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INTRODUCTION

L'histoire de la littérature complète l'histoire des peuples. « L'histoire des peuples, en effet, n'est pas tout entière, dit M. l'abbé Dours, dans le récit des faits et des événements qui ont signalé leur passage ici-bas. La partie la plus belle et la moins périssable de leurs annales ne se trouve-t-elle pas dans les travaux de leurs grands écrivains? »

Elle s'y trouve certainement, car là est leur vie intellectuelle, leur âme, ce souffle de la pensée, cette flamme sortie du foyer divin et tendant à y remonter. L'individu est un composé d'esprit et de matière; si l'on esquisse les traits du visage, le corps même de l'homme, a-t-on sa ressemblance tout entière? Non; il faut qu'à ce portrait physique vienne se joindre le portrait de son âme, pour ainsi dire, les traits distinctifs de son esprit et de son cœur. De même pour les nations. Le récit des batailles, des conquêtes, des évé

nements mémorables, des règnes illustres, des agrandissements de territoire, des changements de dynasties, des diverses phases politiques, tout cela forme le portrait physique des peuples; leur portrait intellectuel se trouve dans leur religion et leur littérature. Ne le cherchons pas ailleurs! Et, de plus, chaque littérature étant le reflet lumineux des croyances des siècles, chaque littérature donne merveilleusement le portrait exact de l'âme des nations qui ont tour à tour dominé le monde.

Dans les Quatre Siècles nous avons montré cette littérature, brillante et harmonieuse chez les Grecs, se déployant dans toute sa gloire sous le souffle de Périclès; plus correcte, plus hardie, en un sens, chez les Romains, héritant des Grecs par droit de conquête, et montant à son apogée sous le sceptre pacifique d'Auguste; tout imprégnée de foi au moyen-âge, et se rattachant aux beautés antiques que la Renaissance faisait reparaître dans la Rome de Léon X; enfin ornée de sa propre splendeur et riche de toutes les richesses des temps passés, formant le plus beau fleuron de la couronne de Louis le Grand.

Maintenant nous reprenons nos récits au cœur de ce même siècle immortel, de ce dix-septième siècle, héritier des autres, duquel nous avons dit : « Il a su s'approprier tout, ne rien perdre, ne rien dédaigner, ne rien oublier : littérature ancienne et moderne, profane et sacrée, orientale, grecque, latine, italienne et

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