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S. 10.

Le cabestan simple.

Cette machine, dont l'emploi est si fréquent pour le transport des grands fardeaux," et à laquelle on adjoint souvent les moufles ou palans, s'emploie quelquefois aussi pour élever de grandes pièces de l'intérieur de la terre à la surface, à l'aide d'une poulie de

renvoi.

C'est avec de grands cabestans que l'on élève au jour les meules de moulin que l'on taille dans les carrières souterraines de Niedermenich, sur la rive gauche du Rhin.

Le cabestan à manchon.

Il ne diffère du précédent que parce que son arbre vertical est recouvert dans la partie inférieure d'un manchon ou tambour mobile, sur lequel s'enroule le câble, et qui porte une roue à crémaillère armée d'un chien. Cette machine, qui est propre au service d'une galerie inclinée ou descenderie, permet au chariot de retourner seul au fond, sans que l'on soit obligé de détourner, puisqu'il suffit de lever le chien de la crémaillère pour faire marcher le tambour, qui laisse dérouler le câble par le seul effort du chariot qui descend à vide.

Si l'on attelle un cheval à un cabestan de cette espèce, on évite la peine de le détour

ner, il se repose pendant tout le temps que le chariot redescend au fond de la galerie, et il marche toujours dans le même sens.

Je l'ai fait exécuter une fois pour le service d'une galerie d'inclinaison dont on prolongeait le foncement. Il présente des avantages sur le tour simple, et n'a d'autre inconvénient que d'exiger un assez vaste emplacement dans l'intérieur des travaux, ce que l'on doit éviter autant que possible.

S. 11.

De la petite machine à molette ou du baritel. (Pl. XVII, fig. 1 et 2.)

Cette petite machine, qui n'est autre chose que le baritel du jardinier, perfectionné et taillé en force, se compose d'un arbre vertical, portant un tambour à sa partie supérieure, et traversé par un balancier, auquel on attelle un ou deux chevaux, et le plus souvent un seul.

L'arbre est maintenu par une grande frette, qui porte d'une part sur le pied droit et de l'autre sur la cage carrée qui renferme les poulies ou molettes, supportées par quatre traverses. A l'extrémité opposée du balancier où l'on attelle le cheval, on place une forte chambrière, que l'on laisse traîner, et qui, en cas de rupture du câble ou du palonnier, éviterait tout accident, si ce n'est cependant

que

la chute de la tine ou beine1. Cette petite machine, d'une grande simplicité, suffit au creusement d'un puits de 100 mètres, n'exige deux chevaux attelés un à un, et qui se relèvent de six en six heures, pour les deux cents premiers pieds, et trois chevaux attelés un à un, et qui se relèvent de quatre en quatre heures, pour les cent derniers.

La construction en est si facile qu'elle est à la portée du plus simple charpentier de village, et l'on verra par le devis ci-joint que l'on ne peut guère exiger une machine moins coûteuse, et dont l'effet soit plus satisfaisant. Bois de pin ou autre.

Bois dur pour les courbes du

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120f

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112

417f

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150f

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18 50€

12

597€ 50€

Deux chevaux attelés et conduits font le

1 Il faut que le balancier soit assez élevé pour que le cheval puisse passer dessous quand il se retourne, autrement on serait obligé de dételer à chaque fois, comme cela se faisait autrefois à Saint-Étienne.

service, et coûtent 7 francs par
jour

Deux hommes suffisent pour tirer

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Pour vingt-six jours de travail dans le mois, la dépense de la sortie des déblais s'élève à 286; or, douze mineurs divisés en quatre postes, et travaillant alternativement sur le grès houiller, sur le schiste bitumineux et sur l'argile schisteuse, font environ 10 mètres courans par mois, dans un puits carré qui a 3 mètres sur 2, en sorte que la machine enlève 60 mètres cubes de déblai par mois, et descend tous les bois et tous les outils pour 286f ce qui porté la sortie du mètre cube à 4o 70o, tandis qu'avec un tour à bras, qui finirait par exiger six hommes par poste ou quatre hommes, terme moyen, la sortie des déblais reviendrait à 7o 60o.

f

f

Quant à la manoeuvre, elle est si facile à concevoir qu'à peine est-il utile de l'expliquer. Le cheval, en tournant, fait monter une des tonnes ou beines tandis que l'autre descend. Un ouvrier l'attend à la bouche du puits, l'accroche, la tire à lui de la main droite, tandis qu'il se tient solidement à une poignée par la main gauche; le conducteur fait reculer le cheval d'un quart de tour, afin d'avoir assez de câble pour renverser la tine et la vider, puis l'ouvrier la renvoie. Pendant

tout ce temps, le chargeur à la fosse, ou l'un des mineurs qui travaillent au fond, charge l'autre beine, qui remonte à son tour, et qui est vidée comme la première. Les chevaux sont forcés de reculer et de changer de main à chaque voyage; mais ils sont si promptement dressés à cette manoeuvre, et connaissent si bien les différens bruits que fait la beine, qu'ils s'arrêtent, reculent et se détournent souvent d'eux-mêmes. J'en ai vu plusieurs qui obéissaient parfaitement au coup de sonnette; moyen que l'on emploie pour se faire entendre quand les puits sont profonds.

Je conseille donc d'adopter ces petites machines pour le foncement des puits, de préférence aux tours simples ou à engrenage, puisqu'elle coûte peu de chose à établir, et qu'elle est plus économique. J'en ai fait construire cinq sur différens points de la France, dont on est parfaitement content, et je crois, comme je l'ai déjà dit en parlant du sondage, qu'il serait facile de l'adapter à la manoeuvre de la sonde, ce qu'au reste je n'ai pas encore essayé.

S. 12.

De la grande machine à molette.

Cette machine est composée, comme la petite, d'un arbre vertical, qui porte un tambour à sa partie supérieure, et des leviers à sa partie inférieure; mais le tambour, au lieu

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