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pratique en petit pour le tirant des sonnettes d'appartement.

Ces bras ou varlets sont tantôt attachés à des arbres couchés et tantôt à des arbres droits. Les machines à tirailles de bois sont très-employées dans les salines pour faire marcher les pompes qui sont destinées à élever l'eau des sources au sommet des bâtimens de graduation.

Les tirailles de fer sont employées pour faire monter les beines de minerai au moyen de plusieurs cylindres et de tambours mobiles, sur lesquels des chaînes sans fin viennent s'enrouler d'un bout et se dévider de l'autre à l'aide de l'action simultanée de la manivelle, qui agit dans un sens, et d'un contre-poids, qui agit dans l'autre. Il existe une de ces machines à la mine de plomb de Vienne, département de l'Isère, et une autre à peu près semblable aux mines de Servoz, en Savoie, dont la tringle a 700 pieds de long et est mise en mouvement par la manivelle de la roue du boccard. Je renvoie les exploitans à la 9.o leçon de dynamie de M. Ch. Dupin, pour la meilleure méthode de construction des roues hydrauliques à palettes et à aubes. Mais nous devons dire ici que les courans et les chutes d'eau ménagées avec art, sont des moteurs excellens, qu'il faut employer toutes les fois que l'on peut en disposer. Heureusement les mines métalliques, qui sont presque toujours situées dans des pays de montagne, sont par cela même

assez souvent voisines de ces courans d'eau rapides que l'on retient par des digues ou des barrages, et dont on obtient des chutes successives et séparées, que l'on applique, soit aux roues des machines d'épuisement ou d'extraction, soit à celles des boccards et des laveries, soit à celle des forges, des souffleries, etc. C'est en Saxe, à Freyberg et aux environs, dans l'Erzgebirge, que l'on doit aller étudier l'art d'utiliser les eaux pour le service des mines et des usines qui en dependent; car l'habileté des mécaniciens allemands et la longue expérience qu'ils ont acquise dans l'exploitation des mines, ont apporté un tel degré de perfection dans leurs machines, dans leurs pompes et dans toutes les mécaniques qu'ils exécutent, que l'on chercherait vainement ailleurs cette simplicité dans les moyens jointe à la plus heureuse application des theories les plus

relevées.

S. 17.

Des chaines et des câbles ronds et plats.

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Le poids excessif des chaînes de fer dont on se servait autrefois, et les accidens qui résultent assez souvent de la rupture des anneaux pailleux, les a fait abandonner et remplacer par les câbles de chanvre. On ne se sert guère plus des chaînes que pour transmettre le mouvement à des pièces de rotation armées de dents qui accrochent dans les anneaux, ou pour le service des puits peu profonds.

Il y a plusieurs manières de filer les câbles de mine tantôt on les compose de plusieurs grelins égaux qui se cordonnent les uns sur les autres, et tantôt on met au milieu un maître grelin que l'on nomme ame, et plusieurs plus petits alentour: mais dans tous les cas il faut exiger du cordier la première qualité de chanvre, et vérifier, s'il est possible, le fil qui doit le composer, afin d'être assuré de sa bonne qualité. Les chanvres d'Ancône et de Riga sont les plus estimés. A Toulon et à Bordeaux l'on est dans l'usage de goudronner le fil; mais à Marseille on préfère ne passer au goudron qu'après que le câble a été mouillé et séché. Le prix varie de o1,70 à o1,80 la livre.

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Lorsque l'on commande un câble pour le foncement d'un puits dont on a déterminé la profondeur d'avance, il faut toujours le demander d'un cinquième plus long qu'il ne le faut, tant pour atteindre à la plus grande profondeur où l'on doit aller, que pour fournir aux trois tours qui doivent rester sur le tambour ou le treuil, au trajet du tambour aux molettes, aux attaches des deux crochets des beines, etc. Le cinquième que je demande en sus de toutes ces longueurs, est destiné à suffire aux coupures fréquentes que l'on est obligé de faire aux points d'attache, et pour compenser l'effet de l'humidité, qui tend toujours à raccourcir les cordes.

L'usage des câbles plats est presque devenu

général dans les mines anglaises, particulièrement à Dudley, Sheffield, Newcastle et dans le Cornouailles. On les trouve plus commodes, en ce qu'ils s'enroulent mieux sur les bobines en fonte qui sont mises en mouvement par les machines à vapeur de rotation; mais on continue à employer les câbles ronds pour le service des machines à vapeur stationnaires, qui font marcher les chariots sur les chemins de fer, ou sur les plans inclinés. Ces câbles, qui ont souvent plusieurs lieues de long et qui s'enroulent sur des dévidoirs gigantesques, sont filés d'une seule pièce, sans noeuds ni épissures, dans des ateliers particuliers, qui ne présentent point un développement proportionné à cette grande longueur de câble. (Communiqué par M. Conrad.)

Quant aux câbles plats qui sont également employés dans nos belles mines de houille d'Anzin et dont on doit l'invention à M. John Curr, directeur des mines de Sheffield, dont le brevet date déjà de 1798, ils se composent (pl. XVIII, fig. 2) de quatre cordes placées les unes à côté des autres et cousues au moyen d'une forte ficelle, qui les traverse obliquement, comme un lacet, à l'aide d'une forte alène, que l'on pousse avec un levier : comme deux de ces cordes sont tordues dans un sens et deux dans un autre, il en résulte que l'ensemble présente l'apparence d'une tresse. On assure que ces cordes plates, plus souples et moins cassantes que les rondes, durent quatre

à cinq fois plus qu'elles, à poids égal, et que, faites avec du chanvre de Riga peigné et de première qualité, elles ne reviennent qu'à 142° le kil. L'inventeur a publié une instruction sur la meilleure disposition à prendre pour l'emploi de ce cordage: il recommande entre autres que la gorge des poulies de renvoi soit plate ou légèrement bombée, etc.

S. 18.

Des tines, bennes ou beines, réseaux, caisses ou paniers, dont on fait usage pour élever les minerais et les combustibles au jour.

Les tines ou beines sont des espèces de tonnes ouvertes, qui sont cerclées en fer, dont le fond est renforcé d'une traverse de bois et de deux ou quatre montans de fer plat. Les unes sont attachées au crochet du câble au moyen de trois chaînes (pl. XVIII, fig. 2) qui se réunissent en un seul anneau, les autres sont suspendues de la même manière, avec cette différence, que le point d'attache est un peu au-dessus du milieu de leur hauteur, de sorte qu'elles sont très-aisées à renverser; d'autres, enfin, s'accrochent au moyen d'une anse de fer qui porte un petit anneau à son milieu, dans lequel le crochet se loge sans pouvoir glisser ni à droite ni à gauche (planche XVIII, figure 1). Il y a des beines

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