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émoussés et recourbés en crochet. Quelques entailles sur les arètes en fournissent encore une autre preuve.

La face la plus étroite est plutôt légèrement convexe que plane; les arètes sont fortement arrondies; la face supérieure, presque plane, présente une légère concavité de chaque côté de l'œil, et les arètes sont plus vives. C'est le contraire pour les bords de l'œil, ils sont arrondis, comme usés sur la face la plus large, à tranchant vif sur la plus étroite. J'en conclus que le manche s'introduisait par l'ouverture la plus large et qu'on l'enfonçait jusqu'à ce qu'il y fût fortement serré. Ce mode d'emmenchement du reste n'a rien d'insolite et se pratique encore aujourd'hui.

2o. Haches à doubles ailerons, avec un anneau latéral ou bélière (Pl. I. fig. 2). C'est un type fort commun. Les ailerons sont très régulièrement applatis et symétriquement fermés. Le taillant a un peu plus d'un tiers de la longueur de la hache qui est de 0,145. Le talon a été cassé, et l'on ne peut dire comment elle se terminait.

3o. Hache à doubles ailerons, sans anneau latéral; le talon se termine par 2 pointes mousses recourbées en croissant l'une vers l'autre (Pl. 1. fig. 3.) La longeur est de 0,174 et le côté du taillant occupe plus de la moitié de cette longueur.

On a recueilli trois haches de la première espèce. J'ai décrit la mieux conservée qui appartient à M. Le Blanc. Il en a donné une plus longue, plus étroite, de 0,019, mais partagé en 2 morceaux un peu au-dessus du taillant, au Musée Napoléon. La largeur du talon est de 0,027, celle du taillant 0,046, La troisième aussi brisée,

mais au dessus des ailerons, fait partie de la collection de M. A. Danicourt, à Péronne.

4°. Soie d'une épée à deux tranchants (Pl. II. fig. 1). On voit de chaque côté de la base qui s'élargit en angles obtus deux trous pour les rivets qui devaient assujétir la poignée. Probablement il y en avait d'autres sur la tige dont l'oxidation à fait disparaître le centre. Les sections obliques de cette base me font penser qu'il existait là un cran séparant la lame de la poignée que maintenaient les rivets et les rebords en T dont la soie est munie, et que représente la section que j'en ai donnée.

La lame devait être renflée au milieu suivant la longeur, si l'on en juge par l'origine de l'arête arrondie et assez saillante que l'on y remarque. Si le bout d'épée (Pl. II. fig. 2) appartient à la soie que j'ai décrite, ce qui est possible, l'épée a dû se retrécir pour s'élargir en suite avant de se terminer en pointe, ce que l'on rencontre d'ailleurs fréquemment dans ces espèces d'armes que l'on dit, pour cette raison, en feuille de sauge. Le tranchant est fortement accusé par un bizeau très-net et très-poli des deux côtés

5°. Autre soie d'une épée dont la poignée était probablement fixée de la même manière (Pl. II. fig. 3). Les bords de la tige offrent une ligne courbe et ils s'arrondissent à la base au lieu de s'étaler comme dans l'autre en angles obtus; cette tige porte dans sa longueur 3 trous pour les rivets.

6. Bout d'une lame d'épée (Pl. II. fig. 4.) dont l'arète longitudinale est si épaisse qu'elle donne presques la forme d'une pyramide quadrangulaire à cette pointe. Elle

paraît avoir été rompue par un choc et une forte torsion. 7. Bouterolle ayant la forme d'une pyramide quadrangulaire tronquée, fermée à l'extrémité (Pl. III. fig. 1). L'ouverture est un losange dont les diagonales ont l'une 0,032, l'autre 0,017; l'épaisseur du métal est de 0,012 à peu près. Vers le milieu de la longueur un trou a été percé qui traverse les deux faces opposées.

8°. Autre bouterolle (Pl. II. fig. 5.) de même forme; le bout manque, détruit par l'usure ou par l'oxidation qu'a produite un long séjour dans le sol.

J'avais pensé tout d'abord que ces espèces de gaines étaient des bouts de fourreau d'épée, mais j'ai renoncé bientôt à cette idée pour en faire le talon ou la garniture de l'extrémité inférieure d'une lance, d'un javelot ou de toute autre arme de jet. La hampe en bois engagée dans cette gaine était maintenue par une cheville engagée dans la double ouverture dont j'ai parlé et que l'on rivait.

Cet objet, comme les suivants, me paraît fort rare. J'en ai vu un dans la partie anglaise de l'histoire du travail à l'Exposition universelle; il y était qualifié: End of sword; un autre était dans la partie française, collection de M. Julien Greau, de Troyes, mais sans attribution. La disposition de ce dernier me confirme dans mon opinion, par ce que l'extrémité y est renforcée par un bourrelet.

Depuis lors le catalogue de cette partie de l'Exposition a été publiée. J'y vois l'objet en question et un autre pareil au suivant qualifiés, dans la partie française, n° 443, douilles de hampe de lance; et, dans la partie anglaise, no 67, ce même objet désigné comme bout d'un fourreau d'épée...

Mem. de la Soc. des Antiq de Pic. Tome XXII. Pl. II.

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