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ANDRE' SACCHI.

en a à la pierre noire hachée & croifée, d'autres à la fanguine en partie lavés & hachés de traits fins prefque perpendiculaires, fes académies font en partie eftompées, d'un beau fondu & relevées de blanc à la craie, la maniére fimple d'André Sacchi peu prononcée, fa facilité, fes contours légers & coulans, fes ombres & ses lumiéres ménagées d'une maniére admirable, fes airs de têtes, une compofition fage, fon goût de deffein vague, beaucoup d'expreffion le feront aifément re

connoître.

Ses plus beaux tableaux à Rome font faint Romualde avec les fondateurs des Camaldules dans l'Eglife du même nom, faint Grégoire faifant un miracle dans faint Pierre, quatre autres qui font à Belvedere, & qui repréfentent les hiftoires des faints & faintes dont on voit les figures dans les niches des quatre angles de faint Pierre. Au maître Autel de faint Ifidore, le faint en extase; à faint Antoine de Padouë, le faint qui reffuscite un mort, & un Evêque avec la Vierge & le Jefus, un couronnement d'épines & la transfiguration peints dans la petite chapelle du palais de Monte Cavallo & quatre grands tableaux dans une chambre, un portement de croix, faint André, fainte Helene, & le martyre d'un faint. A faint Charles Dei Catenari la mort de fainte Anne excellent morceau. Toute la facriftie de la Minerve eft peinte de fa main, avec un crucifix à l'Autel. Au baptiftaire de faint Jean de Latran plufieurs traits de la vie de la Vierge dans la coupole.

A Pérouse pour l'Eglise des PP. Philippini une purification.

Dans le palais Barberin il a peint à frefque la providence Divine avec les attributs, & divers autres tableaux emblematiques.

On voit dans les appartemens du palais Royal un beau portement de croix, & le tableau d'Adam qui regarde expirer fon fils Abel.

Cefar Fantetti, Joa. Baronius, G. Château ont gravé d'après André Sacchi, & l'on trouve trois morceaux dans le recueil de Crozat, un dans les Hefperides par C. Bloemart.

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OMINIQUE Feti natif de Rome en 1589 a été éléve du Civoli fameux peintre Florentin dont on trouvera la vie dans celles des peintres de fon pays. On ne lit aucun trait particulier de la vie du Feti dans les auteurs qui ont écrit de la peinture; foit oubli, soit affectation, foit jaloufie de leur p ils ne font aucune mention de fes talens dans leurs ouvrages, dans lesquels il auroit pu tenir un rang diftingué.

part,

Sorti de l'école du Civoli, il alla à Mantouë où les peintures de Jules Romain lui ouvrirent le chemin à devenir un grand peintre, il y puifa le coloris, la fierté des caractéres la belle manière de penfer; il feroit à fouhaiter qu'il eût fuivi la grande correction de ce maître,

DOMINIQUE

FETI.

DOMINIQUE

FETI.

Le Cardinal Ferdinand Gonzague qui fut depuis Duc de Mantouë, reconnut le mérite du Feti ; il le retint à la Cour, lui fournit les moyens de continuer les études, enfuite il l'employa à orner fon palais.

Le Feti peignoit d'une grande force, quoique fouvent un peu noir, il avoit beaucoup de fineffe dans la penfée, une grande expreffion, quelque chofe de moëlleux dans fa peinture & qui ragoute infiniment les connoiffeurs. Ses tableaux font rares & très recherchés; ce font la plupart des tableaux de Chevalet qui se sont répandus de tous côtés, & il a peu travaillé pour les Eglifes.

On voit à Rome à faint Laurent in Damafo deux demi figures d'anges qui reçoivent une image de la Vierge foutenue en l'air par d'autres anges qui l'accompagnent.

A Florence il a peint dans le palais Corzini quatre tableaux. N. Seigneur en prières dans le jardin des Olives, N. Seigneur chez Pilate qui le préfente au peuple, fon couronnement d'épines, enfin le Christ au tombeau.

Il alla à Venise, il s'abandonna à la débauche qui le fit périr en peu de temps en l'année 1624 & à l'âge de trente-cinq

ans.

Le Duc de Mantoue le regretta beaucoup, & fit venir fon pere & fa fœur dont il prit toujours foin. Cette fœur peignoit bien; elle fe fit religieufe, & exerça fon talent dans le couvent, qu'elle orna de plufieurs de fes ouvrages. Les autres maifons religieuses de Mantouë furent auffi décorées de fes tableaux.

Les deffeins du Feti font extrêmement rares ;'ils font heurtés d'un grand goût à la pierre noire relevés de blanc de craie; d'autres font à la fanguine hachés de droit à gauche également par tout. On en voit de lavés au bistre avec un trait de plume: il a fait des études admirables peintes à l'huile fur du papier. Enfin de quelque manière que ces deffeins foient faits, on y trouve la couleur, l'expreffion, & la belle touche, il n'y manque qu'un peu plus de correction.

A Duffeldorf chez l'Electeur Palatin, un apôtre.

Le Roy a l'ange qui conduit Tobie, Lot & fes deux filles peintes fur un morceau de lapis, un faint François, la mélancolie, l'homme condamné au travail autrement nommé l'Adam & l'Eve, une tête de foldat, un portrait à la Po

lonoife, deux foldats, l'un à demi corps, & l'autre buvant dans un bocal.

On voit au palais Royal une fileuse affise dans un païsage avec deux enfans.

Nous avons dix fujets dans la galerie de l'Archiduc, gravés par Théodore Van Keffel, Q. Boel, Van Hoii, Offenbeck, & neuf morceaux gravés d'après ce maître, dans le recueil de Crozat.

DOMINIQUE

FETI.

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MICHEL ANGE DES BATAILLES.

E nom de Michel Ange des batailles fut donné à Cerquozzi parce qu'il excelloit à représenter des batailles: fa coûtume ordinaire de peindre des marchés, des foires, des paftorales, avec quantité d'animaux le fit auffi appeller Michel Ange delle Bambocciate: il naquit à Rome en 1602, d'un pere joaillier nommé Marcello Cerquozzi; à quelques deffeins que fit fon fils, il reconnut aifément fon talent pour la peinture, il le donna à Jacques d'Afé peintre Flamant en réputation à Rome. Cerquozzi travailla trois ans avec lui, ensuite il passa dans l'école de Pietro Paolo Cortonefe, qu'on appelloit communément il Gobbo Dei frutti, qu'il quitta pour s'attacher à la maniére de Pierre de Laer dit Bamboche, ma

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