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terminé, dit M. d'Aubuisson, on commence

à creuser dans le terrain d'alluvion et dans les premières couches du terrain crayeux; ce travail se fait sans difficulté et sans qu'on soit incommodé par les eaux tant qu'on est au-dessus de la vallée (de l'Escaut): le niveau commence à cette profondeur; pour le passer, il faut, à mesure que l'on fonce, épuiser toute l'eau que les sources et les infiltrations, provenant des terrains adja«< cens, versent dans le creux que l'on fait : il faut, à cet effet, que les machines soient toujours capables d'en élever une quantité au moins égale à celle qui peut arriver.

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Comme les eaux ne peuvent se rendre d'un endroit à l'autre qu'en traversant et en quelque sorte filtrant à travers la masse de pierre qui plonge dans le niveau, il s'ensuit qu'elles éprouvent d'autant plus d'obsstacles dans leur mouvement et qu'elles se rendent par conséquent plus lentement,

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ce qui revient au même, en plus petite quantité, dans le puits, que le terrain des environs est plus compacte et plus serré; ainsi plus un terrain est serré et plus on « passe le niveau avec facilité. "

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C'est ainsi qu'on a mis trois ans à passer le niveau dans le puits nommé Bleuse-Borne, quoique l'on employât à l'épuisement trois machines à vapeur, dont deux de 60 pouces et une de 40, qui travaillaient continuellement et à la fois, et qu'en 1805 on passa

ce même niveau en quelques semaines, en fonçant deux puits éloignés seulement de 500 mètres de celui de Bleuse-Borne; ce qui prouve que le terrain était plus serré.

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Lorsqu'en creusant on est parvenu à un banc de pierre calcaire nommé le Gris, on établit le premier picotage: voici com«ment se fait ce travail.

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On unit le fond du puits, ainsi que les parois dans leur partie inférieure; on creuse encore la partie centrale, de manière à ce que l'on ait au fond du puits un creux central de 3 à 4 pieds de profondeur, qui sert de puisard, et dans lequel les ouvriers entrent afin de travailler plus «< commodément au picotage. Cela fait, on « pose un châssis ou grand cadre de bois sur la partie du fond qui est restée plus élevée que la partie centrale: ce châssis, que l'on nomme trousse à picoter, est fait de « quatre pièces de bois de chêne bien équarries et bien unies, qui ont 9 pieds de long «et 1 pied de large (3 sur 0,33) sur 9 pouces environ de hauteur; elles sont bien << assemblées, et le côté intérieur du carré qu'elles forment a 6 pieds 9 pouces (2′′,23) entre les faces extérieures du châssis et les parois du puits: il règne tout autour un « espace d'environ 4 pouces (0,10) de large; on place dans cet espace, et derrière chacun des quatre côtés du châssis, une planche de bois blanc, posée de champ; l'intervalle

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qui reste encore entre ces planches et les parois est rempli de mousse, que l'on bourre bien. On introduit ensuite de longs coins de bois entre les planches et les côtés du châssis, on les enfonce à grands coups

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« masse, de manière à ce qu'ils pressent fortement contre les parois, les planches et la «< mousse, qu'ils les impriment en quelque sorte dans la pierre, et que le tout fasse ainsi un ensemble bien assujetti contre ces parois : tel est le picotage proprement dit. Le châssis à picoter étant bien établi, on élève le cuvelage par dessus : celui-ci consiste en une suite de nouveaux châssis également en bois de chêne bien équarri et bien dressé, qui ont la même longueur, sur 6 pouces 6 lignes (0,18) de large, sur 8 à 10 pouces (0,2 à 0,3) de hauteur et plus. Sur chacune de leurs faces extérieures on cloue une bande de grosse toile, faite avec de l'étoupe; elle a environ 7 pouces de large (0,20), et est fixée de manière lorsqu'un châssis est en place, elle pend devant le joint qui est entre ce châssis et celui sur lequel il repose. L'intervalle qui << reste entre le cuvelage et les parois du puits est ensuite rempli de cendrées; c'est ainsi qu'on nomme le résidu qu'on ramasse dans les fours où l'on cuit la chaux avec de la houille; c'est un mélange de chaux vive et de cendres de houille : on le délaye dans «<l'eau; il durcit et acquiert au bout de quel

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<< que temps la consistance du roc. La toile d'étoupe qui est devant les joints, a pour but de retenir cette cendrée et d'empêcher qu'elle ne soit entraînée par l'eau pendant qu'elle est encore molle. On élève de cette manière le cuvelage jusqu'à l'orifice du puits, et ensuite l'on étoupe avec soin tous les joints, jusqu'à ce qu'il ne passe plus aucun filet d'eau.

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Le premier picotage et cuvelage étant << terminé, ou continue à foncer le puits, en tenant les eaux toujours épuisées à mesure qu'elles arrivent.

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On a soin de ne pas toucher à la partie du roc qui est immédiatement au-dessous du châssis à picoter; on en laisse subsister une épaisseur de 2 pieds à 2 pieds 6 pouces (0,66). Lorsqu'on est dans la bonne pierre (qui est un calcaire gris très- tendre, à cassure terreuse, à gros grain, mêlé d'argile et '« de matière verte), on y établit un second picotage, de la même manière que le précédent; mais au lieu d'une simple trousse à picoter, on en met deux, l'une au-dessus de l'autre l'inférieure est appelée trousse plate, parce que le bois qui la forme n'a « que 6 pouces 6 lignes de hauteur, tandis « que la seconde en a 10 environ; quant à sa longueur et à sa largeur, elles sont comme celles du premier picotage. Les deux trousses étant bien assujetties, on élève par dessus un second cuvelage, sem

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blable au premier: la seule différence, c'est a que le bois, au lieu de n'avoir que 6 pouces 6 lignes de largeur, en a 9 (0,24). Lorsqu'en élevant le cuvelage, on est parvenu au massif de roc que l'on avait laissé subsister sous le châssis du premier picotage, on le fait tomber, et on met à sa place un ou deux châssis de cuvelage: ce dernier « est appelé la clef. Les châssis étant placés, «on en étoupe les joints et ensuite l'on enfonce de gros coins de bois entre la clef « et le châssis à picoter qui est au-dessus, afin de bien serrer les uns contre les au<< tres les châssis de cuvelage que l'on vient de poser. Cela fait, on abandonne le puits, on le laisse se remplir d'eau jusqu'à la hauteur du premier châssis à picoter, afin que le cuvelage ait le temps de se bien asseoir, << et pour que l'eau de filtration, qui arrive « par derrière et qui tend à passer entre les joints, n'ait pas la même force et n'entraîne « pas la cendrée avant qu'elle ait pris une certaine consistance. Au bout de trois ou « quatre jours, on épuise les eaux, l'on rebouche soigneusement avec de l'étoupe tous les endroits où l'on aperçoit quelque filtration, et l'on serre encore les coins qui << sont entre la clef et le picotage supérieur, afin que tous les châssis joignent bien et << que le cuvelage soit imperméable à l'eau. Ce travail fini, on recontinue le creusement du puits, et lorsqu'on est assez avant

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