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Si, sur la foi d'une lanterne
Qui par l'ordre d'Argenson luit,
Vous pensiez qu'être aux Incurables,
Entre gens un peu raisonnables,
Ce soit demeurer à Paris.
Entre nous autres beaux esprits
Qu'il faut bien que dans nos écrits,
Toujours la justesse accompagne,
Vous demeurez à la campagne;
Et pour moi, maintenant j'y suis.

C'est là que, plus touché d'un ruisseau qui murmure, Que de tous ces vains ornements

Fils de l'art et de l'imposture,

Je me fais des amusements

De tout ce qu'à mes yeux présente la nature.
Quel plaisir de la voir rajeunir chaque jour !
Elle rit dans nos prés, verdit dans nos bocages,
Fleurit dans nos jardins ; et dans les doux ramages
Des oiseaux de nos bois elle parle d'amour.
Hélas! pourquoi faut-il, par une loi trop dure,
Que la jeunesse des saisons,
Qui rend la verte chevelure

A nos arbres, à nos buissons,

Ne puisse ranimer notre machine usée;
Rendre à mon sang glacé son ancienne chaleur,
A mon corps, à mes sens leur première vigueur,
Et d'esprits tout nouveaux réchauffer ma pensée;
Surtout, rendre à mon cœur ces tendres sentiments,
Ces transports, ces fureurs, ces précieuses larmes,
Qui de nos jours font l'unique printemps,

Et dont mon cœur usé ne connoît plus les charmes?
Alors vous me verriez cent fois à vos genoux
Vous redire combien vous me semblez aimable;
Vous jurer que le ciel me fit exprès pour vous;
Que mon attachement seroit tendre et durable;
Que dans l'imagination

Quelque chose de sympathique
Prépare entre nous l'union

Par où l'amour au cœur souvent se communique;
Enfin, sans vous chercher cent autres agréments,
Que vous avez tous les talents

Que je sens qu'il faut pour me plaire.
Ainsi je parlerois dans ces bienheureux temps;
Mais je dois maintenant me taire.

A M. L'ABBÉ COURTIN.

Abbé dont le discours flatteur, Qu'avec grâce ta muse étale,

Vient par un murmure enchanteur
Tâcher d'endormir ma morale,
Tu crois qu'avec avidité
Déjà l'amour-propre enchanté
Avale la délicatesse

D'un poison si bien apprêté :
Je sens, malgré ma vanité,
Que je dois à ta politesse
Beaucoup plus qu'à la vérité.
Il faut avouer sa foiblesse,

J'en conviens, puisque tu le veux :

Né sensible et voluptueux,

Source où tous mes défauts ont pris leur origine,
Soit bien traité, soit malheureux,
J'ai vécu souvent amoureux,
Toujours d'humeur si libertine
Dans l'engagement que j'ai pris,
Qu'au mépris des pasteurs fidèles
Mon amour eut toujours des ailes
Aussi bonnes du moins que celui de Chloris.
Ovide, que j'ai pris pour maître,
M'apprit qu'il faut être fripon;
Abbé, c'est le seul moyen d'être
Autant aimé que fut Nason.
Catulle m'en fit la leçon;

Pour Tibulle, il étoit si bon,

Que je crois qu'il auroit dû naître
Sur les rivages du Lignon;

Et là, qu'on l'eût placé peut-être
Entre la Fare et Céladon.

L'amour fut-il jamais fait pour être durable?
C'est le feu d'un éclair, un peu solide bien;
C'est un songe enchanteur, un fragile lien
Qui ne forme et ne rompt rien qui soit raisonnable.
Le père des héros, ce dieu si redoutable

Que la Victoire suit partout dans les combats,

Avoit beau paroître estimable,

Sa maîtresse ne laissa pas

De découvrir à nu ses plus secrets appas
Au berger qui parut aimable
A la femme de Ménélas.
Chez moi tous les amusements
Ont encore une libre entrée;
Mais fût-ce une chaîne dorée,
J'en hais tous les attachements.
Pour toi, qu'un teint vif et fleuri
Et la perruque bien poudrée
Flattent d'être le favori
Encor de quelque mijaurée,
Goûte l'erreur des passions,
Étends tout au plus loin les bornes du bel âge:

La moindre de tes actions

Vaudra bien mieux que la plus sage

4

De toutes mes réflexions.

Moi, qui sens qu'à grands pas la vieillesse s'avance,

Et qui, par mille changements,
Connois déjà la décadence
Qu'apporte le nombre des ans,

Dans une douce nonchalance

Je jouis du printemps, du soleil, d'un beau jour;
Je vis pour moi, content que ma seule indolence
Me tienne lieu de biens, de fortune et de cour.
Si j'ai du goût pour quelque belle

J'y trouve du plaisir, et n'en crains point de maux ;
Je ne veux que boire avec elle,
Et me moquer de mes rivaux.
Revenu des erreurs, après de longs détours,

Comme moi vous aurez recours
Quelque jour aux leçons de la philosophie,
Qui ne déçut jamais le sage qui s'y fie,
Et dont j'ai si souvent éprouvé le secours.
C'est elle qui me fait avec tranquillité
Regarder fixement le terme de la vie.
Occupé seulement du soin de ma santé,
De goûter à longs traits ma chère liberté
Qu'une foule d'erreurs m'a si long-temps ravie.
L'avenir sur mon front n'excite aucun naage;

Et bien loin de craindre la mort,
Tant de fois battu par l'orage,
Je la regarde comme un port

Où je n'essuirai plus tempête ni naufrage.

AU MÊME,

QUI AVOIT PRIÉ L'AUTEUR D'ALLER LE VOIR DANS SA NOUVELLE MAISON.

Bien connoissois d'officieux talents
Que sur ta bonne et facile nature
Avoit entés, dès tes plus jeunes ans,
Ce gentil dieu qu'on appelle Mercure ;
Dieu des fripons, des ribleurs et ribauds;
Dieu, qui mieux est, d'autres rimes en Aux,
Dont je faisois autrefois grande mise,
Mais qu'entre abbés je n'ose plus nommer,
Tant par respect que l'on doit à l'Église,
Que pour raison que de leur entremise
N'ai le besoin qui me les fit aimer.
Ce dieu, qui sait que tu cherches à plaire

A tes amis, t'a montré la façon
Dont convenoit de meubler ta maison,
Et tout ainsi qu'on les meuble à Cythère;
Canapé large, amples et bons carreaux,

Sophas douillets, force lits de repos.
Dont plût à Dieu que pusse faire usage
Aussi fréquent que le voudroit mon cœur!
Que si n'ai plus ma première vigueur,

Ce qui m'en reste, et beaucoup de courage,
Me peut encor tirer avec bonheur

D'un mauvais pas où mon penchant m'engage.
De plus, en moi l'Amour est beau parleur :
Maître passé je suis en son langage,
Et sais très bien d'un tendre badinage
L'amusement et le tour enchanteur :

Par quoi bien loin, dans le penchant de l'âge,
D'en éviter la fatale douceur,

Puissé-je encor trouver quelque charme vainqueur
Dont le pouvoir me rattache à la vie,

Et malgré moi remette dans mon cœur
Ce battement, cette douce chaleur
Qui sans pitié par les ans m'est ravie !
Malheureux qui bannit une si douce erreur,
Et que la peur du ridicule

Asservit aux leçons d'un triste raisonneur,

Dont tout le beau sermon d'un moment ne recule L'instant où l'Achéron nous attend sur ses bords, Et qui, de ses plaisirs se faisant un scrupule, Meurt déchiré de cent remords!

Ah! que Des Yveteaux, la gloire de notre âge,
Et l'Épicure de son temps,

Connut bien mieux quel est l'usage
Que doit faire de ses moments

Le parfait philosophe et l'homme vraiment sage!
Jusques au dernier de ses jours

Il porta constamment panetière et houlette,
Et dans les bras de ses amours

Expira mollement au son de la musette,
Cherchant parmi ses doux accords,
Prêt à descendre chez les morts,
A se faire une route aisée.
Voluptueux, même en sa fin,
Il sema de fleurs le chemin
Qui le mena dans l'Élysée.

Mais sans vouloir tant raisonner, Quand trouverai corps gentil et cœur tendre Qui voudra bien la goutte me donner, Je suis, abbé, tout prêt à la reprendre.

A J.-B. ROUSSEAU,

EN RÉPONSE A UNE LETTE DANS LAQUELLE IL S'ÉTOIT NOMMÉ L'ABBÉ DES RIENS.

que j'aime et révère. Adieu, monsieur. VALE ET NUGARE; c'est-à-dire, affublez de quelque petite épigramme quelque nonnain ou autre, si le cas y échoit; le tout, AD MAJOREM DEI GLORIAM, l'édification et correction du prochain.

Point n'avez l'art de parler sans rien dire ; Commun pourtant est cet art ennuyeux Mais sur un rien, d'un tour ingénieux, Avez celui de badiner et rire ;

Et sur ce rien, ce que j'aime encor mieux, A vos amis si galamment écrire,

Que j'ai prisé votre écrit autant qu'or;

Car bien savons qu'IN TENUI LABOR.
Ce rien qu'avez est ce rien précieux,
Ce rien brillant, que vint jadis Mercure,
Entre deux vins dépêché par les dieux,
Comme la pomme, apporter à Voiture,
Dont hérita son ami Sarasin,

Et qu'avons vu prendre forme nouvelle,
Avec un tour agréable et badin,
Dans le Voyage et l'Esprit de Chapelle;
Ce rien que n'eut l'auteur de la Pucelle,
Ni ces messieurs les Quarante à Paris
Que le badaud appelle beaux-esprits,
Mais qu'Apollon ainsi jamais n'appelle.
Mieux et plus tôt vous aurois répondu;
Mais je n'ai plus cet ami tant aimable,
Dont m'eût été la muse secourable :
Depuis deux jours, hélas! je l'ai perdu,
Du nonchaloir ce héros adorable.
Mais à propos me souvient qu'un proverbe
Très sagement dit que trop gratter cuit,
Que trop parler et trop écrire nuit :
Laissons donc là le nom, pronom,
C'en est assez, bon soir, et bonne nuit.

l'adverbe ;

Je vous demande pardon, monsieur, du petit grain de sel qui m'a échappé sur messieurs de l'Académie je sais que les gens charitables comme vous envers leur prochain haïssent ces sortes de traits-là; mais je n'ai pu me résoudre à laisser partir une lettre de laquelle vous puissiez dire, IN TOTO NUSQUAM CORPORE MICA SALIS. Vous jouissez présentement de M. de La Fare. Je vous l'envie bien; son absence empoisonne la tranquillité et le goût de ma solitude. Je m'étais apprivoisé à sa bonté, et je commençois à sucer son indulgence. Que n'est-il resté! Il eût peut-être fait auprès de moi une mission plus utile au public, que ne l'a été celle de M. Maigrot et du légat de Tournon à la Chine, qui ont voulu honnir nos amis de la Société,

A M. SONNING.

DE FONTENAY, LE 20 JUILLET 1707.

Avez-vous oublié que vous m'avez promis à souper le soir que j'arriverais? Si vous l'avez oublié, pour moi, je n'en ai pas fait de même. MESSER GASTER, en langage de bons pantagruélistes, ou, si mieux aimez, en celui de Rome, INGENII LARGITOR VENTER, ne me laisse pas sortir de la mémoire chose si agréable : je serai donc dimanche au soir, vingt-quatrième de ce mois, à Neuilly, si vous y êtes; à Paris, si vous y soupez. Je ne vous dis rien de la compagnie; mais si vous voulez m'en croire sur l'ordre de ce repas,

La Fare y conduira, sous le nom de Comus, La bonne chère et l'allégresse;

La divine Bouillon, sous celui de Vénus, L'esprit, les enjoûments, et ce que la déesse Qui fait aimer traîne sans cesse

| Après elle de jeux, de ris et d'agréments.
Si tu veux à nos passe-temps

Donner l'air de fête complète,
Rousseau les muses mènera ;
Notre abbé les cajolera;
Très bien savez que la fleurette
Volontiers il débitera:

Et quoique ces neuf belles fées
Soient peut-être un peu surannées,
Notre ami leur en contera;
Car notre ami très cher aura

Toujours vol pour la mijaurée,
Collet très bien tiré, perruque bien poudrée ;
Et toujours il coquettera.
Régnier aux vins présidera :
Cet élève altéré d'Orphée
Avec les Grâces chantera.
Alors grand'merveille sera

De voir flûter vin de Champagne. Déjà de cent chansons tout Neuilly retentit :

Pour moi, rouillé de ma campagne, Je n'apporterai rien qu'un fort grand appétit.

A MADAME LA COMTESSE DE STAFFORD.

Avez-vous bien le courage, madame, de me demander des vers, vous qui d'un seul mot m'avez fait renoncer à en faire de mes jours, en m'apprenant que vous les haïssez mortellement, et que jamais vous ne choisissez cette lecture pour vous amuser?

Semblable à cette parole
Qui débrouilla le chaos,
Lâcha les enfans d'Éole,
Et fonda le mont Athos,
Un mot a glacé ma veine,

Et fait tarir la fontaine

Dont, sous ces beaux arbres verts,

Il faut boire à tasse pleine
Quand on veut faire des vers.

Ce mot a fait d'abord disparoître à ma vue
Ce mont et son double sommet
Qui se va cacher dans la nue,
Et sur qui Virgile dormoit.
Pour ces neuf vieilles précieuses
Qui, malgré l'or de leurs haillons,
Ne furent jamais que des gueuses,
J'ai renvoyé ces malheureuses
Troquer avec des revendeuses
Leur cothurne et leurs guenillons.

Vous vous étonnerez peut-être
Que ces merveilleux changements
Ne coûtent à vos agréments
Que le temps de faire connoître

Ce que vous choisissez pour vos amusements;
Mais vous seriez moins étonnée,

Et vous en penseriez bien mieux,
Si, comme moi persuadée,

Vous saviez, comme moi, le pouvoir de vos yeux.

Avec cette façon de penser, et de la manière dont je viens de traiter ces pauvres muses à qui je sacrifiois avant que j'eusse eu l'honneur de vous voir, vous croyez bien que ce n'est pas moi qui ai fait ces vers. Il falloit en mettre quelques uns dans une lettre pour répondre à celle que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire: j'ai envoyé chercher au coin de la rue un garçon poète, qui copioit mes vers autrefois quand j'en faisois; et comme les méchantes choses se retiennent aisément, il a appris par malheur à en faire. Vous verrez même bien que c'est lui qui a fait ceux que vous venez de lire.

Pour moi, dont la métamorphose Me rend, grâces à vous, à la simplicité, Je vais désormais de la prose Emprunter la naïveté,

Pour mêler avec autre chose
Quelque galante vérité.

Fille d'une illustre comtesse (1) Qui sut par de si doux accords Allier aux grâces du corps La force de l'esprit, et la délicatesse, Vous n'aurez jamais besoin De muse qui vous anime, Ni qu'Apollon prenne soin De vous montrer le sublime; Car vous trouverez chez vous, Dans un oncle fort aimable (2), Un maître plus que capable De vous former au bon goût.

A LA MÊME,

POUR LA PRIER DE ME VENIR VOIR PENDANT MA GOUTTE, EN JUIN 1704.

Si vos yeux ont eu le pouvoir De m'empêcher d'être poète, Daignez un jour me venir voir, Vous rendrez ma santé parfaite.

Malade en état si piteux,
Direz-vous, est inguérissable;
Et puis que faire d'un goutteux ?
Sa foiblesse est mal incurable.

Malgré ces beaux raisonnements,
Respectez cette infortunée,
En faveur d'illustres parents
Dont elle a l'honneur d'être née.

La déesse de la beauté
Ne dédaigne d'être sa mère,
Le père de la volupté,
Bacchus en veut bien être père.

Cependant je meurs de douleur Malgré sa généalogie,

Et maudis cet excès d'honneur

(1) La comtesse de Gramont sœur du comte Antoine Hamilton.

(2) Le comte Antoine Hamilton.

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Qui de si près aux dieux m'allie,

Ah! quelle réputation
Vous donnera cure si belle!
Au saint où j'ai dévotion

Je donne une vogue nouvelle.

Chacun à vous s'adressera : Votre autel, paré de guirlande, Chaque jour de fête sera

Chargé de mainte belle offrande.

Pour votre honneur, guérissez-moi,
Ne trompez pas mon espérance:
J'ai mis toute ma confiance
En vos yeux noirs à qui j'ai foi,

Que si n'y peuvent réussir,

Du moins me donneront ce mal tant agréable,
Ce mal si doux, plus incurable
Que celui qui me fait souffrir;
Et j'aurai lors un mal aimable

Dont je ne voudrai plus guérir.

AU COMTE D'HAMILTON,

QUI NOUS AVOIT MÊLÉS, M. DE LA FARE ET MOI, DANS UNE LETTRE ÉCRITE A M. LE COMTE DE GRAMONT, SOUS LE NOM DE DEUX GENTILSHOMMES DE CAMPAGNE GASCONS.

Nous vous devons un compliment
Pour nous avoir sur le Parnasse
Accordé si bénignement
Une très honorable place;

Mais très bien nous serions passés
Des brocards qu'avec la fleurette
Votre muse, en fine coquette,
Tout doucement nous a glissés.
Bien loin d'en être courroucés,
C'est peu pour une muse anglaise
Qu'un léger petit coup de dent;
Elle qui, ne vous en déplaise,
Aime le carnage et le sang.
Sur la Tamise, Melpomène
Ne veut qu'horreur et que combats;
Et la cruelle ne craint pas
Souvent d'ensanglanter la scène.
Pour vous, dont le cœur amolli
Par les doux accords de Thalie
Nous fait voir un esprit poli

Dans les vallons de Thessalie,

Sous ces beaux arbres toujours veris
Vous apprîtes, dès votre enfance,

Et l'harmonie et la cadence
Du dieu qui nous dicte les vers.
Mais c'est peu d'une politesse
Qui pourroit empêcher la Grèce
De regretter Anacréon;
Vous savez, sur un plus haut ton,
Faire leçons de politique,
Et, plus sagement que Platon,
Établir une république.

Je sais quelles seroient ses lois;
Mais laissons la chose publique
A traiter pour une autre fois,
Et trève de panégyrique.

Souvenez-vous bien seulement
Que devez à Maître Clément
Réparation authentique,
Pour avoir fort injustement
Traité sa muse de gothique;
Elle qui, dans son enjoûment,
Sans être obscure ni caustique,
Sauroit bien faire une réplique
Aux rébus de vos campagnards,
Qu'on voit, à leur style rustique,
N'avoir rien lu que des Ronsards.
Jamais rien de ce badinage
De Chapelle et de Sarasin,
Qui répandoit sur leur ouvrage
Tout ce qu'ils eurent de divin.
Pour moi, de mon libertinage

Qui toujours ai fait vanité,

Dans des vers qui m'ont peu coûté,
J'ai quelquefois sur ma musette
Chanté les amours et le vin,
Et si j'étois moins libertin,
Je serois plus mauvais poète.

AU DUC DE VENDÔME,

SUR LA CHARGE DE GÉNÉRAL DES GALERES QUE LE ROI LUI DONNA EN 1694.

Vendôme, malgré moi je cède aux doux transports
Du dieu des vers qui m'anime;
Et je sens, malgré mes efforts,
Que d'une involontaire rime
Ce dieu va former les accords.
Mais, prince, combien la prose,,

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