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senrouler sur un treuil garni de deux leviers, est très-simple et très-facile à exécuter, tant qu'on n'est encore qu'à une faible profondeur. D'abord on débute assez ordinairement par traverser la terre végétale avec la tarière coupante (pl. VIII, fig. 1), qui n'agit qu'en tournant, et qui rapporte presque toujours la terre qu'elle a coupée et qui s'est tassée et consolidée dans l'intérieur de la tarière elle-même.

Après le terrain d'alluvion on trouve encore assez souvent des couches de terre argileuse, qui n'offre pas plus de difficulté que la terre végétale, et qui s'enlève absolument comme elle. Mais bientôt on rencontre de la roche solide, sur laquelle la tarière pourrait tourner en vain, et alors il faut la remonter, la dévisser et la remplacer par un des burins représentés pl. VIII, fig. 4, 5, 6, 8.

Ce n'est plus en tournant seulement que l'on doit se servir de ces outils, c'est en soulevant toute la sonde au moyen du câble et du tour, et en la laissant retomber de tout son poids, que l'on parvient à écraser, à réduire en poudre, en éclats ou en bouillie les roches les plus dures et les plus tenaces.

Quand, après avoir battu pendant une heure, plus ou moins, on croit avoir produit un certain effet, on remonte la sonde à l'aide du tour, on dévisse le burin et on le remplace par une curette plus ou moins close (pl. VIII, fig. 3), au moyen de laquelle on par

vient, en tournant, à ramener les déblais qui proviennent de la couche que l'on a attaquée.

Quand le fond du trou paraît déblayé, on remplace la curette par le même outil ou par un autre, si l'on croit qu'il fera plus d'effet que le précédent; mais c'est ici le moment où le surveillant du sondage doit apporter toute son attention à laver, numéroter et étiqueter tous les déblais qui sont rapportés par la curette. Il doit, pour agir méthodiquement et de manière à retirer du sondage qu'il surveille tout le fruit que l'on a droit d'en attendre, noter sur un cahier divisé en colonnes :

Le numéro du curage;

Sa profondeur;

L'outil qui a été employé;

Le degré de dureté de la roche, et L'épaisseur de la couche qui l'a produite. Ce qui comportera un, deux ou plusieurs curages, en raison de sa puissance.

Enfin, les déblais devront être séchés, s'ils sont argileux, et lavés à grande eau, s'ils sont composés de fragmens ou de graviers; chacun d'eux sera numéroté, déposé dans une case ou dans un carton séparé et renfermé dans un tiroir, de manière à ce que l'on puisse juger d'un coup d'oeil la succession des bancs et des couches que l'on aura perforés.

Cette collection, qui coïncidera avec le registre-journal, composera l'historique de toute l'opération.

Pour éviter autant que possible la confusion qui résulterait du mélange du déblai de deux couches contiguës, on doit retirer la sonde assez souvent, et toutes les fois surtout que l'on s'aperçoit d'un changement de dureté, ce que l'on juge par le plus ou moins de résistance que l'on éprouve, lorsque l'on passe du grès dans le schiste, du schiste dans l'argile grasse ou de celle-ci dans la houille. On en est suffisamment averti à la manière dont la sonde s'enfonce, et c'est dans ces momens de transition que l'on doit redoubler d'attention et de vigilance.

Si le sondage a pour but la recherche de la houille, la couleur du déblai sera un indice de plus à consulter, et si le lavage met quelques parcelles de houille à découvert au milieu de la terre grasse que l'eau entraîne, il faudra curer jusqu'au vif, vérifier la profondeur, la noter avec soin et recommencer le travail en curant souvent. Si le déblai est de la houille pure, il est évident que l'on a atteint une couche de ce combustible: l'on ne doit rien négliger pour en apprécier la puissance le plus exactement qu'on le pourra, et l'on n'y parviendra qu'en remontant la sonde d'autant plus souvent que la houille ne résiste pas fortement au choc des ciseaux, qu'elle s'écrase aisément, et que, si l'on battait trop long-temps, on risquerait de dépasser la couche, d'entrer dans son mur, de n'obtenir que de la poudre de houille extrêmement

fine, et de n'avoir qu'une fausse mesure de son épaisseur, tandis qu'en se servant d'un burin pointu, et en curant très-fréquemment, l'on ramènera de petits fragmens de houille de la grosseur d'une noix, qui permettront mieux de juger de sa qualité et de son aspect, en même temps que l'on s'apercevra du moment où l'on aura dépassé la couche et où l'on entrera dans son mur.

Dépense comparative du travail de la sonde et du foncement d'un puits de recherche.

Qu'elle serait économique et parfaite à la fois, cette manière de rechercher les mines, si l'opération du sondage se passait avec l'ordre et la rapidité que nous venons d'indiquer! mais tout en reconnaissant que la sonde est un excellent instrument, qu'il a rendu de grands services, et qu'il en rendra de plus grands encore, quand on se sera familiarisé avec lui, que l'on aura perfectionné la manière de s'en servir, et qu'il se sera formé un grand nombre d'ouvriers sondeurs, je ne saurais me dispenser de faire l'énumération de toutes les petites difficultés qui entravent, retardent et renchérissent infiniment cette opération, afin que l'on ne soit pas abusé par la simplicité apparente de ce travail, la dépense qu'il occasionne et l'importance de ses résultats.

Je conviens d'avance, et cela est évident

pour tous les exploitans, que l'on peut quelquefois reconnaître une couche de houille ou de toute autre substance utile, à beaucoup meilleur compte et dans bien moins de temps avec le secours de la sonde qu'avec un puits de recherche; mais l'existence de cette couche ne sera jamais si parfaitement constatée qu'à l'aide d'un puits, et si, pour acquérir toute sécurité à cet égard, on est obligé de donner trois coups de sonde, je dis que la dépense et le temps sont à peu près égaux à ce qu'aurait coûté d'argent et de temps un simple puits de recherche; j'ajoute que ces trois coups de sonde n'exempteront pas de la dépense d'un puits, qu'il faudra toujours exécuter; et voici mon calcul:

Un sondage de 100 pieds dans le terrain houiller coûtera en nombres ronds savoir: Une sonde et outils de rechange avec 100

pieds d'alonge rendus.

300 journées à 2f 25c

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1,000 f

675

325

f

2,000

Pour deux nouveaux coups de sonde 2,000

4,000 £

En 1765, Jars portait les frais de 100 toises de sondage, en Angleterre, à 5712, non compris l'achat de la sonde, soit 2,856f; pour 100 mètres, je le porte aujourd'hui à 3,000 on voit que je ne m'écarte pas

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