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tes d'oraifons doivent toûjours eftre divifées en quatre points, durer une demie heure, & avoir toûjours une mesine matiere. Il ne reste à l'Orateur que la liberté de changer les termes & le ftile, & de donner un nouveau tour à ses pensées.

La premiere partie s'appelle Hamde-Koda, loüange à Dieu. parce que l'Orateur n'y expose autre chofe, qu'une action de graces qu'on luy doit rendre continuellement de tous fes bienfaits, veu qu'il n'y a point d'inftant que nous n'en recevions de fa bonté quelque nouveau & particulier: que fes graces eftant comme les fources des grands fleuves qui coulent fans ceffe & ne s'arreftent jamais, à caufe dequoy les bienfaits de Dieu font appellez par les Theologiens, des bienfaits coulans, nos remercimens doivent aussi eftre continuels & toujours courans: que tout ce que cette Majefté fuprème expose aux yeux des hommes,

foit dans les temps paffez, foit de nouveau, porte les caracteres & tient empreint le feau de fon amour envers nous, & rend témoignage que dans ce qu'il opere au dehors de luy,il fait tout pour le plus grand bien des hommes, cet eftre infini eftant le meilleur de tous ceux qui font le mieux. Ce font là leurs expreffions, & c'eft à-peu-prés en ce fens que ce premier point eft conceu, qui dure quelque demy-quart-d'heure. Le fecond point s'appelle Nead Berpegamberhou,ve doüafde Imaam, la loüange,memoire & reconnoiffance du Prophete, & des douze Defcendans & Lieutenans. Aufli ne contient-il autre chose que des acclamations & des benedictions qu'ils donnent à ces perfonnes que leur fuperftition leur rend venerables: que ce font eux que Dieu a établis les quatorze purs & fans tache: qu'il ·les a fait fucceffivement les Seigneurs de tous les Mortels: que la foy n'eft point entiere, fi avec la confeffion de

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la Divinité l'on ne confesse aussi que Penvoy de ces quatorze eft legitime, fur lefquels les lumieres celeftes fe font répandues, afin qu'ils éclairaffent aux ames errantes, & qu'ils montraffent à tous le chemin de la verité: qu'ainfi nous fommes obligez de les glorifier, de celebrer leurs louanges, de leur defirer fans ceffe le falut & la paix, & à leur famille en terre toute forte de profperité: Que donc leur nom fcit exalté pardeffus toutes les chofes creées : Que la malediction s'augmente fur leurs ennemis : Que tous les hommes de l'Vnivers foient amenez & deviennent pouliere à leur perte: & d'autres voeux fembla. bles à ceux-cy que je traduis le plus à la lettre qu'il eft poffible.

Le troifiéme point est Seltenet ez Hokkom Koda, c'est à dire que la Royauté eft du commandement de Dieu ou d'inftitution divine; furquoy ils remarquent que depuis que Dieu a créé le monde, il a toujours. gouverné fon peuple par des Pro

phetes, & à leur place par les Roys qu'ila eftablis leurs fucceffeurs. Que les Roys font Zel-Alla, l'ombre de Dieu, qui eft ce que nous difons l'image de Dieu; mais c'eft une expreffion que celle d'image, dont ils ont horreur comme d'une idolatrie, &un terme dont ils n'oferoient ufer, parce qu'ils croyent que de fuppofer que Dieu a quelque image, c'eft fuppofer à mefme temps qu'il foit corporel, ils ajoutent que comme noas fommes obligez de fervir Dieu & de Luy obeir, non feulement par les lumieres que le Ciel nous a données à noftre naiffance, mais encore par la revelation que nous en avons euë de fes Prophetes, qui nous ont declaré fa volonté, nous fommes de la mefme forte & par la mefme revelation obligez de fervir les Roys comme ef tans Valié ou Lieutenans fouverains de Dieu, Gaanit-Chin, feans en fa place fur la terre, & que nous devons nous foumettre à leurs comman. demens fans nous informer s'ils font

juftes, ou non ; par cela mefme que ce font leurs commandemens, ny plus ny moins que nous nous foumettons aux Livres divins en tout, jufques aux chofes qui femblent choquer nof tre lumiere & noftre raison, par où nous témoignons une obeissance aveugle, telle que Dieu l'exige des hommes, laquelle il met à l'épreuve en ces rencontres par des commandemens qui paroiffent iniques; cela pour la rendre plus agreable & de plus grand prix.

Le quatriéme & dernier point est, Douhaa Beray pad-chaé, Priere pour le Roy, qui contient quantité de fupplications pour la longue vie du prefent Monarque des Perfes, pour fa fanté, pour l'affer missement de fon trône & l'augmentation de · fes conqueftes; que puifque cet augufte rejetton de la facrée race Imaamique,eft felon la vraye Loy le Lieutenant du Monarque de toute la terre & le legitime Seigneur du monde ; que fa domination se puisse étendre

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