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Le texte finit à la 15 ligne du verso du 35o feuillet, qui n'a que ces mots: est volens. Au-dessous est: Finit feliciter. Plusieurs majuscules de cette édition ne ressemblent pas à celles des éditions précédentes, mais tout le reste, ainsi que le papier, est tellement dans le goût de ces éditions, que je crois ce Donatus imprimé par Pfister.

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..... Voilà, Monsieur, quelques livres que je crois qui vous manquent à cause de leur très-grande rareté. Je me ferai un plaisir de vous en passer quelques-uns d'ici à quelque temps, non pour de l'argent, mais en échange, condition sur laquelle nous sommes parfaitement d'accord. Vous sentirez aisément de quel intérêt est pour la bibliographie le volume de Pfister que l'on n'estime pas moins que cent livres d'or, tout imparfait qu'il est. Je connais encore de lui Liber Belial, in-fol., et le premier volume d'une bible latine, in-fol,, que la tradition du pays donne pour publiée en 1461. Le tout iisdem typis. Mais je n'ai pu obtenir ces deux raretés. Peut-être cela arrivera-t-il avec le temps. Cette bible avait trois volumes.... »

Le reste de la lettre est rempli par quelques détails personnels et par l'indication de beaucoup d'incunables, entre autres d'un exemplaire de l'Ars moriendi in-4°, editio primae vetustatis et typographiae tentamen, 22 feuillets imprimés d'un seul côté. Le verso du premier feuillet contenait la gravure, avec quelques sentences gravées, et le feuillet qui lui correspondait à droite offrait le texte. Le sujet du premier feuillet était temptacio dyaboli de fide, et au-dessous étaient sculptées 27 lignes; celui du deuxième était bona inspira' Angeli de fide, et audessous étaient 33 lignes; celui du quatrième bona īspiratio Angli contra despacoem; celui du cinquième temptatio dyaboli de īpatientia; celui du sixième bona ispiratio Angli de patiëtia........ La onzième planche représentait l'agonisant ou mourant; la page d'impression qui était vis-à-vis à droite portait à la première ligne : Agonismus loqm et usu vois habē potuerit fudat. Au-dessous étaient 31 autres lignes.

Dom Maugerard ajoute que cette édition ressemblait totalement à celle d'environ 1480, à l'exception qu'on y trouvait les deux estampes qui précèdent le texte dans l'édition de 1480, et celle de l'ange exterminateur qui, dans cette édition, est supprimée au verso du dernier feuillet.

Cette lettre est extraite d'un recueil de différents papiers de l'abbé Mercier de St-Léger, marqué au catalogue de la bibl. royale sous le no 17861.

Sur les impressions de Pfister qui y sont décrites, on peut consulter le bénédictin P. Placidus Sprenger, Aelteste Buchdruckergeschichte von Bamberg, Nurenberg, 1800, in-4o; p. 25. Biblia sacra latina, p. 27. Rechstreit zwischen Tod und

Menschen, p. 28. Der deutsche Belial, p. 30. Biblische Geschichte von Joseph,
Daniel, Esther und Judith, etc. Heinecken ne nomme pas même Pfister. Voir
aussi Zapf : Von einer hochstseltenen und noch unbekannten Ausgabe der ARS Mo-
RIENDI. Augsb., 1806, in-8°.
DE RG.

XVII.

Lettre d'A. de Humboldt, communiquée par M. Grille.

Parmi les autographes qui sont là sur ma table, il faut que j'en transcrive un qui, je crois, vous fera plaisir. C'est une lettre de M. de Humboldt. Après ses longs voyages il vint se fixer à Paris, et semblait devoir y finir ses jours. La plupart de ses écrits sont dans notre langue. Il était de toutes nos sociétés académiques; on le rencontrait chez tous les ministres, dans tous les salons, dans tous les cafés. Il passait chez le peintre Gérard la fin de ses meilleures soirées. Il y arrivait avec une fleur ou une brochure, un dessin ou un ruban qu'il donnait à Mme de Bawr ou à M1le Godefrey. Il était queteur, fureteur et conteur d'anecdotes. On l'avait surnommé la Cueillette. Mais il faut que j'ajoute vite que, lors des invasions, il plaida chaudement la cause de nos arts, la cause de nos musées, de notre patrie, devenue la sienne, et de ses institutions; et par ses nobles instances il s'acquit des droits éternels à notre gratitude, à notre affection, à notre estime. Il avait du crédit près des hommes du pouvoir et il en usait pour étayer et servir des savants recommandables. Sa lettre est du 4 mars 1819; elle est adressée à M. de Cazes, alors président du conseil, ministre de l'intérieur.

MONSIEUR LE COMTE,

C'est presque une indiscrétion coupable d'importuner votre excellence à une époque où les plus grands intérêts occupent sa pensée. Je sais cependant depuis de longues années combien je puis compter sur sa bienveillance et sur son indulgente bonté.

Un de mes amis intimes, M. Hase, professeur de la littérature grecque à l'école des langues orientales, a présenté une pétition à votre excellence pour obtenir sous vos auspices ce qui lui a été promis d'année en année, de voir son traitement porté au même taux que le traitement de ses confrères. Même en accordant cette faveur à M. Hase, les dépenses totales de l'école pour cette année seront moindres que celles de l'année dernière. L'indigence des gens de lettres a quelque chose de touchant, lorsqu'ils sont modestes et laborieux. M. Hase est sans contredit un des premiers hellénistes de France. Il porte un nom étranger, mais il y a plus de seize ans que l'illustre Villoison l'a placé à la bibliothèque du roi. J'ose plaider sa cause auprès d'un ministre qui a déjà soulagé tant de peines.

Je suis avec le plus respectueux dévouement, Monsieur le comte, de votre excellence, le très-humble et très-obéissant serviteur,

ALEX. DE HUMBOLDT.

L'augmentation ne se fit pas attendre, et M. Hase eut comme professeur 5,000 francs par année. Il eut ensuite une somme pareille et même plus élevée comme conservateur de la bibliothèque; il fut logé aux frais de l'état; il fut appelé à l'institut, placé et rétribué dans les commissions; on imprima ses livres, on le décora, il eut tous les sacrements, et l'indigence dont parlait M. de Humbold se changea peu à peu et sans bruit, par des mérites réels, par un savoir non contesté, par des services assidus et loyaux, mais aussi par des sollicitations incessantes et bien menées, se changea, dis-je, en une fortune ronde et solide qui dure encore, Dieu merci, et ne cessera pas, j'espère, de quelques lustres. En France, les habiles quelquefois attendent, mais ils finissent tous pas arriver. S'ils grattent à la porte et s'y impatientent, ils trouvent toujours moyen d'entrer, et quand une fois ils sont dedans, ils se font de bons nids où ils vivent gaiement dans le coton et la plume. Tout petits au départ, ils grandissent, ils grandissent, s'engraissent, se pomponnent, roulent voiture, tandis que ceux qui les ont aidés et poussés se voient souvent écartés, meurtris, jetés dans l'exil, et s'en vont gémir et mourir loin du séjour béni de la faveur et de la gloire.

F. G.

TOM. II.

228

Marques des imprimeurs belges. -Josse Bade d'Assche et Jacob Batius.

Celle que l'on voit ici est une des vignettes de Josse Bade d'Assche; sur lequel M. Em. Hoyois a fait une notice dans la 3o livr. du tom. II des Mémoires de la société des sciences et des lettres du Hainaut. Elle a été tirée à part en une brochure. Mons, in-8° de 22 pages, papier de couleur.

Cette marque n'a pas été donnée par M. Parr Greswell, dans ses Annals of parisian typography. London, Longman, 1818, in-8°, où il parle de Bade, pp. 168, 174, 239. Voir aussi : A view of the early parisian greck press. Oxford, 1833, edited by E. Greswell, B. D., 2 vol in-8o, I, 35-42. On remarque dans ce dernier ouvrage que la devise Aera merent Badio, ajoutée quelquefois à sa vignette, est probablement une allusion à ce passage d'Horace : Hic meret aera liber Sosiis. Quelquefois cette sentence est étendue de cette manière : Aere meret Badius laudem auctorum arte legentium. La Caille en avait déjà fait l'observation.

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A propos de Bathenius à qui l'on doit le premier volume sorti des presses de Maestricht, disons que, Jacob Batius, qui imprimait à Louvain, en 1549, les rares Acta et decreta synodi Leodiensis de l'évêque de Liége George d'Autriche, avait la même devise, représentée à peu près de la même manière, moins le portique et avec une autre légende: Prudenter vigili gloria tuta comes. Il n'échappera point que Jacobus Batius et Jacobus Bathenius ont des noms qui se ressemblent beaucoup, et qu'ils pourraient bien n'être qu'un seul et même personnage, ou du moins appartenir à la même famille. (Voy. p. 364.) DE RG.

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