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» la distance influerait sur le mode de combat, et » comment l'insulté qui tirerait le premier, lorsque » la distance est de trente-cinq pas, cesserait de

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prendre ce rang et s'en rapporterait au sort au» dessous de cette distance. En général, l'insulté > tire le premier. Il n'use pas toujours de ce droit, » mais il me semble que ce droit lui est reconnu, et qu'il devrait être maintenu. »

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Toutes les dispositions de votre Code sur le Duel, » m'écrit l'autre, me semblent parfaitement sages.

» Je ne puis que les approuver entièrement, à l'ex

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ception toutefois de celle qui concède à l'offensé

>> le droit de tirer le premier. Dans le duel au pisto>> let j'ai toujours pensé que le choix des armes de» vait être le seul privilége qui dût lui appartenir. >> Cette opinion, je l'ai soutenue comme témoin. »

Je me suis empressé de soumettre au jugement de mes amis cette opinion contradictoire, et l'art. 8 du duel de pied ferme a été maintenu après mûres réflexions, en ce que l'offensé choisit seulement son arme; que l'offensé, avec insulte grave, n'a le droit

de tirer le premier que si les distances sont fixées par les témoins à 35 pas; et enfin que ce droit acquis de pouvoir tirer le premier n'appartient à l'offensé par coups et blessures que dans le cas où il fixerait ses distances à 35 pas. L'art. 8 du duel de pied ferme départage, pour ainsi dire, ces opinions opposées.

DANS LE DUEL AU PISTOLET, A MARCHER, lorsqu'un des adversaires a tiré, celui qui aurait conservé son pistolet chargé peut avancer pour tirer, jusqu'à la ligne qui est sa limite, mais l'autre n'est plus forcé d'avancer, et doit seulement attendre le feu, en s'effaçant le plus possible. Le degré de la marche n'étant pas fixé, celui qui tire le premier tire sur un but mobile, par conséquent a moins de facilité pour ajuster. Ainsi, le désavantage de tirer le dernier se trouve compensé par l'avantage de tirer sur un but immobile.

Si les adversaires, dans le duel à marcher, ont chacun deux pistolets et qu'il y ait un blessé, il faut, pour égaliser la chance, que le combat soit arrêté ; car le blessé serait encore soumis à la chance du feu

de l'adversaire, s'il avait conservé son second coup, et y serait exposé, dans ce cas, d'une manière désavantageuse, puisque son adversaire, resté intact, aurait toute la vigueur et le sang-froid qu'il aurait perdus par sa blessure. Il est vrai que si le blessé a encore ses deux coups à tirer, les chances s'égalisent. Mais que l'action d'arrêter le combat soit désavantageuse à l'un deux, c'est le hasard qui l'a produite; et cette règle établie n'est pas moins égale, puisqu'ils ont la même fortune au commencement du duel.

Cette règle est d'autant plus morale, que l'on ne pourrait voir, sans répugnance, un homme intact faire feu sur un homme déjà frappé d'une balle, et qu'il ne serait pas convenable que celui qui reste intact reçût, à une distance quelquefois très-rapprochée, deux coups qui peuvent lui apporter la mort, sans

qu'il puisse éteindre ce feu avec l'arme qui lui resterait. Enfin, tel qu'il est décrit, ce duel ne peut faire qu'une victime.

DANS LE DUEL A LIGNES PARALLÈLES, quoique ce soit à marcher, les distances ne peuvent être plus éloignées que de 35 pas, en ce que les témoins marchent presque en face de leur ami, et que ce

combat étant à feu croisé, ils seraient trop exposés. Ils doivent nécessairement se placer derrière leur partie adverse, à sa droite, de manière à n'être pas atteints par le feu de leur ami. Ils s'approchent à mesure de la marche des champions, qui, en avançant, se trouvent côte à côte à une distance de vingt-cinq pas, ou quinze pas si les lignes ont été plus rapprochées.

DANS LE DUEL AU SIGNAL, si l'intervalle des coups à frapper pour engager le feu n'était pas réglé, le témoin d'un homme qui sait tirer donnerait ce signal très-lentement, afin que son ami puisse donner à ses moyens toute l'extension possible; au contraire, le témoin du plus faible donnerait ce signal trop vite, afin de paralyser les moyens du plus adroit. Ce duel n'étant bon qu'à égaliser les chances entre un homme expérimenté et un homme inexpérimenté, il est nécessaire de régler le temps du signal. Il est juste que la faculté de le donner appartienne au témoin de celui qui aurait reçu le plus grave outrage, comme il est dit à l'art. 8 du présent duel.

On doit, je le répète, tirer au troisième coup frappé, et tirer simultanément. Simultanément est le mot, c'est une chose grave: il s'agit de la vie et de l'honneur; et il n'y a pour tirer avant, pour tirer après le signal, ni l'excuse de l'agitation, ni aucune excuse possible.

On s'est étonné que, dans les règles des divers combats au pistolet, le blessé n'ait pas le même espace de temps pour tirer. La raison en est bien simple cependant comme dans le duel de pied ferme on tire l'un après l'autre, que l'on a tout le temps nécessaire pour viser avant le premier feu, qu'on accorde une minute à celui qui n'aurait pas tiré, si même il n'est pas blessé, on doit nécessairement lui accorder le double du temps s'il est blessé.

Dans le duel à marcher, comme la marche n'est pas interrompue, et que celui qui est blessé et tombé perd l'avantage de marcher jusqu'à la ligne de démarcation qui lui avait été indiquée, il faut bien lui accorder une minute de plus pour compenser le dommage qu'il éprouve de ne pouvoir plus racourcir la distance qui le sépare de son adversaire.

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