Images de page
PDF
ePub

De Villiers, comédien de l'hôtel de Bourgogne, qui avoit außt été joue dans l'inpromptu de Verfailles, en eft l'auteur.

LES AMOURS DE CALOTIN, comédie en trois actes en vers, avec un ballet à la fin, repréfentée fur le théatre royal du Marais, dédiée à très-haut & très-puiflant Prince Chriftian-Louis, par la grace de Dieu, Duc de Mekelbourg, Prince du faint Empire, (figné Chevalier *) Privilége du 30 Janvier 1664. Paris in-12. Pierre Trabouillet.

Le premier acte de cette comédie eft totalement étranger au fujet, auffi-bien que la premiére fcéne du fecond acte; tout s'y paffe entre des perfonnages qui n'ont point de rôles dans la piéce, & c'eft une efpéce de prologue où Moliere eft loué beaucoup au commencement, & un peu critiqué à la fin.

Si l'on en croit Chevalier, (page 5) Moliere jouiffoit de quatre parts. A l'égard de trois, cela n'étoit pas douteux, puifqu'il avoit celle d'auteur, celle de fa femme, & la fienne comme comédien.

* Comédien du Marais eft auteur de dix comédies, dont voici les titres Les galans ridicules, ou les Amours de Guillot & de Ragorin. Le cartel ridicule, ou le combat ridicule. Les Barbons amoureux, & rivaux de leurs fils. L'Intrigue des carroffes à cinq fols. Les Amours de Calotin. Le Pedagogue amoureux. Les Avantures de nuit. Le Soldat poltron, ou Guillot poltron. La défolation des filoux fur la défense des armes, ou les malades qui fe portent bien. La difgrace des domeftiques.

OBSERVATIONS fur une comédie de Moliere, intitulée le Feftin de Pierre. par le Sieur de Rochemont. Paris, in-12. N. Pepingué, 1665. Par permiffion du 10 Mai 1665. Signé d'Aubray.)

Il eft facile de connoître que cet écrivain en donnant les obfervations fur le Feftin de Pierre, en a moins voulu faire la critique, dans laquelle cependant il traite Moliere de corrupteur de la jeuneffe & d'athée, qu'il n'a eu def fein de fe joindre à la cabale qui commençoit à fe former contre Tartuffe, dont les trois premiers actes avoient été repréfentés deux fois dans l'année 1664. * On peut juger de l'effet que ces premiéres repréfentations produifirent par les traits injurieux dont cet écrit eft rempli.

REPONSE AUX OBSERVATIONS touchant le Feftin de Pierre de M. de Moliere. Paris, in-12. Gabriel Quinet, avec permiffion, 1665, fans nom d'auteur.

On peut penfer que le Sieur de Rochemont eft un nom fuppofé, puisque celui qui lui répond en parle ainti: Mais lors que je vois le livre de cet Inconnu, qui, fans fe foucier du tort qu'il fait à fon prochain, ne fonge qu'à s'ufurper une réputation d'homme de bien; ie vous avoue que je ne faurois m'empêcher d'éclater, & quoique

*Voyez les Mémoires fur la vie & les ouvrages de Moliere imprimés dans le premier tome de cette édition.

je

Je n'ignore pas que l'innocence fe défend affez d'elle-même, je ne puis que je ne bláme une infulte fi condamnable & fi mal fondée. Tout le refte de cette Réponse eft une apologie de Moliere.

LETTRE SUR LES OBSERVATIONS d'une comédie du Sieur Moliere, intitulée le Feftin de Pierre, Paris, in-12. Gabriel Quinet 1665, avec permiffion, fans nom d'auteur.

Cettre lettre mériteroit d'être imprimée en entier, elle juftifie le jugement que nous avons porté fur le deffein de l'auteur des Obfervations; en voici la preuve. Page 22. A quoi fongiez-vous, Moliere, (dit l'auteur de cette lettre) quand vous fiftes deffein de jouer les Tartuffes? Si vous n'aviez jamais eu cette penfée, votre Feftin de Pierre ne feroit pas fi criminel. Et plus bas, page 46. Savez-vous bien, Monfieur, où tout ce beau raifonnement fur l'atheifme aboutit? A une fatire de Tartuffe : l'obfervateur n'avoit garde d'y manquer, puifque fes remarques ne font faites qu'à ce deffein. Comme il fait que tout le monde eft défabufé, il a appréhendé que l'on ne le jouât, & c'est ce qui lui a fait mettre la main à la plume.

Le refte de la lettre eft entiérement en faveur de la comédie de Tartuffe. Il falloit que depuis les deux représentations des trois premiers actes, en 1664. l'alarme eût été bien grande puifque l'auteur dit encore: Moliere n'a fait Tome I.

que deux pièces que les Tartuffes reprennent, dont l'une n'a pas été jouée. En effet, la comédie de Tartuffe, entiérement finie, ne fut repréfentée publiquement qu'en 1667.

Il y a à la fuite de cette lettre une apostille dont nous profiterons, elle fervira à faire connoître dans quel temps Louis XIV. a donné une penfion à Moliere, & à fa troupe, & leur a ordonné de prendre le titre de comédiens du Roi. (C'eft à la page 32, tout au commencement de l'apoflille ).

que

Le Roi qui fait tant de chofes avantageufes pour la Religion, comme il l'avoue lui-même : ce Monarque qui occupe tous fes foins pour la maintenir: ce Prince, fous qui l'on peut dire avec affurance , que l'héréfie eft aux abois, & qu'elle tire continuellement à fa fin: ce grand Roi, qui n'a point donné de relâche ni de tréve à l'impiété, qui l'a pourfuivie par tout, & ne lui a laissé aucun lieu de retraite, vient enfin de connoître Moliere eft vraiment diabolique, que diabolique eft fon cerveau, & que c'est un diable incarné ; & pour le punir comme il le mérite, il vient d'ajoûter une nouvelle penfion à celle qu'il lui faifoit l'honneur de lui donner comme auteur, lui ayant donné cette feconde, & à toute fa troupe comme à fes comédiens. C'eft un titre qu'il leur a commandé de prendre; & c'est par là qu'il a voulu faire connoître qu'il ne fe laiffe pas furprendre aux Tartuffes ; & qu'il connoit le mérite de ceux que l'on veut opprimer dans fon efprit, comme il connoît fouvent

les vices de ceux qu'on lui veut faire eflimer.

LETTRE écrite fur la comédie du Mifan trope. On l'attribue à M. de Vizé, & l'on prétend que Moliere n'en fut point content. Nous voyons cependant qu'en 1667 * on l'a mise à la tête d'une édition in-12. de cette comédie.

LETTRE fur la comédie de l'Impofteur, in-12. 1667. fans nom d'auteur ni d'imprimeur. Pour en donner une jufte idée, nous nous fervirons de l'avis qui eft au commencement.

Cette lettre eft compofée de deux parties: la premiére eft une relation de la représentation de l'Impofteur, (acte par acte, & fcéne par fcéne) &la derniére confifte en deux réflexions fur cette comédie. Pour ce qui eft de la rélation, on a crû qu'il étoit à propos d'avertir ici que l'auteur n'a vú la pièce qu'il rapporte, que la feule fois qu'elle a été reptefentée en public. C'est-à-dire, Août 1667.

le 5

Il y a ici deux chofes à obferver. L'une, que le titre fous lequel cette comédie parut pour la premiére fois, fut celui de l'Impofteur, & l'autre, que l'auteur de cette lettre donne

Jean Ribon, avec un avis au lecteur. Moliere lui en avoit cédé le privilége qu'il avoit obtenu en fon nom le 21 Juin 1666. Le même avis du libraire a été confervé dans le recueil général des œuvres de Moliere, donné en 1682. par Denis Thierry, Claude Barbin, & Pierre Trabouillet.

« PrécédentContinuer »