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que ce soit, ils recevront moitié de ce qu'ils auront laissé dans l'année courante seulement.

ART. XI.

Voulant que les ouvriers qui ont droit à la masse des secours, reçoivent tous les soins et les soulagemens que leurs blessures ou l'état de leur santé pourront exiger, les chefs de masse, de concert avec les administrateurs, feront choix d'un médecin et d'un chirurgien, qui seront attachés à l'établissement, et qui donneront leurs soins non-seulement aux ouvriers eux-mêmes, mais encore à leurs femmes et à leurs enfans1; leurs honoraires seront réglés à l'amiable, soit par visite ou par abonnement: enfin, les médicamens seront pris chez le meilleur pharmacien de la ville, et les comptes seront soldés tous les six mois par le directeur, qui les communiquera aux chefs de masse. Le pharmacien ne délivrera aucun médicament sans ordonnance et si le demandeur n'est pas muni de sa carte de santé,

ART. XII.

Lorsque l'on jugera convenable d'établir un uniforme pour les mineurs, à l'instar des exploitations étrangères, les administrateurs en préviendront les chefs de masse six mois d'avance, afin qu'ils s'entendent entre eux et avec leurs camarades. Cet uniforme consistera en une veste et pantalon de drap bleu avec passepoil rouge, gilet rouge garance, boutons d'uniforme, chapeau ciré et pantalon blanc pour l'été. La grande tenue comprendra le tablier de cuir noir ciré, avec ceinturon bouclé

1 M. le médecin Blondy et M. Buisson, chirurgien, chevaliers de la Légion d'honneur et attachés à l'ex-garde, ont accepté ces fonctions plus honorables que lucratives, et n'ont cessé de les remplir avec un zèle et un dévouement au-dessus de tout éloge. Je me fais un devoir de leur en témoigner ici toute ma reconnaissance.

par derrière pour les simples mineurs, et par devant pour le maître mineur et les caporaux, qui porteront les galons et une arme, après en avoir obtenu la permission.1

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ART. XIII.

A partir du 1. dimanche de Mai prochain, il sera ouvert dans la cour de la verrerie une école des dimanches suivant la méthode d'enseignement mutuel.

Il sera dressé une liste des ouvriers et des enfans qui devront suivre ces leçons, et tous ceux qui ne seront point présens à l'appel paieront une amende de 10 centimes au profit de la masse, qui paiera le maître; et les faux frais que l'école exigera, l'encre, les plumes, le papier, les livres et tableaux d'étude, sont à la charge de l'administration, ainsi, que les prix qui seront distribués tous les ans le 1. dimanche de Mai, jour anniversaire de la fondation de l'école.

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Fait au château de Peyraux, lieu ordinaire des assemblées administratives de la compagnie des mines du Lardin.

Le 1.er Janvier 1822.

Signé, Le Comte F. DE ROYÈRE, administrateur général.

P. BRARD, directeur-caissier.

1 Cet uniforme est tout-à-fait indépendant de l'habit de travail, qui varie suivant le pays et la nature de l'ouvrage. Le toquet vert, tricoté et garni de bourre, qui sert de coiffure aux mineurs du Hartz; le chapeau de fer-blanc de SaintÉtienne (pl. IX, fig. 4), etc., sont motivés par la sûreté on la commodité des ouvriers, de même que le tablier de cuir sur lequel le mineur s'assied quand il bat son coup.

Sainte-Barbe.

Le jour de la Sainte-Barbe, qui se trouve le 4 Décembre, est la fête des mineurs, des artilleurs, des marins et des artificiers. Je suis dans l'usage de leur faire dire une messe en leur honneur, de les y conduire et de dîner avec eux ce jour-là; c'est ordinairement cet instant que je choisis pour faire lire le réglement, pour annoncer l'état de la caisse des secours, et pour nommer les ouvriers qui passent du grade de simple rouleur à celui de mineur. Ces petites promotions, attendues avec impatience, sont la récompense d'une bonne conduite et d'un travail assidu.

Sainte-Barbe serait triste et mal fêtée, si l'on ne brûlait pas beaucoup de poudre à sa mémoire, aussi faut-il en faire une petite distribution la veille, afin de rendre la fête complète et tout-à-fait joyeuse. Les Allemands surtout tiennent beaucoup à bien fêter leur patronne, et n'entendraient pas qu'elle fût remise au dimanche suivant.

S. 2.
Comptabilité.

Je n'entrerai point ici dans les détails de la tenue des écritures. C'est une partie qui est ordinairement tout-à-fait étrangère aux fonctions du directeur des travaux. Je dirai

cependant pour ceux qui par économie se trouveraient chargés momentanément de la caisse et des écritures, qu'il leur suffit de tenir un livre-journal de leurs recettes et de leurs dépenses, sur lequel ils inscrivent tout ce qu'ils reçoivent et tout ce qu'ils dépensent, en ayant soin de retirer des quittances de tous les prifacteurs et fournisseurs.

Quant aux ouvriers à la journée, ils sont tous portés sur une seule et même feuille, que l'on fait signer par le maître mineur et qui sert de pièce à l'appui, comme les autres quittances que l'on doit rassembler mois mois, , pour en faire une liasse au bout de l'année.

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Si l'administration ou le gérant ne réside pas sur les lieux, le directeur-caissier enverra tous les mois un état de ses recettes et dépenses, énonçant pour balance ce qui lui reste en caisse, et il aura soin de faire vérifier et approuver chacun de ces comptes, afin que les erreurs ne vieillissent pas, qu'il ne soit point préoccupé de sa comptabilité, et qu'il puisse donner tout son temps et tous ses soins à l'exploitation proprement dite. Le brouillard, qu'il lui suffit de tenir exactement, peut toujours servir à mettre les écritures en parties doubles, quand on en sentira la nécessité; mais c'est à un commis et non au directeur à se charger de ce soin, qui exige d'ailleurs l'habitude de la tenue des livres, que l'on ne peut exiger de lui.

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En revanche, il est un genre de comptabilité qui le concerne spécialement, c'est le calcul journalier de la dépense des travaux par rapport aux produits, et c'est ici qu'il faut tout s'avouer, ne rien omettre et se garantir de toute illusion. Non-seulement il faut faire figurer tous les frais d'extraction actuelle; mais faire entrer aussi en ligne de compte les frais généraux, les frais d'administration et l'intérêt des sommes dépensées, soit pour l'acquisition de la concession des terrains, soit pour les indemnités, les frais d'épuisement par galerie ou par machines, etc.

Toutes ces sommes formeront un capital dont l'interêt doit se répartir sur la quantité du minerai ou du combustible extrait, et l'on sait parfaitement que, plus on extrait dans un temps donné, et moins la portion des frais généraux et de l'intérêt du capital dépensé est forte. Si, je le suppose, ces deux sommes cumulées s'élèvent à dix mille francs, et que l'extraction ne dépasse pas dix mille hectolitres ou dix mille quintaux par an, il faudra augmenter le prix d'extraction de chacun de ces quintaux ou hectolitres de 1'; tandis que, si le produit était porté à cent mille quintaux ou hectolitres par an, il ne faudrait plus augmenter chacun d'eux que de 10 centimes: ainsi l'hectolitre de houille, revenant, je le suppose, à 50 centimes d'extraction, devrait être porté à 60 centimes de prix coûtant.

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