DU CLERGÉ ET DES AMIS DE LA RELIGION. PRODUCTIONS ET DOCTRINE DES AUTEURS. POÉSIE. La Fille de Louis XVI. ODE. Un volcan furieux, berceau de noirs orages, N De sa lave en grondant inondoit nos rivages, Elles faisoient gémir les échos des vallons. Il étoit arrivé le jour de la vengeance!.... Lançoit toujours sur nous ses foudres dévorans. >> Quoi, Dieu terrible, encor de nouvelles victimes I » Ah! sois encor pour nous le Dieu bon qui pardonne; Et du haut de ton trône Considère nos maux et laisse-toi fléchir! » Non, non, je l'ai juré, vos prières sont vaines ; >> Et je pardonnerois!.... Non; sa tête sanglante » Encore pâle et fumante, » Appelle la vengeance et l'exige de moi. Mais qu'entends-je ? Une voix... C'est l'auguste Marie; Elle se vit en proie aux plus affreux malheurs. « O mon père, dit-elle, âme pure et sublime, Qui, comme un Dieu mourant, as pardonné le crime, » Le céleste courroux sera-t-il éternel? » Ah! daigne de ta fille écouter la prière ; Conjure un Dieu sévère >> »De jeter sur la France un regard paternel. Elle dit, et soudain sa prière fervente Doux prix de ses vertus, orne son front sacré. << Console-toi, dit-il, ô ma fille chérie ; >> Oui, des jours plus heureux luiront pour ta patrie. » L'Eternel est fléchi; ta prière, tes pleurs, >> Ont éteint dans ses mains la foudre mugissante; »De la France tremblante, » Sous un ciel plus serein, vont finir les malheurs. |