Aux tournois, combats de barrière,
Que prépare votre enjoûment
A Vénus, qui chez vous doit tenir cour plénière,
Mérite humble remercîment:
Si je jouis de la lumière,
Je n'y manquerai nullement.
Qui ne suivroit aveuglément
Les ordres d'une princesse Qui sait si gracieusement
Joindre au pouvoir d'une déesse
Tout ce qu'une mortelle eut jamais d'agrément ?
Mais quand bien même la parque M'auroit d'un coup de ciseau Fait passer le noir ruisseau
Où Charon mène sa barque; Seigneur, n'en soyez étonné, Vous me verriez encor venir à Châtenai;
Car Pluton, quoiqu'inflexible,
Si du Maine daignoit seulement m'appeler, Bientôt devenu sensible,
Avec un compliment me laisseroit aller; Et, mieux que ne fit Orphée Pour Eurydice autrefois, Le doux charme de sa voix
Me conduiroit à Seaux tout droit de l'Élysée.
Ainsi, quoi qu'ordonne le sort, Au châtel enchanté vers six heures je vole ; Et vous m'aurez vif ou mort, Pour spectateur bénévole.
A DES VERS DE L'ABBÉ COURTIN ET DE VOLTAIRE.
J'avois résisté jusques ici, monsieur l'abbé, à toutes vos coquetteries: mais il faut avouer sa foiblesse; je n'ai jamais pu tenir contre le pâté de perdrix dont vous m'annoncez l'agréable arrivée par votre lettre. J'ai senti avec plaisir que mon appétit et mon estomac étoient en moi plus forts que l'amour-propre. Transporté d'une reconnoissance gloutonne qui m'a tenu lieu d'enthousiasme, je me suis écrié :
Toi, dont le teint fleuri, respecté des années, Fit toujours les souhaits des beautés surannées, Aimable glouton, cher Courtin,
Qui veux, quelque cher qu'il t'en coûte, Et toujours reprendre du vin,
Et toujours te donner la goutte,
Qui jamais ainsi n'aura fin; Quand arriva l'épître vôtre, J'étois gisant sur le grabat;
Et le rhume, qui tout abat, Tenoit Palaprat dans un autre, Gisant comme moi tout à plat. Avouez que, sans imprudence, Rimeurs en état si piteux Ne doivent rompre le silence, Car d'un corps foible et langoureux L'esprit ressent la décadence;
Et le chagrin de la souffrance Éteint le brillant de ces feux Qu'allument la santé, les plaisirs et les jeux Dans le sein de l'intempérance.
Et puis, messieurs les beaux esprits, Qui veut vous faire une réponse Plus d'une fois sur ses écrits Doit passer la pierre de ponce. Ainsi point ne serez surpris
Que ces contre-temps, ces obstacles Ayent fait cesser les oracles
Que Bacchus rendoit au pourpris
Du Temple, où se faisoient miracles Autant qu'à temple de Paris.
N'allez pas croire, au moins, messieurs, que j'aie voulu vous faire une réponse en forme ni méditée. Pour achever de me guérir d'une fluxion horrible que j'ai eue depuis un mois sur les yeux, je me purgeai hier; et la médecine me fit évacuer ces malheureux vers que je vous envoie, qui, je crois, faisoient la matière corrompue de tous les maux que j'ai soufferts; car, comme a très bien dit M. Arouet, maudit est de Dieu, et bien malade, qui toujours versifie. Si faut-il bien pourtant que je réponde deux mots à ce favori d'Apollon,
Qui, sous l'ombre d'une fleurette, Nous a tiré tout doucement, En badinant, une aiguillette, Mais le tout avec agrément.
Pour vous, successeur de Villon, Dont la muse toujours aimable Fait de Sully ce beau vallon Que nous a tant vanté la fable, Sachez que si, dans nos repas. Par quelque gentil vaudeville Nous avons réprimé les fats Qui sans nous inondoient la ville, Jamais notre malignité
Ne sentit l'aigreur de la bile,
Et jamais toute la gaîté
De notre troupe encline à rire Ne passa jusqu'à l'âpreté
De la plus légère satire.
Suivez ces utiles leçons;
Et, toujours occupé de plaire, Cueillez au jardin de Cythère Des fleurs pour orner vos chansons. C'est là qu'Amour avec sa mère Tient école de sentiment, Et répand certain enjoûment Sur nos vers, et cette mollesse Où ni le brillant, ni les traits, Ni toute la délicatesse
De l'esprit n'atteindra jamais, Et dont votre muse badine, De jour en jour plus libertine, Nous fait sentir tous les attraits.
En voilà trop pour un malade, et même assez pour un convalescent.
Quant à notre père prieur
Qui, dans sa verve, souvent pince Jusqu'à son humble serviteur, Il ne veut plus être rimeur, Et s'est mis à faire le prince.
De sa table, qui n'est pas mince,
A de joyeux compotateurs Il fait lui-même les honneurs, Mieux qu'aucun seigneur de province.
Il ne me reste qu'à prendre congé de vous, messieurs, à vous donner salut et bénédiction, et à Vous souhaiter...
Dans votre séjour enchanté, Buvez frais, faites chère lie. Dieu vous donne prospérité, Son paradis en l'autre vie, Dans celle-ci joie et santé ! Goûtez bien votre oisiveté,
Et bornez au plaisir votre philosophie.
AU CHEVALIER DE BOUILLON, EN 1713.
Élève que j'ai fait en la loi d'Epicure, Disciple qui suis pas à pas
D'une doctrine saine et pure
Et les leçons et les appas;
Philosophe formé des mains de la nature, Qui, sans rien emprunter de tes réflexions, Prends pour guide les passions,
Et les satisfais sans mesure;
Qui ne fis jamais de projets
Que pour l'instant présent qui coule à l'aventure, Et, sachant aux plaisirs borner tous tes souhaits, Foule aux pieds la fortune, et ris de son empire; Heureux libertin, qui ne fait
Jamais rien que ce qu'il désire, Et désire tout ce qu'il fait!
Chevalier, c'est peu qu'au Temple
Je t'aie appris comment, dans la belle saison, Avec des talents de plaire,
Un homme sage doit faire
D'amour et de plaisirs une douce moisson : Mais il faut que mon exemple, Mieux qu'une stoïque leçon,
T'apprenne à supporter le faix de la vieillesse, A braver l'injure des ans ;
Te montre comme il faut, par des amusements, Arrêter, dans ces derniers temps,
La volupté qui fuit, le plaisir qui nous laisse. En vain la nature épuisée
Tâche à prolonger sagement,
Par le secours d'un vif et fort tempérament, La trame de mes jours que les ans ont usée; Je m'aperçois, à tout moment, Que cette mère bienfaisante
Ne fait plus, d'une main tremblante, Qu'étayer le vieux bâtiment D'une machine chancelante. Tantôt un déluge d'humeurs
De sucs empoisonnés inonde ma paupière; Mais ce n'est pas assez d'en perdre la lumière, Il faut encor que son aigreur, Dans d'inutiles yeux me forme une douleur Qui serve à ma vertu de plus ample matière. La goutte, d'un autre côté,
Me fait, depuis vingt ans, un tissu de souffrance. Que fais-je à cette extrémité ? J'oppose encor plus de constance
A cette longue adversité,
Qu'elle n'a de persévérance : Car ma triste expérience, En m'apprenant à souffrir, M'apprend que la patience
Rend plus légers les maux que l'on ne peut guérir. Au milieu cependant de ces peines cruelles, De notre triste hiver compagnes trop fidèles, Je suis tranquille et gai. Quel bien plus précieux
Puis-je espérer jamais de la bonté des dieux ?
Tel qu'un rocher dont la tête
Égale le mont Athos,
Voit à ses pieds la tempête
Troubler le calme des flots;
La mer autour bruit et gronde :
Malgré ses émotions,
Sur son front élevé règne une paix profonde, Que tant d'agitations
Et que les fureurs de l'onde Respectent à l'égal des nids des alcyons.
Heureux qui, se livrant à la philosophie, A trouvé dans son sein un asile assuré Contre ces préjugés dont l'esprit enivré- De sa propre raison lui-même se défic; Et, sortant des erreurs où le peuple est livré, Démêle, autant qu'il peut, les principes des choses, Connoît les nœuds secrets des effets et des causes, Regarde avec mépris et la Parque et Caron, Et foule aux pieds le bruit de l'avare Achéron! Mais c'est pousser trop loin peut-être la sagesse : J'aime mieux me prêter à l'humaine foiblesse, Et, de l'opinion respectant le bandeau, Croire voir les enfers, mais ne les voir qu'en beau. Je laisse là Minos et son urne fatale,
Le rocher de Sisyphe et la soif de Tantale;
Et, sans m'aller noircir de cent tourments divers, Tout ce qui s'offre à ma pensée,
Si Mars, jaloux de ta valeur,
A la fleur de tes ans ne les cût terminées ! Que vois-je près de toi ? c'est ta mère éperdue, Tout-à-coup aux enfers depuis peu descendue, Qui, conservant pour toi ses tendres sentiments, De ce fils si chéri vole aux embrassements. Marianne, est-ce vous? Le ciel impitoyable A-t-il voulu sitôt dérober aux mortels
Ce qu'il leur a donné jamais de plus aimabic, Et qui pouvait aux dieux disputer des autels, Si la grâce et l'esprit, comme eux, est adorable? Quoi donc quand j'espérois qu'à mon heure fatale Tu recevrois mon âme à nos derniers adieux, Et que ton amitié, pour moi toujours égale, Peut-être, en soupirant, me fermeroit les yeux; C'est moi qui te survis ! et ma douleur profonde N'a, pour me consoler dans l'excès de mon deuil, Que de porter ton nom jusques au bout du monde, De jeter tous les jours des fleurs sur ton cercueil, Chanter tes agréments, et célébrer tes charmes, Dans ces vers mille fois effacés par mes larmes! Dans une foule de guerriers, Vendôme, sur une éminence, Paroît couronné de lauriers; Vendôme, de qui la vaillance Fait avouer aux Scipions
Que le sac de Carthage et celui de Numance N'obscurcit pas ses actions;
Et laisse à juger à l'Espagne
Ce ne sont que des fleurs, des berceaux toujours verts, Si son bras n'y fit pas plus en une campagne,
Et les champs fortunés de la plaine Élysée.
Là, dans l'instant fatal où le sort m'a remis,
J'espère retrouver mes illustres amis;
La Fare avec Ovide, et Catulle et Lesbie; Voulant plaire à Corinne ou cajoler Julie, Chapelle au milieu d'eux, ce maître qui m'apprit, Au son harmonieux des rimes redoublées, L'art de charmer l'oreille et d'amuser l'esprit Par la diversité de cent nobles idées.
Quel spectacle à mes yeux, et quel plaisir nouveau ! Dans un bois d'orangers, qu'arrose un clair ruisseau, Je revois Seignelai, je retrouve Béthune, Esprits supérieurs, en qui la volupté
Ne déroba jamais rien à l'habileté,
Dignes de plus de vie et de plus de fortune.
Avec Gaston de Foix quelle ombre se promène? Ah! je la reconnois; c'est le jeune Turenne,
Présent rare et précieux, Que l'avare main des dieux Ne fit que montrer à la terre. Digne héritier du nom de ce foudre de guerre, A quel point de gloire et d'honneur Ne t'eussent point porté tes vastes destinées,
Qu'ils n'y firent en dix avec vingt légions.
Dans le fond des jardins de ce séjour tranquille Mais quel est ce héros issu du sang des dieux? C'est ce prince adorable à qui les destinées Donnèrent, à Saint-Maur, mes dernières années; C'est d'Enghien qui s'offre à mes yeux, Sur Nerwinde et Steinkerque entretenant Achille. Je vois ce vainqueur d'Ilion
Frémir que tout son courage
Aux bords du Simoïs n'ait pas fait davantage Que dans ces deux combats fit ce jeune lion.
Plus loin, dans le fond d'un bocage, Je vois Catinat et Caton
A tous les gens de bien faisant une leçon.
Ainsi, libre du joug des paniques terreurs, Parmi l'émail des prairies, Je promène les erreurs
De mes douces rêveries:
Et, ne pouvant former que d'impuissants désirs, Je sais mettre, en dépit de l'âge qui me glace ›
Mes souvenirs à la place De l'ardeur de mes plaisirs. Avec quel contentement
Ces fontaines, ces bois où j'adorai Silvie, Rappellent à mon cœur son amoureux tourment! Bien loin que ce plaisir, qui ne peut revenir, D'inutiles regrets empoisonne ma vie, J'en savoure à longs traits l'aimable souvenir. Que de fois j'ai grossi ce ruisseau de mes larmes ! C'est sur ce lit de fleurs que le premier baiser, Pour gage de sa foi, dissipa mes alarmes,
Et que bientôt après, vainqueur de tant de charmes, Sous ce tilleul, au frais, je vins me reposer. Cet arbre porte encor le tendre caractère Des vers que j'y gravai pour l'aimable bergère. Arbre, croissez, disois-je, où nos chiffres tracés Consacrent à l'amour nos noms entrelacés ! Puissent croître avec vous nos ardeurs mutuelles !
Et que de si tendres amours,
Que la rigueur du sort défend d'être éternelles, N'ayent au moins de fin que la fin de nos jours: Ami, voilà comment, sans chagrin, sans noirceurs, De la fin de nos jours poison lent et funeste, Je sème encor de quelques fleurs Le peu de chemin qui me reste.
CONTRE LA CORRUPTION DU STYLE
ET LE MAUVAIS GOUT DES POÈTES DU TEMPS, EN 1713.
Quoi donc ! quand je veux écrire, Faut-il appeler toujours,
Ou la mère des Amours,
Ou le blond dieu de la lyre, Ou muses à mon secours?
Tant de bruit et tant d'enflure Tient lieu de fécondité A ces auteurs qu'a jeté
Dans beaucoup de boursoufflure Beaucoup de stérilité.
Pour toi, ma guide fidèle, Qui hais l'affectation, Reine de l'invention,
Tu viens sans que je t'appelle, Chère Imagination!
Alors au lieu de pensées, D'antithèses et de traits, Tu me fournis des portrai
Qu'à leurs manières aisées
L'on voit que toi seule as faits.
Là, point d'épithète en rime,
De pointe, de sens retors, Ne vient former les accords De ce sec et dur sublime Pour qui Roy fait tant d'efforts.
C'est dans un dictionnaire De rimes que prend Houdart Ce bel essor, cet écart, Qui, froids enfants d'un libraire, Sentent trop la peine et l'art.
Féconde sans artifice,
Quand tu viens à t'enflammer, Quoi que l'on veuille exprimer, Les mots servent ton caprice, Et s'empressent à rimer.
Tu fais ces belles images,
Ce tour facile et badin,
Ces fleurs qui, comme un jardin, Émaillent les badinages
De Chapelle et Sarasin.
Du poète de Sicile
Qu'est devenu le hautbois, La flûte et la douce voix Dont Moschus dans une idylle Chantoit les prés et les bois?
Beau pinceau, tendre et fertile, Où sont ces vives couleurs Que pour peindre ses douleurs Vint emprunter de Virgile Philomèle en ses malheurs?
Catulle, Gallus, Horace, Aux soupers de Mécénas, N'égayoient point le repas De vers obscurs qu'au Parnasse Phébus même n'entend pas.
Comme parle la nature, L'on parloit au siècle heureux Qu'Auguste rendit fameux, Moins que son bon goût qui dure Encore chez ses neveux.
Mais bientôt après suivirent En foule les faux brillants; Depuis ces malheureux temps
Les Dubartas refleurirent Au café de la Laurens.
C'est là que Verdun admire Gacon (1), Lucain, Martial, Et que ce provincial Vante les conchets qu'inspire Et Rome et l'Escurial.
Paix là ! j'entends Pinprenelle (2) Qui géométriquement
Par maint beau raisonnement Fait, à la pointe fidèle, Le procès au sentiment.
Le dur, l'enflé, le bizarre, A sa voix reprend vigueur; De son école l'auteur
Le plus plat se croit Pindare: Danchet même a cette erreur.
Mais quoique dans leur chimère Ils foulent Malherbe aux pieds, Je n'y vois que des fripiers Retourner l'habit d'Homère Dans leurs vers estropiés.
Ferrand (3), chez qui se conserve, Dans un esprit vif et doux, Ce qui reste de bon goût, C'est toi qu'Apollon réserve Pour opposer à ces fous.
Sauve ta chère patrie De l'invasion des Goths,
Qui, monté sur de grands mots, Ramènent la barbarie
En triomphe chez les sots.
Étranger dans le monde, il m'est insupportable :
J'y languis, privé du secours
Et de ce charme inexplicable
Dont depuis quarante ans jouit mon amitié. Je te perds pour jamais, ami tendre et fidèle, Toi dont le cœur toujours conforme à mes désirs Goûtoit avec le mien la douceur mutuelle De partager nos maux ainsi que nos plaisirs : Flatté que ta bonté ne me fît point un crime De mes vices, de mes défauts,
Je te les confrois, sans perdre ton estime, Ni que cela m'ôtât rien de ce que je vaux. La trame de nos jours ne fut point assortie Par raison d'intérêt, ou par réflexion ; D'un aimant mutuel la douce sympathie Forma seule notre union:
Dans le sein de la complaisance
Se nourrit cette affection,
Dont en très-peu de temps l'aveugle confiance Fit une forte passion.
On te pleure au Parnasse, on te pleure à Cythère; En longs habits de deuil les Muses, les Amours, Et ces divinités qui donnent l'art de plaire, De ta pompe funèbre ont indiqué les jours: Apollon veut qu'avec Catulle
Horace conduise le deuil ;
Ovide y jettera des fleurs sur ton cercueil, Comme il fit autrefois au bûcher de Tibulle.
Puisse la fidèle histoire,
Cher la Fare, des honneurs
Que t'ont rendus les neufs Sœurs
Aux siècles à venir faire passer ta gloire! J'espère, et cet espoir seul console mon cœur,
Qu'en éternisant ta mémoire J'éterniserai ma douleur.
J'appelle à mon secours raison, philosophie; Je n'en reçois, hélas ! aucun soulagement.
SUR LA MORT DU MARQUIS DE LA FARE, A leurs belles leçons insensé qui se fie!
La Fare n'est donc plus! la Parque impitoyable A ravi de mon cœur cette chère moitié!
Pourquoi, cruelle par pitié,
A tous mes vœux inexorable, Me laisses-tu traîner ici de tristes jours?
(1) Il y avait d'abord Hainaut. (2) Substitué à Fontenelle.
(3) Mort en 1719, à quarante-deux ans.
Elles ne peuvent rien contre le sentiment. J'entends que la raison me dit que vainement Je m'afflige d'un mal qui n'a point de remède; Mais je verse des pleurs dans le même moment, Et sens qu'à ma douleur toute ma vertu cède.
O mort, faut-il en vain que je vous sollicite? L'ordre que la nature a mis
Veut que j'aille bientôt rejoindre mes amis : Tout ce qui me fut cher a passé le Cocyte. En vain je cherche encore ici quelque agrément; Mes jours sont un tissu de douleur et de peine :
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