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et cette pièce de cuivre, qui doit être parfaitement ronde et bien calibrée, s'insinue dans de bois et facilite beaucoup le jeu

le corps du piston.

On est généralement dans l'usage de donner un plus petit diamètre au trou qui conduit l'eau au-dessous du piston, dans l'intention de diminuer la pression qu'il doit vaincre; mais c'est une erreur, dont on est revenu, et l'on doit donner un diamètre égal au cœur et au corps de ces pompes.

Il ne faut point oublier non plus que la longueur des pompes couchées n'influe point sur la pression que l'eau exerce à la surface d'un piston; on ne doit tenir compte que de la hauteur verticale, c'est elle seule qui exerce une pression, qui se multiplie par la surface du piston, et cette surface doit être proportionnée au volume d'eau que l'on veut élever. Une pompe de 8 pouces (0,22) de diamètre, par exemple, mue par une machine à vapeur, et donnant par minute douze impulsions seulement, élève en une heure 48 mètres cubes d'eau.

Il est dangereux d'adopter dans les mines un système de pompe dont le moteur ou le piston sont placés à l'extrémité inférieure du corps, parce qu'en cas de dérangement dans la machine, ou de suspension momentanée dans les travaux, l'eau couvre aussitôt la place où il faut travailler, et si le puits s'est rempli, on se trouve privé du secours

de la pompe précisément au moment où l'on en aurait le plus grand besoin. C'est ce que je reproche à la pompe à tubes mobiles, inventée par M. Binet, qui du reste présente plusieurs avantages, entre autres celui de pouvoir élever les eaux vaseuses sans qu'elle en éprouve aucun dérangement. Je me suis servi de cette pompe, qui, étant solidement établie et parfaitement confectionnée, produit un très-grand effet; mais on conçoit que, ne pouvant déplacer les tubes qui font l'office de pistons qu'après avoir complétement asséché le puits dans lequel on l'a placée, les réparations qui sont indispensables à toute espèce de machine, deviennent très-difficiles à exécuter, surtout au fond d'un puisard, où l'on n'est rien moins qu'à son aise, et où la plus petite opération devient pénible et

coûteuse.

Les meilleures pompes de mine sont en fonte de fer, et se composent d'une suite de tuyaux qui se boulonnent les uns au-dessus des autres, et que l'on serre d'autant plus fortement que l'on place une rondelle de cuir épais entre chaque jonction, afin que les inégalités de la fonte ne puissent pas laisser du jour entre elles.

La place où l'on fait jouer le piston est alésée et parfaitement unie, et celles qui contiennent les soupapes, offrent des renflemens qui leur permettent de jouer sans diminuer le passage de l'eau.

Il faut, autant que possible, placer les pompes à côté des échelles (pl. XXVII, fig. 1, a a), afin que l'on puisse les visiter d'un bout à l'autre avec facilité, et resserrer les boulons sur les points où l'eau s'échapperait. On les attache au boisage avec des brides de fer, et on les soutient de place en place, afin que leur poids ne porte pas en entier sur ces liens. Il y a beaucoup de pompes en bois dans les mines d'Allemagne on les établit dans l'atelier même, et quoiqu'elles ne soient jamais aussi solides que celles en fonte de fer, les ouvriers qui sont chargés de cette partie ont une telle habitude et une si grande adresse que ces pompes font un très-bon usage, et que l'on ne songe point à les remplacer par d'autres. L'avantage de pouvoir se suffire à soimême, de tirer parti des bois droits que l'on a sous la main, l'empire de l'habitude, enfin, tout concourt à en maintenir l'usage et s'oppose à l'introduction des pompes en fer, qui sont généralement adoptées en France, et surtout en Angleterre, où elles sont mises en mouvement des machines à vapeur.

par

Dans les montagnes on se sert de bois de mélèze pour faire le corps des pompes, et dans les pays de plaine on donne la préférence au chêne, le bois de Verne ou d'Aune étant rarement assez gros et assez droit pour pouvoir être percé sur 10 à 12 pieds, ainsi qu'on le fait ordinairement. Ces tuyaux sont cerclés en fer, et entrent les uns dans les au

tres de 8 à 9 pouces. Mais comme c'est presque toujours aux jonctions que l'eau finit par s'échapper, je conseille d'assembler ces tubes au moyen de rondelles de fer plat dont les bords sont coupans, et dont le diamètre doit toujours être de 1 à 2 pouces plus grand que le canal alors on fait les jonctions en plaçant une de ces rondelles coupantes entre les deux tuyaux que l'on veut joindre bout à bout, et, en frappant, le fer entre à la fois dans les deux tuyaux et s'oppose à toute filtration ce moyen est excellent, j'en ai fait usage et m'en suis bien mieux trouvé que de

l'autre.

:

En faisant forger des rondelles coudées ou légèrement obliques, on peut changer la direction des conduites d'eau, ce que l'on ne peut faire que très-imparfaitement quand les tuyaux entrent les uns dans les autres. Les rondelles ont encore l'avantage de ne point diminuer la longueur des corps, et d'épargner plus d'un pied de tuyau à chaque jonc

tion.

On est dans l'usage de placer une grille ou un morceau de tôle criblé de trous sur l'ouverture par laquelle se fait l'aspiration, afin qu'il ne puisse point s'introduire de corps étrangers sous les clapets : mais cette précaution a l'inconvénient de boucher assez souvent le grillage et de nuire à l'aspiration, surtout quand elle se fait latéralement, parce que l'eau, arrivée à ce niveau et fortement

attirée par le vide, entraîne avec elle tous les corps qui flottent à sa surface, tels que du papier provenant des bourres, des coupeaux de bois, de la paille, etc. Il vaudrait donc mieux, selon moi, placer le trou d'aspiration en dessous, et couvrir toute la surface du puisard d'un grillage de fer, qui retiendrait tous les corps légers, capables de déranger le jeu des soupapes avant que l'eau fût abaissée au niveau du trou d'aspiration.

On fait marcher ces différentes espèces de pompes, tantôt avec des hommes, tantôt avec des chevaux ou des machines à molettes ou calendres, avec des machines à vapeur, à tiraille, etc.

Lorsque l'on fonce un puits ou une bure, on ne peut point établir de pompe à demeure jusqu'à la place où l'on travaille; elle serait continuellement dérangée et fracassée par les coups de mine, et cependant il arrive trèssouvent que l'on trouve assez d'eau pour que le jeu d'une pompe devienne indispensable: alors on fait usage de la pompe volante à cornet, que les Allemands nomment Spritze (pl. VII, fig. 8). Elle se compose d'un premier tuyau de bois, au bout duquel on cloue solidement un morceau de gros cuir qui joue à charnière, et d'un autre tuyau, pareil au premier, dans lequel on fait jouer un piston d'une forme et d'une construction toutes particulières c'est un cornet de cuir très-fort, dont le petit bout est cloué à l'extrémité d'une

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