Images de page
PDF
ePub

a peu de valeur, et que l'on répugne à faire les frais de son extraction. Ce sont cependant ces poussières dont il faut déblayer les travaux, puisque ce sont elles qui causent la plus grande partie des incendies souterrains. En Angleterre, on élève ces menus charbons au jour, dans la seule intention d'en débarrasser les travaux et de les convertir en cendres végétatives au profit de l'agriculture.

Les produits des incendies dont nous venons de parler, sont assez variés et à peu près partout les mêmes; les schistes, les argiles schisteuses qui sont interposées entre les couches de houille, se convertissent par l'action du feu en une espèce de roche calcinée, qui porte l'empreinte évidente de cet agent, et qui se fait reconnaître à sa couleur rouge de brique, à ses nombreux pores, à son toucher âpre et sec, et quelquefois à sa grande légèreté. Parfois et accidentellement certaines argiles se convertissent en une substance semi-vitreuse, agréablement colorée en vert, en lilas, en jaune chamois, et qui est susceptible de recevoir un assez beau poli. Ce sont les porcellanites des minéralogistes.

Les fissures et les parois des fumerolles se tapissent le plus ordinairement d'efflorescences alumineuses, que l'on exploite au moyen du lessivage et dont on extrait de l'alun; quelques autres sels se trouvent aussi dans ces fumerolles, qui brillent la nuit d'un

éclat assez vif et d'où l'on voit s'échapper des flammes assez éclatantes. Ces fumées chaudes et humides sont utilisées sous la forme de bains de vapeur, et lorsque, après l'extinction de ces feux souterrains, on vient à fouiller dans leurs résidus, il n'est point rare d'y trouver de la houille convertie en coak, et quelquefois aussi du fer ou de l'acier natif, susceptibles d'être limés, forgés et mis en œuvre.

Nous avons déjà dit que la température des travaux qui avoisinent le foyer des houillères embrasées est quelquefois si élevée, que l'eau qui dégoutte du toit est à peu près bouillante; mais ces cas accidentels ne doivent point être considérés comme règle générale : ce sont des exceptions dans les mines.

La température des exploitations d'une profondeur moyenne de 200 à 400 pieds, qui sont bien aérées, et dans lesquelles il n'y a ni excès d'hommes ni excès de lumières, se tient à environ quatorze degrés au-dessus de zéro du thermomètre de Réaumur: elle est plus haute dans les tailles de 18 pouces à 2 pieds, ainsi qu'au fond des galeries qui sont excessivement longues, et dans les travaux où l'air est mauvais; mais elle s'abaisse, au contraire, sur les points où l'aérage est vif et où il existe des filtrations, et cela tient à l'évaporation. Au reste, comme la température des travaux souterrains intéresse fort peu les exploitans, et que c'est un sujet qui se rattache beaucoup plus directement à la géologie et à la géographie

physique, nous renvoyons pour les recherches auxquelles ce phénomène a donné lieu, aux écrits de MM. Trebra, de Humboldt, d'Aubuisson et Cordier, qui s'en sont particulièrement occupés; leurs observations tendent à prouver qu'il existe un accroissement notable de température à partir de la surface de la terre vers l'intérieur, et l'on en porte la valeur moyenne à 1 degré pour 1 degré pour 25 mètres.

S. 24.

Secours aux noyés, aux asphyxiés et aux brûlés.

Il faut secourir un asphyxié avec la plus grande promptitude et lui continuer les secours avec persévérance, tant qu'on n'a pas la certitude que la vie est complétement éteinte, et la seule marque certaine est la putréfaction. Le meilleur et le premier remède à employer, celui dans lequel on doit mettre la plus grande confiance, est le renouvellement de l'air, si nécessaire à la respiration; souvent il suffit pour tirer de l'asphyxie les malades qui ne sont pas privés du mouvement depuis trop long-temps.

En conséquence on devra, 1.° retirer le plus promptement possible par l'un des moyens indiqués ci-dessus, page 403 et suivantes,

1 Annales des mines, tom. XV, pag. 99.

l'individu asphyxié du lieu méphitisé; et on l'exposera au grand air.

[ocr errors]

2. On le déshabillera et l'on aspergera son corps avec de l'eau froide.

3. On essaiera de lui faire avaler, s'il est possible, de l'eau froide légèrement acidulée avec du vinaigre.

4. On lui donnera des lavemens avec deux tiers d'eau froide et un tiers de vinaigre; on pourra ensuite en administrer d'autres, avec une forte dissolution de sel de cuisine.

5.° On tâchera d'irriter la membrane pituitaire (l'intérieur du nez) avec la barbe d'une plume que l'on remuera doucement dans les narines de l'asphyxié, ou avec un flacon d'alkali volatil mis sous le nez, mais en ayant soin de l'éloigner aussitôt que le malade commencera à respirer, dans la crainte que ce remède ne cause une inflammation pulmonaire (D.* Fabre).

6. On introduira de l'air dans les poumons en soufflant avec un tuyau dans l'une des narines et en comprimant l'autre avec les doigts.

O

7. Si le corps de l'asphyxié conserve de la chaleur et que ces premiers secours ne produisent point d'effet, il faudra recourir à la saignée de la jugulaire ou du pied, et le besoin de la saignée sera suffisamment indiqué par la rougeur du visage, le gonflement des lèvres et la saillie des yeux.

8. Enfin, comme le sens de l'ouïe paraît

être le dernier qui perde son action, il faut éviter de tenir des propos alarmans auprès du malade, qui peut encore entendre tout ce qui se dit autour de lui, malgré sa mort apparente. Il faut, au contraire, l'appeler par son nom à haute voix, faire retentir des noms qui lui sont chers, etc.

Le docteur Foderé, rapporte dans sa Médecine légale un fait assez singulier, qui vient à l'appui de ce qui précède.

[ocr errors]

«

[ocr errors]

Le chirurgien Chevalier, attaqué d'une affection soporeuse dans laquelle il ne donnait aucun signe de sensibilité, fut secoué vivement, agité de toute manière, et appelé par son nom à haute voix et toujours en vain; quelqu'un qui connaissait Chevalier pour un grand joueur de pi«quet, s'avisa de prononcer assez vivement ces mots: quinte, quatorze et le point. Le malade en fut tellement frappé que dès cet instant il sortit de léthargie.

«

«

[ocr errors]

«

[ocr errors]

Il faut mettre la plus grande activité dans l'administration de ces divers secours; plus on tarde à les employer, plus on doit craindre qu'ils ne soient infructueux, et comme la mort peut n'être qu'apparente pendant long-temps, il ne faut renoncer à les continuer que lorsqu'elle est confirmée par l'odeur cadavéreuse; car l'absence des battemens du pouls, du cœur, la froideur et la roideur des membres, le défaut de respiration, qui fait qu'une glace placée devant la

« PrécédentContinuer »