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Fig. 66.

fallions gliffer l'extrémité inférieure D de l'allidade d'une
certaine quantité vers A; la perpendiculaire M E au mi-
roir de métail LG qui eft attaché fermement à l'allidade,
s'élevera par
l'extrémité E de la même quantité. Le rayon
NO ne changeant pas de situation, non plus que le petit
miroir IF, la petite portion du rayon NM conservera
auffi fa même direction. Mais fi l'allidade a été avancée
réellement vers A de 20 degrez, la ligne M E s'élevera
auffi de 20 degrez, l'angle NME deviendra plus grand
du même nombre; & comme l'angle EMK augmentera
de la même quantité, la ligne KM, au lieu d'être hori-
fontale, comme elle l'étoit dans la premiere difpofition
de l'allidade, fe trouvera élevée de 40 degrez vers K, ou
du double du changement qu'on aura fait souffrir à l'allida-
de. Ainfi fi un Aftre se trouve dans le Ciel à 40 degrez de
hauteur, il fera impreffion fur l'œil par la ligne K MNO,
& on le verra fur le petit miroir IF précisément à côté de
Horifon qu'on voit par la ligne O Hau travers de la partie
transparente de la petite glace IF. L'Aftre aura 40 degrez
de hauteur, & cependant on n'aura fait avancer l'allidade
ou la régle mobile que de 20 degrez vers A.Voilà pourquoi
on donne une double valeur aux parties de l'arc AB, &
qu'on le divise en 90 degrez, quoiqu'il n'en contienne
réellement que 45.

Fig. 67. 3. La Figure 67 repréfente l'Inftrument, lorsque le Pilote observe la hauteur de l'Aftre S vers lequel il faut qu'il fe tourne. Pendant que l'allidade étoit fur le premier point de la graduation, on ne voyoit que l'Horifon au travers de la glace IF, & dans le petit miroir. On y vifoit par la ligne 0 H, & les deux miroirs IF & L G le faifant voir une feconde fois par la ligne K MNO, on le raportoit au point 0 à côté de l'Horifon vû en ligne droite. Mais à mesure qu'on a éloigné le bas de l'allidade du point B, la ligne MK eft allé frapper différens endroits du Ciel, & elle les a fait comme defcendre fucceffivement, puifqu'ils ont paru chacun à leur tour en N dans le petit

miroir IF. Si on obferve le Soleil, on voit d'abord la par- Fig. 67. tie inférieure de cet Aftre; on pouffe l'allidade encore un peu plus loin, la ligne MK s'élève un peu davantage, & elle va rencontrer le centre de cet Aftre: on voit enfuite ce point précisément de niveau avec l'Horifon qu'on déla ligne 0 H, & on a alors la hauteur du centre du Soleil, qui eft marquée depuis B jufqu'en D, & le complément fe trouve depuis A jufqu'en D.

couvre par

54. L'obfervation fe fait d'autant plus aifément, qu'il fuffit de faire concourir le centre de l'Aftre avec l'Horifon, fans qu'il importe qu'on voye ces deux objets par un point un peu plus haut ou un peu plus bas de la glace IF. Ce n'eft pas la même chose lorfqu'on fe fert de l'Arbaleftrille, ou des autres inftrumens de la même efpéce. Car il ne fuffit pas de faire concourir l'Horifon avec le rayon du Soleil, ou avec l'ombre de quelque pinnule, il faut encore que le concours de ces deux chofes fe fasse dans un point précis de l'inftrument; & c'eft ce que le mouvement du vaiffeau rend quelquefois très-difficile. Il eft vrai que pendant que le Pilote travaille à se tenir debout, & qu'il prend différentes attitudes pour ne pas tomber, il fait auffi tout ce qu'il faut pour faire réuffir fon obfervation. Cet avantage eft commun à l'Arbalestrille & à tous les autres inftrumens qu'on tient affujettis contre l'œil, & qu'on ajuste, en visant à l'Horifon que fournit la Mer. Mais l'obfervation eft incomparablement moins pénible avec le nouvel Octans Anglois, puifqu'on est délivré abfolument de la peine de faire convenir les deux rayons dans un point déterminé, pourvû qu'ils conviennent ensemble. Enfin l'observation, fi elle eft faite avec foin, fera de la plus grande exactitude. On choisit le point du Soleil dont on veut avoir la hauteur. Si l'Aftre monte encore, il paroît monter dans le petit miroir IF, en fe détachant de l'Horifon; mais il fuffit de faire avancer l'allidade vers le côté A, l'Aftre fe remettra fur l'Horison, & la situation de l'allidade indiquera en D la hauteur dans

Fig. 67.

ce fecond inftant. Nous ne répétons pas qu'il faudra appliquer à cette hauteur la petite correction dont nous avons parlé dans les Numéros 50 & 51.

55. On attache vers P quelques morceaux de verre coloré, qui étant renfermés dans un quadre tiennent à l'inftrument par un petit bras qui a un jeu de charniere. Si l'on veut obferver le Soleil, & que l'éclat de cet Aftre foit trop grand, on fait tomber ces verres colorés fur le chemin MN, que fuivent les rayons, en allant d'un miroir

à l'autre.

Prendre Hauteur par derrière avec l'Octans
Anglois.

par

par

56. Il n'a été queftion jufqu'à préfent que de la maniére de prendre hauteur par devant; mais fi'l'Horifon étoit couvert au-deffous de l'Aftre, ou s'il étoit embarraffé une terre dont on fût à très-peu de diftance, il faudroit prendre hauteur par derriere, en tournant le dos à l'Aftre; & l'inftrument pourra encore fervir, s'il eft du nombre de ceux qui font les plus compofés. Il y a alors une pinnule Figure 68. V, (Fig. 68.) attachée au côté CA, & on y applique l'oeil lorfqu'on veut prendre hauteur derriére. Un petit morceau de glace, dont il n'y a qu'une moitié qui doit être étamée, comme dans le morceau de glace IF de la Figure 67, eft placé en RQ, non pas dans une fituation parallele, mais dans une fituation perpendiculaire à celle que prend le miroir de métail L G, lorsque l'allidade C D répond au premier point de la graduation. On vife à l'Horifon par la ligne VH,au travers de la partie tranfparente du miroir de glace RQ, & on tire l'allidade CD à foi, jusqu'à ce que l'Aftre dont les rayons de lumiére fuivent le chemin S MTV fe peigne fur le miroir RQ, & réponde exactement en T, à côté de l'Horifon. On aura enfuite la hauteur depuis B jufqu'en D, comme dans l'autre maniére d'obferver, & le complément depuis D jufqu'en A.

57. La vérification de l'inftrument fe fait auffi à peu près Fig. 68. comme dans l'autre obfervation; mais elle eft un peu plus difficile. Lorsqu'on approche l'allidade D du premier point B des divifions, la ligne MK va rencontrer des points du Ciel moins élevés: elle defcend par fon extrêmité K; & lorfque l'allidade eft arrivée en B, il faut que cette ligne MK foit devenue parfaitement horifontale, & qu'elle aille fe terminer exactement à l'Horifon derriére l'Observateur, en paffant par-deffus fa tête. Ainfi on voit alors les deux points oppofés de l'Horifon réunis en même tems en T, fuppofé que l'inftrument ne foit fujet à aucune erreur on voit l'Horifon par la ligne droite VTH, & le côté oppofé par la ligne VT MK, qui se détourne en M & en Tà la rencontre des deux miroirs. Cette feconde image eft renversée, c'est-à-dire, que la Mer paroît enhaut, & le Ciel en bas; & c'eft la même chofe lorsqu'on obferve l'Aftre, fon bord fupérieur en apparence eft réellement le bord inférieur. Ce renversement des objets eft produit par la fituation qu'ont les deux miroirs l'un par rapport à l'autre. Pour revenir à l'opération de la vérification, nous ferons remarquer que fi les deux points de l'Horifon qu'on découvre, étoient exactement à l'oppofite l'un de l'autre & fur la même ligne droite qui paffe par l'oeil de l'Obfervateur, il faudroit, lorfqu'on les voit dans le même point T, que l'allidade marquât exactement zéro fur la graduation. Mais les deux lignes tirées de l'obfervateur aux deux points oppofés de l'Horison, ne forment pas ensemble une feule ligne droite, & elles font chacune inclinées de la même quantité, comme nous aurons occafion de le faire voir d'une maniére plus particuliére dans un moment. Lorsqu'on voit donc les deux Horisons réunis dans un même point T, il ne faut pas, pour que l'Octans foit bien difpofé, que l'allidade marque zéro fur les divifions, mais qu'elle fe trouve reculée vers B du double de l'inclinaifon de l'Horifon, $8. Suppofé qu'on foit élevé de 15 pieds quelques

Кк

Fig. 68.

Il don

pouces au-deffus du niveau de la Mer, l'Horifon fera in-
cliné de 4 minutes; ainfi pour que les miroirs foient
bien fitués, il faudra que l'allidade marque 8 min. vers B,
ou au-deffous de zéro. Si elle ne marquoit pas tout-à-fait
cette quantité, ce feroit une preuve que l'inftrument
augmente un peu les hauteurs, ou qu'il donne trop.
neroit trop, par exemple, de 3 minutes, fi pendant la
vérification, l'allidade ne marquoit que 5 minutes au-def-
fous de zéro, au lieu de marquer 8. Si au contraire l'alli-
dade fe trouve arrêtée fur 9 où 10 min. l'inftrument dimi-
nue trop les hauteurs, & il donne trop peu de 1 ou de z
min. C'eft effectivement diminuer trop les hauteurs, que
de faire paroître un objet encore plus bas qu'il ne l'est
réellement. L'erreur une fois trouvée eft la même dans
toutes les autres obfervations, quoique l'objet foit plus ou
moins haut, pourvû que l'inftrument ne change point
d'état, ou qu'on n'y touche qu'avec précaution.

59. Il ne fera peut-être pas inutile d'expliquer ici pour-
quoi les petits miroirs IF & QR (Fig. 67 & 68.) peuvent
être faits de glace, au lieu que le grand miroir LG doit
être de métail. Les petits miroirs font fujets à donner une
double image à caufe de leurs doubles furfaces, celle de
deffus & l'autre qui eft étamée; mais il n'en réfulte aucun
inconvénient fenfible, parce que ces petits miroirs ont
toujours exactement la même fituation par rapport aux
rayons
de lumière dans toutes les obfervations. Quant au
miroir LG, il faut qu'il foit plus grand, & qu'outre cela
il foit de métail. Ce miroir doit être plus grand, parce
que le point M, où fe fait la réflexion, change de place,
lorfqu'on donne une fituation différente à l'allidade,
moins qu'on ne mette ce miroir plus haut & tout-à-fait au
centre C. De plus, ce même miroir doit être de métail,
parce qu'il eft rencontré par les rayons fous différentes
obliquités, & que s'il étoit de glace, les deux images fe
troubleroient, & fe troubleroient tantôt plus & tantôt
moins. Je n'ai pas remarqué que quoique de métail, il fe

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