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et l'on place ainsi plusieurs de ces manchons les uns sur les autres, jusqu'à ce que la couche de sable soit passée.

Aux mines de Perey - Maine, dirigées par M. Buddle, l'un des ingénieurs les plus renommés de toute l'Angleterre, on voit un puits garni intérieurement d'un tubage en fonte de fer de 40 pieds de haut et de 13 de large, qui tient lieu d'un cuvelage en bois et qui contient une couche de sable imprégnée des eaux de la Tyne, qui coule près de ces mines.

Quand nous serons parvenus en France à produire le fer et la fonte à aussi bas prix et avec une profusion semblable à celle avec laquelle on les fabrique aujourd'hui en Angleterre et en Écosse, nous en viendrons peut-être à substituer ces grands cercles de fer dans le cuvelage à cette quantité prodigieuse de bois de choix que nous y employons journellement, et il ne sera pas sans intérêt pour ceux qui aiment l'industrie, et qui savent en apprécier tous les bienfaits, de voir ce même fer, qui peut être sorti de cette même mine sous la forme d'un minerai terne et pierreux, y rentrer sous la figure de pièces moulées avec art, pour y jouer un tout autre rôle que celui qu'il y remplissait avant d'avoir été extrait, fondu et moulé dans ces grands ateliers qui sont le rendezvous général de tous les arts mécaniques et le siége de toutes nos industries.

DE L'ASSÉCHEMENT DES MINES.

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L'expérience a prouvé depuis long-temps qu'il existe dans le sein de la terre une infinité de petits courans d'eau qui circulent dans tous les sens, et que l'on ne manque jamais de recouper quand on exécute quelques travaux souterrains.

Les eaux que l'on rencontre à une faible profondeur au-dessous de la surface de la terre, sont évidemment produites par des infiltrations des eaux pluviales, par celles de la mer, des lacs et des rivières; mais les sources qui circulent à quelques cents pieds, semblent être tout-à-fait indépendantes de ces grands dépôts de la surface et appartenir à des réservoirs souterrains d'une capacité prodigieuse, qui n'ont aucun rapport avec les eaux pluviales et qui ne varient point d'état avec la température, les saisons et l'état hygrométrique de l'atmosphère,

A une grande profondeur les eaux diminuent et ne semblent point dépasser une certaine région, une certaine bande; mais malheureusement c'est précisément dans cette partie moyenne que la plupart de nos exploi tations sont établies, et nous devons considé rer les eaux souterraines comme l'un des principaux obstacles opposés à la prospérité de l'industrie minérale.

Les moyens employés pour se préserver des

inondations dans les travaux de mines, se divisent en trois séries:

L'écoulement naturel;

L'épuisement par les machines, et Les moyens préservatifs, qui comprennent le cuvelage, les digues, etc.

S. 13.

Des galeries d'écoulement.

L'écoulement naturel s'effectue au moyen de galeries ou d'aqueducs qui débouchent dans la partie la plus basse des vallées immédiatement au-dessus des plus grandes eaux connues, c'est-à-dire au-dessus du point où les rivières et les ruisseaux qui coulent dans les vallées, s'élèvent dans leurs plus grands débordemens. Ces aqueducs ou galeries d'écoulement doivent assécher tous les travaux qui sont au-dessus d'eux, et peuvent se rattacher aux exploitations de toute une contrée; aussi nous en connaissons qui ont plusieurs lieues de développement, avec une infinité de ramifications, et qui ont demandé bien des années de travail.

On conçoit que l'Autorité doive intervenir dans l'exécution de ces grands travaux, non pour aider par des secours en argent, car ce n'est pas son usage; mais pour obliger les exploitans récalcitrans à contribuer à la dépense dont ils doivent retirer des avantages plus ou moins prochains.

Le nivellement de l'extérieur par rapport aux parties les plus basses des travaux souterrains, est l'opération fondamentale, et qui doit toujours précéder l'exécution de toute galerie d'écoulement. L'on ne saurait trop y apporter d'attention et de soins minutieux; car c'est de la justesse et de la précision de ce nivellement que dépend tout le succès de ce grand travail: il faut donc le répéter plusieurs fois, avec des instrumens différens, par divers procédés, et finir par prendre une moyenne entre tous les résultats obtenus. C'est un travail de ce genre qui fut exécuté avec un soin extrême par MM. Beaunier et Calmelet, sur le terrain houiller du ci-devant départe ment de la Sarre.

Les difficultés augmentent encore quand, pour accélérer l'exécution d'une très-longue galerie d'écoulement, on se détermine à l'attaquer sur plusieurs points à la fois, soit en partant de sa surface au moyen de puits que l'on enfonce jusqu'à la profondeur où doit se trouver le sol de l'aqueduc, soit en partant à la fois de l'extrémité extérieure et de celle qui aboutit aux travaux souterrains.

Comme on est intéressé à aller recouper le point le plus bas d'une ou de plusieurs mines que l'on veut assécher, on conçoit qu'il faut donner la plus petite pente possible à la galerie; car sans cette attention on aurait bientôt perdu plusieurs mètres, et cette petite différence peut en apporter une énorme

dans les résultats. Deux lignes par toise, deux millimètres par mètre de pente, sont bien suffisans pour l'écoulement de l'eau, et s'il ne se formait point de dépôt sur le sol, on pourrait en donner encore moins.

Lorsqu'une galerie d'écoulement ne doit pas servir en même temps de galerie d'extraction, on doit en restreindre les dimensions dans tous les sens; mais la conserver cependant assez grande, afin que l'on puisse y circuler facilement pour en visiter toutes les parties. C'est une économie mal entendue que de réduire une galerie déjà faite, et dans laquelle on a bien été forcé d'entrer et de circuler pour l'exécuter et en sortir les déblais, de la réduire en un simple égout de quelques pouces en carré, qui suffit au passage de l'eau, mais que le plus petit éboulement obstrue et que le dépôt des eaux peut encombrer à la longue.

Pour remédier à un pareil accident, on conçoit combien il faut de temps et de travaux, puisque l'on est forcé de remonter à la source du mal dont on ignore la place, et qu'il faut non-seulement recommencer une nouvelle galerie, mais travailler au milieu des remblais, dans un terrain boueux qui exige une grande quantité de bois : d'ailleurs, pendant tout ce travail, qui est long, pénible et fort coûteux par conséquent, l'exploitation est paralysée, les ouvrages submergés, et l'on a tout lieu de se repentir de n'avoir point

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