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plumet1. Je parle ici par expérience et d'après le témoignage d'un bon mineur qui avait travaillé dans les mines du Nord.

Les pierres plates sont préférables à toutes les autres, parce qu'elles se posent mieux et plus vite; c'est ainsi que les mines d'Andreasberg, de Clausthal, etc., au Hartz, sont muraillées à pierre sèche, et que ce moyen économique est une des causes de leur prospérité.

Les schistes, les roches feuilletées sont bien plus propres à cet emploi que les grès, les granits, etc. Cependant à la mine de fer de Bendorff on exécute le muraillement des grandes cheminées par lesquelles on jette le minerai, avec des quarz irréguliers, et ces espèces de puits, qui ont 2" de diamètre à la base et un seulement à leur embouchure, s'élèvent quelquefois à 70 et 80 toises (140 à 160 mètres).

Lorsqu'on doit murailler toute une galerie, il faut monter les murs de soutènement jusqu'à la naissance de la voûte pendant une certaine longueur, et ne commencer à voûter que lorsque les ouvriers qui sont chargés de cette première partie du muraillement, ont pris quelques mètres d'avance. Sans cette précaution les ouvriers se gêneraient, les matériaux encombreraient la galerie, et l'ou

Les hypnum et les sphagnum ne pourrissent pas; les bryum pourrissent.

vrage marcherait mal; tandis que par le moyen que j'indique on établit un échafaud qui porte sur les deux murs: on y monte les matériaux destinés à la confection de la voûte, et la galerie n'est pas entièrement interdite à la circulation.

On devra faire exécuter deux ou trois petits cintres en planches à la Philibert Delorme, les bien consolider avec des boulons, de manière à ce que l'on puisse les retirer et les déplacer sans les démonter. Cette armature, qui ne devra pas avoir plus de 2 pieds (0,66), de long, s'ajustera sur 4 pieds droits assemblés, se consolidera avec des coins ou des calles: sur ce cintre le maçon bâtira sa voûte; mais comme il ne pourra pas toujours monter dessus, toutes les pierres qui serviront de clef se glisseront d'avant en arrière. C'est encore pour cette raison qu'il ne faut armer que 2 pieds à la fois, et qu'il faut pouvoir déranger le cintre avec facilité. Si l'on bâtit à chaux et sable, et que l'on ne veuille pas désarmer avant que le mortier ait fait sa prise, on placera de nouveaux cintres à la suite du premier; mais si c'est à pierre sèche ou avec de la mousse, rien n'empêche de désarmer dès que la clef est posée.

Il ne faut pas s'attacher à lier toutes ces portions de voûtes les unes avec les autres; les Romains nous ont appris que cela n'influe point sur leur durée, et que la réparation en est infiniment plus facile en cas de dégradation

Si l'on fait usage de briques pour le muraillement des mines, ainsi qu'on le pratique en Angleterre et ailleurs, non-seulement pour les galeries, mais aussi pour les puits, on devra faire exécuter des briques en voussoirs pour les voûtes et pour les cintres des puits; mais dans ce cas on ne peut se passer d'employer du mortier, car on ne saurait poser des briques à sec, et le mortier de terre ne résiste pas à l'humidité. Si le plâtre était à vil prix et que l'ouvrage fût parfaitement sec, je ne verrais d'inconvénient à l'employer. On conçoit que l'usage des briques ne peut être prescrit d'une manière générale; il faut pouvoir les cuire avec du charbon de rebut sur le lieu même où elles doivent être employées, afin qu'elles reviennent au meilleur marché possible.

pas

Si l'on est obligé de donner du talus, je conseille d'établir dans la galerie et contre les côtés deux espèces de tables, que l'on dressera au moyen de quatre crochets de fer, de manière à leur donner l'inclinaison voulue et à laisser entre elles et la paroi de la galerie la place de poser les briques.

Les ouvriers ne seront pas fort à leur aise, mais comme ils travailleront toujours devant eux et sans être obligés de s'occuper de plomber ou de présenter la règle de talus, qu'ils reculeront à mesure qu'ils auront posé leur parement vu et qu'ils auront remblayé les vides avec des déblais, rien n'empêche

d'employer ce moyen, que je crois bon, expéditif et économique. On conçoit que, pour désarmer et changer de place, il suffit d'ouvrir les crochets, qui devront être assez solides pour faire l'office de contreforts. La figure 4, pl. XXVI, donne une idée de cette armature, qui peut tout aussi bien s'employer pour les murs droits que pour ceux en talus.

Le muraillement en ceintures, qui est exécuté dans les mines de mercure d'Idria, en Carniole, se compose de petites voûtes en briques d'un pied de large et éloignées d'un pied les unes des autres. Chacune de ces ceintures coûte 12f 90°. (Héron.)

Il y a des mines où l'on ne muraille que les côtés et où l'on place des pièces de bois en travers, qui font l'office de chapeaux.

Ce moyen a été employé avec succès à la mine de houille de Litry, près Caen, département du Calvados, et voici les détails que nous en a donnés M. Duhamel, fils, dans les Annales des mines 1. Il s'agissait de passer à travers de vieux travaux, comblés ou éboulés, pour aller exploiter des couches de houille que les anciens avaient négligées.

De vastes communications ont été établies entre tous les puits d'extraction, ensuite ces communications en ont reçu d'autres moins étendues, qui ont permis d'aménager la totalité de l'exploitation, comme on distribue

1 Tom. V, pag. 363.

une forêt en coupes réglées. On employa d'abord le boisage, mais l'obligation où l'on se trouva de le renouveler très-souvent, à cause des fréquentes ruptures qu'il éprouvait, détermina la compagnie à adopter le muraillement vers la fin de 1811.

On ne donna d'abord aux murs que 48° à 65° d'épaisseur; mais bientôt ils perdirent leur aplomb, et l'on fut obligé de leur donner depuis 82 jusqu'à 1,30, quand le fardeau des toits sembla l'exiger. Cependant, à l'exception des environs des puits, cette épaisseur est rare; la plus ordinaire est 3 pieds (1").

Le muraillement d'une voie consiste en deux murs verticaux et parallèles (pl. XXVI, fig. 3), hauts de 6 pieds 6 pouces (2TM,16), épais de 3 pieds et écartés l'un de l'autre de 5 pieds (1,66), de manière à ce que la distance comprise entre leurs parois extérieures est de 9 pieds 6 pouces (3,57): ils doivent avoir 1 pied de fondation.

Les chapeaux de chêne (ou billes), longs de 6 pieds 9 pouces environ (2,22), sur 6 et 7 pouces de carré, sont éloignés l'un de l'autre, de milieu à milieu, de 3 pieds environ, et reposent de 11 pouces sur des soles ou semelles, que l'on place sur chacun des murs. Au-dessus de ces chapeaux on range, les uns à côté des autres, des espèces de picots, qui sont faits avec des bois de chêne refendus, nommés esclèmes en Normandie.

La hauteur du vide, sous bois, est de 6

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