Le grand mystère de Jésus: passion et resurrection, drame breton du moyen âge avec une étude sur le théatre chez les nations celtiques

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Didier, 1866 - 263 pages
 

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Page 33 - On me crachera au visage; il ne restera pas dans mon corps un seul endroit sans meurtrissure; on se moquera de moi, on n'y manquera pas. Depuis le sommet de la tête, vraiment, jusqu'aux pieds, je souffrirai tout ce qu'il me sera possible de souffrir, de la part des méchants et des scélérats. Et tout cela, sans mentir, a été annoncé dans les prophéties; des hommes très-sages les écrivirent, lesquels mirent dans leur ouvrage : « A planta pedis usque ad verticem capitis non est in eo sanitas.
Page 93 - Il le pourrait en quelque occurrence que ce fût; mais toi, ton péché surpasse tous les autres; en le commettant , tu l'as offensé plus que personne , assurément, car jamais, jamais on ne vit si grande iniquité commise dans un fol espoir Contre un homme et contre un Dieu, et contre la grandeur d'un roi. Dieu ne saurait donc te pardonner d'avoir vendu sa chair bénite : tout ce que tu fais est en pure perte.
Page lvii - Tel est le drame cornique; il peut donner l'idée de ceux qui existent encore et de ceux qui n'existent plus. S'il ne diffère pas, en fait d'art, des pièces religieuses qu'on jouait partout au moyen âge, il a cependant son cachet. Ce n'est pas sans calcul que l'auteur breton, quittant les routes battues du Mystère de la Chute et de la Réparation, joué ailleurs par personnages allégoriques, a pris des sentiers secrets pour chercher l'Arbre de vie. Ce symbole cher aux Orientaux ne devait pas...
Page lxii - Comme les Armoricains, ils détestaient les maîtres saxons; comme eux, ils avaient vu une envoyée du Ciel dans celle qui avait eu mission de chasser de France le dragon blême, et, comme le duc de Bretagne, ils avaient conçu pour elle « cette vénération qu'inspirent les choses saintes.
Page lxxvii - ... et aussi les charmes d'une imagination rêveuse, d'un esprit admirablement doué, et trop dédaigné depuis, comme Klopstock : néanmoins il échoue toujours. C'est qu'il ya encore trop de foi dans le monde chrétien, c'est que la figure auguste du Christ inspire trop de respect pour que les mains puissent s'en approcher sans trembler. Les peintres ont pu la tracer, parce qu'il n'y avait pas d'image authentique, mais les poètes ne peuvent lui prêter la parole et l'action, parce que la réalité...
Page xvii - Cf. M. Edwyn Norris, the ancient Cornish drama, t. II, p. 454. en chantant, et parfois pousser l'enthousiasme jusqu'à un tel degré de fureur qu'ils tombaient morts sur place1. Des pantomimes à peu près semblables existaient en même temps en Gaule. Ausone nous y montre Erato dansant « des pieds, du corps, et même du visage 2. » Au commencement du moyen âge , ces représentations tournèrent en Cambrie à la fantasmagorie, sans perdre leur caractère mimique, et contribuèrent de la sorte...
Page lx - Arthur, a porté à penser que le mystère cornique a été composé par un des religieux de Glazenny. En admettant une hypothèse assez plausible, d'après laquelle le manuscrit publié par M. Norris serait Y Ordinaire de Glazenny même, cet honneur ne serait pas le seul qui reviendrait à cette localité; il en est un autre plus grand, et je m'étonne que l'intention satirique du drame n'ait pas frappé son éminent traducteur anglais.
Page 88 - Droue hetz. ma vie , dès l'origine, que je ne puis être pardonné en aucune manière, si ma destinée est d'être damné. t LE DÉMON. Ohé: où es-tu, Furie ', ma fille aînée? Approche-toi. Va en toute hâte, d'un pas mesuré et prudent, trouver Judas qui est dans le chagrin; prépare bien tes artifices et tes traits, je veux dire tes paroles, et il est à nous. LA FURIE. Satan, mon père, je me mets en route sur l'heure; tu verras ce dont je suis capable : tranchantes et aigues sont mes dents....
Page cxiv - ... (p. 224). mer centrale où se sont versés tous les fleuves d'une même région poétique, » selon l'heureuse image de M. Douhaire1, un thème dramatique démesurément amplifié, allongé, surchargé de faits, d'incidents et d'épisodes; une action représentée par un personnel énorme, avec des détails infinis de mise en scène...
Page lxiv - ... un tel théâtre comparé aux nôtres, et convenir tout franchement que ce que l'on y joue n'est point précisément une œuvre littéraire; mais ne suisje pas forcé d'avouer que c'est une action admirable? Oui, sous peine de passer pour manquer de cœur, chose pire que de manquer de goût, cette inspiration vengeresse, cette protestation en faveur de l'innocence, de la faiblesse, de la foi opprimée, cet anathème à...

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