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THE NEW YORK PUBLICLIBRARY

ASTOR, LENOX AND TILDEN FOUNDATIONE

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MAGNIFIQUES.

PREMIER INTERMEDE.

Le théâtre représente une vaste mer, bordée de chaque côté de quatre grands rochers dont le sommet de chacun porte un fleuve appuyé sur une urne. Au pied de ces rochers sont douze tritons, et, dans le milieu de la mer, quatre amours sur des dauphins: Éole est élevé au-dessus des ondes

sur un nuage.

SCÈNE I.

ÉOLE, FLEUVES, TRITONS, AMOURS.

VENTS

ÉOLE.

ENTS qui troublez les plus beaux jours,

Rentrez dans vos grottes profondes;

Et laissez régner sur les ondes

Les zéphyrs et les amours.

SCÈNE II.

La mer se calme, et, du milieu des ondes, on voit s'élever une ville. Huit pêcheurs sortent du fond de la mer avec des nacres de perles et des branches de corail.)

ÉOLE, FLEUVES, TRITONS, AMOURS,
PÊCHEURS DE CORAIL.

UN TRITON.

QUELS beaux yeux ont percé nos demeures humides?
Venez, venez, tritons; cachez-vous, néréides.

CHOEUR DE TRITONS.

Allons tous au-devant de ces divinités,

Et rendons par nos chants hommage à leurs beautés.

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Quels sont les cœurs qui ne s'y rendroient pas ?

UN AUTRE AMOUR

La plus belle des immortelles,

Notre mère a bien moins d'appas.

CHOEUR.

Allons tous au-devant de ces divinités,

Et rendons par nos chants hommage à leurs beautés.

PREMIÈRE ENTRÉE DE BALLET.

(Les pêcheurs forment une danse, après laquelle ils vont se placer chacun sur un rocher au-dessous d'un fleuve.)

UN TRITON.

Quel noble spectacle s'avance!
Neptune le grand dieu, Neptune, avec sa cour,
Vient honorer ce beau séjour

De son auguste présence.

CHOEUR.

Redoublons nos concerts;

Et faisons retentir dans le vague des airs

Notre réjouissance.

SCÈNE III.

NEPTUNE, DIEUX MARINS, ÉOLE, TRITONS, FLEUVES, AMOURS, PÉCHEURS.

DEUXIÈME ENTRÉE DE BALLET.

(Neptune danse avec sa suite. Les tritons, les fleuves et les pêcheurs accompagnent ses pas de gestes différents, et de bruits de conques de perles.}

VERS

Pour LE ROI, représentant Neptune.

Le ciel, entre les dieux les plus considérés,
Me donne pour partage un rang considérable,
Et, me faisant régner sur les flots azurés,
Rend à tout l'univers mon pouvoir redoutable.

Il n'est aucune terre, à me bien regarder,
Qui ne doive trembler que je ne m'y répande;
Point d'États qu'à l'instant je ne puisse inonder
Des flots impétueux que mon pouvoir commande.
RIEN n'en peut arrêter le fier débordement;
Et d'une triple digue à leur force opposée
On les verroit forcer le ferme empêchement,
Et se faire en tous lieux une ouverture aisće.

MAIS je sais retenir la fureur de ces flots
Par la sage équité du pouvoir que j'exerce,
Et laisser en tous lieux, au gré des matelots,
La douce liberté d'un paisible commerce.

On trouve des écueils parfois dans mes États,
On voit quelques vaisseaux y périr par l'orage;
Mais contre ma puissance on n'en murmure pas,
Et chez moi la vertu ne fait jamais naufrage.

Pour M. LE GRAND, représentant un dieu marin.

L'EMPIRE où nous vivons est fertile en trésors,
Tous les mortels en foule accourent sur ses bords;

Et, pour faire bientôt une haute fortune,

Il ne faut rien qu'avoir la faveur de Neptune.
MOLIÈRE. 5.

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