fondamentale de l'État est que vous quittiez votre pays natal pour venir me faire votre cour dans mon antichambre : tout est renversé, puisque vous ne plaiderez plus chez nous. » Le provincial vous répondra : « Monsieur, je vous plains du fond de mon cœur. C'est un grand malheur, sans doute, qu'un procès champenois ne soit jugé qu'en Champagne; votre gloire en est blessée; mais le repos de quatre millions de citoyens est préférable à votre gloire. Vous perdez très-peu de chose, et ce que la France gagne est beaucoup. >> Mais, monsieur, si le ressort du parlement de Paris est moins étendu, il faut donc diminuer le nombre de ses membres? Oui, monsieur, en proportion du nombre des juges qu'on institue ailleurs. Votre ressort sera toujours assez considérable; et les pairs, qui peuvent siéger partout où le roi les appelle, honoreront toujours votre respectable compagnie, parce qu'ils demeurent à Paris, et qu'ils ne séjournent pas à Pau en Béarn. Qu'importe à la France que le ressort d'un parlement ait plus ou moins d'étendue? Le roi, qui institua ce corps, ne pouvait-il pas en instituer trente au lieu d'un? ne démembre-t-on pas tous les jours des évêchés? ne diminue-t-on pas, selon les besoins, le nombre des régiments? ne vient-on pas de réduire celui des couvents? celui des chambres du parlement de Paris n'a-t-il pas éprouvé dans tous les temps des changements considérables? Etait-ce une loi fondamentale de l'État, qu'un tribunal de justice eût perpétuellement quatre chambres des enquêtes? Il n'y en eut qu'une d'abord, et elle ne jugeait ni ne représentait. N'est-ce pas au roi qu'il appartient d'étendre ou de restreindre toutes ces bornes, selon les besoins de la nation? Il n'y avait autrefois qu'un maréchal de France, on peut en avoir vingt, on peut n'en avoir que deux. Le nombre des pairs n'est point fixé; pourquoi celui des officiers d'un parlement le serait-il ? Monsieur, vous en parlez bien à votre aise. Il pourra se faire que si les membres du parlement de Paris sont réduits à un moindre nombre, je sois du nombre des réformés; je ne pourrai plus juger. Eh bien, monsieur! venez juger à Châlons en Champagne, ou à Blois, qui est un plus beau climat que Paris. Oh! je ne pourrai pas, à Châlons ou à Blois, m'élever contre les abus du gouvernement. J'entends; vous craindriez de n'avoir pas assez de crédit : vous voudriez être membre du parlement d'Angleterre, à cause de l'équivoque du nom; vous voudriez être membre de la diète de Ratisbonne, et moi aussi. Je voudrais de tout mon cœur être pair de France ou cardinal. Aristote définissait le liquide, ce qui ne se contient pas dans ses bornes; contenons-nous, c'est le plus sûr moyen de mener honnêtement une vie heureuse; ce qui, tout bien considéré, doit être le but des rois, de la noblesse, du clergé, et du tiers-état. FIN DU VINGT ET UNIÈME VOLUME. TABLE. MÉLANGES. LES DROITS DES HOMMES ET LES USURPATIONS DES PAPES.. Pages LES COLIMAÇONS DU R. P. L'ESCARBOTIER par la grâce de Dieu capucin HOMÉLIE DU PASTEUR BOURN, prêchée à Londres le jour de la Pente- LE PYRRHONISME DE L'HISTOIRE, par un bachelier en théologie. 1768. L'A, B, C, OU Dialogues entre A, B, C, traduit de l'anglais de M. Huet. 85 97 99 Troisième Entretien. Si l'homme est né méchant et enfant du diable. 105 408 ....... ...... Sixième Entretien. Des trois gouvernements, et mille erreurs an- 414 Septième Entretien. Que l'Europe moderne vaut mieux que l'Europe 114 Quinzième Entretien. De la meilleure législation............... Treizième Entretien. Des lois fondamentales.. Quatorzième Entretien. Que tout État doit être indépendant.. Seizième Entretien. Des abus..... Dix-septième Entretien. Sur des choses curieuses. 433 435 137 139 140 Lettre anonymE écrite à M. de Voltaire, et la RÉPONSE. 1769. 147 159 167 LETTRES A M. L'ABBÉ FOUCHER, de l'Académie des belles-lettres. 1769. Des annates, 231. Des dispenses, 231. être la cause de toutes ces prétentions, 232. Fraudes dont on s'est appuyé pour autoriser une domination injuste, 233. - De l'indépendance des souverains, 234. Des royaumes donnés par les papes, 234. Nouvelles preuves du droit de disposer de tous les royaumes, prétendu par les papes.. COLLECTION D'ANCIENS ÉVANGILES, OU MONUMENTS DU PREMIER SIÈCLE Pages. DIEU ET LES HOMMES, par le docteur Obern, œuvre théologique, mais raisonnable, traduite par Jacques Aymon... RÉFLEXIONS SUR LES Mémoires de Dangeau, et ExtRAIT D'UN JOURNAL DE LA COUR DE LOUIS XIV. 1769. PRÉFACE ET EXTRAITS DES SOUVENIRS DE MME DE CAYLUS... NOUVELLE REQUête au Roi en sON CONSEIL, par les habitants de Long- chaumois, Morez, Morbier, Belle-Fontaine, les Rousses, et Bois d'A- AVIS IMPORTANT D'UN GENTILHOMME, à toute la noblesse du royaume. 568 FIN DECTABLE DU VINGT ET UNIÈME VOLUME. 75760356 |