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dans le banc des cornus (banc de craie renfermant du silex), on établit encore un picotage et un cuvelage pareils aux précédens; on en établit un quatrième sur le premier bleu (qui est un banc d'argile): mais comme on est ici au-dessous du fort niveau, et que le poids à soutenir est en « outre plus considérable, il faut lui donner plus de force. A cet effet, au lieu de deux châssis de picotage on en pose trois, l'un au-dessus de l'autre; l'inférieur est une « trousse plate, pareille à celle dont nous « avons déjà parlé, et les deux autres ont 15 « pouces (0,42) d'épaisseur et 10 pouces de hauteur: on les picote aussi fortement que possible, et le cuvelage a 10 pouces d'épais«seur au lieu de 8 qu'en avait le précédent. Dans les deuxième et troisième bleus on fait des picotages et cuvelages entièrement semblables.

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Enfin, les derniers châssis de picotage, ceux que l'on doit regarder comme le fondement de tout l'édifice de charpente de «< cette espèce de tour carrée qui revêt les parois du puits, se posent dans ce banc de Dief ou d'argile dont nous avons parlé cidessus on en met trois, comme dans cha«cun des bleus; on leur donne les mêmes di«mensions, et on les assujettit avec le plus grand soin.

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Au-dessous de ces châssis le puits se <<continue et se revêt comme dans les exploitations ordinaires.

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On voit, d'après ce qui vient d'être dit,

« que l'ensemble de tous les châssis de picotage et de cuvelage présente comme une longue cuve carrée et sans fond, arrêtée à frottement dur par plusieurs de ses bandes (les trousses à picoter) contre les parois du puits. Comme l'eau du niveau ne saurait passer ni à travers le Dief, ni « entre ce Dief et les châssis inférieurs de la cuve, à cause du picotage, il s'ensuit qu'elle entoure la cuve à l'extérieur et qu'on a une libre communication entre le jour et les excavations qui sont au-dessous du niveau.

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On sent d'après cela combien il est im«portant que tous ces cuvelages soient solides et faits avec soin; la plus petite négli« gence à cet égard, le moindre accident, si l'on n'y apporte un prompt remède, peut « occasioner la ruine, entière des exploitations, en y introduisant le lac souterrain qui est au-dessus: et comme presque toutes les exploitations communiquent entre elles, la ruine de l'une entraînerait infailliblement celle des autres. Aussi le fonce<< ment et le cuvelage des puits est-il peutêtre le mieux soigné de tous les travaux << que l'on fait dans les houillères d'Anzin; << on y a une classe d'ouvriers uniquement << occupés de cet objet : les bois que l'on emploie, sont tous de chêne bien choisi; ils ont 10 à 15 pouces d'équarrissage, et

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malgré cela, la pression latérale des eaux est quelquefois si forte qu'elle courbe et fait plier ces grosses pièces, ce qui oblige à les soutenir et à les étayer avec de grosses barres de fer.

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La cherté du bois dans le département du Nord, les frais d'épuisement, le nombre des ouvriers qu'il faut employer au fon«< cement des puits, etc., rendent ce travail « excessivement coûteux.

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On estime qu'un puits, avant d'avoir at«teint la houille, revient à une centaine de mille francs il y entre pour 25 ou 30 mille francs de bois, et le puits de la BleuseBorne, dont nous avons parlé ci-dessus, a coûté, dit-on, plus de 300,000 francs. " Malgré toutes ces entraves, les mines d'Anzin, dont l'exploitation remonte à peine à cent ans et dont les couches sont d'une épaisseur assez médiocre, n'en sont pas moins celles de toute la France qui donnent les plus beaux résultats et les plus grands bénéfices à leurs actionnaires, tant il est vrai que l'art de bien exploiter et de bien admi-, nistrer surmonte les plus grands obstacles et supplée au peu d'abondance des minerais.

Quand une source se fait jour par l'un des côtés du puits, qu'elle ne s'élève pas du fond et que l'on tient à en continuer le foncement, on fait usage d'un cuvelage partiel, qui produit de bons effets.

On entaille la roche qui doit recevoir le

premier tampage de manière à l'encastrer en partie dans le roc; on lui fait un lit de terre grasse mêlée d'étoupe, et on le consolide entre deux mortaises ou rainures au moyen d'un serrage pareil à celui dont nous avons parlé en traitant du boisage des puits. A un pied ou 15 pouces plus loin, en allant vers la paroi du puits d'où sort la source, on place un second tampage, pareil ou premier, et qui laisse un vide entre lui et celui qui a été posé en avant, que l'on remplit de terre grasse humide et bien damée. Sur ces deux premiers tampages on en élève successivement dix ou douze, plus ou moins, en ayant soin de bien remplir l'entre-deux avec l'argile : arrivé audessous de la roche solide, on place les deux derniers tampages, mais on réserve au-dessous d'eux la place de deux pièces, à peu près semblables aux tampages, pour l'épaisseur que l'on nomme la clef, qui sont taillées en coin et que l'on serre au moyen trois boulons à écroux, qui font entrer les deux clefs de force, et qui serrent les tampages de plus en plus entre le roc qui a été taillé pour recevoir le premier et celui qui forme une espèce de toit au-dessus. C'est au moyen de cette espèce de picotage, qui a été exécuté avec succès à la mine de Chessy, que l'on est parvenu à se débarrasser d'une source coupée par un puits, qui était tarie à la surface et que l'on réussit à faire remonter au jour comme avant

de

qu'on ne l'eût détournée. Rien n'empêcherait d'établir un pareil cuvelage tout à l'entour d'un puits, mais comme le bois est double, il serait encore plus coûteux que celui d'Anzin.

Les digues souterraines, dont nous avons décrit l'usage en parlant de l'exploitation des terres salées, sont employées dans certaines circonstances pour soutenir les eaux dans un étage supérieur et pour empêcher qu'elles ne se précipitent dans la plus grande profondeur des travaux on proportionne leur force et leur épaisseur à la masse et à la poussée qu'elles doivent supporter; mais pour l'ordinaire ces espèces de barrages se composent de deux rangs de tampages profondément engagés dans les coulisses entaillées dans la roche, entre lesquels on dame de la terre grasse. Le tout est consolidé par une clef analogue à celle du cuvelage que nous avons décrit ci-dessus, et quand les circonstances l'exigent, on met deux ou trois de ces barrages les uns devant les autres; et en effet on ne saurait donner trop de soins et prendre trop de précautions dans la confection de ces digues, puisque la vie de tous les ouvriers qui travaillent au-dessous en dépend immédiatement. C'est la rupture d'une de ces digues qui causa l'événement de la mine de Beaujon, qui eût été fatal à un grand nombre d'ouvriers, sans le courage et le dévouement du maître mineur Goffin,

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