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ou au-dessus de l'autel, comme le Père Mabillon l'a remarqué dans sa liturgie gallicane; le concile de Tours ordonna de placer le ciboire sous la croix qui est sur l'autel.

Les théologiens catholiques ont observé que l'usage de conserver l'eucharistie pour la communion des malades, est une preuve invincible de la foi de l'Eglise à la présence réelle. Les protestants ont retranché cette coutume, parce qu'ils n'admettent la présence de Jésus-Christ que dans l'usage ou dans la communion, plutôt que dans les espèces consacrées. Or, il est prouvé que l'usage de les conserver est très-ancien, qu'il est observé dans les Eglises orientales séparées de l'Eglise romaine depuis plus de douze cents ans. Voyez la Perpétuité de la Foi, tome 4, liv. 3, c. 1, et tome 5, liv. 8, c. 2.

CIBOIRE, chez les auteurs ecclésiastiques, désigne encore un petit dais élevé sur quatre colonnes au-dessus de l'autel. On en voit dans quelques églises de Paris et de Rome; c'est la même chose que baldaquin; les Italiens appellent ciborio un tabernacle isolé. Voy. l'ancien Sacramentaire, par Grandcolas, première partie, page 92 et 728.

CIEL, ce terme dans l'Ecriture sainte, comme dans le langage de tous les peuples, signifie l'espace immense qui environne la terre, et qui, selon notre manière de voir, est au-dessus de nous; tel est le sens des noms qui le désignent dans toutes les langues. Conséquemment ciel signifie, 1o l'air ou l'atmosphère; 2o l'espace plus éloigné dans lequel roulent les astres; 3o le lieu où Dieu fait éclater sa gloire, rend heureux les anges et les saints.

Quelques écrivains de nos jours ont prétendu que les Hébreux avoient une fausse idée du ciel, qu'ils le regardoient comme une voûte solide, à laquelle les étoiles sont attachées, au-dessus de laquelle il y a des réservoirs d'eau et des cataractes ou des portes pour en faire tomber la pluie, etc. Toutes ces rêveries n'ont aucun fondement dans l'Ecriture sainte; il est ridicule de prendre au pied de la lettre les expressions populaires,

qui sont en usage parmi nous aussi bien que chez les Hébreux.

Une tour élevée jusqu'au ciel, une tour élevée jusqu'aux nues, est une tour très-haute; les cataractes du ciel sont les chutes d'eau de l'atmosphère; le feu du ciel est un feu qui tombe d'en haut; l'armée du ciel sont les astres; les gonds du ciel, cardines cœli, sont les poles sur lesquels le ciel paroît tourner, etc. On a vainement insisté sur ce que le ciel est souvent appelé firmament. L'hé breu raquiah, que les Septante ont rendu par çɛpiwμ¤ et la vulgate par firmamentum, signifie espace ou étendue, et rien de plus. Un des interlocuteurs du livre de Job, qui avoit dit que les cieux sont très - solides et aussi fermes. que l'airain, est appelé dans le chapitre suivant, un vain discoureur qui parle. comme un ignorant. Job, c. 37, 7. 18; c. 38, . 2. Il est dit dans le même livre, que Dieu a suspendu la terre sur le vide ou sur le rien, chap. 26, 7. 7. Les Hébreux nommoient comme nous la terre | le globe; ils n'avoient donc pas une idée fausse de la structure du monde.

CIEL, dans le langage des théologiens, est le séjour du bonheur éternel, le lieu dans lequel Dieu se fait connoître aux justes d'une manière plus parfaite que sur la terre, et les rend heureux par la possession de lui-même. Nous concevons ce lieu comme placé au delà de l'espace immense que nous voyons au-dessus de nous, et rien ne peut prouver que cette idée soit fausse. Elle paroît fondée sur l'Ecriture sainte, qui nomme ce séjour divin les cieux des cieux, ou les cieux les plus élevés, le troisième ciel. Il est encore appelé la Jérusalem céleste, le paradis, l'empirée, c'est-à-dire, le séjour du feu ou de la lumière, le royaume des cieux et le royaume de Dieu; mais ces deux dernières expressions signifient souvent dans l'Evangile le royaume du Messie, ou le règne de Jésus-Christ sur son Eglise.

Le prophète Isaïe et l'apôtre saint Jean ont fait des descriptions magnifiques du ciel, des richesses qu'il renferme, du bonheur de ceux qui l'habitent; mais

saint Paul nous avertit que l'œil n'a point vu, que l'oreille n'a point entendu, que le cœur de l'homme n'a pas senti ce que que Dieu prépare à ceux qui l'aiment. I. Cor., c. 2, . 9. Ce bonheur est audessus de toutes nos pensées et de nos expressions; il ne peut être conçu que par ceux qui en jouissent. Voyez BON

HEUR ÉTERNEL.

CIERGE, chandelle de cire que l'on allume dans les cérémonies religieuses. Comme les premiers chrétiens, dans le temps des persécutions, n'osoient s'assembler que la nuit, et souvent dans des lieux souterrains, ils furent obligés de se servir de cierges et de flambeaux pour célébrer les saints mystères. Ils en eurent encore besoin lorsqu'on leur eut permis de bâtir des églises; celles-ci étoient construites de manière qu'elles recevoient très-peu de jour; l'obscurité inspiroit plus de recueillement et de respect: plus les églises sont anciennes, plus elles sont obscures.

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lumière de la grâce; que nous devons être nous-mêmes, par nos bonnes œuvres, une lumière capable d'éclairer et d'édifier nos frères. Matth., c. 5, 7. 16.

Dom Claude de Vert, dans son Explication des cérémonies de l'Eglise, avoit avancé que dans l'origine on n'allumoit des cierges que par nécessité, parce que les offices de la nuit demandoient ce secours, et que l'on n'a commencé qu'après le neuvième siècle à donner des raisons morales et mystiques de cet usage. M. Languet, en réfutant cet auteur, a prouvé, par des monuments du troisième et du quatrième siècle, que dès les commencements de l'Eglise on a fait usage des cierges dans l'office divin, par des raisons morales et mystiques, pour rendre honneur à Dieu, pour témoigner que Jésus-Christ est, selon l'expression de saint Jean, la vraie lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde; pour faire souvenir les fidèles de la parole de ce divin maître, Il n'est donc pas nécessaire de re- qui a dit à ses disciples: Vous êtes la lucourir aux usages des païens ni à ceux mière du monde ; ceignez vos reins, et des Juifs pour trouver l'origine des tenez à la main des lampes allucierges dans les églises; saint Jean, quimées, etc. C'est pour cela que l'on meta représenté dans l'Apocalypse les as- toit à la main des nouveaux baptisés un semblées chrétiennes, fait mention de cierge allumé, en leur répétant cette lecierges et de chandeliers d'or; dans les çon, et que l'on allumoit des cierges canons apostoliques, can. 3, il est parlé pour lire l'Evangile à la messe. Ainsi le des lampes qui brûloient dans l'église. concile de Trente n'a pas eu tort de reDe tout temps et chez tous les peuples, garder cet usage comme venant d'une les illuminations ont été un signe de tradition apostolique, sess. 22, c. 5. Par joie, une manière d'honorer les grands: conséquent les protestants ont eu tort il est donc très-naturel que ce signe ait de le supprimer et de l'envisager comme été employé pour honorer aussi la Di- un rit superstitieux. vinité. Dans tout l'Orient, dit saint Jé› rôme, on allume dans les églises des cierges en plein jour, non pour dissiper les ténèbres, mais en signe de joie, et afin de représenter, par cette > lumière sensible, la lumière intérieure » de laquelle a parlé le psalmiste, lors» qu'il a dit : Votre parole, Seigneur, » est un flambeau qui m'éclaire et qui dirige mes pas dans le chemin de la > vertu. » Tom. 4, 1re part., p. 284.

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Les cierges nous font souvenir que Jésus-Christ est la vraie lumière qui éclaire tous les hommes, que c'est au pied de ses autels que nous recevons la

Au commencement du cinquième siècle, l'hérétique Vigilance objectoit, comme eux, que c'étoit une pratique empruntée des païens, qui faisoient brûler des lampes et des cierges devant les statues de leurs dieux. Saint Jérôme leur répond que le culte rendu par les païens à leurs idoles étoit détestable, parce qu'il s'adressoit à des objets imaginaires et indignes de vénération; que celui des chrétiens, adressé à Dieu et aux martyrs, est louable, parce que ce sont des êtres réels et très dignes de nos respects. Marie, sœur de Lazare, eut – elle tort de répandre des parfums pour faire

honneur à Jésus-Christ, parce que les païens en répandoient aussi dans leurs temples? Il réprimanda ses disciples lorsqu'ils voulurent le trouver mauvais et blâmer la sainte prodigalité de cette femme. Nous serons obligé de répéter vingt fois que s'il falloit nous abstenir de toutes les pratiques dont les païens ont abusé, il faudroit supprimer toute espèce de culte extérieur. Les abus subsistoient déjà chez les nations idolâtres, lorsque Dieu prescrivit aux Hébreux le culte qu'ils devoient lui rendre; il voulut cependant qu'ils fissent à son honneur plusieurs choses que les païens faisoient pour leurs dieux. Voyez CEREMONIE, CULTE EXTÉRIEUR.

Le concile d'Elvire, tenu vers l'an 300, can. 34, défend d'allumer pendant le jour des cierges sur les cimetières, parce que, dit-il, il ne faut pas inquiéter les esprits des saints. L'on a donné différentes explications de ce canon; il nous paroît faire allusion au reproche que fit Samuel à Saül, lorsque celui-ci le fit évoquer par la pythonisse d'Endor : Pourquoi avez-vous troublé mon repos, en me faisant sortir du tombeau ? Quare inquietasti me ut suscitarer? I. Reg., c. 28, 7. 15. Ainsi le concile condamnoit la superstition de ceux qui allumoient des cierges sur les cimetières, dans l'intention d'évoquer les morts: c'étoit un reste de paganisme.

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et des écoles du vice; ils peuvent se dispenser aussi de calculer les dépenses du culte divin. Malheur à toute nation chez laquelle on compte ce qu'il en coûte pour honorer Dieu et pour être homme de bien. Voyez l'ancien Sacramentaire, 1re part., p. 52 et 717.

Mais, puisqu'enfin il faut des raisons de politique et de finance pour satisfaire nos censeurs, nous disons que la consommation qui se fait dans les églises n'est pas moins utile au commerce que celle qui se fait dans les maisons des particuliers.

CIERGE PASCAL. Dans l'Eglise romaine, c'est un gros cierge auquel un diacre attache cinq grains d'encens en forme de croix, et il allume ce cierge avec du feu nouveau pendant l'office du samedi saint.

Le pontifical dit que le pape Zozime a institué cette cérémonie ; Baronius prétend qu'elle est plus ancienne, et le prouve par une hymne de Prudence : il croit que Zozime en a seulement étendu l'usage aux églises paroissiales, et qu'auparavant on ne s'en servoit que dans les grandes églises. Papebrock en marque plus distinctement l'origine dans son Conatus chronico-historicus. Lorsque le concile de Nicée eut réglé le jour auquel il falloit célébrer la fête de Pâques, le patriarche d'Alexandrie fut chargé d'en faire un canon annuel, et de l'envoyer au pape. Comme toutes les fêtes mobiles se règlent par celle de Pâques, on en faisoit tous les ans un catalogue que l'on écrivoit sur un cierge, et on bénissoit ce cierge avec beaucoup de cérémonie.

De nos jours, on a poussé l'ineptie jusqu'à supputer combien coûte chaque année le luminaire des églises; on en a porté la dépense à quatre millions pour le royaume, et l'on a conclu gravement à supprimer les cierges. Les raisons sur lesquelles on a fondé la nécessité de cette réforme, ne tendent pas à moins qu'au retranchement de toute cérémonie qui peut être dispendieuse. A cela nous répondons, que les leçons de vertu valent mieux que l'argent; que ceux qui ne donnent rien à Dieu, ne sont pas fort enclins à donner aux pauvres; que ce n'est point à des philosophes sans reli-gypte ce que l'on vouloit conserver longgion qu'il appartient de prescrire ce que l'on doit faire par religion. Nous ne supputons point ce qu'il en coûte chaque année pour l'illumination des spectacles

Selon l'abbé Châtelain, ce cierge n'étoit pas fait pour brùler, il n'avoit point de mèche; il étoit seulement destiné à servir de tablettes pour marquer les fètes mobiles de l'année courante. Alors on gravoit sur le marbre ou sur le bronze les choses dont on vouloit perpétuer la mémoire; on écrivoit sur du papier d'E

temps; on se contentoit de tracer sur la cire ce qui devoit être de peu de durée. Dans la suite on écrivit la liste des fêtes mobiles sur du papier, mais on l'atta

Vers le milieu du treizième siècle, on donna le même nom de circoncellions a quelques prédicants fanatiques d'Allemagne, qui suivirent le parti de l'em

choit toujours au cierge pascal; cette | hær., 69; Baron., an. 331, no 9; 348, coutume s'observe encore à Notre-Dame n° 26, etc.; Pratéole, Philastre, etc. de Rouen et dans toutes les églises de l'ordre de Cluni. Telle paroît être l'origine de la bénédiction du cierge pascal; mais il est dit dans cette bénédiction que ce cierge allumé est le symbole de Jésus-pereur Frédéric, excommunié au concile Christ ressuscité. La préface, qui fait partie de cette bénédiction, est au plus tard du cinquième siècle; elle se trouve dans le missel gallican telle qu'on la chante encore aujourd'hui ; les uns l'attribuent à saint Augustin, les autres à saint Léon.

CILICE. Voyez SAC.

de Lyon par le pape Innocent IV. Ils prêchoient contre le pape, contre les évêques, contre tout le clergé et contre les moines; ils prétendoient que tous avoient perdu leur caractère, leurs pouvoirs et leur juridiction, par le mauvais usage qu'ils en avoient fait; que tous ceux qui suivoient le parti de Frédéric obtiendroient la rémission de leurs péchés; que tous les autres seroient réprouvés et damnés. Ce fanatisme fit beaucoup de tort à l'empereur, et détacha de ses intérêts un grand nombre de catholiques. Voyez Dupin, sur le treizième siècle, pag. 190.

usage parmi d'autres peuples, mais non comme un acte de religion. Nous n'avons à parler que de la circoncision des Juifs.

CIMETIÈRE. Voyez FUNERAILLES. CIRCONCELLIONS ou SCOTOPITES, donatistes d'Afrique au quatrième siècle, ainsi nommés parce qu'ils rôdoient autour des maisons, dans les villes et dans les bourgades, sous prétexte de venger les injures, de réparer les injustices, de rétablir l'égalité parmi les hommes. Ils CIRCONCISION, cérémonie religieuse mettoient en liberté les esclaves sans le chez les Juifs; elle consistoit à couper consentement de leurs patrons, décla- le prépuce des enfants mâles huit jours roient quittes les débiteurs, et commet-après leur naissance, ou des adultes qui toient mille désordres. Makide et Faser vouloient faire profession de la religion furent les chefs de ces brigands enthou-juive. La circoncision est encore en siastes. Ils portèrent d'abord des bâtons qu'ils nommoient bâtons d'Israël, par allusion à ceux que les Israélites devoient avoir à la main en mangeant l'agneau pascal; ils prirent ensuite des armes Cette cérémonie a commencé par Abrapour opprimer les catholiques. Donat lesham, à qui Dieu la prescrivit comme le appeloit les chefs des saints, et exerçoit sceau de l'alliance qu'il avoit faite avec par leur moyen d'horribles vengeances. ce patriarche. Gen., c. 17, 7. 10. En Un faux zèle de martyre les porta à se conséquence de cette loi, portée l'an du donner la mort: les uns se précipitèrent monde 2108, Abraham, âgé pour lors du haut des rochers, ou se jetèrent dans de quatre-vingt-dix-neuf ans, se cirle feu; d'autres se coupèrent la gorge. concit lui-même, son fils Ismaël et tous Les évêques, hors d'état d'arrêter par les esclaves de sa maison; et depuis ce eux-mêmes ces excès de fureur, furent moment la circoncision a été une pracontraints d'implorer l'autorité des ma- tique héréditaire pour ses descendants. gistrats. On envoya des soldats dans les Dieu en réitéra le précepte à Moïse. lieux où ils avoient coutume de se ras- Exod., c. 12, †. 44, 48. Tacite, parlant sembler les jours de marchés publics; des Juifs, Hist., liv. 5, chap. 1, reconil y en eut plusieurs de tués, que les noît expressément que la circoncision autres honorèrent comme des martyrs. les distinguoit des autres nations; saint Les femmes, perdant leur douceur na- Jérôme et d'autres auteurs ecclésiasturelle, imitèrent la barbarie des cir- tiques font la même remarque. concellions: l'on en vit plusieurs qui, malgré leur grossesse, se jetèrent dans des précipices. Voy. saint Augustin,

Celse et Julien, pour contredire l'histoire sainte, ont prétendu qu'Abraham, qui étoit venu de Chaldée en Egypte, y

avoit trouvé l'usage de la circoncision établi, et qu'il l'avoit emprunté des Egyptiens; qu'elle n'étoit donc pas un sigue distinctif du peuple de Dieu. Le chevalier Marsham, Le Clerc et d'autres ont soutenu la même chose, fondés sur quelques passages d'Hérodote et de Diodore de Sicile.

On leur oppose, 1o que le témoignage d'Hérodote sur les antiquités égyptiennes est très-suspect; cet auteur, qui n'entendoit pas la langue de l'Egypte, a été trompé fort aisément par les prêtres égyptiens; Manéthon, né dans ce payslà, lui reproche plusieurs erreurs à cet égard. L'autorité de Moïse, qui étoit beaucoup plus ancien et mieux instruit que des étrangers, nous paroît préférable à celle d'Hérodote et de Diodore de Sicile.

20 Abraham, qui avoit voyagé en Egypte, en sortit sans être circoncis, et on ne voit pas quelle raison auroit pu l'engager à imiter un usage égyptien ; il ne reçut la circoncision que par un ordre exprès de Dieu, et il y a plus de raisons de penser qu'au contraire les Egyptiens ont adopté cet usage des Israélites, qui demeurèrent longtemps en Egypte.

3o Les Juifs regardoient la circoncision comme un devoir de religion et d'obligation étroite pour les mâles seulement, auxquels on la donnoit le huitième jour après leur naissance; chez les autres peuples c'étoit un usage de propreté, de santé, peut-être de nécessité physique; on ne la donnoit aux enfants que dans la quatorzième année; et les filles y étoient assujetties aussi bien que les garçons.

4o La circoncision des mâles n'a jamais passé en loi générale chez les Egyptiens; saint Ambroise, Origène, saint Epiphane et Josèphe, attestent qu'il n'y avoit que les prêtres, les géomètres, les astronomes et les savants dans la langue hiéroglyphique, qui fussent astreints à cette cérémonie. Suivant saint Clément d'Alexandrie, Strom., liv. 1, Pythagore, voyageant en Egypte, voulut bien s'y soumettre, afin d'être initié dans le mystère des prêtres, et d'apprendre les secrets de leur philosophie.

Artapan, cité dans Eusèbe, Præp. Evang., 1. 9, c. 27, assure que ce fut Moïse qui communiqua la circoncision aux prêtres égyptiens. D'autres pensent qu'elle ne fut en usage parmi eux que sous le règne de Salomon. Fort longtemps après cette époque, Ezéchiel c. 31, 7. 18; c. 32, ỳ. 19; et Jérémie c. 9, 7. 24 et 25, comptent encore les Egyptiens parmi les peuples incirconcis. Mém. de l'Acad. des Inscript., t. 70, in-12, p. 112.

Spencer, de Legib. Hebræorum Ritualib., liv. 1, c. 4, sect. 4, a rapporté les raisons pour et contre, touchant l'origine de la circoncision chez les Juifs, et n'a pas voulu décider la question.

Vainement on a cherché des raisons physiques de cet usage parmi les Juifs; une preuve qu'ils n'en avoient besoin ni pour la propreté, ni pour éviter aucune maladie, c'est que les chrétiens qui ont habité pendant longtemps la Palestine, les Grecs qui y demeurent encore aujourd'hui avec les Turcs, n'ont jamais pratiqué la circoncision, et n'ont ressenti pour cela aucune incommodité.

Chez les Hébreux, la loi n'avoit rien prescrit sur le ministre ni sur l'instrument de la circoncision; le père de l'enfant, un parent, un prêtre, un chirurgien, pouvoient faire cette opération. L'on se servoit d'un rasoir, d'un couteau, ou d'une pierre tranchante. Séphora, femme de Moïse, circoncit son fils Eliézer avec une pierre. Exod., c. 4, 7. 25. Josué en usa de même envers les Israélites à Galgala, c. 5, ỹ. 2. On prétend que les Egyptiens se servoient aussi de pierres tranchantes pour ouvrir les corps des morts qu'ils embaumoient. Chez les Juifs modernes, la circoncision se donne aux enfants mâles avec beaucoup d'appareil; mais le détail des cérémonies qu'ils observent ne nous regarde pas.

Sous les rois de Syrie, les Juifs apostats s'efforçoient d'effacer en eux-mêmes la marque de la circoncision; il est dit dans le premier livre des Machabées, c. 1, . 16 : Fecerunt sibi præputia, et Josèphe en convient, Antiq. Jud., liv. 12, c. 6. -Saint Paul, I. Cor., c. 7,

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