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verra aifément dans la Carte de la Manche que le NEE conduit trop à l'Eft, & que le NE conduit trop au Nord. La direction qu'il faut fuivre, eft donc entre les deux : c'eft à peu près le NE 4. E; car il faudra prendre à peu près le quart de la diftance du SO au SO40; mais le SO 4. devient le NE 4. E, lorfqu'on va dans le fens contraire, ou qu'on monte au lieu de defcendre. On trouvera, fi on le veut, fans nul tâtonnement, ce même rumb de vent, en mettant une régle depuis l'Ile d'Oüeffant jufqu'à l'Ifle de Wight, & en prenant la plus courte distance du centre de la rofe à la régle. La diftance d'Oüeffant à l'Ifle de Wight fe trouvera d'environ 64 lieues. 139. Second Exemple du quatriéme Problême. Nous avons, en partant du point A des environs de Bellifle & de l'Ifled'leu dans la feconde Carte, couru fucceflivement plufieurs routes AD, DE, EF, FG, & nous voulons les réduire en une feule; nous voulons fçavoir le chemin & le rumb que nous avons faits en ligne droite, depuis le point de partance A jufqu'au point d'arrivée G; il eft évident que c'eft un quatrième Problême. Les routes dont il s'agit, font équivalentes à une feule de 85 lieues courues à l'O SO 5. Squi nous porte 394 lieues au Sud, & 74 à l'Oueft.

140. Troifiéme Exemple du quatriéme Problême fur la Carte réduite. On demande la distance de l'Ifle-de-Fer à la Martinique & le rumb de vent qui conduit de l'une à l'autre ? On trouvera que la premiére de ces lfles eft prefque par 28 d de latitude Nord, & que la feconde eft dans le quinziéme degré de latitude auffi Nord, & par environ 315 315d. તા. .30 m.de longitude. Le rumb de venteft à peu près l'OSO 4. 30 m.0; tous les autres rumbs conduiroient en-deffus ou en-def fous de la Martinique.

141. Quant à la longueur du chemin, fa mefure naturelle, comme nous l'avons expliqué dans l'autre Chapitre (NN°. 110 & 111,) eft la portion du Méridien gradué, comprife depuis une latitude jufqu'à l'autre. On peut

prendre le tiers ou le quart de cet intervalle pour fervir de mesure; on peut ajoûter ce tiers ou ce quart, ou toute autre partie, à l'intervalle entier; & l'opération fera toujours légitime, pourvû que la distance d'un lieu à l'autre foit exactement mefurée à proportion de l'efpace entier qu'occupe fur le Méridien la différence en latitude. Il n'y a pas d'inconvénient néanmoins dans la pratique à embraffer immédiatement quelques degrez de plus ou de moins que la différence en latitude pour fervir de mefure; on obferve feulement, fi l'on prend un ou deux degrez de plus ou de moins par en-haut, de prendre aussi un ou deux degrez de plus ou de moins ou de moins par en bas ; afin de faire une efpéce de compenfation. Si on ouvre le compas dans le cas préfent depuis 15 degrez jufqu'à 27, on aura 1-2 degrez, ou 240 lieues, & fi on les répéte trois fois, on aura 720 li. mais ce ne fera pas encore toute la distance de l'Ile-de-Fer à la Martinique. On peut prendre le refte, & le porter vers le milieu de la différence en latitude, ou le comparer à la longueur des 12 degrez: on verra qu'il eft d'environ 120 lieues: Ainfi la diftance d'une Ifle à l'autre eft d'environ 840 lieues.

142. Quatrième Exemple du quatriéme Problême fur la Carte réduite. On demande le rumb qu'il faut fuivre, & le nombre de lieues qu'il faut faire pour aller de la Bermude à l'Ifle de Madère? Comme ces deux Ifles font par des latitudes peu différentes, on ne peut employer comme échelle dans la rigueur, qu'une très-petite partię du Méridien gradué ; & l'opération devient plus difficile & moins exacte. Cependant comme l'inégalité entre les degrez marqués fur la Carte n'eft pas grande en cet endroit, on peut embraffer d'une feule ouverture de compas 100 lieues, ou 5 degrez depuis 32 degrez de latitude jufqu'à 27; il faut répéter ces 100 lieues huit fois pour mesurer toute la distance, & on verra qu'il y a encore de plus 38 ou 39 lieues. Le rumb de vent eft à peu près l'Ei deg. 30 min. Sud.

CINQUIEME PROBLEME.

143. » Le rumb de vent étant donné & la longitude » de l'arrivée, on demande la latitude de l'arrivée & la lon» gueur du chemin ou les lieues de diftance?

d

144. » Si l'on part de la Martinique, & qu'on ait finglé » à PENE 4. 30 m. E, jufqu'à ce qu'on foit parvenu fur » le premier Méridien, il fera très-facile de trouver fur la » Carte réduite le point où l'on eft arrivé. En fuivant l'ENE » 4.30m. E, & en ne s'arrêtant que lorsqu'on fe trouve » par 360 degrez de longitude ou par zéro, on aborde à >> I'Ile-de-Fer même. Pour mesurer enfuite la longueur du » chemin, il faut employer, ainfi que nous l'avons déja » fait, la différence en latitude comme mesure. Je prends » 14 degrez depuis 14 degrez jufqu'à 28. Ces 14 degrez >valent 280 lieues, & en les répétant trois fois, ils me » donnent 840 lieues pour la diftance d'une Isle à l'autre.

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145. >> On connoît la longueur du chemin & la lon>> gitude de l'arrivée, on demande le rumb de vent qu'il >> a fallu fuivre & la latitude de l'arrivée ?

146. » Ce Problême ne peut fe réfoudre dans la ri» gueur que fur la Carte réduite; & il fuppofe même quel>> que tâtonnement; c'eft à peu près la même chofe du » premier Problême. On eft toujours fujet à quelque tâ>> tonnement fur la Carte réduite toutes les fois qu'il s'a>> git de mefurer le chemin, & qu'on ne connoît pas en>> core les deux latitudes, celle du départ & celle de l'ar

>> rivée.

147. » Suppofé qu'ayant parti de l'Ile-de-Fer, & couru >>840 lieues entre le Sud & l'Oueft, nous nous trouvions » par 315 degrez 30 min. de longitude; nous ne fçavons » pas le nombre de degrez de latitude qu'il nous eft per

mis de prendre pour échelle; nous ne le fçavons pas, «< parce que nous ignorons notre latitude de l'arrivée. Nous « feindrons donc au hazard que nous fommes arrivés par << 23 degrez de latitude-Nord, & nous prendrons 100 li. « depuis ces 23 degrez jufqu'à 28 qui font au-deffus. Mais « on s'appercevra que les cinq degrez qu'on emploie, « font trop grands, , parce qu'en les répétant huit fois, & « en mettant encore 40 lieues de plus, pour faire les 840 « lieues, on arrive beaucoup plus bas que 23 degrez de la- << titude, fi l'on veut en même tems que le point foit par << 315 degrez 30 min. de longitude. Ainfi il faut néceffai- « rement faire plufieurs tentatives; & on ne doit fe trou- << ver fatisfait que lorfque l'intervalle qu'on a pris pour « mesure, convient avec la latitude par laquelle on arrive « effectivement, & qui eft 14a. 30' dans cet exemple. Au « furplus ce Problême, vû l'état actuel de la Navigation, « & la privation où nous nous trouvons de méthode immé- « diate & commode pour déterminer la longitude en Mer, « n'eft pas d'une utilité présente. «

II.

Moyen de marquer fur la Carte le Point où l'on eft à la vue de deux Terres, avec plufieurs autres Opérations ou Pratiques importantes.

148. Lorfqu'on fe trouve à la vûe de deux Terres, on: peut, après les avoir relevées avec la Bouffole ou le compas de variation, marquer fort aifément fur la Carte l'endroit où l'on eft. Suppofons qu'on puiffe voir Bellifle d'affez loin, de même que l'Ifle-d'Ieu, & que la premiére de ces Ifles reste au чNE, & l'autre à l'ES E. Nous prendrons avec un compas ordinaire la diftance du milieu de Bellisle au NNE dans notre feconde Carte, & fai

fant gliffer une des pointes du compas le long du rumb de vent en defcendant, l'autre pointe tracera une ligne parallele qui fera la direction du SSO par rapport à Bellifle; mais le NNE par rapport au point comme A, d'où on voit Bellifle. Nous prendrons en même tems avec un autre compas la diftance de l'Ifle-d'Ieu à-l'E÷SE, & traçant une ligne parallele à ce fecond rumb de vent, nous aurons une feconde direction, & le concours des deux nous donnera le point A où nous nous trouvons néceffairement. De ce point Bellifle refte au NNE, & l'Ifle-d'leu à l'E SE; car fi on fuivoit l'un ou l'autre de ces rumbs de vent, on iroit rencontrer l'une ou l'autre Ifle.

149. On fe fert ordinairement de cette pratique pour marquer fon point de Partance fur la Carte, lorfqu'on entreprend un voyage de long cours. Le foir lorfqu'on eft à la veille de perdre les Terres de vûe, on en relève deux avec la Bouffole; ce qui vaut beaucoup mieux que de n'en relever qu'une, & d'eftimer à quelle distance on en eft. Cependant il faut quelquefois avoir recours à ce second moyen de fixer le commencement de fa Navigation: on y eft néceffairement obligé lorfqu'on part d'une petite Ifle, & lorsqu'elle eft feule.

Transporter un Point d'une Carte dans

une autre.

150. Lorfqu'en pointant une Carte on fe trouve à une de fes extrémités, il faut paffer dans une autre où foient marqués les mêmes endroits par lefquels finit la premiére. Alors on tranfporte le point d'une Carte dans l'autre, en le mettant à la même distance & au même rumb de vent par rapport à la même terre ; & en obfervant de mesurer cette distance dans chaque Carte, avec la propre propre échelle. 151. Exemple. Suppofons qu'en partant de Bellifle on ait fait 40 lieues à l'O NO, & qu'enfuite on ait viré de bord &

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