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CHOEUR.

Poussons à sa mémoire

Des concerts si touchants,

Que, du haut de sa gloire,

Il écoute nos chants.

PREMIÈRE ENTRÉE DE BALLET.

(Les six ministres du sacrifice, portant des haches, font entre eux une danse ornée de toutes les attitudes que peuvent exprimer des gens qui étudient leurs forces, après quoi ils se retirent aux deux côtés du théâtre.)

SCÈNE II.

LA PRÊTRESSE, SACRIFICATEURS, MINISTRES DU SACRIFICE, VOLTIGEURS, CHOEUR DE

PEUPLES.

DEUXIÈME ENTRÉE DE BALLET.

(Six voltigeurs font paroître en cadence leur adresse sur des chevaux de bois, qui sont apportés par des esclaves.)

SCÈNE III.

LA PRÊTRESSE, SACRIFICATEURS, MINISTRES DU SACRIFICE, ESCLAVES, CONDUCTEURS D'ESCLAVES, CHOEUR DE PEUPLES.

TROISIÈME ENTRÉE DE BALLET.

(Quatre conducteurs d'esclaves amènent en cadence huit esclaves qui dansent pour marquer la joie qu'ils ont d'avoir recouvré la liberté. )

SCÈNE IV.

'LA

LA PRÊTRESSE, SACRIFICATEURS, MINISTRES DU SACRIFICE, HOMMES ET FEMMES ARMÉS A LA GRECQUE, CHOEUR DE PEUPLES.

QUATRIÈME ENTRÉE DE BALLET.

(Quatre hommes armés à la grecque, avec des tambours, et quatre femmes. armées à la grecque, avec des timbres, font ensemble une manière de jeu pour les armes.)

SCÈNE V.

LA PRÊTRESSE, SACRIFICATEURS, MINISTRES DU SACRIFICE, HOMMES ET FEMMES ARMÉS A LA GRECQUE, UN HÉRAUT, TROMPETTES, UN TIMBALIER, CHOEUR DE PEUPLES.

(La tribune s'ouvre. Un héraut, six trompettes et un timbalier, se mêlant à tous les instruments, annoncent la venue d'Apollon.)

CHOEUR.

OUVRONS tous nos yeux

A l'éclat suprême

Qui brille en ces lieux.

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APOLLON, SUIVANTS D'APOLLON, LA PRETRESSE, SACRIFICATEURS, MINISTRES DU SACRIFICE, HOMMES ET FEMMEES ARMÉS A LA GRECQUE, UN HÉRAUT, TROMPETTES, UN TIMBALIER, CHOEUR DE PEUPLES.

(Apollon, au bruit des trompettes et des violons, entre par le portique, précédé de six jeunes gens qui portent des lauriers entrelacés autour d'un bâton, et un soleil d'or au-dessus, avec la devise royale en manière de trophée.)

CHOEUR.

QUELLE grâce extrême!

Quel port glorieux!

Où voit-on des dieux

Qui soient faits de même ?

CINQUIÈME ENTRÉE DE BALLET.

(Les suivants d'Apollon donnent leur trophée à tenir aux six ministres du sacrifice qui portent les haches, et commencent avec Apollon une danse héroïque.)

SIXIÈME ENTRÉE DE BALLET.

(Les six ministres du sacrifice portant les haches et les trophées, les quatre hommes et les quatre femmes armés à la grecque, se joignent en diverses manières à la danse d'Apollon et de ses suivants, tandis que la prêtresse, le sacrificateur et le chœur des peuples y mêlent leurs chants à diverses reprises, au son des timbales et des trompettes.)

FIN DU SIXIÈME INTERMÈDE.

VERS

Pour LE ROI, représentant Apollon.

Je suis la source des clartés;

Et les astres les plus vantés,
Dont le beau cercle m'environne,
Ne sont brillants et respectés,
Que par l'éclat que je leur donne.
Du char où je me puis asseoir,
Je vois le désir de me voir
Posséder la nature entière;

Et le monde n'a son espoir
Qu'aux seuls bienfaits de ma lumière.
Bienheureuses de toutes parts,
Et pleines d'exquises richesses,
Les terres où de mes regards
J'arrête les douces caresses!

Pour M. LE GRAND, suivant d'Apollon.
Bien qu'auprès du soleil tout autre éclat s'efface,
S'en éloigner pourtant n'est pas ce que l'on veut;
Et vous voyez bien, quoi qu'il fasse,

Que l'on s'en tient toujours le plus près que l'on peut. Pour le marquis DE VILLEROI, suivant d'Apollon.

De notre maître incomparable

Vous me voyez inséparable;

Et le zèle puissant qui m'attache à ses vœux

Le suit parmi les eaux, le suit parmi les feux.

Pour le marquis DE RAESENT, suivant d'Apollon.

Je ne serai pas vain quand je ne croirai pas

Qu'un autre, mieux que moi', suive partout ses pas.

FIN DES AMANTS MAGNIFIQUES.

SUR

LES AMANTS MAGNIFIQUES.

LOUIS XIV donna lui-même à Molière le sujet de cette pièce, qui ressemble pour le fond à celui de DON SANCHE d'Aragon, de Pierre Corneille : l'auteur le traita avec la promptitude qu'il mettoit à exécuter les ordres du roi. Aussi cette comédie, dont la fable n'est qu'un cadre assez commun pour des divertissements, n'intéressa que la cour, pour laquelle elle avoit été composée : elle auroit paru froide sur le théâtre de Molière; il ne l'y fit pas représenter.

Cependant elle est aujourd'hui très-curieuse, parce qu'elle montre quels étoient alors les préjugés des grands, parce qu'elle fait des allusions délicates à quelques anecdotes de la cour, et parce qu'elle donne une idée du ton qui régnoit parmi les courtisans.

Pendant le dix-septième siècle, quoique les sciences eussent fait de grands progrès, quoiqu'il y eût un grand nombre de philosophes aussi sages qu'éclairés, on croyoit encore assez généralement à l'astrologie : les grands surtout, s'exagérant l'importance de leur existence et de leurs actions, avoient l'orgueil et la foiblesse de penser que leur sort dépendoit du mouvement des astres, et que l'univers entier devoit prendre part à tout ce qui leur arrivoit. Anne d'Autriche, mère de Louis XIV, n'avoit pas été exempte de cette foiblesse; et Victor-Amédée, ce duc de Savoie si fameux par les maux qu'il

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