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« fixé à la moitié du XVIIIe siècle. » — Les ouvrages destinés à ces trois concours devront être adressés au secrétariat de l'Institut, les 15 juin 1864 et 15 juin 1865. Chacun de ces prix consistera en une médaille d'or de la valeur de 2,900 francs. Prix Chartier. M. Chartier a voulu encourager la musique dite de chambre en léguant à l'Académie des beaux-arts une rente annuelle de 700 francs. L'Académie a décerné ce prix, en 1863, à M. Auguste Morel.

Prix et médailles de l'Ecole des beaux-arts. - Le prix de la tête d'expression en peinture a été remporté par M. Jean-Baptiste-Augustin Némoz, de Thodure (Isère), élève de M. Picot.

Le prix en sculpture a été remporté par M. Eugène Delaplanche, de Belleville (Seine), élève de M. Duret.

Le prix de la demi-figure peinte, dit du torse, a été remporté par M. Alfred Loudet, de Montélimar (Drôme), élève de MM. Bonnefond et Léon Cogniet.

La grande médaille d'émulation de 1862, accordée au plus grand nombre de succès dans la section d'architecture de l'École des beaux-arts, a été remportée par M. Emmanuel Brune, de Paris, élève de M. Questel. Premier accessit, M. Dutert, de Douai (Nord), élève de M. Le Bas. Second accessit, M. Flon, d'Hinsvilliers (Oise), élève de M. Guénepin. — M. Emmanuel Brune a été appelé, cette année, à jouir du bénéfice du prix Abel Blouet, destiné à l'élève qui a remporté la grande médaille d'émulation d'architecture.

La grande médaille d'émulation pour la peinture a été obtenue par M. MarieFrançois-Firmin Girard, de Poncin (Ain), élève de M. Gleyre. Premier accessit, M. Layraud, de la Roche-sous-Bois (Drôme), élève de MM. Robert Fleury et Léon Cogniet. Second accessit, M. Loudet, de Montélimar (Drôme), élève de MM. Bonnefond et Léon Cogniet.

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La grande médaille d'émulation pour la sculpture a été obtenue par M. Jean-Baptiste-Gustave Deloye, de Sedan (Ardennes), élève de MM. Lemaire et Jouffroy. Premier accessit, M. Jules Fesquet, de Charleval (Bouches-du-Rhône), élève de MM. Dantan aîné et Jouffroy. Second accessit, M. Louis-Ernest Barrias, de Paris, élève de MM. Cavelier, Cogniet et Jouffroy.

La séance s'est terminée par l'exécution de la scène qui a remporté le premier grand prix de composition musicale.

LIVRES NOUVEAUX.

FRANCE.

En Orient. Souvenirs de voyage, 1858-1861, par M. F. Schickler. Paris, 1863. Un vol. in-12. — Livre plein d'intérêt et de savoir, écrit avec liberté, sobriété, œuvre d'un homme du monde qui voyage avec l'indépendance de la fortune, et le secours de l'érudition éclairée par le bon goût. C'est le Danube que par l'auteur pénètre en Orient; et, à partir de Presbourg, ses observations ont un

attrait original et piquant. Belgrade, les Moldo-Valaques, Galatz, Varna, passent rapidement, et vous arrivez, avec le voyageur, dans le Bosphore, où la reine de l'Orient se révèle à vous dans sa splendeur. Rien ne manque, en effet, au tableau de Constantinople que nous devons à M. F. Schickler: il est saisissant de nouveauté. Vous partez bientôt pour Smyrne, et, après avoir aperçu Rhodes et Chypre, vous touchez à Beyrout.

«Quand on est à Beyrout, dit M. Schickler, on se résigne difficilement à ne pas « visiter Damas. Je pars donc comme un vrai cheik, avec armes et bagages; drog<< man, cuisinier, moakres pour garder les bêtes, mulets, chevaux, ânes, tentes pour « la nuit; que sais-je enfin ? un formidable appareil qui me permettra de m'écarter « de la route directe et de jouir plus longtemps de la vie nomade. » Nous voilà donc parcourant les vallées du Liban, visitant Abd-el-Kader et Damas, les bazars de Syrie, les antiquités, les Druses et Maronites, Saint-Jean-d'Acre, Jaffa, Emmaüs; arrivant à Jérusalem, où rien ne sera oublié pour satisfaire une poétique et pieuse curiosité. Allons à Jéricho, baignez-vous au Jourdain, brûlez vos lèvres à l'eau de la mer Morte; admirez Engaddi, le couvent fortifié de Saint-Saba, et, l'âme émue, courbez-vous dans la grotte de Bethleem.

Que si, après avoir vécu dans le désert, vous êtes curieux de nouvelles, apprenez que jamais le sultan de Stamboul ne fut plus respecté des chrétiens d'Occident. Le Grand Seigneur, ayant eu naguère quelque querelle avec l'autocrate de Russie, a commandé aux chrétiens d'Angleterre et de France d'accourir; Anglais et Français ont obéi sur l'heure, et le sultan a donné, par leurs mains, en Crimée, une leçon mémorable à son rival. Voilà ce que les Turcs de Syrie racontent de sang. froid aux voyageurs.

M. Schickler arrive en Égypte par Alexandrie, et suit la vallée du Nil jusqu'au Caire, où il s'arrête, et parcourt les lieux célèbres du voisinage; il fait, en chemin de fer, une excursion à Suez, et va reconnaître cette ville de l'avenir, comme il l'appelle avec raison. De Suez il revient sur le Nil, et, pour se préparer à l'expédition savante qu'il médite, il jette un rapide coup d'œil sur les dynasties égyptiennes, dont il va rencontrer les impérissables monuments. Il y a là, en quelques pages, un résumé historique d'une clarté parfaite, qui sert de base aux vues de l'auteur sur l'art ancien en Égypte. Suivons M. Schickler à Girgéh, à Esnél, à Edfou, à Ombos; voici Assouan, Philo, Thèbes! Voilà les colosses, Louksor, Karnak, et les ouvriers de M. Mariette, qui arrachent aux sables accumulés des temples, des palais et des tombeaux, ensevelis depuis des milliers d'années; puis nous descendons par Denderah, Siout, Sakkara, Memphis. Salut aux grandes pyramides! et nous revoilà au Caire, au musée, dont M. Mariette et M. de Lesseps font les honneurs au hardi, savant et spirituel touriste.

Il est impossible de trouver, en si peu de pages, de plus attachants récits, deplus curieux détails et de plus fins aperçus. On arrive, avec la fin du volume, au terme d'un voyage ravissant, qu'on est faché de n'avoir fait qu'en lecture, raconté avec une simplicité judicieuse et avec l'accent de la vérité. L'intérêt y est si bien soutenu, que l'idée d'une critique ne pénètre pas dans l'esprit du lecteur.

CH. GIRAUD, de l'Institut.

Histoire de France, par M. Auguste Trognon, ancien professeur d'histoire deuxième partie (la France moderne, 1483 à 1789), t. III, Paris, Hachette, 1863, in-8°, 546 pages. L'œuvre de M. A. Trognon se poursuit activement, et le troisième volume, qui vient de paraître, s'étend de la mort de Louis XI à l'assassinat

de Henri IV. Il n'y a pas dans notre histoire, si l'on en excepte la révolution, d'époque plus agitée que celle-là; mais il n'y en a pas non plus qui présente plus d'intérêt. Cette époque est remplie par les désastreuses expéditions en Italie, par la Réforme, et par les guerres civiles qui en furent la suite, non moins sanglantes en France que partout ailleurs. M. Trognon se prononce très-vivement contre la Réforme, et il n'y voit guère qu'un déplorable désordre; mais il n'en blâme pas moins la nuit horrible de la Saint-Barthélemy. Il ne reste plus à M. Trognon qu'à raconter le xvii et le xvIII° siècle, et à mener la monarchie française jusqu'à ces jours où elle succomba sous le besoin inévitable de réformes qu'elle n'avait accomplir à temps, et sous les fureurs populaires.

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Table chronologique des diplômes, chartes, titres et actes imprimés concernant l'histoire de France, par M. de Bréquigny, de l'Académie française et de l'Académie des inscriptions, continuée par MM. Pardessus et Laboulaye, membres de l'Institut (Académie des inscriptions), tome VI, Paris, Imprimerie impériale, 1863, in-folio de iv-687 pages. - Če volume, publié par les soins de M. Laboulaye, continuateur de MM. de Bréquigny et Pardessus, donne l'analyse des diplômes imprimés, appartenant aux années 1271 à 1302 inclusivement. Un dernier volume continuera la table jusqu'à l'avènement de Philippe de Valois, en 1328, époque où, suivant une décision de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, la collection doit s'arrêter. Relation de l'expédition de Chine en 1860, rédigée par le lieutenant de vaisseau Pallu, d'après les documents officiels, avec l'autorisation de S. Exc. M. le comte P. de Chasseloup-Laubat, ministre de la marine et des colonies. Paris, Imprimerie impériale, librairie de Hachette, 1863, in-4° de 235 pages. Cette relation, rédigée sur des documents officiels, expose avec beaucoup de méthode et de clarté les événements de la guerre de Chine en 1860. C'est un récit exact et complet, quoique succinct, dans lequel rien n'est omis de ce qui peut faire ressortir l'habileté avec laquelle cette grande et difficile entreprise a été conçue el exécutée.

Lettres, instructions diplomatiques et papiers d'État du cardinal de Richelieu, recueillis et publiés par M. Avenel. Tome V, Paris, Imprimerie impériale, 1863, in-4° de 1095 pages. (Collection de documents inédits sur l'histoire de France, publiés par les soins du Ministre de l'Instruction publique; première série, histoire politique.) - Ce nouveau volume du grand recueil auquel M. Avenel donne depuis si longtemps des soins assidus comprend les lettres et instructions se rapportant aux années 1635, 1636 et 1637. A la suite des documents, l'éditeur a placé un sommaire des lettres de Richelieu, qui appartiennent à la même période, et dont le texte n'est pas compris dans ce volume.

Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des inscriptions et belles-lettres de l'Institut impérial de France. Deuxième série, Antiquités de la France, tome IV, Paris, imprimé par l'autorisation de l'Empereur à l'Imprimerie impériale, 1863, in-4° de 428 pages. Ce volume est rempli par deux importants mémoires dont voici les titres Histoire des milices bourgeoises en France, depuis le x11° siècle jusqu'au milieu du XV, par feu Jean Yanoski, professeur agrégé d'histoire, ancien élève de l'École normale; Etudes sur la géographie historique de la Gaule, et spécialement sur les divisions territoriales du Limousin au moyen áge, par M. Maximin Deloche (suite et fin). Ce dernier travail est accompagné d'une carte des Lemovices de l'Armorique mentionnés par Jules César.

Yu kiao li, les Deux Cousines; roman chinois. Traduction nouvelle, accompagnée d'un commentaire philologique et historique, par Stanislas Julien, membre de l'Institut, professeur de langue et de littérature chinoises. Paris, imprimerie de Pillet,

librairie de Didier et Cie, 1864 (1863), 2 volumes in-12 de xxx11-362 et 376 pages. On sait que M. Abel Rémusat avait publié, en 1826, une première traduction française du roman chinois Yu kiao li, ou les Deux Cousines. Malgré un mérite incontestable, ce travail offrait d'assez nombreuses imperfections, que le savant orientaliste reconnaissait et que sa modestie exagérait peut-être encore, lorsqu'il déclarait que sa traduction serait de peu d'utilité aux lecteurs qui voudraient s'en servir pour apprendre le chinois. M. Stanislas Julien, en donnant une version nouvelle du même ouvrage, s'est principalement proposé, au contraire, de faciliter l'étude de la langue chinoise, et il a atteint ce but d'autant plus sûrement qu'il a disposé de ressources qui manquaient à son devancier. Ainsi il a pu rectifier le texte à l'aide de divers manuscrits, consulter deux versions mandchoues, et puiser des éclaircissements dans plusieurs traités lexicographiques inconnus au premier traducteur. Un des mérites du travail de M. Julien est de donner l'explication des allusions à l'histoire et à la mythologie chinoise qui se rencontrent à chaque page du roman. L'ouvrage, composé au xv siècle de notre ère, est célèbre pour la pureté du style, la grâce et l'intérêt du récit. La version claire et facile de M. Julien sera lue avec autant de plaisir par les gens du monde qu'elle sera consultée avec fruit par les jeunes sinologues. Don Carlos et Philippe II, par M. Charles de Mouy, ouvrage couronné par l'Académie française. Paris, imprimerie de Raçon, librairie de Didier et Cie, in-12 de XIII336 pages. La distinction accordée par l'Académie française à cette étude historique en indique suffisamment le mérite. En traitant, d'après les meilleures sources, un des épisodes les plus romanesques et les plus obscurs que présente l'histoire du XVI° siècle, M. Charles de Mouy a su se dégager de toute idée préconçue. Il est loin d'approuver la politique de Philippe II; mais, en consultant les nombreux documents contemporains qu'il met en lumière, il est arrivé à cette conclusion que ce prince, dans sa conduite à l'égard de Don Carlos, fils insensé et rebelle à la fois, ne s'est montré ni mauvais père ni mauvais roi. Ce travail n'est pas moins recommandable par les qualités du style que par la solidité des recherches.

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OEuvres dramatiques de Schiller, traduction de M. de Barante; nouvelle édition entièrement revue, tome III. Paris, imprimerie de Bourdier, librairie de Didier et C, 1863, in-8° de 538 pages. Ce volume, qui complète la nouvelle édition des œuvres de Schiller traduites par M. de Barante, comprend Marie Stuart, la Pucelle d'Orléans, la Fiancée de Messine et Guillaume Tell, plus une scène lyrique, l'Hommage des Arts, représentée à Weimar, le 12 novembre 1804, et divers plans et fragments de pièces trouvés dans les papiers de Schiller: Warbeck, les Chevaliers de Malte, les Enfants de la maison et Démétrius. La remarquable version de M. de Barante a été encore améliorée, dans cette édition définitive, par une scrupuleuse révision, par des notices étendues sur chaque pièce, et par une intéressante étude sur la vie et les œuvres de Schiller.

OEuvres de M. Pierre Lebrun, de l'Académie française. Paris, imprimerie de J. Claye, librairie de Perrotin, 1861, in-8°, t. III, IV et V, 464, 484 et 471 pages. Ces trois volumes, qui portent le millésime de 1861, viennent seulement de paraître; ils complètent les OEuvres de M. Lebrun.

Les deux volumes précédemment publiés renferment les tragédies Ulysse, Marie Stuart, le Cid d'Andalousie; le Poëme lyrique sur la mort de Napoléon, les dix chants du Voyage de Grèce, et les Poésies lyriques sur la Méditerranée, la Vallée d'Olympie, le Parnasse, Ithaque, le Ciel d'Athènes.

Les volumes nouveaux se composent de pièces pour la plupart inédites, odes, poëmes, poésies diverses, poésies premières, discours académiques, etc.

BELGIQUE.

Manuel de l'histoire de la peinture; Ecoles allemande, flamande et hollandaise, par
G. F. Waagen, directeur de la galerie royale de tableaux de Berlin. Traduction par
MM. Hymans et J. Petit, tome II. Bruxelles, C. Muquardt. Paris, librairies de
Morel et de V J. Renouard, 1863, in-8° de 312 pages avec planches.
On ne
peut que féliciter MM. Hymans et J. Petit d'avoir eu l'idée de propager en Europe,
par une traduction française, l'excellent résumé qu'a donné M. Waagen de l'histoire
de la peinture en Allemagne, en Flandre et en Hollande. L'utilité de cet ouvrage
sera plus grande encore si les traducteurs ont soin d'y joindre une table des noms
et des matières, complément indispensable d'un travail destiné à servir de manuel
aux artistes et aux amis de la peinture.

RUSSIE.

Copies photographiées des miniatures des manuscrits grecs conservés à la bibliothèque
synodale, autrefois patriarcale de Moscou, publiées par le musée de cette ville. Première
livraison, Moscou, 1862-1863, in-folio de 16 pages de texte (en russe avec traduction
française en regard), et 26 planches. — Par suite des relations que les Russes ont
presque toujours entretenues avec la Grèce, des manuscrits ornés de peintures by-
zantines ont passé, à diverses époques, des couvents du mont Athos en Russie.
Parmi les plus importants de ces manuscrits, il faut citer ceux que recueillit, en
1653, un voyageur russe, Arsène Soukhanof, chargé, à cet effet, d'une mission
spéciale par le patriarche Nicon. Ces monuments précieux de l'ancienne peinture
byzantine, conservés aujourd'hui à la bibliothèque du Synode à Moscou, n'ont pas
encore été étudiés. On saura gré à l'administration du musée de Moscou d'avoir en-
trepris cette belle et utile publication, qui fournit à l'histoire de l'art chrétien des ma-
tériaux restés presque inconnus jusqu'ici aux artistes et aux archéologues.

TABLE.

Pages.

Histoire naturelle générale des règnes organiques, etc. par Isidore Geoffroy Saint-
Hilaire. (1 article de M. E. Chevreul.)..

609

De l'origine des espèces, ou des lois du progrès chez les êtres organisés, par Ch.
Darwin. (1 article de M. Flourens.) .

622

Histoire et glossaire du normand, de l'anglais et de la langue française, etc. par
Édouard Le Héricher. (1o article de M. É. Littré.).... . . .

630

-

La Vie de Mahomet, par M. W. Muir. La vie et la doctrine de Mahomet, par
M. A. Sprenger. (5o article de M. Barthélemy Saint-Hilaire.).
Tragicorum latinorum reliquiæ. (2o article de M. Patin.) .
Nouvelles littéraires. - Livres nouveaux...

-

639

....

655

670

FIN DE LA TABLE.

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