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(a) Tableaux

ture à l'eau délayée

font couchées à

pointillé

Ce peintre fit plufieurs ouvrages à fon retour à Rome, une maladie le furprit dans le temps qu'il fe préparoit à venir ROMANELLI s'établir en France avec fa femme, il mourut à Viterbe en 1662. âgé de quarante-cinq ans, laissant fix enfans dont l'aîné Urbano Romanelli a été fon éléve & a travaillé fous Ciro Ferri. Romanelli a fait peu de tableaux de (a) chevalet. On voit de fes deffeins faits à (b) gouache extrêmement de médiocre grandeur peints fur le finis; la touche en eft légére, les draperies belles, & les têtes chevalet dont ils fines comme fi elles étoient du Guide: ceux qui font à la ont pris le nom. pierre noire font légers d'ouvrage & de hachures, relevés de (6) On appelle blanc de craie: on doit y trouver de l'efprit, de la correc- gouache une peintion, de la finesse & de la grace, il eft quelquefois un peu avec de la gomme froid dans les têtes qui le feront aisément connoître. dont les couleurs Au Vatican dans le petit appartement du côté des Loges, il a plat, en quoi elle peint l'histoire de la comteffe Matilde & dans la chapelle fe- différe de la micrette du Pape une nativité. A faint Pierre trois tableaux, une gnature qui eft présentation au Temple, un faint Grégoire, le troifiéme est faint Pierre qui guérit une poffédée. Le plafond de la Chiefa nuova où il a représenté le couronnement de la Vierge. Les faits des anciens Romains dans la voûte de la grande falle Lanti. Une pièce à frefque au palais Altems, où font représentés Jupiter, Vénus, Polyphéme, & l'Aurore, faint Jacques dans l'Eglife du même nom alle scalette alla longara, la voûte à frefque du palais Coftaguti où eft une Galathée, dans l'Eglife du Jefus à la chapelle Cerro faint Charles Borromée à genoux devant la Vierge affife fur des nuages tenant le Jefus, la nativité & l'adoration des mages font les fujets des deux autres tableaux. Au monaftére della Regina celi il a peint une préfentation au Temple, & fur les côtés faint Jean l'évangélifte avec la Vierge & fainte Thérese qui donne fa régle. A SanDomenico e Sifto, un tableau où eft la Vierge, le Jefus, faint Dominique & fainte Catherine de Sienne. Aux religieuses de faint Ambroife, un Chrift qu'on defcend de la croix. Pour le Roy d'Angleterre, il a fait le banquet des Dieux, & une Bacchanale, très-grands tableaux.

En France on voit dans l'appartement du vieux Louvre nommé les bains de la Reine plufieurs plafonds de fa main. Dans un veftibule décoré de neuf païfages du Borzoni peintre Génois, il a peint à frefque dans le plafond Pallas, Mars & Vénus tenant chacun une fleur de lys avec des Amours

qui tiennent une couronne, la paix & l'abondance font plaROMANELLI Cées au-deffous de la corniche. L'antichambre qui fuit offre plufieurs fujets concernant les arts & les fciences placés dans des compartimens : on y voit le raviffement des Sabines, Mutius Scevola, Coriolan fléchi par fa mere, & Quinctius Cincinnatus labourant la terre lorfqu'on vient lui offrir le commandement de l'armée. La chambre de la Reine présente la religion voilée de blanc, accompagnée de la Foi, de l'Efpérance & de la Charité aux deux extrémités font peintes l'histoire d'Esther & celle d'Holoferne, la juftice, la force la prudence & la tempérance font fur les côtés. Vous paffez de là dans la pièce fur l'eau appellée le cabinet de la (a) Soffite vient Reine; Romanelli a peint Minerve dans l'ovale du (a) soffite Soffito, & figni- & fept tableaux dans les lambris, l'un Moyfe tiré des eaux, fie un plafond les Ifraëlites recueillant la manne, le frappement de roche qui n'eft point Moyfe & Aaron dans le défert, le paffage de la mer rouge l'eft s'appelle en les Ifraëlites adorant le veau d'or, & Moyfe qui fecoure les Italien volta & en filles de Jethro; dans une grande piéce de l'autre côté du François voûte veftibule, on voit au plafond fept morceaux, Actéon, Endicoupole, le dô- mion endormi, Apollon qui diftribue des couronnes aux me d'une Eglife, Muses, trois fujets de l'histoire de Marfyas, Apollon & Diadifférent; car le ne en occupent le milieu.

du mot Italien

ceintré. Celui qui

on

'entend par

ce qui en Italie eft

;

mot de dôme veut Le palais Mazarin, aujourd'hui l'hôtel de la compagnie dire la principale Eglife d'une ville. des Indes, poffédoit plufieurs ouvrages de ce maître; il n'en refte qu'un cabinet où l'on voit au plafond une victoire & dans deux ovales l'abondance & Flore accompagnées de génies. La galerie de ce palais qui fait partie de la bibliothéque du Roy représente des fujets d'hiftoire compartis en treize morceaux: Jupiter qui foudroye les géans y paroît au milieu. Apollon & Daphné fe voyent au - deffus de la porte, Remus & Romulus font à l'oppofite, Vénus dans fon char, le Parnaffe, le jugement de Paris, Vénus éveillée par l'Amour, Narciffe, l'embrafement de Troye, l'enlèvement d'Hélene, celui de Ganimede & deux autres petits sujets.

On a gravé d'après ce maître trois morceaux dans le recueil de Crozat, un dans le cabinet d'Aix, un titre de livre, un fujet allégorique en travers & une planche des Hefperides gravés par C. Bloemaart. Gérard Audran, Natalis, Cafius, Picart, Valet, ont exécuté plufieurs théfes & autres fujets.

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CIRO-FERRI

pere

A Ville de Rome peut fe vanter d'avoir donné naissance en 1634 au meilleur éléve de Pietre de Cortone dans la perfonne de Ciro Ferri; fon Stefano, iffu de bonne famille, lui laiffa plus de trente mille écus de biens cette aifance ne fut d'aucun obftacle à fon goût pour la peinture, il conferva ce patrimoine à fon fils Pierre, & l'habileté de fon pinceau fournit fuffifamment à l'entretien de fa maison : fon génie étoit élevé, fes ordonnances belles, un grand faire. On ne pouvoit rien voir qui approchât mieux de Pietre de Cortone que fes plafonds, on s'y méprenoit fouvent. Quoiqu'il mît fes ouvrages à un haut prix, il étoit fort employé ; le Prince Borghese & Alexandre VII, en faifoient un grand cas;

CIRO FERRI

CIRO FERRI.

fes trois fucceffeurs ne lui furent moins favorables.
pas
Le Grand Duc le fit venir à Florence & lui affigna une
groffe penfion pour terminer les ouvrages que Pietre de Cor-
tone avoit laiffé imparfaits, il entra fi bien dans son esprit,
il s'en acquitta fi dignement, que ces ouvrages paroiffent être
de la même main. Le Grand Duc le nomma chef de l'école
Florentine, & il le fut long-temps.

Ciro Ferri revint à Rome, il y parut auffi grand architecte que bon peintre, plufieurs palais & de grands Autels tels que ceux de faint Jean des Florentins & de la Chiefa nuova furent élevés fur fes deffeins. Il fe plaifoit davantage au maniment du crayon qu'à celui du pinceau; on lui demandoit des thefes, des figures pour des breviaires, des titres de livres dont plufieurs ont été gravés par Spierre & par Bloëmart. Le Pape l'employa à faire des cartons pour le Vatican, & perfonne n'a plus travaillé en toute forte de genres; foit qu'il fût chargé d'ouvrages de fon invention, ou de finir ceux de fon maître, fon génie n'en éclatoit pas moins.

La coupole de fainte Agnès dans la place Navone fut fon dernier ouvrage, le chagrin qu'il eut de voir les angles du Baccici qui étoient directement au deffous, & dont la force du coloris rendoit le fien encore plus foible lui caufa la mort. Un jour il difoit à Lazaro Baldi fon camarade, que fa coupole lui paroiffoit bien différente de deffus l'échafaud que forfqu'il l'examinoit d'en bas, & qu'enfin les angles du Baccici lui caufoient beaucoup de peine.

Ciro Ferri étant tombé malade, laiffa cette coupole imparfaite; il pria en mourant Carlo Maratti de la finir; ce peintre s'en excufa dans la fuite; s'il en eût parlé au Baccici, il l'auroit achevée, fuivant ce qu'il dit lui-même à plufieurs perfonnes, aucun peintre certainement ne s'en feroit mieux acquitté. Un peu de jaloufie de métier en fut cause. Son éléve Corbellini a terminé cet ouvrage d'une manière à ne pas faire valoir le mérite de fon maître.

Rome perdit Ciro Ferri en 1689 à l'âge de cinquante-cinq ans, & on le porta magnifiquement à fainte Marie in tranftevere où il eft inhumé.

Il a laiffé plusieurs éléves, mais peu dignes de lui; on ne connoît que Corbellini.

Les deffeins de Ciro Ferri fe confondent aifément avec ceux

du Cortone, ils font cependant moins lourds, & un peu plus corrects, il faifoit fon trait à la plume lavé à l'encre de la Chine ou au bistre, quelquefois relevé de blanc au pinceau ; on en voit de deffinés à la mine & à la pierre noire avec des hachures fouvent croisées. Les extrémités des figures un peu négligées, & les caractéres de fes têtes fuffifent pour le faire reconnoître.

On voit à Rome dans l'Eglife de faint Marc, un tableau qui représente la Vierge tenant le Jefus, fainte Martine est en bas. Au maître Autel de l'Eglife de faint Ambroife, ce faint guérit une malade. Dans une chapelle fouterraine de l'Eglife de fainte Martine, il a peint un Lazare. Au noviciat des Jéfuites, une Vierge, le Jefus avec plufieurs figures qui vont en Egypte. La coupole de faint Nicolas de Tolentin que Cortone avoit laiffé imparfaite. Celle de fainte Agnès dans la place Navone qu'il a laiffé lui-même imparfaite. La coupole de la chapelle du Crucifix dans faint Pierre exécutée en mofaïque, que Cortone avoit commencée. Dans la chapelle del Crifto morto à fainte Prafféde, il a peint deux lunettes. Dans la galerie de monte Cavallo, l'hiftoire de Cyrus & une annonciation dans un ovale : il a peint un faint Antoine pour une chapelle de la cathédrale de monte Porzio.

Il a terminé à Florence plufieurs ouvrages & plafonds commencés par Pietre de Cortone, & l'on peut dire que c'eft à Florence qu'il a le plus travaillé.

A Duffeldorf chez l'Electeur Palatin, faint Joseph avec l'enfant Jefus.

Le Roy poffède une allégorie faite à la gloire de Louis XIV.

Les graveurs qui ont copié Ciro Ferri font Pietro Aquilla, C. Bloëmart, Roullet, de la Haye, Spierre & autres, & il y a plus de foixante morceaux gravés d'après ce maître.

CIRO FERRI.

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