LA LIBERTE DE PENSER REVUE DÉMOCRATIQUE. TOME SEPTIÈME. PARIS AU BUREAU DE LA REVUE RUE DES PETITS-AUGUSTINS, 5. LA LIBERTÉ DE PENSER. ESSAIS DE PHILOSOPHIE POPULAIRE. I. - EXPOSÉ DES MOTIFS. « Le malheur est que nous n'avons aucun livre » populaire, où le peuple puisse recevoir, sans danger, sa première éducation morale. » (Edgar QUINET.— De l'Enseignement du Peuple.) La tâche que j'entreprends aujourd'hui est, je le sais, audessus de mes forces. N'importe, le besoin est grand et pressant, et, si mon insuffisance y répond mal, j'aurai du moins donné un exemple qui sera, je l'espère, suivi par de plus dignes. Comme l'intention fera le principal ou, peut-être, l'unique mérite de ce travail, il est bon que j'en explique le but et les motifs (4). C'est à quoi je consacrerai ce premier chapitre. (1) Je pourrais presque me contenter de renvoyer au remarcable ouvrage d'où j'ai tiré mon épigraphe, le livre de l'Enseignement du Peuple d'Edgar Quinet. M. Quinet ne m'a pas suggéré les idées que j'expose dans ce travail; je les ai toujours eues, et c'est pour les propager et les défendre, selon mes forces, que j'ai concouru à fonder, à soutenir, à diriger ce recueil. Mais ce que je pensais et tàchais de dire, M. Quinet me l'a démontré, et à quiconque sait lire, avec une puissance de raisonnement et une éloquence supérieures. Je me décide à répéter, à ma façon, à peu près les mêmes choses, parce que ces vérités là étant les plus importantes de toutes et enfermant, selon moi, la vraie solution, on ne saurait trop en reproduire et en varier la démonstration. Mais je ne ferai guère que commenter, en l'affaiblissant, qu'abréger ou étendre, dans cette introduction, le livre de M. Quinet. Les articles qui suivront seront un essai pour répondre au vœu auquel aboutit ce livre. A. J. VII. |