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Figure. 57. du Gabet ne paroîtroit plus toucher parfaitement l'Horifon, ou les limites apparentes les plus éloignées de la

Mer.

29. On ne manque auffi jamais de mettre une pinnule ou vifiére au bas du marteau en D, afin de s'affûrer qu'on ne place pas l'oeil trop bas. Cette vifiére eft formée par un morceau de métail dont les deux extrémités font recourbées. Elles faififfent le bout du marteau; mais il reste une fente qui a la largeur d'une épingle.

Moyens de rendre l'ufage de l'Arbalestrille beaucoup plus exact.

30. La vifiére dont nous venons de parler, eft toujours mal placée lorsqu'on fe conforme à l'ufage ordinaire: car l'extrémité d'en-bas du marteau forme un des bords de la fente; & fi cette fente a un tiers de ligne de hauteur; fon milieu fera trop bas d'un fixiéme de ligne; ce qui peut produire une erreur très-fenfible. Heureufement il eft facile de corriger ce défaut on fera fimplement un petit trou dans un morceau de métail qu'on mettra en place comme on le fait ordinairement ; & on fera une petite échancrure à l'extrémité du marteau vis-à-vis du petit trou. Mais il faudra faire quelque marque ou repaire qui indique la quantité précife dont il faudra enfoncer le petit morceau de métail. La Figure 59 représente l'extrémité d'en-bas du marteau, & la pinnule qui n'eft pas encore placée.

31. L'Arbaleftrille eft encore sujette à un autre défaut très-considérable. Les rayons du Soleil qui terminent Fombre de l'extrémité C du marteau (Fig. 57.)& qui viennent tomber en E, ne partent pas du centre de l'Aftre. Car les rayons qui fortent de quelque point plus haut du Soleil, & qui razent le haut du marteau, viennent tomber plus bas fur la traverse du Gabet, & effacent l'extrémité de l'ombre. D'un autre côté ce ne font pas tout-à-fait

les rayons qui partent du haut du bord du Soleil, qui ter- Figure $7 minent l'ombre; car ils ne répandent pas une lumiére affez vive lorsqu'ils font feuls, pour que l'Obfervateur puiffe la diftinguer. Il fuit de-là que, lorfqu'on fe fert de l'Arbaleftrille, comme on le fait actuellement, on n'observe ni le centre du Soleil, ni fon bord fupérieur; & à proprement parler, on ne fçait de quel point on prend la hauteur, tant l'obfervation eft groffiére.

32. Il fuffiroit, pour réparer tout le mal, de mettre
une espéce de traverse au haut du marteau. Cette traverse
s'étendroit un peu d'un côté & de l'autre ; elle auroit 7 à
8 lignes de faillie, & 5 à 6 lignes dans l'autre fens, ou de
haut en bas. Cette petite traverfe feroit foudée à un mor-
ceau de cuivre qu'on feroit entrer fur le bout du marteau;
& il y auroit quelque marque ou repaire pour fervir de
terme à l'enfoncement. La Figure 60 repréfente le bout
d'en haut du marteau, avec la piéce de cuivre qui n'eft pas
encore mise en place. L'ombre de la traverse feroit re-
çue fur la traverse du Gabet, qu'il faudroit rendre plus
grande qu'à l'ordinaire, afin de pouvoir tracer deffus
comme on l'a fait dans la Figure 58, les deux petits ef
paces à droit & à gauche qui doivent recevoir l'ombre.
Ces efpaces feroient réglés fur la grandeur de l'ombre :
mais on pourroit les rendre un peu plus grands, fans que
cela tirât à conféquence, pourvû qu'on les augmentât au-
tant par en-haut que par en-bas, & que pendant l'obferva-
tion on fit tomber l'ombre au milieu.

33. L'Arbalestrille eft très - facile à construire; elle «
coûte très-peu, & elle n'eft pas embarraffante dans le «<
tranfport. Si l'on adoptoit dans la Pratique les petites «<
corrections que nous venons de propofer, cet inftrument «<
deviendroit d'un usage fort exact. On lui reproche quel- «
quefois des défauts qui ne tirent pas à conféquence. Il «
ne faut
pas que les marteaux fe courbent; la pinnule que «
nous mettons en-bas du marteau, & la traverse que nous <<
appliquons en-haut, doivent être placées avec préci- «

Figure 57.

Fig. 61.

» fion, & fe bien trouver dans le prolongement du plat » du marteau. Mais quant à la courbure de la Fléche, il >> faudroit qu'elle allât fort loin pour rendre l'inftrument » défectueux. Si la Fléche fe courbe un peu vers le bas » par l'extrémité B (Fig. 57.) il femble qu'elle doit ren>> contrer un peu plus loin les rayons SCE de l'Aftre, >> mais d'un autre côté elle rencontrera un peu plutôt la ligne droite D H tirée de l'œil de l'Obfervateur à l'Ho>> rifon; ce qui corrige prefqu'entiérement l'autre défaut. Méthode de fe fervir de l'Arbaleftrille à terre pour avoir la hauteur du Soleil.

34. » Lorfqu'on veut observer à terre la hauteur du So»leil en fe fervant de l'Arbaleftrille, & qu'on n'a pas la » liberté de voir l'Horifon du côté oppofé, on peut em»ployer le moyen fuivant. On difpofera un des grands » marteaux & le Gabet, comme fi on vouloit prendre >> hauteur par derriére; on fufpendra enfuite l'inftrument >> par le bout de l'œil, comme le repréfente la Figure 61; » & on fera monter ou defcendre le Gabet jufqu'à ce que >> fa traverse reçoive exactement l'ombre de la petite tra» verfe appliquée à l'extrémité C du grand marteau. Com» me la pefanteur des traverses peut empêcher la Fléche » de fe mettre exactement à plomb, on peut mettre un >> petit contrepoids vers D, & on vérifiera avant l'obser» vation, la fituation de la Fléche, en mettant à côté un » fil chargé d'un plomb. Enfin le Gabet étant bien placé, » on aura en E fur la colomne des 90 degrez, non pas » la hauteur, mais le double de la diftance de l'Aftre » au Zénith. Si l'on trouve en E, par exemple, 54 de» grez 30 min. ce fera une marque que l'angle CED » eft de ce nombre de degrez. La moitié 27 deg. 15 min. >> fera l'angle SEZ, diftance du Soleil au Zénith; & » prenant le refte à 90 degrez, on aura 62 deg. 45 min, » pour la hauteur.

Méthode de graduer la Fléche.

35. Nous pouvons imaginer très-aifément la méthode << de graduer la Fléche, en confidérant la maniére dont «< on fe fert de cet inftrument lorfqu'on obferve par derrié- «< re. L'angle CED (Fig. 57.) exprime la hauteur du So- « leil, & cet angle eft partagé par la moitié par la Flé- « che: c'eft-à-dire, que l'angle A E C est égal à la moi- «< tié de la hauteur. Mais dans le triangle CA E qui est « rectangle en A, l'angle en Ceft le complément de l'an-« gle E ainfi l'angle en C eft le complément de la moi- « tié de la hauteur; & il fuit de-là, que fi on nous pro- « pofe de trouver le point E où nous devons marquer un « certain nombre de degrez de hauteur, nous n'avons qu'à « prendre la moitié de ce nombre, prendre le complé- « ment de cette moitié, & faifant enfuite l'angle ACE « égal à ce complement, la ligne C E viendra rencon- «< trer la Fléche dans le point requis E. «<

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36. S'il s'agit, par exemple, de trouver le point E où'«
on doit marquer 25 degrez de hauteur, je dis : La moitié «<
de 25 deg. eft 12 d. 30. pour la valeur de l'angle A EC. «
Mais fi on veut que l'angle A E C foit effectivement de «<
12 d. 30m. il faut que l'angle ACE foit de 77 d. 30". Je «
fais donc l'angle ACE de ce dernier nombre de degrez, «
& la ligne C E viendra me marquer le point E de 25
37. Cette opération fe peut faire aifément en tirant <<
fur une table une ligne droite AC, affez longue pour «<
représenter la Fléche (Fig. 62.). On élève une perpen-«< .
diculaire A Cà l'extrémité A, qui représente le bout de «<
l'œil, & on fait cette perpendiculaire égale à la moi- «
tié du marteau : on décrit enfuite du point C comme «
centre, un quart de cercle A G qu'on divife en degrez, «
en commençant au point A. S'il s'agit après cela de «<
marquer fur la Fléche le point E, par exemple, de 40 «
deg. on tire une ligne droite CE par le point F de 70%. «

Fig. 57.

Fig. 62.

Figure 62.

>> du quart de cercle; parce que 70 degrez eft le complé»ment de 20 degrez moitié de 40. Si on veut de même >> trouver le point H où tombe so degrez de hauteur, il >> faut que l'angle CHA foit de 40 degrez, & ce dernier » ne peut fe trouver de ce nombre de degrez, que lorf» que l'angle ACH eft de 50. Ainfi en tirant la ligne CH » par 50 degrez du quart de cercle, on aura le point H » de 80 degrez. L'opération fera beaucoup plus exacte si >> l'on rend le quart de cercle plus grand, fi on le fait, par » exemple, de la grandeur repréfentée par MN, en lui » donnant toujours le même point C pour centre. La ligne >> A B étant divifée en degrez, il n'y aura plus enfuite qu'à > transporter tous fes intervalles fur la Fléche même.

Méthode plus exacte de graduer la Fléche.

38.
>> On graduera la Fléche encore plus exactement
>> avec le fecours des Tables des Tangentes, après avoir
>> fait une échelle de même longueur que la moitié du
» marteau, qu'on pourra fe contenter de divifer en 1000
» parties égales. Lorfqu'on prend la moitié AC du mar-
>>teau pour rayon ou Sinus total, les diftances comme
» AE du bout de l'oeil A à chaque point comme E de la

graduation de la Fléche, font les Tangentes de com-
» plément de la moitié des hauteurs. Ainfi fi on parta-
>geoit la moitié AC du marteau en cent mille parties éga-
les, il n'y auroit aucune réduction à faire aux Tangen-
»tes des Tables: il fuffiroit de prendre la moitié de cha-
que nombre de degrez de hauteur, de prendre le com-
plément de cette moitié; & cherchant dans les Tables
»la Tangente de ce complément, on auroit le nombre
» de parties égales qu'il faudroit porter depuis le bout de
>> l'œil jufqu'à chaque point E de la graduation.
39. » Il fuffit dans la Pratique, de diviser la moitié du
marteau en 1000 parties égales; mais pour opérer avec
plus de précision, on fera une échelle de dixmes, fembla-

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