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soit abolie; que l'amour divin ou la charité règne seule en lui et y enfante, etc. »

P. 272. Après avoir dit que « l'Assemblée constituante, composée des trois ordres, le clergé, la noblesse et le tiers état, représentait l'Église gallicane, comme les autres assemblées depuis l'origine de la monarchie,... et avait le droit de faire tout ce que peut faire une Église nationale, » l'auteur ajoute : « On pourrait même soutenir que, composée de laïques seulement, elle aurait eu le droit de rétablir l'ancienne discipline, qui est la véritable; bien plus, une assemblée non catholique ou un gouvernement, sur la réclamation des catholiques, en aurait eu le droit. »

P. 423. Le commencement du dernier alinéa, continué à la page suivante, est ainsi modifié : « Le christianisme se compose de deux parties : de la loi naturelle et de la révélation. La révélation doit-elle remplacer la loi naturelle ou lui servir d'appui? En d'autres termes, Jésus-Christ est-il venu pour détruire cette loi ou pour l'accomplir? Il déclare que c'est pour l'accomplir, c'està-dire pour la faire véritablement régner dans les actions et dans le cœur. Ainsi la révélation est un secours à la raison et à la volonté, et nullement une domination. Toutes les fois donc que le pontife se fait dominateur, il attente à la réparation chrétienne. Mais qui réprimera cet attentat? Sera-ce, etc.? »

P. 431, à la fin du premier alinéa, ligne 11, l'au

teur ajoute : « Ne pas recevoir la bénédiction nuptiale peut être un péché qui exige une pénitence, mais ne saurait infirmer l'union matrimoniale. >>

NOTE II

A ces corrections, écrites de la main de Bordas, j'ajouterai les éclaircissements qu'il me donna de vive voix sur un certain nombre de passages des Pouvoirs constitutifs.

P. 290, en parlant de saint Jean Chysostome injustement persécuté, il dit : « Contre un pareil renversement de l'ordre, il pourrait, sans le canon de Sardique, réclamer l'appui du chef de l'Église. Cependant, même avec ce canon, et lorsque l'innocence tyrannisée et les formes violées crient si haut pour lui, il ne le fait pas, tant l'antique discipline imprime de respect! » Mais, observai-je à l'auteur sur ce passage, puisque l'antique discipline comprenait le pouvoir exécutif du pape, on ne voit pas ce qui pouvait empêcher d'en réclamer l'appui. Tous ces exemples ne prouvent-ils pas trop? - Il répondit : « L'Orient était très-jaloux de son indépendance, et n'aimait pas à recourir à l'Occident. Il ne le faisait qu'à la dernière extrémité. »

P. 402, l'auteur combat l'opinion d'après laquelle le saint-siége serait de droit divin attaché à l'Église de Rome : « Par un droit surnaturel clouer à un lieu quelconque la chaire principale de l'Église, ne serait-ce pas aussi heurter la foi nouvelle, essentiellement indépendante des lieux, puisqu'elle les embrasse tous? Ne serait-ce pas transporter dans la cité spirituelle de l'Évangile l'unité matérielle du temple mosaïque, et judaïser le christianisme?» - Ne pourrait-on pas, dis-je à l'auteur, vous objecter que vous le faites vous-même, lorsque, annonçant la future translation de la papauté à Jérusalem, vous jugez, p. 556, que, d'après les prophètes, le choix de Sion comme centre religieux du monde semble irrévocable? « Oui, répondit-il, Sion a de magnifiques promesses; mais ce n'est toujours qu'une convenance, quoique fondée. En tout cas, l'Église peut subsister et a subsisté effectivement ailleurs. Je ne me suis point contredit. »

A l'occasion des explications sur la grâce que renferme le chapitre II du livre VI, j'avais soumis à l'auteur une note où j'essayais de définir la grâce efficace et la grâce suffisante, par la différence de l'action divine nécessaire pour convertir le pécheur ou pour soutenir le juste. Bordas, s'en référant à l'ouvrage qu'il préparait sur la matière, me répondit brièvement : « Les termes de grâce efficace et de grâce suffisante sont équivoques. Pour persévérer, il faut une grâce de même nature,

bien que moindre en degré, que pour se convertir. Et il fallait aussi à Adam innocent un secours capable d'entraîner sa volonté, sans diminuer sa liberté. Il subsiste une différence entre la grâce d'Adam et la grâce de Jésus-Christ, analogue à la différence qui se trouve entre un aliment et un médicament. >>

FIN DE LA TROISIÈME ET DERNIÈRE PARTIE.

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