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consolidés chacun par deux bras de force (pl. XIV). Plus il y a de différence entre le diamètre du tour (pl. VIII, fig. 9) et le diamètre de la circonférence décrite par le coude (B) des manivelles, et plus on produit d'effet avec une force donnée. C'est pour cette raison que l'on doit chercher à tenir l'arbre le plus petit possible, sans nuire cependant à sa solidité, et donner au contraire la plus grande longueur possible entre les deux coudes (AB) des manivelles; aussi, quand on fait usage de cette machine, doit- on choisir les manoeuvres de la plus grande taille pour la faire marcher; encore se plaignent-ils souvent de maux à la poitrine et de tiraillemens d'estomac.

Il est bon d'ajouter au - dessus du tour et de fixer solidement aux pieds droits une forte barre de bois (pl. XIV), qui sert aux ouvriers à s'appuyer d'une main, pendant qu'ils tirent les tines de l'autre. Il est bon aussi de garnir les pieds droits chacun d'une cheville de fer suspendue à une chaînette, qui sert, en la passant dans un trou, dans un trou, à arrêter solidement le tour, soit pour se reposer, soit

autre motif.

pour tout

Deux forts manoeuvres travaillant au tour pendant huit heures, peuvent entretenir trois mineurs au fond d'un puits jusqu'à la profondeur de 100 pieds, s'il n'y a pas trop d'eau, et surtout si l'ouvrage est donné à prix fait: à 50 pieds ils commenceront à se plaindre, s'ils sont à la journée, et ils demanderont suc

f

cessivement un troisième et un quatrième, en sorte qu'à partir de cent pieds il y a plus d'économie à tirer les déblais avec une petite machine à molette qu'avec un tour simple, et en effet trois postes de 4 tourneurs à 125° chaque, portent la dépense à 15o par 24 heures, tandis que deux chevaux conduits à 3f ou 350, font 6 ou 7 francs, et deux tireurs de tine à 2f font en tout 10 ou 11 francs de dépense, au lieu de 15; et avec deux chevaux attelés séparément et se relevant de six en six heures, on peut aller, comme nous le dirons bientôt, jusqu'à 75 ou 80 mètres.

Le tour simple ne devrait donc s'employer que pour le service des puits peu profonds, peu importans, ou dans l'intérieur des travaux, où la place ne permet pas d'y mettre une meilleure machine, et cependant on s'en sert dans la plupart des belles mines de la Saxe, dans celle d'Anglesey et dans beaucoup d'auS. 8.

tres.

Le treuil ou tour à engrenage.

Cette machine, telle qu'on l'exécute depuis bien long-temps dans le pays de Liége, se compose d'un cylindre en bois horizontal de 0,83 de diamètre, qui roule sur des tourillons, et qui porte à l'une de ses extrémités une roue dentée de quatre-vingt-sept dents, qui engraine dans un pignon de vingt-une dents, et les deux manivelles sont attachées à l'axe

t

de ce pignon. Il est bon de partager ce tour par une crête saillante, qui empêche que les câbles ne montent l'un sur l'autre, et qui leur fait à chacun une place sur laquelle ils s'enroulent et se déroulent séparément; car, lorsque la profondeur est fixe, il convient de mettre deux câbles, plutôt qu'un seul, qui s'enroule d'un bout et se déroule de l'autre. On peut appliquer deux, quatre, six hommes à ces tours, suivant la profondeur, la grandeur des beines et la vitesse qu'on veut leur imprimer.

On assure qu'à Liége quatre hommes tirent avec ce tour 100 kilogr. de houille en sept minutes de la profondeur de 100 mètres, et qu'en Alsace deux hommes appliqués à la même machine tirent en trois minutes 150 kilogr. de houille d'une profondeur de 40

mètres.

Il arrive quelquefois, qu'au lieu de placer les tours immédiatement au-dessus des puits, on les établit à quelques mètres, ce qui oblige à des poulies de renvoi, et à quelques petits accessoires qu'il est bon d'éviter. J'ai entre les mains le plan d'un de ces tours à engrenage du pays de Liége, auquel on a ajouté des distributeurs dont l'effet est de régulariser l'enroulement du câble. Ils se composent de deux cylindres verticaux, entre lesquels passe le câble. Ces rouleaux tournent sur des pivots fixés dans un cadre qui roule à son tour sur trois galets, entre deux poutres ho

rizontales, dans lesquelles on a pratiqué des rainures. Le mouvement de translation leur est imprimé par les cordes, au fur et à mesure que leur enroulement a lieu. Je conseille de placer à l'un des bouts de ces treuils une roue à crémaillère avec un chien de sûreté, pour permettre aux ouvriers de se reposer ou pour parer aux inconvéniens de la rupture d'une manivelle, qui se brise assez souvent, et toujours à l'un des coudes, en sorte que l'on doit donner de la force sur ce point. (Pl. VIII, fig. 9, AB.)

:

Il y a deux manières de fixer dans le tour les manivelles, qui servent en même temps de tourillons. Le premier moyen, qui est le plus simple, consiste à aplatir l'extrémité qui doit pénétrer dans le bois, et de la faire entrer de force dans un trou fait à la tarière par ce moyen, il arrive rarement que le treuil tourne parfaitement rond. L'autre manière exige que l'on fasse une entaille dans le tour, qui passe exactement par le centre, et dans laquelle on couche l'extrémité de la manivelle, qui est garnie d'un talon (C) qui s'oppose à ce qu'elle puisse jamais sortir, quand l'entaille est garnie de sa clef et maintenue par deux cercles posés à chaud.

S. 9.

Du tour à roue.

Ce tour, qui est armé à l'une de ses extré

mités d'une grande roue de charpente de 5 à 6 mètres de diamètre, et dont toute la circonférence est traversée par des chevilles de bois, ne s'emploie guère que dans les carrières et dans les marbrières, où l'on a de grands fardeaux à élever d'une faible profondeur.

Cette machine se manoeuvre par des hommes qui agissent à la circonférence de la grande roue, et par conséquent à l'extrémité d'un assez grand levier; elle est exclusivement employée dans toutes les carrières souterraines de la plaine de Mont-rouge, près Paris. On la place à l'orifice de tous les puits, sur un massif de grosse maçonnerie à pierre sèche, composé de blocs défectueux, qui permet de charger les grandes pièces sur les grosses charrettes que l'on accule contre ce massif, et cela sans aucun autre appareil que des rouleaux et des leviers de fer. Si l'on n'avait pas le plus grand soin de vérifier souvent les différentes parties de la machine et l'état du câble, on conçoit quel serait l'effet de sa rupture sur les malheureux qui sont accrochés à la circonférence de la grande roue, et qui seraient lancés à une hauteur prodigieuse.

Cette machine, qui emploie la force de l'homme de la manière la plus avantageuse, produit un effet lent; mais comme elle est employée à élever de très-grands fardeaux d'une faible profondeur, ce défaut n'a pas de grands inconvéniens.

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