Images de page
PDF
ePub

pour placer ses postes douaniers et sanitaires, sans aucun 1881 profit pour la Turquie qui, même si ce tracé devient définitif, ne manquera pas de placer ses postes à l'ouest de cette ligne, dans la partie la plus étroite du défilé de Bey-Derven.

Les soussignés, tout en protestant contre la ligne adoptée par la Commission pour unir les sommets Papalivado et Koutra, croient de leur devoir de soumettre à la Commission ces considérations sur la partie de cette ligne comprise entre les sommets Trypiméni et Sidiropalouka, croyant fermement que, si le tracé de la ligne-frontière, adopté par la Commission de délimitation, est accepté et devient définitif, jamais la Grèce ne pourra assurer ses intérêts et ses différents services dans la partie en question, aussi longtemps que la ligne-frontière y sera celle proposée par M. le délégué de Russie et adoptée par la majorité de la Commission.

MM. les délégués de France et d'Italie proposèrent, pour unir les sommets Trypiméni et Sidiropalouko, une ligne droite coupant perpendiculairement le Xéraghis qui, sans être la meilleure, est incomparablement préférable à la ligne de la majorité, étant plus courte et passant par les rochers, sans entrer dans la plaine de Thessalie.

Les soussignés osant croire que, dans une question qui touche des intérêts si importants et si légitimes de la Grèce, l'opinion de ses délégués sera prise en considération, prient MM. les commissaires de se rappeler que le poste turc et les tentes des soldats qui surveillaient le passage de Bey-Derven étaient placés à l'ouest de la ligne proposée par la majorité de la Commission, là où il y avait le grand arbre, dans la plus étroite partie du passage, et de considérer que, si la ligne frontière doit passer par les sommets Trypiméni et Sidiropalouko, elle doit au moins passer par cette partie étroite du défilé de Bey-Derven, pour permettre aux deux Etats voisins de surveiller leurs territoires respectifs et de placer convenablement les postes de leurs différents services.

Constantinople, le 11/23 septembre 1881.

(Annexe III.)

Colonel G. A. Metaxas.
Capitaine N. Pournarus.

Protestation des délégués hellenes contre la décision de la Commission de délimitation concernant la partie de la nouvelle ligne-frontière gréco-turque comprise entre le sommet du mont Kritiri et celui des hauteurs situées du nord du village de Zarkos.

Les soussignes, délégués par Sa Majesté le Roi des Hellènes auprès de la Commission internationale pour la délimitation de la nouvelle frontière entre la Grèce et la Turquie, ont l'honneur

1881 de soumettre à l'appréciation bienveillante de la Comission les considérations qui les ont obligés à ne pas accepter le tracé de la ligne-frontière entre le mont Kritiri et le sommet de Zarkos, décidé par les cinq présents membres de la Commission, à s'abstenir de signer le protocole relatif, et à réserver entièrement le droit du Gouvernement hellénique de décider sur cette partie de la nouvelle ligne-frontière.

[ocr errors]

Par la convention du 12/24 mai 1881 la partie en question de la ligne-frontière est arrêtée de la manière suivante: à partir de ce point, sans quitter la même crête, passe entre Ligara et Derveni Melouna et arrive au sommet du mont Kritiri. Se dirigeant de là vers le sud, la ligne atteint la rive droite du Xéraghis et suivant la ligne de partage des eaur vers le sud-ouest, gagne le sommet des hauteurs situées au nord du village de Zarkos."

Le Gouvernement ottoman a proposé, par une déclaration ultérieure, de modifier ce texte ainsi qu'il suit

De là, se dirigeant vers le sud, la ligne-frontière parvient à la rive droite du Xéraghis, en la coupant perpendiculairement à la distance la plus courte, et suivant la ligne de partage des eaux vers le sud-ouest, elle gagne le sommet du mont, situé au nord du village de Zarkos."

Leurs Excellences les représentants des Puissances médiatrices à Constantinople commandèrent ce nouveau texte aux délégués des Puissances auprès de la Commision de délimitation, comme devant remplacer les passages relatifs de la convention du 12/24 mai.

Le Gouvernement, que les soussignés ont l'honneur de représenter auprès de la Commission, ne leur a envoyé jusqu'à ce moment aucune communication concernant cette modification. Néanmoins, MM. les commissaires des Puissances médiatrices ayant bien voulu la leur communiquer, ils n'ont hésité à l'accepter aussi comme leur guide pour la détermination de cette partie de la ligne-frontière, d'autant plus que cette modification de texte, ne changeant rien aux stipulations relatives. de la convention, en rendrait la pensée d'une manière beaucoup plus claire que le texte primitif.

La crête de l'Olympe, arrêtée par la convention comme base de délimination jusqu'au sommet du mont Kritiri, passant par Melonna, about it incontestablement au sommet Papalivado, qui est le plus haut sommet du groupe de montagnes désignées sur la carte autrichienne, comme sur toutes les autres, par le nom Kritiri. Il a été constaté que l'indication sur la carte de ce groupe de montagnes était assez exacte pour pouvoir servir de guide à la Commission et que le mont Kritiri s'y trouvait écrit à la place qui correspond exactement, sur le terrain, au plus haut sommet de ce groupe. C'est à ce sommet

que la Commission devait quitter, d'après les stipulations de 1881 la convention et du nouveau texte, la crête de l'Olympe, pour commencer de là la détermination de la ligne-frontière entre le sommet du mont Kritiri et les hauteurs de Zarkos.

Du sommet Papalivado, mentionné plus haut, se ramifient plusieurs contreforts. L'un d'eux, le plus prononcé, se dirige vers le sud, aboutit près du village Damassi, s'appelle Samari et est le plus élevé de tous. Un autre, se dirigeant d'abord vers l'est jusqu'au sommet du mont Losfaki et de là vers le sud, aboutit au sommet Trypimeni au-dessus de la rivière Xéraghis.

Comme on peut voir dans la carte autrichienne, pour unir le sommet Papalivado avec la rivière Xéraghis par le contre-fort Samari, il faut une ligne de 10 kilomètres, tandis que la ligne qui unit le sommet Pappalivado avec la rivière Xéraghis, en passant par les sommets Losfaki et Trypimeni, est de 19 kilomètres.

Sur la carte turque des frontières, annexée à la convention du 12/24 mai, le tracé de la ligne-frontière entre le sommet du mont Kritiri et celui des hauteurs situées au nord du village de Zarkos, suit le contre-fort Samari entre deux considérables ravins du groupe de montagnes, qui porte sur cette carte le nom Kritiri.

Au lieu de suivre ce tracé et de monter les hauteurs au nord du village de Damassi pour chercher le plus haut sommet de ce groupe de montagnes, la Commission s'est fait conduire a Tyrnovo, où on lui montra une petite colline située aux pieds de ces montagnes, du côté est, et d'une hauteur de 50 mètres au plus, comme étant le mont Kritiri de la convention, tandis que cette colline s'appelle Acrotirion (promontoire), et par abréviation Acrotiri et non Kritiri (tribunal).

La Commission n'hésita pas à déclarer que cette colline n'était point le sommet mentionné par la convention, mais elle décida que le sommet du mont Losfaki, situé un peu audessus de cette colline, devait être le sommet du mont Kritiri, d'où il fallait commencer à appliquer les stipulations de la convention, concernant le tracé de la partie en question de la ligne-frontière.

Cette décision de la Commission de prendre le sommet Losfaki pour le sommet Kritiri de la convention, n'est point justifiée, ni par les indications des habitants de la contrée, ni par celles des cartes, ni enfin par la position de ce sommet et sa hauteur relative à celle du mont Papalivado.

La Commission a choisi ce sommet secondaire du groupe de montagnes en question uniquement pour ne pas quitter la ligne de partage des eaux. Mais la convention, ainsi que

1881 la modification turque, qui ont imposé cette ligne jusqu'au sommet du mont Kritiri, l'abandonnèrent à partir de ce sommet jusqu'à la rivière Xéraghis, en stipulant que du sommet du mont Kritiri, la ligne-frontière doit parvenir à la rivière Xéraghis par une ligne perpendiculaire à cette rivière et par la plus courte distance.

Les habitants de Tyrnovo, il est vrai, ignoraient complètement le mont Kritiri; pourtant deux habitants de Damassi, interrogés, le jour de notre arrivée à ce village, devant M. le major Boselli, délégué d'Italie, sur la position de Kritiri, montrèrent le sommet Papalivado. Indépendamment de ces indications, la Commission devait faire en cette circonstance ce qu'elle a toujours fait en pareil cas, c'est-à-dire chercher le sommet qui correspondait sur le terrain au Kritiri de la carte, sans se préoccuper de son nom local.

Ayant pris pour base de délimitation de cette partie la ligne de partage des eaux, la Commission a suivi en partie un tracé proposé beaucoup plus tard par une déclaration, accompagnée d'un croquis du Gouvernement ottoman, qui, sous le prétexte d'expliquer la modification apportée par la Turquie au texte de la convention, changeait complètement le tracé stipulé et y substituait un autre tout différent, qui laissait à la Turquie, non-seulement une partie considérable du groupe des montagnes Kritiri, mais même une partie du Heuve Pénée.

Leurs Excellences les représentants des Puissances médiatrices à Constantinople recommandèrent aux délégués des Puissances auprès de la Commission de délimination de prendre en considération cette déclaration ultérieure du Gouvernement ottoman, seulement en tant qu'elle ne modifiait pas les stipulations relatives de la convention.

La Commission a suivi du sommet Papalivado jusqu'au sommet Losfaki une ligne se dirigeant vers l'est et non pas, comme la convention exige, vers le sud; du sommet Losfaki, comme si c'était le sommet Kritiri de la convention, elle est descendue jusqu'au sommet Trypiméni, elle a uni ce sommet à celui de Sidiropalouka par l'arête du mont Trypiméni, qui descend dans la plaine de la Thessalie; et de là, prenant la ligne de partage des eaux, elle a abouti au sommet Koutra des hauteurs de Zarkos.

D'après l'opinion des soussignés, la Commission de déli mitation, suivant la crête de l'Olympe, qui passe par Melonna, devait, conformément à la convention et à la modification turque, quitter cette ligne au sommet Papalivado, suivre de là le contrefort Samari qui se dirige vers le sud, parvenir à la rivière Xéraghis, la couper perpendiculairement et à la distance la plus courte près du village Damassi, et gagner ensuite, non très loin

de ce même village, la ligne de partage des eaux pour monter 1881 au sommet Koutra du mont situé au nord du village de Zarkos.

Persuadés que ce tracé est le seul dicté par la convention du 12/24 mai, ainsi que par le texte modifié du Gouvernement ottoman et convaincus, après une étude approfondie du terrain, que la Commission aurait inévitablement adopté ce tracé, si elle voulait accepter l'identité bien prouvée du sommet Papalivado avec celui du mont Kritiri de la convention, les soussignés croient de leur devoir de protester contre la décision de la Commission de délimitation concernant le tracé de la partie de la ligne-frontière comprise entre les sommets Papalivado et Koutra, et de réserver entièrement le droit du Gouvernement de Sa Majesté hellénique de décider sur cette question.

Constantinople, 11/23 septembre 1881.

(Annexe IV.)

Signés: G. A. Metaxas, colonel.
N. B. Pournaras, capitaine.

Monsieur le Président,

Vous savez bien que lorsque la Commission se trouvait près de Nézéros, elle avait, sur le dire des paysans de ce village, pris pour Analipsis une sommité située au nord du lac de Nézéros. J'avais fait observer alors, que cette sommité s'appelait Paléo Oulaho et que Analipsis se trouvait au sud du lac. J'avais en même temps demandé à ce que la Commission écoutât, pour être édifiée, le témoignage des villageois de Ghos Keny et de ses environs. Elle avait rejeté mes observations et a décidé à la majorité des voix que la sommité sise au nord du lac était Analipsis.

Aujourd'hui, l'examen de la carte, exécutée par la Commission technique sous la direction de M. le major Ardagh, démontre qu'une sommité située près du village de Rabsani porte le nom d'Analipsis. C'est elle qui établit ma proposition à ce sujet.

Aussi l'article I de la convention du 24 mai dernier porte que la ligne-frontière doit passer entre Nézéros et Analipsis. Or, la crête située au sud du lac passant justement entre Nézéros et Analipsis, la frontière doit la suivre; tandis que la Commission a reconnu comme Analipsis une sommité se trouvant sur la crête sise au nord du lac et s'est crue obligée de faire passer la ligne-frontière par cette sommité. Cette décision n'est point conforme à l'esprit des stipulations de la dite convention.

D'autre part, la Commission a laissé à la Grèce le sommet de Kritiri, existant sur le terrain, et a fait passer la frontière

« PrécédentContinuer »