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celui de la compagnie, qui a dû cesser avec elle. Ce quatrième volume renferme le cinquième et le sixième ashtakas du Rig-Véda. Il est précédé d'une longue préface, où le savant éditeur s'est occupé de la chronologie des monuments védiques en tant qu'elle peut être fondée sur les observations astronomiques des Hindous. C'est une question des plus difficiles et des plus obscures. M. Max Müller justifie quelques-unes de ses opinions à cet égard contre les critiques dont elles ont été l'objet, et il s'applique à démontrer que le système des Nakshatras, au nombre de 27, appartient bien à l'Inde, malgré les doutes qui ont été récemment élevés. Nous espérons que les deux derniers volumes du Rig-Véda ne tarderont point à paraître, et nous verrons bientôt achevé ce monument, qui ne fera pas moins d'honneur aux protecteurs éclairés qui l'encouragent qu'au philologue illustre qui y consacre son talent et sa vie. On ne pouvait pas rendre aux études sanscrites un service plus considérable. Ce nouveau volume est dédié à la reine Victoria.

Historia monasterii S. Augustini Cantuariensis, by Thomas of Elmham, formerly monk and treasurer of that foundation; edited by Charles Hardwick, M. A. Fellow of St. Catharine's Hall, Cambridge, 1862, in-8° de xxxv-541 pages, avec fac-simile. Quatre annalistes principaux ont écrit l'histoire du célèbre monastère de SaintAugustin de Cantorbéry. Le plus ancien est un moine français de Saint-Bertin, nommé Gocelin, qui voyageait en Angleterre en 1058. Le second, Thomas Sprolt, écrivit une chronique, aujourd'hui perdue, s'arrêtant à l'année 1232. Le troisième annaliste, William Thomas de Spiná, étendit son travail jusqu'en 1239. Le quatrième, celui dont M. Hardwick vient de publier l'ouvrage, Thomas d'Elmham, vicaire général de l'ordre de Cluny pour l'Angleterre et l'Ecosse, vivait au xv° siècle. Le manuscrit dont s'est servi l'éditeur est de cette époque; il appartient à la bibliothèque de Trinity-Hall, à Cambridge. On y trouve d'abord, sous le nom de Chronologia Augustiniensis, un tableau synoptique, s'étendant depuis la fondation du monastère jusqu'en 1418, résumé d'autant plus précieux, que, sur les soixante-deux chapitres que devait renfermer l'ouvrage, quarante-sept seulement ont été terminés; l'auteur ne va pas plus loin que le mois de novembre 1191. On trouvera dans ces annales, au milieu de beaucoup de détails sur l'histoire ecclésiastique et civile du moyen âge, un petit nombre de faits intéressant l'histoire de France en particulier. Le volume est terminé par un glossaire explicatif et par le fac-simile d'une carte des possessions du monastère de Saint-Augustin de Cantorbéry.

ITALIE.

Documenti degli archivi Toscani, pubblicati per cura della R. soprintendenza generale agli archivi medesimi... J diplomi arabi del R. Archivio Fiorentino; testo originale, con la traduzione letterale e illustrazioni di Michele Amari. Florence, imprimerie de F. Le Monnier, 1863; Paris, librairie de Benj. Duprat, in-4° de LXXXVII-724 pages. Les diplômes arabes inédits réunis dans ce volume concernent les rapports politiques et commerciaux de Pise, et plus tard de Florence, avec les îles Baléares, la côte orientale de l'Espagne, l'Afrique septentrionale, l'Egypte et la Syrie, pendant quatre cents ans, depuis le xir jusqu'au xvi° siècle. Les textes sont accompagnés d'une traduction italienne et suivis de savantes notes. L'ouvrage se termine par des index et une table générale des matières. Cette publication, également importante pour les études orientales et pour les études historiques, fait le plus grand hon

neur à l'érudition variée de M. Amari, l'un des correspondants de l'Académie des
inscriptions et belles-lettres.

PAYS-BAS.

De japansche traktaten... Traités conclus par le Japon, en 1858, avec les Pays-
Bas, la Russie, l'Angleterre, les États-Unis et la France. La Haye, librairie de Nijhoff.
A Paris, chez Durand, 1863, in-4°. - Cette publication contient le fac-simile du
texte japonais des traités conclus par le Japon, il y a cinq ans, avec les puissances
européennes.

INDES ORIENTALES.

A rational refutation of the Hindu philosophical systems by Nehemiah Nilakantha Cástri
Gore, translated from the original Hindi, by Fitz Edward Hall. Calcutta, 1862, in-8°,
x-284 pages. (Refutation rationnelle des systèmes de philosophie hindoue, etc.) — Cette
traduction anglaise est un abrégé d'un traité publié récemment en deux volumes et
en langue hindie par le Pandit Nilakantha, sous le titre de : Shad-darçana-darpaṇa,
ou Exposé des six théories. Le brahmane Nilakantha, converti au christianisme, est
mieux placé que personne pour juger les erreurs des systèmes qu'il a étudiés avant
de changer de religion. Ces systèmes sont très-obscurs, et c'est surtout aux
brahmanes qu'il appartient de nous en éclaircir les mystères. L'ouvrage de Nila-
kantha secondera fort utilement les efforts des missionnaires, et il leur fournira de
puissants arguments contre les doctrines qu'ils ont à combattre. Il se rattache d'ail-
leurs à tout un ensemble de publications analogues dont nous aurons prochaine-
ment à nous occuper, et qui méritent la plus sympathique attention.

TABLE.

-

La vie de Mahomet, par M. W. Muir. La vie et la doctrine de Mahomet, par
M. A. Sprengel. (I" article de M. Barthélemy Saint-Hilaire.)....

Pages.

205

Clinique chirurgicale, etc. par M. Maisonneuve. (Article de M. Flourens.) . . . . ..
Le Guide des égarés, par Moise ben Maîmoun, dit Maimonide, publié et traduit
par S. Munk. (4 et dernier article de M. Franck.)......

221

228

Petri Abælardi Opera, hactenus seorsim edita nunc primum in unum collegit, etc.
V. Cousin. (3a article de M. Ch. Lévêque.). . . . .

238

Éphèse et le temple de Diane, par Édouard Falkener. (1 article de M. Beulé.)..
Nouvelles littéraires. — Livres nouveaux.

250

260

FIN DE LA TABLE.

DES SAVANTS.

ΜΑΙ 1863.

De quelques travaux d'histoire naturelle récemment couronnés par l'Académie des sciences.

J'ai fait connaître dans ce Journal, en 1861, les belles observations. de M. Van Beneden sur la génération des vers parasites. Je terminais mon article par ces mots : « Le pas que les Redi, les Swammerdam, les Malpighi, les Réaumur, ont faits, dans les deux derniers siècles, touchant « la génération des insectes; le pas que M. Van Beneden vient de faire. << touchant la génération des vers parasites, il faut le faire actuellement <«< dans l'étude des animaux infusoires. C'est le dernier refuge des gé«nérations spontanées : il y va, qu'on me permette un moment de parler en naturaliste, il y va de l'honneur du siècle de ne pas le leur << laisser 1. >>

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Je puis aujourd'hui commencer mon article par ces autres mots : on ne le leur a pas laissé. M. Balbiani a fait ici ce que M. Van Beneden avait fait pour les parasites, ce que Redi et Swammerdam avaient fait pour les insectes : il a mis dans tout son jour la génération réelle et effective des infusoires.

On avait remarqué, depuis longtemps, dans le corps des infusoires, deux petites masses, deux espèces de glandes, dont l'une était appelée nucleus, et l'autre nucléole. Qu'était-ce que ces deux corps? L'un, le nucleus, est l'ovaire; et l'autre, le nucléole, est le testicule.

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Les infusoires ont donc à la fois un organe mâle et un organe femelle. Bien plus, ils ont des sexes distincts, c'est-à-dire portés sur deux individus différents; enfin, ils s'accouplent, et ils produisent des œufs. Leur génération est donc effective, complète, pareille à celle des animaux les plus parfaits; et il n'y a point de génération spon

tanée.

On connaît assez l'histoire de cette fameuse hypothèse, qui règne depuis Épicure, et qui n'aura fini qu'avec M. Balbiani. Épicure l'appliquait à tout. Les animaux les plus parfaits, et l'homme lui-même, ne naissaient que par génération spontanée. La terre produisait des hommes, des éléphants, des tigres, etc. comme elle produit aujourd'hui des plantes, ou semble en produire. On n'était pas plus avancé sur la génération des plantes que sur celle des animaux.

Jamais hypothèse ne fut plus vivace. Quand on se fut bien convaincu que, pour les animaux supérieurs, elle était tout simplement absurde, on se rejeta sur les animaux infimes. Buffon la soutenait encore pour les champignons et les vers de terre. Avant les travaux de M. Van Beneden, on la soutenait pour les vers intestinaux ou les parasites. Hier on la soutenait pour les infusoires. A compter de M. Balbiani, c'est-à-dire à compter d'aujourd'hui, elle ne pourra plus être soutenue pour un animal quelconque, ni par qui que ce puisse être.

De tous les phénomènes qui s'observent dans les corps vivants, nul ne se présente avec des caractères plus uniformes que le phénomène relatif à la propagation. Les végétaux se reproduisent comme les animaux. L'appareil est fait sur le même modèle, dans les deux règnes. Il y a, dans les végétaux comme dans les animaux, des organes mâles et des organes femelles d'une part, des ovaires et des testicules; de l'autre, des pistils et des étamines; il y a des sexes, tantôt portés sur le même individu, tantôt portés sur des individus séparés; il y a des œufs dans un règne comme dans l'autre la graine du végétal répond, sous tous les rapports, à l'œuf de l'animal.

Ce n'est pas tout. De même qu'il y a, pour le végétal, deux manières de se reproduire, la graine et la bouture, il y a aussi pour l'animal, du moins pour certains animaux, deux façons de se reproduire, l'œuf et la scission.

Avant Trembley, on ne connaissait point la génération scissipare des animaux. Il est le premier qui ait reconnu qu'indépendamment de ses œufs, le polype se reproduisait aussi par boutures. L'histoire naturelle compte peu de travaux aussi mémorables que ceux de Trembley sur le polype. Elle n'en compte aucun qui ait plus étendu les vues des natura

listes. C'est un travail du même genre que nous présente aujourd'hui M. Balbiani.

L'infusoire a, comme le polype, les deux modes de reproduction: il se reproduit par scission et par des œufs. On savait, depuis longtemps, que les infusoires se multiplient par division spontanée, par la production de bourgeons qui se détachent du corps. Mais, quant au mode le plus important de reproduction, quant à la génération par des germes fécondés, par des œufs, on n'en savait rien. Il n'y a guère plus de deux ans que les conjectures auxquelles on était réduit à cet égard ont fait place à des notions positives.

Ehrenberg, le célèbre naturaliste Ehrenberg, prenait les infusoires pour des hermaphrodites complets, c'est-à-dire pour des hermaphrodites dont chaque individu pouvait se suffire. Il considérait comme une division longitudinale la ligne, que laissent entre eux les deux corps rapprochés pendant l'accouplement des infusoires.

Considérant donc les infusoires comme des hermaphrodites complets, Ehrenberg refuse d'admettre chez eux aucun accouplement, et ne leur attribue d'autre reproduction que la reproduction scissi

pare.

L'hermaphrodisme peut être complet ou incomplet. Dans l'hermaphrodisme complet, chaque individu a un organe femelle et un organe mâle, et chacun se suffit à lui seul; chacun se féconde lui-même; c'est le cas de l'huître parmi les mollusques : dans l'hermaphrodisme incomplet, il y a aussi un organe mâle et un organe femelle, mais l'individu ne se féconde pas lui-même; il faut qu'il y ait deux individus qui se réunissent, il faut qu'il y ait accouplement, c'est-à-dire que l'organe femelle de l'un réponde à l'organe mâle de l'autre, comme, par exemple, dans le colimaçon parmi les mollusques.

Cet hermaphrodisme incomplet est celui des infusoires : chaque individu a un organe mâle et un organe femelle, mais il ne peut se féconder luimême; il a besoin d'un autre individu qui lui serve tout à la fois de mâle et de femelle, comme lui-même en sert à l'autre.

Lorsque M. Balbiani fit connaître, en 1858, ses premiers travaux, la question était entièrement neuve. Aujourd'hui elle est résolue.

Les infusoires se propagent, comme tous les autres animaux, à l'aide de sexes bien caractérisés. Ils cessent de faire exception à la loi commune; et l'on peut aujourd'hui proclamer, dans toute son extension, le fameux axiome d'Harvey: Omne vivum ex ovo.

Le travail de M. Balbiani est accompagné de figures. Tous les détails qui se rapportent aux organes sexuels y sont dessinés tels qu'ils se pré

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