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d'être cylindrique, se trouve composé de deux cônes opposés base à base, qui reçoivent chacun un câble attaché à la partie la plus mince, et qui s'enroulent en allant vers la base de chaque cône, de manière à ce que le levier est plus long, et a plus de force dans le commencement de l'enroulement que vers la fin ceci pour contrebalancer et annuler en partie la différence de poids qui résulte de ce qu'au moment où la tine chargée commence à quitter le fond du puits, il faut enlever non-seulement son propre poids, mais encore celui de tout le câble qui la supporte, tandis qu'à mesure que cette même tine approche de l'orifice du puits, son poids est diminué de tout celui du câble enroulé, de celui de la tine vide qui descend, et enfin de celui du câble qui descend avec elle; en sorte que les chevaux agissent au bout d'un levier, qui se raccourcit à mesure que la résistance diminue, ce qui leur fait faire un effort toujours égal pour vaincre une résistance qui change à chaque instant.

Sir William Featherstonhangt, ingénieur anglais, a proposé un mécanisme particulier pour contrebalancer les câbles employés dans les mines. On le trouve décrit et figuré dans le n.o 88 du Journal des mines.

Revenons à la construction de cette machine.

Deux poulies de renvoi, dont l'une est

placée plus haut que l'autre, portent le câble de dessus, les tambours à l'aplomb du puits, et comme on attelle jusqu'à huit chevaux à la fois, et qu'il serait impossible de les arrêter tous instantanément, si cela devenait nécessaire, on place de chaque côté du tambour, et précisément à la hauteur où les deux parties coniques se touchent, deux pièces de bois doublées d'une semelle creuse, qui embrassent exactement une portion de ce tambour, et qui le serrent si fortement au besoin, que la machine s'arrête subitement par l'action de ces deux solives, qui se rapprochent au moyen d'un tirant qu'un ouvrier baisse ou élève à volonté, suivant qu'il est nécessaire d'arrêter ou de ralentir la rotation, qui, dans certains cas, deviendrait si rapide qu'elle renverserait les chevaux et causerait de grands dégâts. Cette pièce auxiliaire se nomme frein, et se meut à peu près de la même manière que la machine à enrayer les grosses charrettes.

La grande machine à molette, sans être beaucoup plus compliquée que la petite, demande cependant l'assistance d'un bon charpentier. Tous les bois en sont plus forts, et les assemblages de l'intérieur du tambour demandent à être exécutés avec soin et sont assez nombreux. Le frein est une pièce qui exige de la précision, et tout cela réuni, fait qu'on ne peut guère élever cette machine à moins de 2 à 3000, non compris le ma

nége, qui doit être proportionné à la force de cette mécanique. Je ne figure point cette machine, parce qu'elle l'a déjà été cent fois dans d'autres livres, et parce qu'aujourd'hui on la remplace presque partout par des machines à vapeur. Les machines à molettes ont presque entièrement disparu de SaintÉtienne, de Rive-de-Gier, du Bourbonnais et de tous les points où il existe de grandes exploitations : il y en avait de très-belles sur les mines de Fins, département de l'Allier, et dans certains endroits, où l'on faisait probablement usage de boeufs au lieu de chevaux le mouvement était transmis engrenage pour l'accélérer.

par un

L'entretien d'un cheval d'usine est estimé à 900 par an, et celui d'une paire de bœufs à 600 seulement. Un cheval perd de sa valeur en vieillissant, et une paire de bœufs remis au gras sont toujours bons à vendre au boucher. (Voyez le Mémoire de M. Gueniveau, sur l'emploi des boeufs aux machines à molettes; Journal des mines, t. 31, p. 437.)

S. 13.

Des machines à vapeur appliquées à l'exploitation des mines.

L'application des machines à vapeur à l'extraction des mines ou à l'épuisement des eaux n'exigeant que les changemens dans les parties extérieures et accessoires de ces mêmes

machines, tout comme il faut en apporter pour les approprier au tissage, à l'impression, à la filature, etc., je ne crois pas qu'il soit convenable d'entrer ici dans les détails de construction et dans la description des différens systèmes qui sont adoptés aujourd'hui par tel ou tel constructeur ou dans tel ou tel atelier.

Une machine à vapeur est une force dont on modifie l'application suivant l'usage auquel on la destine, tout comme on modifie celle du vent, de l'eau, des chevaux, etc., suivant qu'on les applique à l'aile où à la roue d'un moulin, à la voile d'un navire, au balancier d'une machine, etc.

Les machines à vapeur sont déjà décrites dans tant d'ouvrages, et leur histoire est devenue si étendue, que je suis forcé de renvoyer à ces différens ouvrages, et particulièrement à celui de Tredgold, traduit de l'anglais par M. Mellet', dont une des sections est spécialement consacrée à l'exploitation des mines au moyen des machines à vapeur.

Dans l'extraction des minerais, comme dans la plupart des fabriques où l'on fait usage

1 Traité des machines à vapeur et de leur application à la navigation, aux mines et aux manufactures; traduit de l'anglais de Th. Tredgold par M. Mellet; volume in-4.° avec planches.

Je recommande aussi les Leçons familières sur les machines à vapeur, qui font partie de l'Encyclopédie populaire, 1 vol.

in-18.

des machines à vapeur, on est forcé de changer le mouvement de va et vient, produit par le piston, en un mouvement de rotation continu; mais le service des mines exige de plus que l'on puisse non-seulement arrêter ce mouvement presque instantanément, mais le faire marcher en sens inverse à volonté. Or, on parvient à ce but par différens moyens qui sont parfaitement connus des constructeurs; à Chaillot, par exemple, dans les ateliers de MM. Périer et Edwards, on change le sens de rotation, soit dans l'excentrique de l'arbre du volant, soit dans les tringles et leviers qui font mouvoir les soupapes. C'est toujours ce dernier moyen que nous employons pour arréter subitement nos machines, m'ont écrit ces Messieurs: il nous arrive encore très-souvent, quand les localités le permettent, de changer le mouvement de rotation au moyen d'un double engrenage d'angle, qui reçoit le mouvement par l'arbre du volant. A Rive-deGier, à Alais et ailleurs, un homme est constamment occupé vis-à-vis des encliquetages qui ouvrent et qui ferment les quatre soupapes, dont deux portent la vapeur dessus ou dessous le piston, et dont les deux autres lui donnent passage au condensateur. Quand cet ouvrier veut arrêter la machine pour lui faire changer de sens de rotation, il attend que le piston soit parvenu au milieu de sa course et soit en équilibre; arrivé à ce point, il fait entrer de la vapeur en dessus ou en dessous, suivant

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