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qu'en Angleterre, et particulièrement dans quelques mines de Newcastle1 et dans les salines de Northwich, on se sert de chevaux pour traîner dans des galeries garnies d'ornières de fonte, des chariots portant chacun deux paniers de houille pesant 600 kil., que le voyage se fait toujours au trot et que l'on habitue ces animaux à tenir la tête toujours baissée, en les plaçant d'avance dans des écuries qui n'ont que la hauteur des galeries, 2 mètres environ; que l'on a introduit des chevaux dans les mines du comté de la Mark, du Hartz et de la Silésie, et que l'on s'en trouve fort bien.

Les chevaux et les mulets sont, je crois, les seuls animaux qu'il convient d'introduire dans les travaux souterrains, et seulement comme bêtes de trait plutôt que comme bêtes de somme ; je me rappelle cependant avoir vu un malheureux boeuf auquel on avait abattu les cornes, et que l'on faisait marcher dans une roue pour élever des tines du fond d'un puits; mais on se dégoûta bientôt de la lenteur de ce nouvel ouvrier, que l'on mit à la porte.

S. 5.

Transport souterrain par eau.

En parlant de l'exploitation des tourbières, nous avons vu que l'on profitait souvent de

Il y a quelques années, on comptait déjà deux cents chevaux vigoureux dans l'intérieur de ces mines. (Gallois.)

la tranchée même que l'on avait creusée et qui s'était remplie d'eau, pour la changer en un canal de transport. Maintenant il s'agit d'une navigation souterraine, dont les Anglais nous ont donné le premier exemple, et qui jusqu'ici n'a point été imité en France. Ce moyen de transport, qui est le meilleur de tous, n'est pas praticable partout: une foule de localités s'y refusent; mais il me semble que toutes les fois qu'une galerie de rabais est très-longue, et qu'elle sert tout à la fois à l'écoulement des eaux et à la sortie des minerais, on ne doit point hésiter à la convertir en un canal souterrain, sur lequel on transportera tous les déblais et tout le minerai beaucoup plus économiquement que par tout autre moyen; puisqu'un cheval traîne sur un canal seize fois plus de charge que sur une route: il suffit pour cela que la galerie n'ait pas trop de pente, et qu'on la tienne un peu plus haute qu'on ne le fait ordinairement: supposons qu'on lui donne 2 mètres sous bois et que l'on établisse à l'extrémité antérieure une digue de 0,66 de haut, il restera encore 1,34 pour le passage du bateau, et ne restâtil qu'un mètre, cette distance entre le niveau de l'eau et le plafond de la galerie serait bien encore assez grande pour le service du bateau plat, long et étroit, qui irait et reviendrait d'un bout à l'autre de la galerie. Suivant les circonstances locales, il faudrait quelquefois prolonger ce canal souterrain

de quelques mètres en dehors, afin que le bateau pût jeter son chargement sur une place convenable, et pour la conduite il y aurait mille moyens de la rendre aussi facile qu'on pourrait le désirer soit avec une cordelle fixe, soit en s'aidant du boisage et d'une gaffe, etc. Le canal souterrain de la houillère de Fuchsgrube en Silésie a 4 pieds 6 pouces (1,50) de large, 8 pieds (1,66) de haut, et l'eau s'y élève de 3 pieds (1"): les bateaux portent ordinairement 50 mesures, et pourraient en porter bien davantage.

Le transport souterrain par eau est économique, non-seulement parce qu'avec la même force on obtient un resultat bien supérieur à tout autre, mais aussi parce qu'on épargne les planches ou les limandes que le roulage exige. L'évaporation étant peu considérable sous terre, une faible source suffit à l'entretien d'un petit canal de cette espèce; mais, je le répète, il est à regretter que beaucoup de mines se refusent à ce mode de transport, que l'on n'a pas encore essayé en France. J'avais disposé une galerie d'écoulement à cet effet, et j'ai toujours regretté de n'avoir pas pu mettre cette méthode à exécution, parce que je la crois très-bonne et qu'elle est réalisée fort en grand dans la mine de FitzWilliam en Angleterre, dans celle du duc de Bridgewater et dans les houillères de la Silésie, particulièrement dans la mine de Fuchsgrube, où l'on à converti une galerie de 1000 mètres,

qui traverse douze couches, en canal de navigation sur lequel, comme nous venons de le dire, on transporte la houille exploitée. (D'Aubuisson.)

Tels sont les divers moyens dont on fait usage dans l'intérieur des mines de différens pays, pour porter le minerai ou les combustibles depuis la taille jusqu'au jour, ou jusqu'à la place d'assemblage ou d'accrochage qui se trouve au pied du puits d'extraction. Jeffris avait proposé plusieurs machines dont l'effet devait remplacer les chariots dans le transport intérieur des galeries, au moyen de chaînes sans fin, de poulies et d'un moteur quelconque appliqué à l'orifice des puits; mais je ne crois pas qu'elles aient été exécutées nulle part, si ce n'est peut-être en Angleterre, à Sheffield?

Nous allons maintenant passer en revue les divers moyens et les différentes machines que l'on place à l'orifice des puits pour exécuter la sortie et la mise au jour des matériaux, des minerais et de la houille, qui font l'objet de toutes les exploitations souterraines, en commençant par les machines les moins parfaites, et terminant par celles qui sont les mieux combinées et les plus énergiques.

MACHINES D'EXTRACTION.

S. 6.

De la poulie.

239

Croirait-on qu'il existe encore en France des mines de fer et des glaisières où l'on n'a pour tout moyen d'extraction et d'épuisement qu'une mauvaise poulie attachée à trois morceaux de bois, sur laquelle passe une corde avec deux petits seaux, et que c'est à l'aide de ce triste appareil que l'on monte et descend les ouvriers, le minerai et l'eau, quand il s'en trouve? Que l'on juge par là de tous les autres travaux de ces sortes d'exploitations! C'est, au reste, encore par ce même moyen que l'on tire l'eau de la plupart des puits domestiques, et cependant, là comme partout ailleurs, on doit chercher à ménager le temps et la force, car ces deux grands élémens de la prospérité publique ne se retrouvent jamais quand on les a perdus.

S. 7.

Du tour simple.

Cette machine se compose ordinairement d'un cylindre de bois horizontal, portant une manivelle à chaque bout, et qui roule sur des coussinets de fer ou de cuivre qui garnissent les encoches de deux pieds droits,

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