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DE

NAVIGATION,

CONTENANT

LA THÉORIE ET LA PRATIQUE
DU PILOTAGE.

Par M. BOUGUER, de l'Académie Royale des
Sciences, Honoraire de l'Académie de Marine,
ci-devant Hydrographe du Roi au Port
du Croific & au Havre-de-Grace.

A PARIS,

Chez HIPPOLYTE-LOUIS GUERIN,
LOUIS-FRANÇOIS DELATOUR, rue S.
Jacques, à Saint Thomas d'Aquin.

M. DCC. LIII.
Avec Approbation & Privilége du Roi,

&

J

PRÉFACE.

E fatisfais par la publication de cet Ouvrage, à un engagement que j'avois contracté il y a quelques années, & je remplis en même tems des ordres fupérieurs auxquels j'ai dû me conformer avec empressement. M. Rouillé ayant considéré que dans l'art de naviguer la Théorie devoit éclairer continuellement la Pratique, & que d'un autre côté la Pratique ne devoit rien emprunter inutilement de la Théorie, me fit l'honneur de me demander un Traité de Pilotage fur ce plan. J'ai travaillé à exécuter ces ordres, & je n'ai fait autre chofe dans cet Ouvrage, que tâcher de me conformer aux vûes éclairées d'un Miniftre, qui continuellement occupé du foin de procurer de nouveaux progrès à la Marine, protége toutes les Sciences qui y ont rapport.

Parmi le grand nombre de Traités qu'on trouve sur cette matiére, plufieurs ont mérité fucceffivement l'approbation du Public. On sçait combien les auteurs qui écrivent les derniers fur un pareil fujet, ont d'avantage fur ceux qui les ont précédés. Le P. Dechales qui l'avoit déja examiné dans fon cours de Mathématiques, en traita en 1677. dans un Ouvrage exprès. Son Livre très- digne du

nom de l'Auteur, & un des meilleurs que nous ayons, repréfentoit exactement l'état des connoiffances qu'on avoit alors: on pouvoit feulement lui reprocher qu'il fuppofoit aux Lecteurs des lumiéres, dont quelques-uns devoient manquer. Feu mon pere entra dans un plus grand détail en compofant le Traité complet de la Navigation; il expliqua plus à fond les différentes pratiques des Pilotes, laiffant à part les queftions purement fpéculatives, ou même Philofophiques, dont le P. Dechales s'étoit peut-être trop occupé. Le Traité complet de la Navigation a été imprimé plusieurs fois ; & je crois que je ne ferai démenti de perfonne, lorfque je dirai qu'on l'a regardé pendant long-tems comme le Livre prefque unique qu'on eût fur ces matiéres. Mais les éditions s'en font épuifées : outre cela toutes les Sciences ayant reçu diverfes augmentations, la liaison qu'elles ont entr'elles ne pouvoit qu'être avantageuse à la Marine : l'art de naviguer, lorfque mon pere écrivoit en 1698. & 1706. n'étoit pas abfolument parvenu au dégré de perfection où nous le voyons aujourd'hui.

C'eft ce qui m'a rendu indécis pendant quelque tems fur le parti que je fuivrois. Je pouvois procurer une nouvelle édition du Traité complet, y joindre par forme d'additions les nouvelles obfervations qu'on a faites fur cette partie de la Mari

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