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se relèvent souvent, ce qui coupe le trajet, donne du repos et permet d'aller beaucoup plus vite.

En 1826 les rouleurs du Lardin, gagnant 80 cent. par jour, sortaient dix-huit brouettes de charbon et parcouraient à chaque voyage 198 mètres.

La brouette vide et boueuse pesait 38 kil., et remplie de charbon 98 kil. : ainsi leur effet utile égalait 1764 kil. transportés à 198 mètres pour les brouettes pleines, et 684 kil. portés à la même distance pour les retours à vide, ensemble 2448 kilogr. portés à 198 mètres; tandis que les mandits de Provence ne peuvent élever que 897 kil, à 47 mètres, ainsi que nous l'avons vu ci-dessus.

A Alais, le roulage s'exécute par des hommes au moyen de brouettes qui pèsent, chargées, 140 kilog.: ils sont obligés de faire dixhuit voyages par jour, chacun de 545 mètres, en sorte que leur effet utile est égal à 2520 kil. transportés à 545 mètres. Ces hommes gagnent 2 45: l'avantage est du côté des enfans.

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Comme les brouettes ne peuvent pas pénétrer dans les travaux qui s'exécutent à col tordu, on fait usage de petites caisses montées. sur quatre roulettes, que les plus petits rouleurs traînent dans les tailles jusqu'à la grande galerie, où les brouettes font le service jusqu'au pied du puits d'extraction et quelquefois jusqu'au jour. Les courriaux des mines de Provence sont de petits chariots très

légers et à trois roues, dont les essieux tournent, et sur lesquels on charge des morceaux de lignite ou des couffes remplies de menu: les mandits les traînent au moyen d'une corde qui s'attache autour du corps et qui passe entre leurs jambes. (Pl. XVI, fig. 1 et 2.)

Dans les mines métalliques où l'on fait le triage que nous avons recommandé ci-dessus, on rassemble souvent la mine grasse dans des conques, espèces de petites auges creusées dans un morceau de bois blanc, qui sont trèsplates, qui ont la forme d'une petite nacelle (pl. XVI, fig. 5), et que les rouleurs placent sur leur brouette chargée ou qu'ils portent sur leur tête jusqu'au magasin. Ce petit meuble, dont il est bon d'avoir une provision, sert aussi à délayer la poudre des canettes, etc.

Les traîneaux s'emploient quelquefois dans l'intérieur des mines de houille, afin de ne point jeter le combustible du haut en bas d'une descenderie et de ne pas trop le briser. Dans les mines d'Alais, ces traîneaux se composent d'une planche garnie de trois rubans de fer et d'une corbeille oblongue, dans laquelle on met la houille : lorsqu'ils sont lancés dans une descenderie, le traîneur monte dessus et descend ainsi sur sa charge avec une vivacité extrême. Dans les mines de la Loire, on traîne la houille dans des beines qui sont portées sur deux portions de cercle ferrées.

S. 3.

Transport par chariots ou chiens de mine, sur chemins de bois et sur chemins de fer

Le transport que l'on exécute avec des chariots à quatre roues, exige un chemin de bois composé de deux planches ou de deux limandes, écartées l'une de l'autre à une distance convenable et proportionnée à la largeur de la voie. (Pl. XVI, fig. 7, 8 et 9.)

Avec le chien hongrois, qui est en usage dans presque toute l'Allemagne et jusque dans les salines du Tyrol, trois hommes, suivant M. Trebra, transportent, dans un temps donné et à une distance quelconque, la même quantité de déblai ou de minerai que sept hommes avec les brouettes.

Ce chariot est une caisse montée sur quatre roues, dont celles de devant sont les plus petites; on ne le tire point, mais on le pousse par derrière pour le faire marcher, ce qui nécessite l'emploi d'un moyen quelconque qui l'empêche de dévier et de sortir de dessus sa trace: on y parvient facilement sur les chemins de bois, et à plus forte raison sur les chemins de fer ou simplement ferrés, dont on fait un très-grand usage dans les mines anglaises.

Si le chemin est composé de deux planches, il suffit de les dresser au rabot sur l'un de leurs côtés, de les écarter l'une de l'autre

d'environ un pouce, et d'adapter au devant du chariot ce que l'on appelle un guide ou un clou de conduite. Cette pièce est tantôt un crochet à charnière dont le petit bout glisse entre les deux planches, et qui se relève s'il rencontre une pierre pour retomber aussitôt après; ou bien c'est une espèce de boulon qui se fixe par un écrou dans l'intérieur de la caisse, qui déborde au-dessous de trois à cinq pouces, et qui est recouvert d'un petit manchon mobile en cuivre, qui tourne dès qu'il touche à l'un des côtés de la fente, et guide parfaitement sans jamais augmenter le frottement. Quand ces chariots sont un peu trop grands ou un peu trop chargés, on fait quelquefois tirer un enfant en avant, comme cela se pratique dans certains pays pour les simples brouettes.

Quand les chariots roulent sur des limandes qui ont toujours au moins 2 pouces d'épaisseur sur 2 à 3 de large, on donne aux quatre clavettes des essieux une forme particulière; on les fait déborder le diamètre des ro ues par dessous, de manière à ce qu'elles frott ent légèrement la face extérieure des limandes, et qu'il soit absolument impossible que le chariot dérive. On facilite infiniment le roulage des chiens sur les limandes, quand on fait la dépense de clouer sur ces longuerênes un ruban de fer d'un pouce de large et seulement de deux lignes d'épaisseur. Cet échantillon ne pèse que trente-cinq kilogrammes

les cent pieds, et par conséquent la dépense n'est pas forte; il faut seulement avoir soinde faire fraiser le trou des clous, afin que les têtes ne débordent pas.

Au Huelgoët le transport se fait, comme à Poullaouen, avec des chiens hongrois, et chaque charieur doit faire dix voyages de 800 mètres pour 75 centimes.

Les veys du pays de Liége sont de petits

traîneaux, qui s'emploient particulièrement dans les descenderies, qui sont beaucoup plus élevés derrière que devant, et qui traînent sur des limandes au moyen d'un câble qui s'attache au fond de la beine qui monte dans. le puits, en sorte que la machine fait ce double office de traîner dans les descenderies et d'élever dans les puits verticaux.

Quand on est forcé de faire des galeries d'inclinaison, des descenderies ou des bures, on peut y coucher des échelles et faire servir les montans de ces échelles de limandes, sur lesquelles on fait passer les roues des chariots, qui sont entraînés par un câble simple ou sans fin, qui s'enroule sur un treuil, sur un cabestan ou sur le tambour d'une machine quelconque.

En Angleterre il existe quelques mines de houille dont les galeries sont garnies de chemins de fer, entre autres celle de lord FitzWilliam, nommé New-Paskgate. Là, les ornières en fonte, car je suppose que l'on sait ce que l'on entend par un chemin de fer; les

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