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De ces essais, il résulte :

1° Que la potasse à la chaux, ajoutée au sucre de canne dissous dans l'eau, portant ensuite à l'ébullition, ne détermine pas une coloration marquée du liquide ;

2o Que le sucre de cannes allongé de sucre de fécule, traité par l'eau, la potasse et la chaleur, fournit, au contraire, une dissolution colorée, dont la couleur est d'autant plus intense que la quantité de sucre de fécule ajoutée est plus considérable. Les quantités que j'ai employées pour faire mes essais sont les suivantes :

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SUBSTITUTION D'UNE POUDRE A LA POUDRE DITE CAFÉ CHICORÉE; Par E. HABERT, élève en pharmacie.

On sait que le café est souvent allongé par une poudre obtenue de la racine de chicorée torréfiée, poudre qu'on a appelée chicorée, café chicorée, et qui se consomme en si grande quantité dans la capitale, qu'on compte seize grands dépôts de cette poudre, qui en outre est vendue, en détail, chez tous les épiciers.

Le prix de la chicorée est peu élevé, puisque cette substance, dite moka, est livrée en paquets au prix de 30 à 35 centimes les 500 grammes, et de 25 à 30 centimes les 500 grammnes prise en vrague.

On n'eût pas soupçonné qu'un produit d'un prix si peu élevé pût être le sujet d'une falsification et qu'on essaierait de lui substituer une poudre d'une moindre valeur; c'est cependant ce qui est arrivé. En effet, ayant été tout récemment chargé d'exa

miner une poudre vendue dans le commerce sous le nom de poudre ou café chicorée, nous fùmes étonné de reconnaître que cette poudre était un mélange de diverses substances.

La poudre qui nous fut, remise avait une couleur brune qui lui donnait beaucoup de ressemblance avec la poudre de chicorée; elle avait une odeur qui participait tout à la fois de l'odeur du café et de celle du pain grillé.

Mise en contact avec l'eau, elle ne s'humectait pas comme le fait la poudre de chicorée, qui absorbe vivement l'eau et qui se précipite au fond de ce liquide, ce qui la fait distinguer du café en poudre qui surnage d'abord ce liquide.

La saveur de cette poudre était légèrement amère; on en prépara un décocté, et on filtra ce décocté étendu d'eau. La liqueur claire obtenue fut essayée par l'eau iodée; le mélange prit de suite une couleur bleue très intense.

De la poudre de chicorée traitée de la même manière donna un liquide qui ne bleuissait pas l'eau iodée.

Je pris alors 10 grammes de cette poudre, je l'épuisai par l'eau à l'aide de la chaleur; les liqueurs évaporées fournirent un extrait pesant 6 grammes. Cet extraît rougissait faiblement le papier de tournesol; il avait une couleur brune terne, pas d'odeur sensible, une saveur à peine amère.

Je soumis au même traitement 10 grammes de chicorée; l'extrait obtenu pesait 5 grammes; il rougissait fortement le papier de tournesol. Sa couleur était d'un noir brillant, son odeur, sui generis, était très prononcée; sa saveur très amère.

Nous eussions voulu pouvoir continuer nos essais sur ce produit, mais nous ne pûmes nous procurer un nouvel échantillon de ce produit, que nous eussions traité par l'acide sulfurique pour saccharifier le pain torréfié qu'il contenait.

Quoi qu'il en soit, il sera facile de différencier la fausse

poudre, de celle de chicorée : 1o par l'eau iodée, qui avec le décoctum de cette poudre donne un précipité d'iodure d'amidon, tandis que cela n'arrive pas avec la chicorée.

2o Par l'eau, puisque la poudre de chicorée s'imprègne avec rapidité de ce fluide, et se précipite instantanément au fond du vase qui renferme ce liquide, ce que ne fait pas la nouvelle poudre.

L'odeur de café que possédait la poudre que nous avons examinée, nous porte à penser qu'elle est préparée avec du café épuisé (du marc de café) et avec du pain torréfié. Ce qui nous porte à avoir cette pensée, c'est que le prix de la chicorée est si minime qu'on n'a pu avoir l'idée de torréfier une autre substance; on aura donc dû se servir du café épuisé qu'on peut se procurer en grande quantité et qui n'a pas de valeur.

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FALSIFICATION DES OS CALCINÉS.

On offrit, il y a quelque temps, à MM. Garnier fils et comp., sous le nom d'os calcinés en poudre, un produit qui ne laissait rien à désirer pour la ténuité et pour la blancheur. Chargé par ces messieurs de l'examen de cette poudre, M. Duval lui reconnut les propriétés suivantes :

1o Cette poudre paraissait légèrement humide.

2o Mise en contact avec les acides, elle ne produisait pas la moindre effervescence.

3o Elle refusait entièrement de se dissoudre dans l'acide chlorhydrique et même dans l'acide nitrique.

4° Calcinée avec le charbon, le produit de la calcination, délayé dans un peu d'eau, puis traité par un acide, laissa dégager des torrents de gaz sulfhydrique.

5o Traitée par l'eau distillée, le liquide infiltré donnait, par

les sels de baryte, un précipité blanc, insoluble dans les acides (si ce n'est dans un excès d'acide sulfurique concentré).

6o Enfin, après une ébullition convenablement soutenue dans une solution de carbonate de soude, cette poudre se trouva convertie en carbonate de chaux, et la liqueur contenait du sulfate de soude.

De ces faits, M. Duval crut pouvoir conclure que cette matière était du sulfate de chaux, et qu'elle devait être rejetée. Cependant, ayant appris qu'une certaine quantité de cette poudre avait été livrée au commerce, non seulement comme os calcinés, mais encore comme corne de cerf calcinée, il a pensé qu'il serait utile de signaler cette fraude.

OBJETS DIVERS.

PORTRAIT DE LIEBIG.

Nous joignons à ce numéro le portrait de Liebig, professeur de chimie à Giessen. Nous ne publierons pas de notice sur ce savant, malgré que nous ayons les documents pour le faire.

On concevra facilement la cause du silence que nous garderons, toutes les fois que nous publierons le portrait des chimistes ou des pharmaciens existants; en effet, s'il n'est pas difficile de dire son opinion franchement et sans détour, il l'est beaucoup de pouvoir le faire sans qu'on ne s'expose a être jugé bien ou mal, bien c'est l'affaire de nos amis, mal cela appartient à nos ennemis, et qui n'en a pas.

En nous abstenant de publier des documents sur les hommes célèbres existants, nous éviterons un écueil: en effet, si nous disions du bien d'un homme qui se serait élevé par sa science

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