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carré, il leur reste un passage de 6 pieds de long sur 3 de large, et en les disposant suivant la diagonale, elles ne s'accrochent jamais il en est à peu près de même dans un puits ovale. (Pl. 24, fig. 1.)

J'ai fait l'épreuve de ces trois sortes de foncemens, et je puis assurer que l'inconvénient que je signale ici est très-réel. Les petits puits jumeaux qui sont ronds et qui n'ont que 18 pouces de diamètre, ne sont faits que pour remplir le même but de la cloison, avec cette différence qu'ils coûtent infiniment plus et qu'ils ont le grave inconvénient de laisser perdre la portion de minerai qui les sépare. Ils ne sont plus employés que dans l'exploitation des minerais de fer d'alluvion, et c'est l'enfance de l'art dans toute son imperfection. Quelle que soit la forme du puits que l'on adoptera, il faudra toujours le terminer par un puisard dans lequel toutes les eaux viennent se rendre; mais quand elles sont très-abondantes, il faut qu'il puisse tenir toutes celles de quarante-huit heures, et alors il est plus économique et plus commode de le prolonger horizontalement en forme de galerie, que d'augmenter sa profondeur. Un plancher solide, garni d'une trappe, doit toujours le recouvir dans toute la surface du puits et pouvoir s'enlever et se replacer facilement pour le jeu des tines, si l'on en fait

usage.

La sonde enfin est un moyen de recherche

que l'on place très-souvent à la tête de tous les ouvrages économiques, et que je place ici en dernière ligne, pour des raisons que je développerai après avoir décrit l'instrument.

LA SONDE.

La sonde de mineur ou la tarière de montagne se compose d'un certain nombre de barres de fer qui s'ajustent bout à bout et qui se terminent par un instrument aciéré qui est destiné à percer la terre et les roches. A son extrémité supérieure on adapte une barre horizontale de bois ou de fer en forme de T, en sorte que l'on distingue trois parties dans cet instrument: la tête de la sonde qui porte le T; le corps, qui se compose d'un plus ou moins grand nombre de barres ajustées bout à bout, et enfin l'outil ou l'instrument, que l'on change à volonté, suivant la roche que l'on rencontre et que l'on doit traverser. A ces trois parties principales s'en joignent beaucoup d'autres, qui sont destinées à la manoeuvre de cet instrument, qui devient bientôt assez lourd pour qu'il ne soit plus possible de s'en servir sans l'aide de certaines machines que l'on nomme engins, et qui ne diffèrent guère de la chèvre ordinaire des maçons et des charpentiers, ou de la sonnette à tirande.

La tétè de la sonde est la pièce de fer qui reçoit la barre horizontale avec laquelle on fait tourner la tige ou le corps de la sonde;

au-dessus de ce point, elle porte un anneau ou un étrier, auquel on attache le câble qui sert à la soulever, et comme cet étrier est libre et qu'il peut tourner sans la sonde, la sonde à son tour peut tourner sans tordre ou détordre le câble, qui ne sert qu'à la soulever. (Pl. VII, fig. 4.)

Le corps ou la tige de la sonde se compose de barres de fer de 4 pieds (1,33) de long, que l'on nomme alonges, et qui s'ajustent les unes au bout des autres, soit à vis, à manchon ou par enfourchement.

L'ajustage à vis est le plus simple, puisqu'il ne consiste qu'à tarauder les extrémités des alonges à l'extérieur par un bout en creux par l'autre, de manière à ce que toutes ces pièces se vissent tout simplement les unes au bout des autres. Ce mode de construction est abandonné depuis assez long-temps, parce qu'il ne permet pas de tourner et de détourner la sonde avec la barre qui forme le T, sans que l'on risque de dévisser les alonges à chaque instant.

L'ajustage à manchon consiste à recouvrir la jonction de chaque alonge par une boîte ou manchon de fer que l'on fait glisser le long de la tige et qui s'arrête sur l'assemblage, que l'on consolide par un boulon garni de sa clavette à ressort.

Enfin, l'assemblage par enfourchement se compose d'une espèce de fourchette qui termine l'un des bouts de toutes les alonges,

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et qui s'ajuste avec un tenon qui se trouve à l'autre extrémité, en sorte que chaque alonge porte un tenon et une fourchette. Le point d'assemblage se compose donc toujours d'un tenon et d'une fourchette (pl. VII, fig. 1), ce qui forme une espèce de noeud qui est un peu plus gros que le reste de l'alonge, et qui est traversé par deux boulons à écrous, que l'on a soin de ne point placer du même côté, afin que deux ouvriers puissent travailler à la fois à les visser et à les dévisser. On conçoit combien il faut que ces assemblages soient exécutés avec précision, puisque les alonges doivent s'adapter toutes indistinctement les unes avec les autres, sans que l'on soit obligé de suivre ni repère, ni numéros: il en est de même à l'égard des outils, qui portent tous un tenon pareil à celui des alonges et qui doit s'ajuster avec toutes leurs fourchettes.

La dureté et la consistance des roches étant très-variables, l'on a été forcé de multiplier les outils que l'on adapte au bout de la sonde, afin de pouvoir les assortir à ces différens degrés de dureté et de ténacité; on peut en raison de leurs formes, et surtout de leurs usages, les diviser en trois groupes. 1.o Les tarières, qui servent à percer la terre végétale, les argiles et les sables; on les fait agir en tournant à la manière des tarières dont on fait usage pour percer des corps de pompe.

2.o Les burins, ciseaux et trépans, qui sont destinés à briser par percussion les grès, les cailloux et les roches les plus dures.

3. Les curettes, les tire-bourres et les accrocheurs, dont l'emploi est de rapporter au jour les déblais produits par le travail des outils du second groupe, les cailloux qui seraient tombés au fond du trou et les portions de la sonde qui se seraient brisées dans l'ouvrage, à telle profondeur que ce soit.

A tous ces outils il faut en ajouter plusieurs autres, qui sont spécialement affectés à la recherche des eaux et à la confection des fontaines jaillissantes et montant du fond. Ces instrumens sont particulièrement employés pour élargir le trou fait par la sonde ordinaire, ou pour ramener au jour les sables fins et mobiles que l'on rencontre assez souvent dans les pays de craie.

Les planches VII et VIII, qui sont consacrées à representer les différentes parties de la sonde et tous les outils qui conviennent à la recherche des minerais, en donnent une idée assez juste pour qu'il soit inutile de les décrire plus longuement que dans l'explication de ces planches qui termine ce paragraphe.

MANOEUVRE.

La manoeuvre de la sonde, qui, comme nous l'avons déjà dit, est pendue à un câble qui passe sur la poulie d'une chèvre, et qui vient

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