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DISPOSITION du Livret sur lequel on doit noter les stations d'un ouvrage incliné, et dans lequel il y a des montées et des descentes.

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Je conseille de commencer par relever l'ouvrage comme s'il était horizontal, de remplir les deux premières colonnes de ce nouveau livret comme dans le premier, et de ne remplir les troisième et quatrième, qui sont destinées aux inclinaisons montantes et descendantes, qu'après avoir relevé les degrés et les longueurs; seulement on aura soin de

faire tomber les stations de la boussole sur les points où la pente change d'une manière sensible, en sorte que l'on n'aura plus qu'à relever cette pente pour chaque station, et il y a d'autant moins d'inconvénient à partager ainsi l'opération en deux, que l'inclinaison ne peut s'exprimer sur le dessin du plan, mais seulement sur la coupe des ouvrages, qui ne peut se faire qu'à l'aide du plan, lequel doit toujours être dessiné le premier.

Il y a deux manières de prendre l'inclinaison ou la pente d'une galerie. La première, qui est la plus simple, consiste à se servir d'une règle de deux mètres et d'une autre d'un mètre seulement; de placer la première horizontalement et la petite parfaitement droite (pl. XXXI, fig. 1). On pose un à-plomb garni de son fil sur la règle horizontale, et on la fait monter et descendre en la faisant glisser sur la règle verticale, jusqu'à ce qu'elle soit parfaitement de niveau; on remarque à quelle division le dessous de la règle horizontale répond sur celle qui est droite, et cette division indique de combien le terrain monte ou descend, soit que l'on commence par le haut ou par le bas de la galerie. La figure 1 marque que sur une longueur de 14 décimètres le terrain descend de A en B de 7 décimètres, ou en d'autres termes, qu'il descend de moitié de sa longueur, et que, s'il avait la pente de BC, il descendrait de toute sa longueur, etc., ce que l'on note dans les

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quatrième et cinquième colonnes ou en ajoutant une M ou un D à côté du nombre qui exprime la pente, afin de se rappeler si c'est en montant ou en descendant. Lorsque la galerie a une pente uniforme, et qu'elle ne va point successivement de haut en bas et de bas en haut, il suffit de mettre une de ces deux lettres en tête de la colonne, et il est inutile de la répéter à chaque station de cette manière il ne reste qu'à additionner la colonne des inclinaisons, pour avoir la pente générale ou la hauteur verticale entre deux étages d'une exploitation qui ne communiquent que par des percemens inclinés; car le but de cette opération n'est que de déterminer la différence de niveau entre deux ou plusieurs travaux souterrains, de chercher la pente d'une grande galerie et de déterminer rigoureusement la distance qui sépare un point d'avec un autre; ainsi, par exemple, la distance du point A au point B (pl. XXXI, fig. 2) n'est pas la ligne AB; mais sa projection horizontale A'D, et il est tout aussi essentiel de tenir compte de cette différence dans les travaux souterrains qu'à la surface; car, si on la négligeait, on placerait sur le plan les différens étages d'une exploitation à des distances plus grandes qu'ils ne le sont réellement, quand ils ne communiquent entre eux que par des galeries inclinées et non pas par des percemens verticaux; toutes choses que l'on ne peut point effectuer avec le niveau

d'eau et les voyans, à cause de l'obscurité et du peu de hauteur des travaux souterrains. 1

Tel est le moyen le plus simple, mais non pas le plus expéditif.

Voici le second: L'on a un demi- cercle de cuivre le plus léger possible, divisé en deux fois quatre-vingt-dix degrés, et dont le point zéro se trouve au milieu du limbe; il est garni d'un fil à plomb et armé de deux petits crochets (pl. XXXI, fig. 2). On se munit de deux règles, chacune d'un mètre de haut, que l'on place bien verticalement, et sur le bout supérieur desquelles on tend la chaîne ou la ficelle dont nous avons déjà parlé. On suspend le demi- cercle à cette chaîne ou cordon bien tendu, et l'on observe sur quel degré le fil à plomb s'arrête: c'est le degré de la pente du sol de la galerie; car, lorsque le fil à plomb répond à zéro, cela indique que la ligne de suspension, qui est parallèle au sol, est horizontale, et quand elle est inclinée, l'angle formé entre la ligne horizontale et la ligne de suspension est le même que celui qui est marqué par le fil. Dans l'exemple

1 Une couche qui plonge de 2 degrés descend de 3 pouces par toise; de 8 degrés, descend de 9 pouces; à 10 degrés elle descend d'un pied; à 21 degrés, de 2 pieds; à 28 degrés, de 3 pieds, et à 45 degrés, de 6 pieds: c'est-à-dire qu'elle s'enfonce d'une quantité égale à sa longueur. Ces données ne sont pas rigoureuses pour les premières inclinaisons, mais cela peut cependant servir quand on explore la surface sans instrumens.

représenté dans la figure 2, cet angle est de vingt-cinq degrés. 1

1

Quand on se sert de chaînes de laiton, l'on est dans l'usage d'y suspendre la boussole, comme le demi-cercle, de manière que, sans revenir à deux fois, on a du même temps la direction de la galerie sur une longueur donnée (ordinairement 10 mètres) et son inclinaison, en sorte que la disposition du livret est réellement simplifiée.

Mais en revanche on ne peut point avoir immédiatement l'inclinaison et le total de

la

pente par une simple addition, et l'on est obligé, pour l'obtenir, soit de tracer ces lignes sur le papier, soit de les calculer trigonométriquement pour chacune des stations; ce que l'on obtient facilement, au reste, puisque l'on connaît les trois angles de chaque triangle et l'hypothénuse formée par le sol même de la galerie; il est inutile de dire qu'il faut, après avoir noté les degrés de la boussole, ceux du demi-cercle et la longueur de la chaîne, recommencer immédiatement après, en partant du point où la station précédente a fini, et continuer ainsi jusqu'à l'extrémité de la galerie, en se tenant toujours du même côté, plaçant le nord de la boussole en

1 Suivant M. Dufrenoy, les Anglais, au lieu d'exprimer l'inclinaison d'une couche ou d'un filon avec l'horizon, indiquent généralement la tangente de l'angle que forme ce plan avec la verticale, en disant que la couche s'écarte de tant de pouces par toise de la verticale, etc.

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