Images de page
PDF
ePub

avoit prié avec larmes le Seigneur de répandre la bénédiction sur ses travaux. Il promit de consacrer à ses ouailles sa vie, ses soins et toutes ses facultés. Son discours affectueux et paternel toucha tous les assistans. Le cortége se rendit eusuite dans le presbytère que la ville vient d'acquérir, et où les corps vinrent de nouveau rendre leurs hommages au prélat. Pendant les trois jours que M. l'évêque a passés dans la ville, il a, chaque jour, célébré la messe, donné la confirmation et visité les établissemens religieux. Le peuple a été édifié de la piété du prélat, qu'on voyoit, tous les matins, prosterné dans l'église et priant avec ferveur. Le 21, Ms. partit pour le village de Sompuis, où il alloit faire la clôture de la mission.

M. l'évêque de Fréjus, après avoir pourvu aux premiers besoins de sa ville épiscopale, installé son chapitre et ouvert son grand séininaire, a porté ses premiers regards sur Toulon, la ville la plus importante de son diocèse. Il y a fait son entrée solennelle le 15 janvier, au milieu d'un grand concours. Non-seulement le clergé et les autorités, mais les officiers de inarine et la foule des fidèles, se sont empressés de donner, par leur présence, de l'éclat à la cérémonie. Le prélat a été complimenté par M. Michel, curé de l'église Majeure, et a prononcé lui-même, dans cette église, un discours, où il a payé un tribut de regrets au dernier évêque de Toulon, M. de Castellane, mort victime de son zèle en pays étranger. M. de Richery a aussi exprimé sa satisfaction à M. le curé de l'église Majeure, pour les services qu'il rend, et au clergé comme aux fidèles de Toulon, pour leur empressement à favoriser l'établissement du séminaire. Ce discours du prélat a été entendu avec un religieux recueillement. M. l'évêque a visité également plusieurs autres villes de son diocèse, où il a obtenu le même accueil. De retour à Fréjus, il a publié, le 10 février, un Mandement pour ordonner des prières à l'occasion des élections. Le prélat recommande à ses diocésains la sagesse des choix, et leur propose à cet égard les motifs les plus propres à faire impression sur les hommes droits.

-En rendant compte de la mission de Provins, nous avons nommé avec éloge deux prêtres dont le zèle et les talens ont puissamment secondé les missionnaires nous aurions pu ajouter que M. l'abbé Thomas, archiprêtre, curé de SainteCroix, n'a rien négligé pour faire fructifier leurs travaux;

aussi il a vu beaucoup de ses brebis rentrer dans le bercail, et tant de pécheurs qu'il a réconciliés béniront ses soins. Il a lieu de se flatter que ce bien sera durable; on en a pour garant les associations déjà formées, et surtout celle d'hommes, à la tête desquels se sont fait inscrire les membres du tribunal. Elle a pour directeur M. l'abbé Mahon, qui est trèspropre à soutenir cette œuvre par sa piété et sa prudence.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. S. A. S. Mme. la princesse Louise de Condé a reçu, le 26 février, le saint Viatique des mains de Mgr. l'archevêque de Paris. A la suite de cette pieuse cérémonic, Mme, jouissoit de la plénitude de ses facultés intellectuelles. L'accès de la nuit du 25 au 26, et celui du matin 26, ont manqué totalement. Il y a aujourd'hui une amélioration sensible dans l'état de la princesse.

S. A. R. MADAME, informée par M. le curé de Stains, près Saint-Denis, du dénuement où se trouvoit l'église de cette paroisse, a daigné accorder à ce pasteur une somme de 200 fr. pour pourvoir aux besoins les plus pressans du culte.

- S. M., prenant en considération le vœu des artistes qui ont été chargés d'exécuter des tableaux à l'occasion de la guerre d'Espagne, et qui n'ont pas cu le temps de les achever, a décidé que l'exposition des objets d'art, qui devoit avoir lieu au Louvre le 24 avril, seroit remise au 25 août, jour de la fête de S. M.

On a remarqué que le comité qui porte dans les colléges de province, où il se croit assuré de leur nomination, trois candidats, MM. Foy, Benjamin Constant et Ternaux, n'a fait savoir qu'il les portoit aussi à Paris, que la veille des élections. Eu vain dit-on que le parti attache la plus haute importance à ce que ces trois personnages aient le suffrage de plusieurs départemens, n'est-il pas permis sans beaucoup de noireeur de soupçonner que ces messieurs, qui sont membres du comité qui a dressé les listes, n'ont pas cru devoir oublier les intérêts de leur ambition, tout en faisant les affaires du parti. Quant à cette tardive publication de la liste des candidats de Paris, il est assez clair que le comité a voulu que les libéraux de province n'eussent pas connoissance de ce double emploi avant les élections.

On prétend savoir que les intrigues et les divisions ont régné pendant plus d'un mois parmi les libéraux de la capitale; il y avoit surtout deux comités qui se disputoient pour la direction des affaires; on nomine M. Lafitte d'un côté, et M. de Laborde de l'autre. Enfin celui-ci, dit-on, l'a emporté, et M. Benjamin Constant a été désigné à la place de M. Manuel. En vain décernoit-on à celui-ci, l'anuće dernière, une couronne civique; en vain les feuilles libérales lui ontelles donné les plus grands éloges. Ces complimens ne cons Jeront pas M. Manuel d'une disgrace qu'il ne croit pas avoir méritée, ct

qui lui doit paroitre bien plus sensible après ses services et ses triomphés passés.

Une dépêche télégraphique, adressée à M. le m'nistre des affaires étrangères par M. le préfet du Bas-Rhin, annonce que M. le prince d'Eichstadt, duc de Leuchtenberg (Eugène de Beauharnais), est mort à Munich, le 21 février, à quatre heures du matin.

M. le sous-préfet de Brest a fait saisir dans un café, par un commissaire de police, le n°. 45 du journal intitulé le Courrier français, dans lequel se trouve un article calomnieux et injurieux au caractère de ce magistrat. Le procès-verbal a été adressé à M. le procureur du Roi pour qu'il soit exercé des poursuites contre le rédacteur.

La Gazette officielle de Londres, du 21 février, annonce que les hostilités ont commencé contre la régence d'Alger, en conséquence du refus fait par le dey d'accorder la réparation de l'insulte faite au pavillon anglais, et parce qu'il a exprimé la résolution de se départir des conditions du traité par lequel il s'étoit engagé à ne retenir en esclavage aucun chrétien, de quelque nation que ce fût. M. le lieutenant-général vicomte Jamin, commandant la division du Haut-Ebre en Espagne, a obtenu, sur ses propres instances et pour raison de santé, l'autorisation de rentrer en France. Il a pour successeur, dans le commandement de cette division, M. le lieutenant-général comte d'Orsay.

[ocr errors]

- L'ambassadeur de France à Lisbonne, vient d'obtenir du gouvernement portugais la réexportation des marchandises françaises saisies depuis 1819, et dont la vente, au profit du fisc, avoit été or donnée il y a quelques mois. M. le baron Hyde de Neuville a fait aussi relâcher le brick français les Jumeaux, qui avoit été saisi sous un faux prétexte, et qui fait, pour ainsi dire, le service de paquebot du Havre à Lisbonne.

On mande d'Altona (Allemagne) que deux professeurs d'un établissement d'éducation ont été arrêtés par suite d'une réquisition venue de l'étranger. On prétend que leur arrestation est liée aux arrestations faites à Stalle et à Bichefeld.

Le mariage prochain de l'archiduc François-Charles est arrêté, dit-on; ce prince résidera à Milan. C'est le prince de Colloredo qui est choisi pour demander la main de la princesse de Bavière.

[ocr errors]

M. le baron de Rayneval, ministre plénipotentiaire de France près la cour de Prusse, a eu l'honneur de présenter, le 8 de ce mois, dans une audience solennelle, à S. A. R. le prince héréditaire, les insignes de l'ordre du Saint-Esprit et ceux de l'ordre de Saint-Michel, qui ont été conférés à S. A. R. par S. M, T. C.

On a reçu, par la voie des Etats-Unis, des nouvelles de Mexico jusqu'à la date du 4 décembre, et de Vera Cruz jusqu'au 21. Tout étoit tranquille alors dans la capitale du Mexique, et le congrès continuoit ses travaux avec succès. Les relations commerciales entre les provinces étoient rétablies; les animosités avoient cessé depuis la réunion de la nouvelle législation, et il en étoit résulté un effet avantageux au commerce.

ÉLECTIONS.

Le mercredi 25, à huit heures, les vingt-deux sections des huit colléges d'arrondissement du département de la Seine se sont réunies, et ont procédé à la nomination du bureau définitif; il y a eu treize sections où les bureaux provisoires ont été maintenus entièrement, et dans six autres, cinq scrutateurs et deux secrétaires ont été confirmés. Le 26, les votes ont donné le résultat suivant:

PARIS. Au premier college. Total des votans, 1501; majorité absolue, 752. M. Lebrun, candidat royaliste, 743 voix; M. le général Foy, 749. Aucun de ces deux candidats n'ayant obtenu la majorité absolue, il y a eu, le 27, un nouveau tour de scrutin, où M. le général Foy a eu la majorité.

Au deuxième college. Total des votans, 1360; majorité absolue, 681. M. Sanlot-Baguenault, candidat royaliste, 678 voix; M. Lafitte, 673. Aucun des deux candidats n'ayant obtenu la majorité, il y a eu également un nouveau tour de scrutin, où M. Sanlot-Baguenault a obtenu la majorité.

Au troisième college. Total des votans, 1302; majorité absolue, 652. M. Outrequin, candidat royaliste, 615 voix; M. Casimir Perrier, 679. En conséquence, M. Caisimir Perrier a été pròclamé député.

Au quatrième college. Total des votans, 1328; majorité absolue, 665. M. Acloque, candidat royaliste, 580 voix; M. Benjamin Constant, 706. M. Benjamin Constant a été proclamé député.

Au cinquième college. Total des votans, 1081; majorité absolue, 541. M. Héricart de Thury, candidat royaliste, 549 voix; M. Benjamin Delessert, 522. M. Héricart de Thury, président du collège, a été proclamé député.

Au sixième college. Total des votans, 861; majorité absolue, 432. M. de Lapanouze, candidat royaliste, 606 voix; M. de Laborde, 247. M. de Lapanouze, président du collége, a été proclamé député. Au septième college. Total des votans, 1118; majorité absolue, 560. M. Cochin, candidat royaliste, 636 voix; M. Salleron, 421. M. Cochin, président du collége, a été proclamé député.

Au huitième college. Total des votans, 456; majorité absolue, 229. M. Leroy, candidat royaliste, 296; M. Ternaux, 157. M. Leroy, président du collége, a été proclamé député.

Au college de l'arrondissement de Versailles (Seine et Oise). Total des votans, 407; M. Bertin-Devaux, président du collège, ayant obtenu 253 voix, a été proclamé député.

A Corbeil (Seine et Oise), M. le marquis de Fraguier, candidat royaliste, a été proclamé député.

A Meaux (Seine et Marne), M. Pinteville-Cernon, candidat royaliste, concurrent de M. de La Fayette, a été nommé député.

A Fontainebleau et Melun. Total des votans, 382; majorité absolue, 192. M. Rolland d'Erceville, candidat royaliste, ayant obtenu 222 voix, a été proclamé député.

Les colléges électoraux de Montfort-l'Amaury, de Melun, d'Orléans, de Provins, de Compiègne, de Chartres, de Beauvais, d'Yvetot et de Mente, ont confirmé leurs bureaux provisoires partout à une forte majorité.

(Mercredi 3 mars 1824.)

Mandemens pour le Caréme.

(N°. 998.)

Nous donnons, suivant notre usage, quelques extraits des Mandemens des évêques pour le Carême. Ces extraits, que nous sommes forcé d'abréger, feront néanmoins honneur au zèle et à la piété des prélats, qui traitent, dans leurs instructions, différens objets de doctrine et de morale, et varient leurs conseils suivant les besoins des peuples. Nous regrettons de n'avoir pu étendre plusieurs de ces citations; mais le nombre de ces Mandemens nous oblige à nous restreindre sur chacun.

M. l'archevêque d'Albi oppose la ferveur des anciens temps au relâchement de nos jours; il voit avec douleur que le Carême n'est plus observé et ne produit aucun changement dans les mœurs, et, en sòngeant aux désordres qui se commettent, il s'écrie avec amertume :

« Prêtres du Dieu vivant, et vous, chrétiens fidèles, qui, malgré la corruption du siècle et la contagion du mauvais exemple, méprisant les railleries et les sarcasmes des incrédules et des libertins, vous êtes constamment maintenus dans le respect et la soumission que vous devez à l'Eglise; vous qui êtes ici-bas notre consolation et notre gloire, ct qui serez un jour, nous l'espérons, notre couronne dans l'éternité, dites-nous: votre foi n'a-t-elle point été ébranlée? vos pieds, comme ceux du Prophète, n'ont-ils point chancelé? votre esprit n'a-t-il point. été saisi d'un zèle d'indignation? n'avez-vous point été tentés de murmurer contre la justice divine, et presque douté de sa providence, en voyant la paix et la tranquillité dont jouissent les prévaricateurs au milieu de leurs désordres? Quià zelavi super iniquos, pacem peccatorum videns.

» Rassurez-vous, troupeau fidèle; cette paix n'est point celle qui vient d'en haut et qui descend du Père des lumières; c'est une fausse paix, dit saint Augustin, une paix fragile et perfide; car il n'est point de vraie paix pour l'impie.

>> Ces scandales nous eussent peut-être cffrayé nous-même, nos trèschers frères; peut-être n'aurions-nous osé parler à notre peuple un langage qu'il semble ne vouloir plus entendre, et lui rappeler des devoirs qu'il affecte d'oublier; mais Dieu a daigné soutenir notre courage, et nous nous sommes souvenu des paroles qu'il adressoit autrefois à l'un de ses prophètes : Clama, ne cesses; criez sans jamais vous lasser; que votre voix, comme une trompette, retentisse dans toutes Tome XXXIX. L'Ami de la Relig. et du Ror. F

« PrécédentContinuer »