveau Testament, désignent d'autres personnages dans le sens direct et littéral; mais que, dans un sens mystérieux et caché, elles représentent le Fils de Dieu, ses fonctions, ses souffrances, etc. Coccéius, au contraire, qui a formé aussi des disciples, envisage toute l'histoire de l'ancien Testament comme un type et une figure de celle de Jésus-Christ et de l'Eglise chrétienne; il prétend que toutes les prophéties regardent directement et littéralement Jésus-Christ, et prédisent toutes les révolutions qui doivent arriver dans son Eglise jusqu'à la fin des siècles. Au lieu que celui-ci a vu Jésus-Christ partout, Grotius ne l'a vu nulle part, du moins dans le sens direct, littéral et naturel des termes.

De leur côté, un grand nombre de théologiens anglicans n'ont fait aucun cas de ces commentateurs modernes; ils ont soutenu que l'on ne doit interpréter les livres saints, en matière de

foi et de mœurs, que dans le sens qu leur ont donné les anciens docteurs d l'Eglise naissante. A la vérité, ils on été vigoureusement attaqués par d'autres; on leur a reproché qu'ils abandonnoient le principe fondamental de la réforme, qui est qu'en matière de foi et d'interprétation de l'Ecriture, chacun est en droit de s'en rapporter à son propre jugement, sans être subjugué par aucune autorité humaine.

Aussi, depuis que ce merveilleux principe a été suivi, l'on a vu vingt sectes différentes s'élever dans le sein du protestantisme, faire bande à part, soutenir, la Bible à la main, que leur doctrine étoit la seule vraie. Aucune de ces sectes n'a fait un plus grand nombre de commentaires sur les livres saints que les sociniens, aucune n'a poussé plus loin les subtilités de grammaire et de critique, aucune n'a mieux réussi à pervertir le sens de l'Ecriture; les autres protestants en conviennent. Ainsi ce livre divin et les commentaires, loin de réunir les esprits dans une même croyance, sont devenus une source continuelle de divisions, et continueront de l'être, jusqu'à ce qu'il plaise à tous les esprits rebelles de reconnoître la sagesse et la nécessité de la loi que l'Eglise catholique a imposée à tous les commentateurs, et qu'elle a suivie dans tous les siècles. Voyez ECRITURE SAINTE.

N'est-il pas singulier que les protestants, qui ne sont pas d'accord entre eux sur la meilleure manière d'interpréter l'Ecriture sainte, qui disputent sur une infinité de passages très-importants pour la foi, pour les mœurs, pour le culte, qui donnent souvent cinq ou six explications différentes d'une expression ou d'une phrase dans leur Synopse des critiques, s'obstinent cependant à soutenir que l'Ecriture sainte est claire, intelligible à tous les hommes, même aux plus ignorants; que chacun est en état d'en prendre le vrai sens pour former sa foi et diriger sa conduite? Nous avons beau leur dire que, selon saint Pierre, toute prophétie de l'Ecriture ne se fait point par une interprétation particulière, H. Petri,

c. 1, †. 20; qu'elle doit donc être en- | la fureur de braver les dangers de la tendue par le même esprit qui l'a dictée; mer, soit pour faire la guerre, soit pour ils ont trouvé quatre ou cinq manières commercer. On ne dit rien du premier, de tordre le sens de ces paroles, et ils parce que c'est un philosophe; on cennous tournent en ridicule, parce que, sure le second, parce que c'est un Pèrc pour éviter cet abus, nous nous en de l'Eglise. L'un et l'autre ont jugé que tenons aux leçons de ceux que Dieu a le commerce maritime vient ordinaireétablis pour nous enseigner. ment d'une ambition déréglée de s'enrichir; que, tout considéré, il a fait aux nations plus de mal que de bien : quand on l'envisage avec des yeux chrétiens ou philosophes, il est difficile d'en penser autrement.

COMMERCE. On accuse plusieurs Pères de l'Eglise d'avoir condamné le commerce comme criminel en lui-même, et comme opposé à l'esprit du christianisme. Barbeyrac fait ce reproche à Tertullien et à Lactance; d'autres l'ont fait à saint Jean Chrysostome; il suffit de rapporter leurs paroles pour les disculper.

« Aucun art, dit Tertullien, aucune » profession, aucun commerce, qui sert › en quelque chose à dresser ou à former » des idoles, ne peut être exempt du » crime d'idolâtrie;.... c'est une mau» vaise excuse de dire, je n'ai pas » autrement de quoi vivre, etc. » De Idololat., c. 11 et 12. Nous soutenons que cette décision de Tertullien est exactement vraie. Il ne sert à rien d'objecter qu'un chrétien ne peut rien vendre qui, quoique bon et utile en soi, ne puisse être un instrument de débauche ou de crime; cette consé quence est fausse parce qu'elle est trop générale. Saint Paul a dit : « Si ma » nourriture scandalisoit mon frère, je › ne mangerois de viande de ma vie. » I. Cor., c. 8, 7. 13; Rom., c. 14, 7. 21. Soutiendra-t-on que manger de la viande n'est pas une chose bonne et utile en soi? Pourquoi, dit Lactance, un homme › juste iroit-il sur mer, ou qu'iroit-il › chercher dans un pays étranger, lui » qui est content du sien? Pourquoi » prendroit-il part aux fureurs de la » guerre, lui qui vit en paix avec tous » les hommes ? prendra-t-il plaisir à › posséder des marchandises étrangères, » ou à verser le sang humain, lui qui se › contente du nécessaire, et qui regar⚫ deroit comme un crime d'assister seu»lement à un homicide commis par au› tryi? » Divin. Inst.,1.5, c. 18. Sénèque, Natural. quæst., l. 5, c. 18, a blâmé, avec encore plus de force que Lactance,

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On sait d'ailleurs de quelle manière se faisoit le commerce dans ces temps anciens ; il n'y avoit ni lois pour le régler, ni police pour en prévenir les abus; et la concurrence des négociants n'étoit pas assez grande pour réprimer leur avidité. Si l'on en jugeoit par les prières qu'Ovide leur met à la bouche dans ses Fastes, il faudroit en conclure que tous étoient de très-malhonnêtes gens, et que leur profession étoit infâme. Quand les Pères de l'Eglise en auroient eu la même opinion que ce poëte, faudroit-il s'en étonner? Dans les siècles grossiers, dit un écrivain moderne, le commerçant est trompeur, mercenaire, borné dans ses vues; mais, à mesure que son art fait des progrès, il devient exact, honnète, intègre, entreprenant. Fergusson, Essai sur l'Hist. de la société civile, t. 2, c. 4.

Il en étoit de même du métier des armes pendant les troubles, les séditions, les guerres des divers prétendants à l'empire. Outre l'idolâtrie dont les soldats étoient obligés de faire profession, leur brigandage les rendoit odieux; les Pères n'avoient donc pas tort d'inspirer aux chrétiens de l'éloignement pour cet état. Mais nos censeurs modernes trouvent qu'il est plus aisé de blâmer les Pères que d'examiner les raisons qui les ont fait parler. Pour pouvoir accuser saint Jean Chrysostome, on a cité l'ouvrage imparfait sur saint Matthieu, qui n'est pas de lui.

COMMUNAUTÉ ECCLÉSIASTIQUE corps composé de personnes ecclésiastiques qui vivent en commun et ont les mêmes intérêts. Ces communautés sont

ou séculières ou régulières. Celles-ci | frais, de les soutenir dans la piété par le sont les chapitres de chanoines régu- secours de l'exemple, de bannir le luxe liers, les monastères de religieux, les qui absorbe tout dans la société civile; couvents de religieuses. Ceux qui les ce sont ordinairement des modèles du composent vivent ensemble, observent bon ordre et d'une sage économie. Quand une même règle, ne possèdent rien en on dit que l'esprit de corps qui y règne propre. est contraire à l'intérêt public et au caractère de bon citoyen, c'est comme si l'on soutenoit qu'un père ne peut être attaché au bien particulier de sa famille, sans se détacher du bien public; que le patriotisme ou l'esprit national est contraire à l'humanité ou à l'affection générale que nous devons avoir pour tous les hommes.

Les communautés séculières sont les congrégations de prêtres, les colléges, les séminaires et autres maisons composées d'ecclésiastiques qui ne font point de vœux et ne sont point astreints à une règle particulière. On attribue leur origine à saint Augustin; il forma une communauté de clercs de sa ville épiscopale, où ils logeoient et mangeoient avec leur évêque, étoient tous nourris et vêtus aux dépens de la communauté, usoient de meubles et d'habits communs sans se faire remarquer par aucune singularité. Ils renonçoient à tout ce qu'ils avoient en propre ; mais ils ne faisoient vœu de continence que quand ils recevoient les ordres aux-d'hypocrisie sous lequel ils cachent leur quels ce vœu est attaché.

En détruisant l'esprit de corps, on lui substitue l'égoïsme, caractère le plus pernicieux et le plus opposé à l'intérêt général, aussi-bien qu'à l'esprit du christianisme, qui est un esprit de charité et de fraternité.

L'humanité prétendue de nos philosophes cosmopolites n'est qu'un masque

égoïsme. Quiconque ne sait pas témoi

Ces communautés ecclésiastiques,gner de l'amitié aux personnes avec lesqui se multiplièrent dans l'Occident, ont servi de modèles aux chanoines réguliers, qui se font tous honneur de porter le nom de saint Augustin. En Espagne, il y avoit plusieurs de ces communautés, dans lesquelles on formoit de jeunes clercs aux lettres et à la piété, comme il paroît par le second concile de Tolède; elles ont été remplacées par les séminaires.

L'Histoire ecclésiastique fait aussi mention de communautés qui étoient ecclésiastiques et monastiques tout en semble: tels étoient les monastères de saint Fulgence, évêque de Ruspe en Afrique, et celui de saint Grégoire le Grand.

On appelle aujourd'hui communautés ecclésiastiques toutes celles qui ne tiennent à aucun ordre ou congrégation établie par lettres patentes. Il y en a de filles ou de veuves qui ne font point de vœux, du moins de vœux solennels, et qui mènent une vie très-régulière.

L'utilité de ces différentes espèces de communautés est de faire subsister un grand nombre de personnes à peu de

quelles il vit tous les jours, par sa complaisance, sa douceur, ses services, n'aime dans le fond que lui-même. Avec de belles maximes d'affection générale pour le genre humain, il ne voudroit se gêner en rien pour consoler un affligé, pour secourir un malade, pour soulager un pauvre, pour supporter un caractère fâcheux. Celui au contraire qui, dans une société particulière, telle qu'une communauté ecclésiastique ou religieuse, s'est accoutumé de bonne heure à ménager, à supporter, à servir ses frères, en est d'autant mieux disposé à traiter de même tous les hommes ; ainsi ce que l'on nomme esprit de corps, n'est dans le fond que l'amour du bien général fortifié par l'habitude d'y contribuer.

Un protestant, plus judicieux que nos censeurs politiques, a reconnu l'utilité des communautés en général; nous ne pouvons nous défendre de copier ses réflexions. « Les travaux, dit-il, qui de» mandent du temps et de la peine, sont > toujours mieux exécutés par des hom> mes qui agissent en commun, que lorsqu'ils travaillent séparément. Il y

› a plus de dessein, plus de constance à > suivre un même plan, plus de force » pour vaincre les obstacles, et plus d'é»conomie. Il est des entreprises qui ne » peuvent être exécutées que par un » corps, ou par une société vivant sous , la même règle... Ainsi, j'ai peine à › croire qu'aucune colonie puisse at› teindre au même degré de prospérité ⚫ qu'un couvent.

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je ne saurois leur souhaiter trop de » bonheur. Des religieux sont des hom» mes, et l'on doit souhaiter que tout » homme soit heureux dans son état » dès qu'il ne détruit pas le bonheur des » autres.... Or, je ne vois pas en quoi les religieux empiètent sur le bonheur » des autres hommes; mais je vois que » dans leur état ils ont beaucoup de ce » bonheur tranquille qui est prisé par » L'expérience prouve que les sociétés » un grand nombre d'hommes. La sub» purement civiles se négligent, et les >sistance simple, mais abondante, y est » négligences aperçues ne produisent assurée pour les pères, les frères, les ⚫ que des inquiétudes, des agitations, domestiques et les laboureurs. La règle » des changements perpétuels de plans... » s'étend surtout, pourvoit à tout, pré> Mais il y a une autre espèce de sociétés » vient les écarts et les désordres. Ils » où tout est réduit à un intérêt com- » peuvent se maintenir dans un état › mun, et où les règles sont mieux ob-» d'honnête abondance, parce qu'ils » servées ; ce sont les sociétés religieuses: » font plus rendre à la terre, et que » de là il est résulté qu'elles ont mieux » rien ne se dissipe. Le pouvoir des > prospéré que les autres dans les éta- » chefs y maintient la règle, et il seroit »blissements qu'elles ont entrepris..... » à souhaiter pour le bonheur des hom» Sans l'exactitude à suivre une règle,» mes qu'il en fût de même partout. » les plus grandes ressources sont inef- » Sans le lien salutaire de la religion, ficaces, leurs effets s'éparpillent, pour » l'on tenteroit vainement de former de > ainsi dire, et ne tendent plus au bien >> pareilles sociétés ; celles qui ne seroient » formées que par des conventions ne > tiendroient pas longtemps. L'homme > est trop inconstant pour s'asservir à la règle, lorsqu'il peut l'enfreindre impunément : or, il faut que dans l'enceinte où doit s'observer la règle, tout y soit » soumis. La religion seule, soit par sa force naturelle, soit par le poids de l'o» pinion publique, peut produire cet » heureux effet. Dans le cloître, qui pour» roit violer la règle est contenu par la » société entière, qui a besoin de la con» sidération publique pour relever la mé» diocrité de son état.

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> commun.

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» La nature même de ces sociétés em» pêche qu'elles ne puissent être très» nombreuses, leur excès leur nuit et » les réduit. Mais on peut en tirer de» > grandes leçons pour le succès et le » bien de la société générale, et je ne > puis m'empêcher de les regarder elles-» > mêmes comme un bien. Si nous remon» tions à l'origine de la plupart des mo» nastères rustiques, nous trouverions probablement que leurs premiers ha» bitants ont été défricheurs, que c'est » à eux et à la bonne conduite de leurs > successeurs que les couvents sont re» devables des biens dont ils jouissent.» tants aient conservé les cloîtres en AlPourquoi n'en jouiroient-ils pas ? Imi» tons-les sans en être jaloux. Si leurs › possessions appartenoient à un sei› gneur, cela n'exciteroit aucun mur> mure et ne donneroit lieu à aucune sa> tire. Pourquoi n'en est-il pas de même › à l'égard d'un couvent ? Quant à moi, › je vois ces établissements avec d'au» tant plus de plaisir, que ce n'est pas la jouissance d'un seul homme, mais » de plusieurs, et, sous ce point de vue,

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» Je suis donc charmé que les protes

» lemagne, et je voudrois voir ces éta»blissements partout, parce que je vois >> partout une classe de gens qui a be» soin d'un petit sort assuré que l'opinion » publique relève, mais qui, par son » inactivité ou son manque de ressources,

est extrêmement à charge à elle-même » et à la société. Il faut, en un mot, » d'honnêtes hôpitaux, et les couvents » ne sont pas autre chose.

» Il seroit aisé de corriger les défauts

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