» des marées au Croific y changer d'environ un quart d'heu >>re, parce qu'on rétrécit l'entrée de ce Port par une » longue jettée. Il fallut enfuite quelque temps de plus » à la Mer pour paffer en quantité fuffifante par l'ouvertu » re moins large. Les chofes peuvent avoir changé de» puis, & être revenues à leur ancien état, quoique la » jettée fubfifte toujours. Ce petit Port s'eft en partie com» blé de fable; fa capacité eft bien moins grande qu'elle » n'étoit il y a zo ans, & les eaux qui y entrent ayant moins » d'efpace à remplir, doivent s'y mettre plus prompte »ment de niveau avec celles du dehors. á 194. On connoît fans peine l'établissement des marées dans un Port, lorfqu'on fe trouve dans ce même Port le jour de la nouvelle ou pleine Lune; mais fi l'on s'y trouve un autre jour, l'heure de la pleine Mer fera différente, & il faudra avoir égard au retardement des marées, qu'on doit retrancher de l'heure de la pleine Mer qu'on a observée. Si en confultant un Calendrier ou fi par quelqu'autre moyen on trouve qu'il y a dix jours d'écoulés depuis la nouvelle ou pleine Lune, ces dix jours, comme nous l'avons vû cy- devant (No. 182) donnent 8 heures de retardement : ainfi ces 8 heures doivent être retranchées de l'heure de la pleine Mer, & il restera l'établissement. Suppofé, outre cela, que pleine Mer foit arrivée à 2 heures après midi, je remarque que 2 heures du foir font équivalentes à 14 heures du matin, & retranchant 8 heures de ce dernier nombre, il me vient 6 heures pour l'établiffement du Port dont il s'agit. la Connoiffant l'Etabliffement des Marées pour un Port, trouver l'Heure de la pleine Mer pour un jour propofé. 195. Lorfqu'on connoît l'établissement d'un Port, ou l'heure à laquelle il eft pleine Mer le jour de la nouvelle ou pleine Lune, il eft très-facile de trouver l'heure de la pleine Mer pour tous les autres jours; puifqu'il fuffit d'ajoûter à l'établissement la quantité du retardement. 196. On me demande, par exemple, à quelle heure il fera pleine Mer au Havre de Grace le 21 Août 1754? Je cherche la nouvelle Lune dans ce même mois ; elle arrivera le 18; ainfi le 21 il y aura 3 jours d'écoulés depuis la nouvelle Lune. Ces 3 jours produifent 2 heures 24 min. de retardement ; & fi on les ajoûte à l'établissement des marées au Havre de Grace, qui eft 9 heures 20 min. dans le Port, il viendra en tout 11 heures 44 min. pour le tems de la pleine Mer. 197.SecondExemple. On veut fçavoir à quelle heure il fera pleine Mer à Breft le 16 Janv. 1753. La nouvelle Lune arrivera le 4 de ce même mois, ce qui oblige de chercher le retardement des marées pour 12 jours. On trouve 9 heures 36 min. & les ajoûtant à l'établissement de Breft qui eft 3 heures 30 min. il vient 13 heures 6 min. C'est-à-dire, qu'il fera pleine Mer vers une heure un demi-quart après midi à Breft le 16 Janvier 1753. Nous expliquerons dans le premier Chapitre du quatriéme Livre la maniére de faire les Calculs précédens avec plus d'exactitude. CONCLUSION DE CE SECOND LIVRE. 198. Nous terminerons ce fecond Livre, non pas en réfumant les chofes que nous venons d'expliquer, mais en indiquant en peu de mots celles dont il nous refte encore à parler, ou fur lefquelles il faut que nous infiftions. On voit que nous devons prendre une plus grande connoiffance des mouvemens du Soleil & de la Lune, & en général de la situation de tous les Aftres, puifque nous fommes prefque continuellement obligés d'avoir recours à la comparaifon du Ciel dans les opérations du Pilotage. Nous ne pouvons découvrir la variation de la Bouffole, qu'en comparant l'amplitude que nous trouvons fur le compas, à l'amplitude que nous fournira le calcul; nous ne pouvons découvrir notre latitude qu'en obfervant combien notre Zénith est éloigné des Aftres dont la fituation doit nous être connue par rapport à l'Equateur du Ciel. Il nous faut auffi pour réussir à bien déterminer la latitude, nous fervir d'inftrumens plus commodes & meilleurs que celui qui eft représenté dans la Figure 3. Nous avons donné dans le premier Livre (N°. 94.) un moyen qui eft exact & facile pour mefurer la diftance du Soleil au Zénith; mais il ne peut fervir qu'à terre, & il n'eft propre que lorsqu'on veut obferver le Soleil ou la Lune. Enfin à l'égard même de la réduction des routes, nous avons befoin d'une mé court que thode meilleure dans la pratique, que celle que nous préfente l'ufage des Cartes Marines. Le plus fouvent on ne de très-petites routes; & fi on entreprenoit de les réduire ou de les compaffer fur la Carte, la groffeur des pointes du compas en feroit prefque toujours difparoître une grande partie. Un avantage confidérable que nous retirerons des chofes déja expliquées, c'eft que nous ne nous attacherons à rien déformais, dont nous ne connoif fions d'avance l'utilité. |