Nouvelle étude sur la religion de J.J. RousseauImpr. G. Bridel, 1862 - 48 pages |
Autres éditions - Tout afficher
Expressions et termes fréquents
affirme âme choses chrétien Christ christianisme cœur conscience culte date de l'Allégorie déisme Dieu divine doctrine doute écrit esprit Fils de l'homme Gaberel Genève Genevois gion hommes humain idées Jean-Jacques Rousseau Jésus Journal des Débats l'âme l'autel l'auteur l'Emile l'Evangile l'orgueil l'univers lecteur lettre livre lui-même lumière Maine de Biran manuscrit ment méthode miracles Mme de Warens morale mort de Socrate Moultou nature Notes de Voltaire Nouveau Testament paganisme parfaitement inimitables parole passions peuple philosophe place porte Profession de foi Profession du Vicaire promenade question raison reli religion naturelle Remarques de l'éditeur reste révélation Rêveries rien rôle de Jésus-Christ Rous sage sainte voix Sainte-Beuve Sayous seau sée sens sentiment sept péchés capitaux sept statues serait sérieux seul siècle à l'étranger sion Streckeisen sublime temple Texte de Rousseau théisme thèse tion trouve vérité religieuse vertu vicaire savoyard voile Voltaire et Remarques voyard XVIIIe siècle yeux
Fréquemment cités
Page 20 - Au fond, c'est reculer la difficulté sans la détruire ; il serait plus inconcevable que plusieurs hommes d'accord eussent fabriqué ce livre, qu'il ne l'est qu'un seul en ait fourni le sujet. Jamais des auteurs juifs n'eussent trouvé ni ce ton, ni cette morale ; et l'Evangile a des caractères de vérité si grands, si frappants, si parfaitement inimitables, que l'inventeur en serait plus étonnant que le héros.
Page 44 - Il n'y en a pas un seul qui, venant à connaître le vrai et le faux, ne préférât le mensonge qu'il a trouvé à la vérité découverte par un autre. Où est le philosophe qui, pour sa gloire, ne tromperait pas volontiers le genre humain ? Où est celui qui, dans le secret de son cœur, se propose un autre objet que de se distinguer? Pourvu qu'il s'élève au-dessus du vulgaire, pourvu qu'il efface l'éclat de ses concurrents, que demande-t-il de plus ? L'essentiel est de penser autrement que...
Page 40 - Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra, je viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain juge. Je dirai hautement : Voilà ce que j'ai fait, ce que j'ai pensé, ce que je fus.
Page 40 - Je me suis montré tel que je fus; méprisable et vil quand je l'ai été, bon, généreux, sublime, quand je l'ai été: j'ai dévoilé mon intérieur tel que tu l'as vu toi-même, Être éternel.
Page 47 - Quels préjugés, quel aveuglement ne faut-il point avoir pour oser comparer le fils de Sophronisque au fils de Marie? Quelle distance de l'un à l'autre! Socrate, mourant sans douleur, sans ignominie, soutint aisément jusqu'au bout son personnage; et, si cette facile mort n'eût honoré sa vie, on douterait si Socrate, avec tout son esprit, fut autre chose qu'un sophiste.
Page 19 - Je médite sur l'ordre de l'univers, non pour l'expliquer par de vains systèmes, mais pour l'admirer sans cesse, pour adorer le sage auteur qui s'y fait sentir. Je converse avec lui, je pénètre toutes mes facultés de sa divine essence; je m'attendris à ses bienfaits, je le bénis de ses dons : mais je ne le prie pas.
Page 20 - La mort de Socrate, philosophant tranquillement avec ses amis, est la plus douce qu'on puisse désirer: celle de Jésus, expirant dans les tourments, injurié, raillé, maudit de tout le peuple, est la plus horrible qu'on puisse craindre. Socrate, prenant la coupe empoisonnée, bénit celui qui la lui présente et qui pleure; Jésus, au milieu d'un supplice affreux, prie pour ses bourreaux acharnés.
Page 19 - Se peut-il qu'un livre à la fois si sublime et si simple soit l'ouvrage des hommes ? Se peut-il que celui dont il fait l'histoire ne soit qu'un homme lui-même ? Est-ce là le ton d'un enthousiaste ou d'un ambitieux sectaire?
Page 44 - Le doute sur les choses qu'il nous importe de connaître est un état trop violent pour l'esprit humain : il n'y résiste pas longtemps ; il se décide malgré lui de manière ou d'autre, et il aime mieux se tromper que ne rien croire.
Page 18 - On a beau vouloir établir la vertu par la raison seule, quelle solide base peut-on lui donner? La vertu, disent-ils, est l'amour de l'ordre. Mais cet amour peut-il donc et doit-il l'emporter en moi sur celui de mon bienêtre? Qu'ils me donnent une raison claire et suffisante pour le préférer. Dans le fond leur prétendu principe est un pur jeu de mots; car je dis aussi, moi, que le vice est l'amour de l'ordre, pris dans un sens différent.