15". & les lieues majeures font de 45. Je fuppofe qu'on «< eft arrivé par 42 deg. de latitude, on aura 41 d. 22". pour « le premier moyen parallele fuppofé; & réduifant les 45 « lieues majeures en lieues mineures, on en trouvera 334« qu'il faut faire convenir avec les 60 lieues de distance, «< & il viendra 49+ lieues au Nord, valeur de 2 d. 28 min. « de différence en latitude. On aura donc 43 d. 131⁄2". pour « latitude d'arrivée ; & comme elle différe de celle que «< nous avions fuppofée, il faut faire une feconde tentative. «< 71. >> Nous prendrons 43 d. 13 m. pour la latitude d'ar- «< rivée: nous aurons 41.59 m. pour fecond moyen paral- << lele fuppofé. Nous réduirons derechef les 45 lieues ma- «< jeures en lieues mineures, & il nous viendra 3 3 lieues « que nous ferons convenir avec les 60 de diftance. Nous << trouverons 50 lieues au Nord, ou 2 d. 30 m. de différence <<< en latitude, ce qui nous donnera 43 15 m. pour nou- « velle latitude d'arrivée. Mais comme elle nous feroit trou- « ver un troifiéme moyen parallele fuppofé qui ne différe- «· roit pas du fecond,nous devons regarder 43 deg. 15 min. « comme la vraie latitude d'arrivée, & le rumb de vent «<< fera le NEN. » d CHAPITRE III. Détail des Opérations qu'on nomme Corrections. 72. N I. Ous avons déja donné une idée des pratiques que les Pilotes nomment Corrections. If arrive prefque continuellement en Mer, qu'après qu'on a couru une ou plufieurs routes, la latitude d'arrivée que fournit la Réduction, ne s'accorde pas exactement avec la latitude que donne la hauteur méridienne du Soleil. On ne peut pas s'empêcher de donner une entiére foi à l'obfervation, lorfqu'elle a été faite avec foin. Ainfi il faut néceffairement qu'il fe foit gliffé quelque erreur ou dans l'eftime du chemin, ou dans le rumb de vent qu'on croyoit avoir suivi. On eft obligé alors de corriger l'un ou l'autre, ou même les deux ; & on donne à cette opération le nom de correction, qui a principalement pour objet de marquer la longitude à laquelle il eft plus plausible de s'arrêter ou de croire qu'on est arrivé. peut 73. Il fe faire dans plufieurs cas, qu'on ait lieu de foupçonner que l'erreur qu'on a commife, tombe plutôt fur une partie que fur l'autre. Si le doute tombe, par exemple, fur l'eftime du chemin, & qu'on ait lieu de regarder le rumb de vent comme mieux déterminé, on doit avoir recours au fecond Problême du Chapitre précédent. On fe fervira du rumb de vent & de la latitude d'arrivée fournie par l'obfervation de la hauteur, pour avoir les lieues de diftance, qu'on nommera alors corrigées, pour les diftinguer de celles qu'on avoit trouvées par l'eftime; on aura en même tems les lieues mineures corrigées, qui réduites en lieues majeures, ferviront à trouver la longitude d'arrivée, 74. Si le foupçon tomboit au contraire fur le rumb de vent, & qu'on crût devoir fe repofer davantage fur les lieues de distance, on les feroit convenir avec la différence en latitude trouvée par les obfervations, & on feroit un troifiéme Problême. 75. La feule direction de la route fuffit auffi très-fouvent pour déterminer le Pilote dans le choix qu'il doit faire du fecond ou du troifiéme Problême. Quoiqu'on puiffe fuppofer des erreurs confidérables fur les lieues de diftance, ou fur le rumb de vent, ces erreurs ne produifent pas toujours le même effet, ou ne tirent pas également à conféquence dans tous les cas. Si on a, par exemple, couru fur un rumb de vent très-voisin du Nord, & qu'on voulût, en le négligeant, ne fe fervir que des lieues de distance pour les faire convenir avec la vraie différence en latitude, la plus petite erreur qu'on commettroit fur ces lieues de distance, en produiroit une extrême fur les lieues mineures, & par conféquent fur la longitude d'arrivée. Suppofons que la vraie différence en latitude foit de 3 deg. & qu'après avoir couru réellement 61 lieues entre le Nord & l'Eft, on s'imagine en avoir fait 64 ou 65, en fe trompant feulement de 3 ou 4 lieues, on peut voir aifément fur le Quartier de réduction, que cette erreur en produiroit une de plus de 12 ou 13 lieues fur la différence en longitude. Ainfi il seroit extrêmement imprudent de fe fervir dans ce cas du troifiéme Problême, au lieu d'appliquer le fecond. 76. On ne commettroit pas une moindre faute, fi l'on employoit le fecond Problême, lorsque la route eft trèsvoiline de l'Eft ou de l'Oueft; car la plus petite erreur fur le rumb de vent en produiroit alors une très-grande fur la longitude. Il fuit de- là qu'il faut avoir recours par préférence au troifiéme Problême, lorfque la route eft trèsvoifine de l'Eft ou de l'Oueft, & employer au contraire le fecond, lorfque la route eft peu éloignée du Nord ou du Sud. Cette attention eft de la plus grande importance; & c'est ce qui a engagé les Marins à diftinguer trois différentes corrections qu'ils employent felon les divers cas. II. De la premiere Correction. 77. On fe fert de la premiére correction, lorfque le rumb de vent fur lequel on a couru, ne s'écarte au plus du Nord ou du Sud que de deux quarts de vent. C'est-àdire, qu'on fe fert de la premiére correction pour tous les rumbs de vent compris vers le N, entre le NNO & le NNE, & pour ceux qui font compris vers le Sud entre le SSE & le SSO. Cette premiere correction n'eft autre chose que le fecond Problême : on néglige, par les raifons que nous venons d'expofer, les lieues de diftance qu'a fourni l'eftime, & on ne fe fert que du rumb de vent. 78. Exemple. On eft parti de 44 deg. de latitude Sud, & de 358 deg. de longitude : on a couru par eftime 200 lieues au SSE 5 deg. S; mais à la fin de cette route on a obfervé la latitude, & on l'a trouvée de 52 deg. On demande les lieues de diftance corrigées & la longitude d'arrivée auffi corrigée. peg. Min. 504 Lieues mineur. corrig. 52 44 d. 8 52 EXPLICATION. 79. Si après avoir couru par eftime 200 lieues au SSE 5 deg. S, on n'avoit pas obfervé la latitude, on se seroit fervi des 200 lieues de diftance & du rumb de vent, le SSE deg. S, pour faire un premier Problême; & on eût trouvé la latitude & longitude d'arrivée, qui n'euffent été qu'eftimées, à caufe de l'incertitude attachée aux pratiques du Pilotage. On a le bonheur d'observer la latitude à la fin de la route; ce qui détermine à rejetter les lieues de distance; & on ne fe fert que du rumb de vent, qu'on fait convenir avec la vraie différence en latitude que fournit l'obfervation. On acheve l'opération, en fe conformant au fecond Problême; ce qui donne la longitude d'arrivée, qu'on nomme corrigée, quoiqu'il s'en manque beaucoup qu'on puiffe la regarder comme abfolument sûre. On trouve en même tems 168 lieues pour la longueur du chemin, au lieu de 200 lieues qu'on croyoit avoir faites. I I I. De la feconde Correction. 80. On a recours à la feconde correction, lorfque la route eft voifine de l'Eft ou de l'Oueft, & qu'elle n'en eft éloignée au plus que de deux quarts de vent. C'est-à-dire, que cette correction s'étend 'du côté de l'Eft, depuis l'ENE jufqu'à l'ESE, & qu'elle s'étend du côté de l'Ouest depuis l'O NO jufqu'à l'OSO. Il y a deux différentes pratiques qui font en ufage dans ce cas. Quelques Pilotes font un troifiéme Problême, fans avoir égard au rumb de vent eftimé, ils le négligent; mais ils font convenir les lieues de distance avec la vraie différence en latitude que leur a fourni l'obfervation. D'autres Pilotes cherchent les lieues mineures, comme dans le premier Problême, & ils les font enfuite quadrer avec la vraie différence en latitude, pour avoir le rumb de vent corrigé & les lieues de distance corrigées, &c. Nous nous attacherons à cette feconde pratique, dont nous avons déja fait ufage dans le fecond Livre N°. 156. 81. Exemple. On eft parti de 40 deg. 30 min. de latitude Nord, & de 2 deg. 10 min. de longitude: on a couru par eftime 120 lieues à l'OSO, & à la fin de cette route on a pris hauteur, & on a trouvé qu'on étoit par 39 deg. 57 min. de latitude Nord. 82. Nous avons compté les 120 lieues de diftance efti Z z |