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SCÈNE VII.

SGANARELLE, GERONIMO.

Géronimo venoit se réjouir avec Sganarelle, et lui disoit que les jeunes gens de la ville avoient préparé une mascarade pour honorer ses noces.

CONCERT ESPAGNOL CHANTÉ PAR

SENORA ANA BERGEROTE,

BORDIGONI,

CHIARINI,

JUAN AUGUSTIN,

TALLAVACA,

ANGEL-MIGUEL,

CIEGO me tienes Belisa,
Mas bien tus rigores veo;
Porque es tu desden tan clavo,
Que pueden verlos los ciegos.
Aunque mi amor es tan grande
Como mi dolor no es menos
Si calla el uno dormido,

Sé que ya es el otro despierto.

Favores tuyos Belisa

Tu vieralos yo secretos,

Mas ya de dolores mios

No puedo hazer lo que quiero.

SIXIÈME ENTRÉE.

DEUX ESPAGNOLS, messieurs Dupile et Tartas. DEUX ESPAGNOLES, messieurs de Lanne et de

Saint-André,

SEPTIEME ENTRÉE.

Un charivari grotesque.

Les sieurs Lulli, Balthazard, Vagnac, Bonnard, La Pierre, des Coteaux, et les trois Hotteterre, 'frères.

DERNIÈRE ENTRÉE.

Quatre galans cajolant la femme de Sganarelle. Monsieur le Duc, monsieur le duc de Saint-Aignan, les sieurs Beauchamp et Raynal.

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OBSERVATIONS DE L'ÉDITEUR

SUR

LE MARIAGE FORCÉ.

1

SCÈNE PREMIÈRE.

SCANARELLE entre en parlant aux gens qui sont dans sa maison : c'est ainsi qu'on voit dans le Phormio de Térence, Geta dire à des gens du dedans, s'il vient un certain homme roux me demander, si quis me quæret rufus.... et être interrompu comme Sganarelle par la personne chez laquelle il alloit.

SCÈNE II.

* Oh! mariez-vous donc. Je ne dis plus mot. C'est à peu près ainsi que finit le chapitre 1x du livre III de Rabelais. Mariez-vous donc, de par Dieu, répondit Pantagruel.

3 Je quitterois le dessein que j'ai fait! On dit former, et non pas faire un dessein.

SCÈNE IV.

4 Et je serai maître de tout; de vos petits yeux, etc. Il y a dans ce morceau des détails qu'on ne passeroit point aujourd'hui. Il semble que la décence des mots soit faite pour nous dédommager de celle que nous n'avons plus...

5 Et c'est assez que vous serez assuré.... Cette tournure est peu exacte; il seroit mieux de dire, Et ce sera assez que vous soyez assuré....

SCÈNE V.

Panurge, au chapitre xiv du livre 11 de Rabelais,

demande, comme Sganarelle, l'explication du songe qu'il a fait.

SCÈNE VI.

7 C'est principalement dans cette scène que Molière se moque de ces maraulx sophistes (comme dit Rabelais), lesquels, en leurs disputations, ne cherchent vérité, mais contradiction et débat; et qu'il verse le plus grand ridicule sur les pédans de son siècle et sur les ténèbres de l'ancienne dialectique qui redoutoient les lumières que venoit de répandre la saine logique de Descartes.

SCÈNE VIII.

8 Il est évident que le mariage de Panurge fournit à Molière l'idée de cette farce, puisque les réponses de Troüillogan, philosophe ephectique et pyrronien, livre I, chapitre xxxv, sont à peu près les mêmes que celles de Marphurius à Sganarelle dans la scène viii. Molière étoit plein de son Rabelais, et, comme l'inimitable La Fontaine, il se plut souvent à redonner une vie plus éclatante encore à quelques-unes des plaisanteries de ce bon curé de Meudon.

SCÈNE X.

9 Cette scène de deux Bohémiennes avec Sganarelle se supprime aujourd'hui, et l'on ne sait pourquoi; elle mettroit plus de gaîté et plus de variété dans l'ouvrage ; mais nos acteurs le représentent ordinairement avec une négligence qu'ils ne devroient se permettre dans aucune pièce de Molière. On trouve encore ici une imitation de Rabelais, livre I, chapitre xxx. Panurge demande au théologien Hyppotadée, s'il ne sera point cocu. Nenny-da, mon ami, répondit Hyppotadée, si Dieu plaît. Oh! la vertu de Dieu, s'écria Panurge, vous soit en aide! Où me renvoyezvous, bonnes gens?.... Si Dieu plaît je ne serai point cocu; je serai cocu si Dieu plaît.... Sganarelle fait aux Bohé

iniennes la même demande, et elles le laissent dans la même perplexité, en lui disant pour toute réponse, Cocu, vous ? Vous, cocu?

SCÈNE XII.

10 Voici une des scènes où Molière a le moins respecté les mœurs, puisqu'il fait dire à Dorimène qu'elle n'épouse le riche et vieux Sganarelle que dans l'espérance d'en être bientôt délivrée, et de n'avoir pas longuement à demander au ciel l'heureux état de veuve.

On remarquera qu'on ne diroit pas aujourd'hui demander longuement, pour demander long-temps.

SCÈNE XIV.

11 L'éditeur du Ménagiana trouve que cette plaisanterie, Et je veux imiter mon père et tous ceux de ma race, qui ne se sont jamais voulu marier, est empruntée de Malleville, qui avoit dit :

Résous-toi d'imiter ton père,
Tu ne te marieras jamais.

SCÈNE XVII.

13 Reconnoissons Molière à la gaîté qui termine cette pièce, où, après avoir vu Sganarelle forcé par le bâton d'épouser Dorimène, il fait dire au père de cette fille, Loué soit le ciel.... Allons nous réjouir, et célébrer cet heureux mariage.

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