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rieure, et qui influent probablement sur les couches de lignites, comme les montagnes granitiques influent sur les couches de houille. Il faut donc suivre à peu près la même marche pour l'exploration de ces terrains que pour ceux qui peuvent contenir de la houille, et il faudra s'attacher plus particulièrement aux points où les lits calcaires deviennent plus feuilletés, plus noirs, plus friables, et qui répandent une odeur animale plus forte et mieux prononcée.

RECHERCHES DE LA TOURBE.

Quant aux tourbes, c'est principalement dans les lieux bas et marécageux, dans les vallées où il existe un courant d'eau et dont le fond paraît parfaitement nivelé, que l'on peut espérer de rencontrer ce combustible. Une espèce de souplesse, une élasticité trèssensible sous le pied, sont encore des signes assez certains de sa présence. Mais comme les tourbes marécageuses ne se trouvent jamais à de grandes profondeurs, la tarière est le moyen le plus certain de s'assurer de sa présence, et l'on ne doit pas balancer à en faire usage, parce qu'elle ne peut entraîner à aucuns frais notables.

de

Il existe aussi de la tourbe dans les pays montagnes, et même à une assez grande hauteur; mais ce n'est jamais que sur les plateaux, dans les vallons et dans les bassins plus ou

moins spacieux que l'on peut espérer d'en ren

contrer.

On consultera avec le plus grand fruit l'ouvrage de Lambreville, sur les tourbières de France, où cet auteur cite toutes les vallées et toutes les rivières où il a été appelé à reconnaître ce combustible. Il en sera de même d'un bon mémoire de M. Blavier, inséré dans le n.o 2 du Journal des mines, où l'auteur cite non-seulement un très-grand nombre des tourbières de France, mais où il indique aussi les différens avantages qui résultent de l'emploi de ce combustible, qui, pour être moins brillant que le bois et la houille, n'en est pas moins utile et précieux.

RECHERCHE DES EAUX.

La recherche des eaux en général est soumise à la connaissance géologique et locale du lieu que l'on veut explorer sous ce point de vue d'utilité publique. Il existe beaucoup de contrées où l'on est certain, en perçant un puits, de trouver à telle ou telle profondeur ce que l'on appelle la lame ou nappe d'eau. Il y en a d'autres, au contraire, où l'on a dû renoncer à l'établissement des puits domestiques; mais, en général, on ne peut guères creuser quinze à vingt mètres, sans rencontrer, dans les vallées et les plaines surtout, des sources assez abondantes pour entretenir une certaine quantité d'eau dans un puits domestique. Je dis, en général, parce qu'il y

a des pays où l'on est tout-à-fait privé de cet avantage.

Dans une ville, par exemple, où les puits sont très-rapprochés, on peut creuser à coup sûr; car, à moins d'une cause accidentelle, on ne saurait manquer de rencontrer la même source qui alimente tous les puits qui vous entourent, et la correspondance est si bien établie entre tous les puits d'un même quartier, qu'ils tarissent tous en même temps lors des grandes sécheresses. Il est donc beaucoup plus chanceux de faire percer un puits isolé, que d'en faire exécuter un dans le voisinage d'autres puits. Mais les travaux de mines n'ont que trop bien prouvé qu'il existe dans l'intérieur de la terre une foule de petits cours d'eau qui suivent des voies souterraines, et qu'il est bien rare de faire un percement quelconque sans en recouper quelques-uns.

Dans les terrains secondaires, qui sont formés de couches régulièrement superposées, et mieux encore dans les terrains tertiaires de formation plus moderne, il arrive souvent, comme aux environs de Paris, que l'on trouve un cours d'eau assez considérable immédiatement au-dessous d'une couche d'argile, qui le recouvre et l'empêche de se disséminer dans les couches supérieures, en sorte que, du moment où l'on atteint cette couche, on est certain de trouver l'eau au-dessous. On a profité de cette circonstance, dont l'effet est de maintenir l'eau au-dessous du niveau qu'elle

prendrait naturellement, si elle n'était comprimée, pour ramener des sources souterraines à la surface de la terre, et c'est sur ce principe, ou pour mieux dire, sur l'observation constante de ce fait, que sont fondés les puits artésiens, dont nous donnerons une idée à la fin de ce chapitre.

La présence des eaux souterraines ne se manifeste point à l'extérieur, quand elles coulent à une certaine profondeur au-dessous de la couche de terre végétale; mais cependant, pour peu que l'on ait observé la nature, on pourra déterminer assez bien dans quelle situation il conviendra d'en faire la recherche. Le hasard fait trouver les eaux thermales. C'est une place où l'on remarque que la neige ne tient pas, où la végétation est plus précoce; c'est une légère fumée qui se manifeste en hiver, et une foule de petites circonstances que l'on conçoit et qu'il serait inutile d'énumérer. Quant aux eaux salées, comme elles déposent ordinairement des particules de sel aux environs du point où elles se font jour, les animaux, qui ont les sens beaucoup plus fins que nous, sentent de loin cette espèce d'appât, se précipitent dessus avec avidité, et nous montrent ainsi ce que nous aurions pu ignorer encore pendant des siècles. On assure que plusieurs sources salées ont été découvertes ainsi par des moutons et des chèvres, qui sont avides de sel, comme la plupart des oiseaux que

l'on voit becqueter les pierres salées ou salpétrées. C'est au reste dans les terrains gypseux qui contiennent eux-mêmes les dépôts de sel gemme, que l'on peut espérer de rencontrer des sources salées, qui sont à leur tour l'un des meilleurs indices de la présence du sel gemme. Les eaux purgatives ne sont annoncées par aucun signe extérieur constant; il en existe dans toute espèce de ter

rains.

Les eaux de Barège, de Bagnères-Luchon, de Cauteret, les eaux Bonnes, celles d'Aix, de Vic et de Chaudes-Aigues en Auvergne, de Vals en Vivarais, de Carlsbad en Bohème, d'Acqui en Piémont, sortent de terrains primitifs, du granite, etc.

Les eaux de Vichy en Bourbonnais, de Cransac d'Aveyron, de Bath et de Bristol en Angleterre, d'Aix-la-Chapelle et de Spa en Allemagne, sortent de terrains calcaires anciens et du terrain houiller.

Les eaux de Plombières dans les Vosges sortent de dessous le grès psammite rouge; celles de Bourbonne-les-Bains, du calcaire jurassique; de Forges en Normandie, de dessus la craie; celles des Monts-d'Or, d'un terrain volcanisé, ainsi que presque toutes celles de l'Auvergne, etc. 1

Dictionnaire des sciences naturelles, art. Eau.

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